4£f5 T. . ' ■ 7«*£2iX»&Ux>r. ru»' fc* I' » Lt SOCIETE itaLE v\.v\. - ^vivws v il v I :.LK-u!:l ! 1860. 'tinliantl — Rotury Press — rue J i fi r.nn No l'.. 71 74 42 CONTRE «WKDllS jura&Qtis IDÎ 1D*

n confrère, rendues publiques, avaient retenti au dehors, ma protestation, au contraire, grâce à J^. concession que je faisais, ne devait pas franchir l'étroite enceinte du lieu de nos délibérations. Cela dit, je déclare que je n'ai aucunement l'intention de rouvrir, moins encore de poursuivre les débats qui viennent d'être clos. Le Dr Faget ne peut manquer d'Clre de mon avis, quand j'ajouterai qu'il est grande- ment tems de mettre fin à ces misères et d'éteindre ù toirt jamais, une bien inutile polémique, malgré les efforts désespérés qu'ON fait pour la rallumer. D M ]' PROTESTATION A MM. LE PRÉSIDENT ET LES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ' MiiDIC.VLK de la 1VOUVELLE-ORLÉANS. MESSIEURS, V ^' Mon intention n'est pas d'entrer dans la lice occupée par deux adversaires qui se suffisent à eux-mêmes. Je viens seulement protester contre la ma- nière de procéder duj)r Faget à mon endroit. Il ne prétendra pas, cette fois, que l'initiative des ^personnalités ne lui appartient pas, car jusqu'à cette heure, je n'ai pris aucune parfcà la controverse, bien que, à la rigueur, j'eusse le droit de le faire pour défendre mon observation, intentionnellement muti- lée par mon collègue, lequel, pour être conséquent à lui-même, aurait dû sé- parer lofait d'avec Y historien qui le rapporte, et ne pas envelopper ce dernier dans la colère que le fait excite chez lui. J'ai cru, jusqu'ici, devoir garder le silence, attendu que le Dr Faget n'avait encore attaqué que mon observation. Aujourd'hui, il s'adresse directement à ma personne en appelant mon ami le Dr Deléry mon défenseur, alors qu'il n'a fait autre chose que de défendre une observation qui sert d'argument à sa thèse. C'est là une discourtoisie que je n'ai ni provoquée ni méritée. Ceci posé, je désire qu'il soit bien compris, qu'ici comme ailleurs, je n'ai besoin d'aucun secours étranger pour repousser une attaque de caractère personnel, et je me plais à croire que mon confrère ne l'oubliera pas. Néanmoins, puisque le Dr Faget m'a poussé.à la nécessité d'une protesta- tion, je veux qu'elle soit complète, et je vais dire quelques mots de cette observation qu'il trouve si longue, et qui semble peser sur son esprit comme une fâcheuse vision. Vous vous rappelez, Messieurs, qu'il s'agit d'une demoiselle de seize uns; pensionnaire au Couvent des Ursulincs, à une époque où cette Institution • ■tait entièrement en dehors delà ville. - (i -- Or, cette jeune personne tombe malade le 10 septembre 1S.W, offrant au début de sa maladie les symptômes préliminaires de la fièvre jaune : l'af- fection revêt une marche régulière, sans rémission aucune; le second jour surviennent des vomissements bilieux contenant en suspension une masse considérable de grumeaux noirs semblables à de la suie ; le troisième jour, l'appareil fébrile persiste au même degré, et la maladie continue de présenter les"3caractèjes propres au typhus ictérode; bientôt apparaissent successive- ment les selles noires, l'hemorrhagie passive, la suppression urinaire, &c. Ce formidable concours de symptômes, en un mot, que les observateurs de tous temps et de toutes latitudes, s'accordent à considérer comme les signes caractéristiques de la fièvre jaune, et que le Dr Dutroulau, cité par le Dr Deléry, affirme (( flu'on ne trouve réunis que dans cette maladie.)) C'est au sujet de cette même observation que M. Faget assure., au Dr Deléry « que plusieuralectcurs aussi compétents qu'eux deux, ne font aucun doute que cette observation est positivement une observation de pseudo-con- tinue, et est complètement étrangère à la fièvre jaune. )) Si lesguges, dont l'autorité est si vaguement invoquée ici, sont de simples lecteurs, il faut avouer qu'ils sont bien peu médecins.... S'ils sont méde- cins, convenez qu'ils sont bien peu lecteurs.. À^ (( Si je ne me trompe, dit le Dr Faget ( Etude médicale, p. 86 ), voilà une observation ( la mienne ) qui est comme un type de nos pseudo-continues, et qu'ON a classé, ici, parmi des types de fièvre jaune uniquement parce que au second jour de la maladie, ON a constaté un vqmissement noir.)) d C'était alors, ajoute-t-il, l'opinionjjdes Rapporteurs, que le vomissement noir est, pour la fièvre jaune, un symptôme pathognomonique. )) (1) (1) Le Dr Faget commot ici une erreur grave : les Rapporteurrs du mémoire cité n'ignoraient pas qu'on eût observé le vomissement noir ailleurs que dans la fièvre jaune. Seulement ils n'en faisaient pas aussi bon marché que lui. Pour faire justice d'un reproche aussi peu fondé, je ne sais rien do mieux que les réflexions adressées à la Société, dans sa séance du 7 Décembre, par mon ami, lo Dr Daret, au sujet d'une phrase consignée dans la 7e lettre du Dr Faget, sur la fièvre janne. Ces réflexions ont un tel cachet de netteté et de raison, que je croirais manquer à uno obligation, si je ne leur donnais accès ici. " L'écrit inséré dans le dernier numéro du journal, a dit le Dr Daret, contient une phrase que l'auteur a reproduite avec complaisance, dans la plupart de ses publications antérieures. " Il réitère, en effet : " " Rien ne paraissait plus facile autrefois, rien n'est devenu plus difficile aujourd'hui que le diagnostic de la fièvre jaune. Autrefois le vomissement noir était généralement regardé comme un symptôme pathognomonique de cette fièvre." " Je ferai observer à mon collègue, continue le Dr Daret, qu'il n'est pas à ma connaissance que les anciens médecins de la Nouvelle-Orléans aient jamais considéré le vomissement noir comme un symptôme pathognomonique de la fièvre jaune. Pour preuve, je citerai le Rapport fait à l'ancienne Société Médicale, sur l'épidémie qui a régné en 1839. J'étais un des Rapporteurs ; nous avons iuseré dans ce Rapport 25 observations divisées en trois groupes, selon la gravité do la maladie, savoir : 10 pour la première variété, 5 pour la seconde, et 10 pour la troisième. Laissant do côté la première variété qui n'offre aucune gravité, je vois que sur les cinq de la deuxième, uno seule mentionne lr • < Fidèle à l'une de ses tactiques, il s'arrête tout court. Quelle peut, donc, en être la raison ? Vous allez bien Vite la comprendre, car quelques lignes plus loin, nous lisons: Les urines, qui sont supprimées depuis vingt-six heures, coulent abondamment, et, ce qui est encore plus significatif cette nutre phrase, bien autrement inquiétante pour sa thèse, quoi qu'il en dise : La vulve est baignée d'un liquide noirâtre, produit d'une hémorrhagiepassive qui laisse, sur les draps, des taches semblables àcelles que ferait une forte infu- sion de café. Poursuivons : » Le sixième jour : Persistance de la douleur du flanc gauche ; continuation dans une moins grande proportion du flux de matière noire, provenant des organes de la génération ; miction nuUe de toute la journée. Une dernière citation: Le septième jour :.... respiration anxieuse____la douleur hypogastrique se fait moins sentir ;----Técoulement vulvaire est roussâtre ;____les autres (les selles) sont liquides; on y voit flotter quelques flocons de même nature que la matière morbide provenant de T estomac. Il m'a suffi, vous le voyez, Messieurs, pour rendre à mon Observation le . caractère qui lui est propre, d'en extraire quelques passages adroitement étouffés sous le boisseau, et de les mettre en lumière. Si simple qu'ait été cette opération, elle a produit; sous vos yeux, un changement du tout au tout -9- 4 h tel point que, l'apparition en quelque sorte processionnelle des symptôme3 les plus caractéristiques de la fièvre jaune, ne laisse plus de place au doute. Le groupe tel qu'il se dessine, l'ictère en moins, est aussi complet qu'on le rencontre communément. La plupart des praticiens les plus rigides et les plus éclairés se tiendraient pour satisfaits de signes aussi peu équivoques et ne balanceraient pas à se prononcer dans mon sens. Mais il n'en est point ainsi de mon confrère. Lui, se rendre!.. C'est par trop présumer de sa fai- , blesse. La présence additionnelle de l'ictère, encore que ce symptôme serait escorté d'hémorrhagies sous-cutanées, sous formes de pétéchies et de larges ecchymoses, ne changerait rien à son arrêt, tant est absolue sa manière de voir au sujet de l'affection en litige, dans ses rapports avec certaines localités. Ce radicalisme, heureusement, n'est pas le dernier mot de la science. S'il a un mérite, à coup sûr, ce n'est pas celui de compter des autorités en sa faveur, car devanciers et contemporains sont loin de lui venir en aide. J'aurai) pour ma part, la témérité'd'invoquer l'appui de leur expérience et de leurs lumières, au risque de passer pour n'être pas (( homme de progrés. )) Si c'est un tort, je le dois à un travers professionnel dont je ne cherche pas à me défendre : la religion du passé et le culte des sentiers battus. J'ouvre le livre de Devèze et je lis : (( Les symptômes de la fièvre jaune peuvent varier à l'infini, tous, excepté ceux qui surviennent, soit dans la première, soit dans les dernières pério- des, savoir: la teinte jaune de la peau et le vomissement noir. )) (( Je dis que ces caractères sont essentiels^ à la fièvre jaune, mais ce n'est qu'autant qu'on en fait l'application aune 1, épidémie, car ils peuvent souvent manquer sur les individus. {Traité de fièvre jaune. Paris, 1820, p. 34.). (( Enfin la couleur ictérique et le vomissement noir ne sont pas des symp- tômes tellement constants, qu'on ne les voie manquer chez quelques ma- lades: je l'ai déjà dit en parlant des diverses dénominations de la maladie, et je le répète encore pour qu'on ne l'oublie pas, et qu'on ne soit tenté, dans certains cas, do nier l'existence de la fièvre jaune, parce qu'il y aura absence de l'un des deux ou même de tous les deux à la fois, ce qui cepen- dant est extrêmement rare. )) ( Id. p. 36.). (( Avant de terminer ce qui est relatif aux caractères de la fièvre jaune, je dois remarquer, que quelles que soient le3 variations qu'ils éprouvent ^ » sur des individus, elles ne sont jamais assez grandes pour faire méconnaître la maladie, surtout quand on est instruit des causes qui lui ontdonné Heu et de la nature de l'affection régnante. )) (Id. p. 42.). « S'il est vrai, dit le Dr Dutroulau, dans un des meilleurs mémoires que je connaisse, que presque tous les symptômes de la fièvre jaune, pris iso- lément ou par.deux, ou même par trois, peuvaq^ se rencontrer, dans la fièvre pernicieuse, dans la fièvre typhoïde, ou dans quelque autre fièvrqft, 1 . » — 10 — il est encore plus vrai que tous ces symptômes, pris dans leur ensemble et dans leur ordre de succession, ne se rencontrent que dans la fièvre jaune, et ne peuvent être rapportés qu'à l'action d'une cause spécifique. n n'y a pas d'ergotage théorique qui ne doive tomber devant cette vérité. )> (Archives générales de médecine, février 1853v p. 142.). Le 4 septembre 1856, <$ la corvette à charge La Fortune est arrivée à Brest, venant des Antilles. Pendant sa traversée, il s'était déclaré à bord une épidémie meurtrière de fièvre jaune, qui durait encore quand la cor- vette a mouillé dans les eaux de Brest. A son arrivée à Brest, co bâti- ment a reçu plusieurs employés du port et du lazaret..., qui y sont restés embarqués tout le temps de la quarantaine. Le lendemain de l'admission à libre pratique, deux de ces employés rentrés dans leur famille, ont présenté des symptômes plus ou moins semblables à ceux de la fièvre jaune, et ont sucdombé d'une manière rapide. A Brest il y a eu diver- gence d'opinions sur la nature de la maladie qui avait emporté ces deux hommes. )) Les uns y ont vn la fièvre jaune, les autres un typhus grave. Les faits ont été soumis aux lumières de l'Académie impériale de Méde- cine, et M. le Dr Beau, à qui j'ai emprunté l'exposé ci-dessus, dans un Rap- port qu'il a présenté, conjointement avec MM. Louis et Gérardin, le 9 juin 1857, conclut, ainsi que l'ont fait deux médecins de Brest, que la maladie à laquelle ont succombé les deux malades désignés plus haut (( est bien la fièvre jaune. ï j En effet, dit-il, si l'on examine les principaux symptômes observés dans ces deux cas, on voit que chez F. on a constaté de la fièvre, de l'ictère, des phénomènes ataxiques et des hémorrhagies sous-cutanées ( plaques noires); chez R. il y a eu de la fièvre, de l'ictère (apparent surtout après la mort), des hémorrhagies intestinales et des phénomènes ataxiques avec suppression des urines. Or, de tels symptômes se rapportent bien plus à la fièvre jaune qu'au typhus, surtout si l'on considère que leur marche a été assez rapide pour se terminer par la mort, en soixante heures. 9 K II est vrai, continue-t-il, qu'on n'a pas ici l'ensemble de tous les symp- tômes de la fièvre jaune, parmi lesquels manque surtout le vomissement noir; mais dans la fièvre jaune, pas plus que dans toute autre affection, on ne trouve sur tous les sujets, la totalité des symptômes propres à la maladie. D Le Dr Beau termine son Rapport en proposant à l'Académie de Des préjugés !.. C'est beaucoup dire assurément. En tout cas, je les trouve abrités en assez haut lieu pour tenir à honneur de les partager. L'observation dont je revendique les droits au titre de fièvre jaune a été l'occasion d'une très habile défense par le Docteur Deléry. Se plaçant sur le seul terrain rationnel, il interpelle vivement son antagoniste; et, après avoir établi que j'avais noté trois vomissements noirs, au lieu d'un accusé par le Dr Faget, & Que faites-vous, lui demande-t-il, des selles noires, des hémorrhagies passives par la vulve, et de la suppression des urines ? Tout cela est dans le titre qui, à lui seul, équivaut à un^i définition du typhus ictérode. D Chose assez étrange et qui a dû vous surprendre, pour le moins autant que moi, le Dr Faget, d'un ton qu'il s'efforce de rendre triomphant résoud la difficulté en quatre mots : JE N'EN FAIS RIEN___façon péremptoire de sortir d'embarras; raison commode et sans réplique, au moins aussi bâtis* faisante que le pareeque.... de ces logiciens aux abois qui n'en peuvent donner de meilleure. Quoiqu'il en soijtj il est maintenant bien convenu que le Dr Faget ne fait rien, absolument rien de ces terribles symptômes qui vous ont, j'en suis sûr, bien des fois consternés___il n'en prend aucun souci... il en détourne ses regards. A part cela, observez-le... voyez avec quel soin il enregistre des phénomènes d'un ordre minime : un frisson, une horripila- tion, un refroidissement des mains et des pieds, une légère moiteur au cou, aux poignets, une goutte de sueur qui vient poindre au front ou à la tempe d'un malade, et, du matin au soir, une alternative à peine appréciable d'aug- mentation et de diminution dans la température de la peau, tandis que, la montre à secondes en main(l), il demande le trait de lumière final aux (1) Le Dr Faget demande, en vue du diagnostic différentiel, que le pouls soit compté à inaquo, visite, la montre on main, do manière à constater le déclin progressif, s'il y a lien. Sans ce critérium,** dans l'état actuel de nos discussions, Une peut, dit-il, se permettre de juger l'observation de fièvre jaune rurale relatée par le Dr Daret. Après la longue discussion qui vient d'avoir lieu, on s'uttend légitimement « voir notre collègue plus scrupuleux et plus exact que jamais à compter et à noter les pulsations, dans les cas, du moins, où le doute peut exister relativement au diagnostic différentiel de sa vseudo-continue d'avec le typhus ictérode. Il n'en est rien cependant. Dans son intéressante observation de fièvre jaune (à mon avis), qu'il lui plaît de désigner sous le titre étrange et étranger de fièvre congestive ataxo-dèlirante avec hémorrhagies passives diverses, nous voyons qu'il a été loin de se soumettre à l'observation d'une règle qu'il impose aux autres. Ainsi,dans te cas de M. P. (Journal de la Société, nov. 1860), on lit :____Le 18 : 100 pulsations, environ , .... soir : de 11& ?■ — 12 -■ battements de la radiale, dont l'inconstance met fréquemment sa théorie en défaut. *' t- A ce compte, les grands troubles cèdent le pas aux petits. Il en resuite, d'après le Dr Faget, que les moindres phénomènes intercurrents qui sur- viennent dans le cours d'une fièvre continue, doivent être considérés comme des signes de pseudo-continuité pernicieuse. Si cela est, toutes les fièvres graves sont des pernicieuses, car il n'en est aucune où l'on ne constate de ces iroubles erratiques tels que : rémissions et exacerbations, frissons et pa- roxismes fébriles, oscillations du pouls, refroidissement partiel, &c, &c, soit à midi, soit la nuit. Quoique fasse le Dr Faget, l'observation qu'il s'est tant plû à critiquer, n'en reste pas moins un fait complet, probant, pour tout lecteur compétent j|É désintéressé, et,qui résistera à toutes les attaques dirigées contre elle au profit d'une théorie boiteuse. Il aura beau s'évertuer à la défigurer, il aura beau effacer injurieusement le nom de l'auteur, pour y substituer avec hu- meur le malsonnant pronom indéfini ON (1), l'observation, en tant que fait, conservera toute sa valeur, et vivra encore quand des rêves, convertis en systèmes, seront, depuis longues années, tombés dans l'oubli. Dieu me garde, toutefois, de réclamer, ici, d'autee'mérite que celui d'un historien conscien- cieux et exact ! Avec votre permission, Messieurs, je passerai à un autre mode d'argumen- tation que je prends la liberté d'emprunter à mon confrère. Je vais, donc, faire de l'imitation, et, pour suivre l'exemple qu'il m'a donné, j'entrepren- drai d'analyser une observation du Dr Dutroulaû. Vous verrez qu'il me serait Lule, en employant le procédé du Dr Faget, de transformer, à mon gré, en pte»do-continues, toutes les fièvres relatées par cet éminent médecin, qui a pratiqué pendant quatorze ans aux Antilles. Je prends au hasard: OBSERVATION II. M. G. est pris le 2 !. décembre d'un accès de fièvre précédé de frisson___ face vultueuse, yeux injectés; céphalalgie intense, peau chaude, couverte de sueurs;---le 22, la nuit a été mauvais^, sans sommeil, agitée; la peau est moins chaude, sans sueurs----le malade se plaint d'un sentiment intérieur de «fcliiO. —Le 20 : au moins 100 pulsations. Voilà bien des à peu-pres, de la part d'un observateur qui a jtojlé si rteourcusemi.ut les conditions de son critérium. Aussi, l'embarras visible que notre con- frère a éprouve, quand il s'est agi de dénommer la maladie, explique naturellement la nécessité qu'il a sentie de commenter et do justifier son titre emprunté, sans doute faute do mieux, à l'école anglo •.hiéricaiue, comme il l'appelle. (1) U. docteur Faget dé.-Ure, dans une note, qJil ne m'a pas nommé parce qu'il n'a pas voulu Uire intervenir des nom., propres. Le moyen de me contenter de «-elle explication, quand quelque» « =n^- ;,Ws haut, il (résigne uoimi^vement le Dr Bahicr, mon collaborateur, et que, dans le r.ste L- sa br.*liure. il nte partout loi nom? A ce compte, j, «.pùi l'exception. Merci de la préférence. — 13 — chakur___le 23, la nuit a encore été mauvaise et sans sommeil ; le 24, ht température de la peau a baissé, mais conserve toujours sa tendance à la moiteur ; le pouls est à H4, un peu- mou et concentré ;---le 25, un peu de délire pendant la nuit, le pouls est tremblant, à 90; il augmente de fréquence et passe à 112 pulsations le soir;___le 26, la nuit a été sans sommeil,--- il y a délire tranquille, &c, &c. Ne voilà-t-il pas la même série d'épiphénonomènes que le Docteur Faget a signalés dans mon observation en la déchiquetant ? N'est-il pas possible, à l'aide de ce procédé, d'ôter à toute maladie sa physionomie véritable, de même qu'à tout individu dont on transposerait les différents traits du visage ? Reconnaissez-vous la fièvre jaune dans ce hachis de troubles pathologiques puisés çà et là dans une observation et rapprochés, à dessein; bout à bout '! N'y trouvez-vous pas ces mêmes accidents que le Dr Faget a produite comme étant propres à la pseudo-continue, et à l'aide desquels il a mefe- morphosé la fièvre jaune rurale que j'ai décrite, dans le mémoire de 1839, en un type de pseudo-continue. En puisant dans le recueil de faits rapportés par le Dr DutrouUu, je pourrais multiplier ces exemples ; mais pour ne pas abuser de vos précieux instants, je m'en tiendrai à une seule de ses observations. Je viens de vous la présenter sous un aspect qui, certes^ n'est pas le sien, permettez-moi, maintenant, de vous la mettre, sous les yeux, non plus étriquée et travestie à la façon du Dr Faget, mais in Mo, ve&atim et sensu proprio. Vous y recon- naîtrez un de ces remarquables spécimen çie typhus ictérode dont nous ren- controns fréquemment le type dansjaos latitudes. OBSERVATION II. g Fièvre jaune sporadiqve; bénignité trompeuse des symptômes; Mort. )) a M Gustave L...., ecclésiastique, âgé de 42 ans, de constitution san- euine arrivé de France depuis six mois, n'ayant fait encore aucune maladie depuis son arrivée, est pris le 21 décembre 1851, à onze heures du matin à la suite de l'enterrement d'un autre ecclésiastique qui 1 avait vivement impressionné, et auquel il avait assisté nu-tête au soleil, d un accès de tievre intense précédé de frisson. . . „ (( Déjà, depuis plusieurs jours, M. L.... se sentait incommode par 1 effet d'un refroidissement qu'il avait éprouvé dans les hauteurs de 1 lie ; sa tête était douloureuse, sa peau chaude, ses nuits agitées et sans sommeil. Lorsque ie le vis le 21 au soir, je constatai les symptômes suivants : face vultueuse , WMectés, couleur'minium; céphalalgie sus-orbitore, terebrante intense; Seur transversale des reins (coup de barre), que le malade attribue a a position dans le lit; neau chaude, couverte de sueurs, provoquées par un ba iTpïds; pouls plein, tendu, À 104. La langue est sans enduit et sans SiÔVur nas le soif pas de nausées, pas de douleur à l'epigastrepas de eSb 1 téPau ventre qEi est libre; les urines coulent facilement; elles sont foncées, couleur de bière. - Tilleul ; bains de pieds; compresses d oxyerat lavement de casses: 2 grammes de quinine à prendre en pilules. — 14 - (( Le 22, la nuit a été mauvaise, agitée, sans sommeil; la peau e.-il moins chaude, sans sueurs; le pouls à 96, toujours tendu, plein. La tête est moins douloureuse; les yeux et le visage conservent leur couleur ; le malade se plaint de sentiment intérieur de chaleur, lui montant par bouflées à la tète. Vers midi, un paroxisme fébrile se fait sentir par l'augmentation de la gêne, de la chaleur et de la douleur de tête ; néanmoins il n'y a pas d'agitation marquée, le tronc reste immobile, les membres seuls se remuent un peu'; absence complète de symptômes gastriques; urines libres; selles facilement provoquées par les lavements purgatifs. Le malade accepte avec répugnance des sangsues aux mastoïdes, qu'il a refusées la veille, et il en donne pour raison l'exemple de Constant Leroux, dont il a suivi la maladie, à qui on avait applique des sangsues, et qui est mort. — Quinine, 1 gramme 50 cen- tigrammes en quatre prises; lavement purgatif, siuapismes. La transpiration ' apparaît encore facilement, et le soir le paroxisme a cédé. m (( Le 23, la nuit a encore été mauvaise et sans sommeil, mais sans agitation; le*-malade dit avoir beaucoup souffert, et quand on lui demande de quelle partie, il ne peut le dire, et n'accuse qu'un grand malaise intérieur. Le faciès est le même; la céphalalgie a disparu depuis hier; le coup de barre depuis le premier jour; l'epigastre est un peu douloureux, ce que le malade attribue à la quinine, mais il existe un symptôme qui n'était pas sensible les premiers jours, c'est la respiration anxieuse et suspirieuse par moment, quoique sans fréquence; le pouls est à 92; la peau toujours un peu chaude, tantôt moite, tantôt sèche; urines et ventre libres.— 1 gramme de quinine, lavement purgatif, 30 sangsues à l'epigastre.' - <{ Le 24, la nuit a été plus tranquille, le malade a sommeillé trois heures Le faciès est décoloré, un voile ictérique très clair est répandu sur le visage' les conjonctives sont un peu jaunes; La température de la peau a baissé' mais elle conserve toujours sa tendance à la moiteur ;" le pouls est à 84, un peu mou et concentré. Aucun Symptôme gastrique; excrétions libres; un symptôme grave s'est manifesté, c'est l'hémorrhagie passive des piqûres de sangsues appliquées hier.— Lavement; eau de seltz; frictions citriques et quininées. « Le 25, il y a, eu pendant la nuit un peu de délire, sans agitation; la voix est tremblée, les mouvements des membres carphologiques ; la teinte ictérique est plus sensible; les excrétions sont toujours libres ; pas la plus petite nausée, pas de soif, seulement quelques hoquets intermittents. Le malade paraît très frappé de son état, et le compare, à tout instant, à celui de Constant, qu'il semble avoir toujours présent à la mémoire. Le pouls est tremblant, à 96 ; il augmente de fréquence et présente 112 pulsations le soir —Eau de seltz; frictions quininées et Citriques ; vésicatoires aux jambes' « Le 26. La nuit a été sans sommeil, l'agitation nulle; absence complète 4e douleur; les symptômes nerveux sont plus prononcés, il y a du délire trancfuille, et il faut fixer fortement l'attention du malade pour ramener sa connaissance. Le mouvement de décomposition du sang se fait lentement et sans aucune manifestation symptomatique. — Glace en boissons et en applications; vésicatoire à la nuque. « La nuit du 26 au 27 n'est qu'une agonie lente; le malade est immobile sans parole, sans mouvement, et s'éteint à six heures et demie du matin' ZIZ™ \ ^ P,luS petlte plamte' ^ques mouvements convulsifs des membres ont seuls heu avant la mort.» * — 15 — Après avoir relaté ce cas, le Dr Dutroulau fait les réflexions, sui- vantes : saires? Que n'y passe-t-il, aussi, le dire de ses amis? A quoi bonL^. • l'opinion est orthodoxe :... le cortège de ((faits)), condition sineqtm non, ailleurs, est ici superflu.... Ce n'est pas to.ut. Il y a mieux encore : Voici venir un petit roman médical, (quatre morts seulement sur quativ cents malades, dont plus de deux cents gravement frappés.) flamboyante; phalange de chiffres, inouïe dans les annales des grands fléaux dont le lot invariable est de décimer les populations qu'ils traversent; soudain, les traits du Dr Faget s'épanouissent, sa sévérité est désarmée, son enthou- fc siasme s'allume, et la fable, oui la fable, convertie en réalité, reçoit, de lui, l'acdueil qu'il refuse à celle-ci. Sa joie ne' connaît plus de bornes ; et. dans l'excès de son ravissement, yvoilà, s'écrie-t-il, (( qui a plus de valeur que toutes les affirmations et que toutes les opinions du monde !---)) Vraiment, Messieurs, je, serais tenté de m'arrpferiei; mais il me reste encore quelques réflexions à vous soumettre. Néanmoins, je m'estime • heureux de toucher au terme d'une polémique que je n'ai abordée qu'à mon corps défendant. Je n'ai point envie de rester dans une arène où j'ai la certitude de me heurter à un sentiment permanent de mauvais vouloir. Qu'il me soit permis, avant d'en sortir, de m'appesantir, quelques instans, sur le fait de l'existence de la fièvre jaune dans les campagnes; question résolue. de longue date, non-seulement pour moi, mais encore pour la majorité des médecins qui ont observé, et qui voient autrement qu'à travers l'étroite lucarne d'un préjugé décoré du nom pompeux de TRADITION. „ Après avoir étudié cette affection à la Nouvelle-Orléans en 1837, 1838 et 1839 (années d'épidémies, dont deux très fortes), et fait partie de la commis- sion chargée de rendre compte de l'épidémie de 1839, il m'a été donné pendant une série de plus de dix années de retrouver ce fléau hors de sonji foyer ordinaire. C'est ici le lieu de reproduire ce que j'ai consigné dans une note adressée à mon confrère et ami le Dr Deléry. ^ 3 S ê — 18 — (( Il y a vingt-trois ans que j'exerce la médecine en Louisiane. Je compte treize ans de pratique dans notre cité et dix au-delà de ses lifnites. (( J'ai invariablement remarqué que la fièvre jaune sévissait à la campagne comme à la Nouvelle-Orléans. Pendant mon séjour à Donaldsonville de 1840 à 1850, je n'ai jamais manqué de constater, comme règle, que toutes les fois qu'une épidémie frappait la population de la Nouvellc-Orléan*, elle ne tardait pas à se montrer dans les campagnes. Seulement, elle y appa- raissait un mois* ou six semaines plus tard, attaquant d'abord les étrangers : lé$ Irlandais de préférence, probablement parce que, par la nature de leurs travaux et de leurs habitudes, ils s'exposent d'avantage aux causes détermi- nantes' du fléau; en second lieu venaient les Allemands, puis les Français. <( Les Créoles, bien que beaucoup moins sujets !t contracter la maladie, étaient loin d'en être exempts. J'ai fréquemment observé celle-ci, non seulement dans un centre de population (à Donaldsonville, par exemple), où l'on pourrait alléguer des conditions d'agglomération ou quelques rela- tions avec des malades ; mais encore, au milieu de la campagne, chez des indigènes qui n'avaient pas quitté la localité, de toute la saison, et qui n'a- vaient nullement communiqué avec des personnes infectées. (( Ces cas ont été assez nombreux pour lever complètement mes doutes à l'égard de l'existence du typhus ictérode dans les ^campagnes, et trop tranchés pour qu'il me fût permis de les méconnaître. Leur invasion et leur marche ; l'ensemble et la succession des symptôme, en un mot, ne différaient aucunement, quelle que fût la nationalité, de ce que j'ai eu occasion-(^ob- server de 1837 à 1840, et de 1850 à 1859, dans la formidable affection qui vient périodiquement ravager notre florissante métropole. )) (Dr Deléry, fièvre jaune de 1858, p. 131.) ■&* Somme toute, Messieurs, je ne vois aucune raison pour que la fièvre jaune ne règne pas (( au-delà de la ville et de ses faubourgs.» Il n'y en a pas, en effet. Je le maintiens, et, afin de ^dessiner nettement la situation, je défie les croyans du contraire, leur chef en tête, de m'en donner une seule plausible. Quant à moi, je n'hésité point à formuler mon opinion. Or, toutes les fois qu'aux phénomènes d'éréthîsme propres à la première période de cette affection, succéderont, dans un ordre ou en nombre quel- conque, ThémorrJiagie passive, le vomissement noir, Vktère, la suppression des urines, je ne m'inquiéterai ni des oscillations ni du (( déclin progressif du pouls D que M. Faget prétend ériger en unique critérium, et, je verrai dans cet ensemble et dans cet enchaînement, un cas de typhus ictérode. Je n'attache aucune importance à son lieu d'origine. Que je sois appelé à en constater les traits à la Nouvelle-Orléans, dans les Paroisses riveraines du Mississippi, dans les pinières de la Baie St-Louis, à WoodvïUe, à Paris, à, Barcelonne, à Copenhague où à Tobolsk, je ne modifierai en rien mon diagnostie, dans la ferme conviction d'être, dans le vrai et d'être, en même tems, d'accord avec des hommes au moins aussi (( compétens )) que mon ^ confrère et que ceux qu'il assure m'avoir donnés pour juges. D. P. M. EXTRAIT •tu inunml de la Société Médicale de la t NO U VELLE-ORLE AN S. ? ----*•*«.---- ÉPIDÉMIE DE L'ANNÉE 1339. :r VARIÉTÉ. OBSERVATION III. (page 198) Vomissements noirs, selles de même nature; hémorrhoffi& passive par la vulve; suppression des urines; 10 jours de*maladie: guérison. Mlle X..., âgée de 1G ans, présente les attributs d'un tempérament ^ bilieux; elle est d'une constitution taible et déli&te, dépourvue d'embon- point et d'une apparence chlorotique. La menstruation, chez elle, est irregu- Iière;'ses règles sont parfois retardées et fluant à peine; le plus souvent hâtive^ se montrant, avec abondance,.jusqu'à deux fois en un mois. Sa de- meure actuelle est u la campagne, de beaucoup au-delà du rayon accoutume de l'épidémie. Daiis la nuit du 9 au 10 septembre, bien qu'elle fût restée absente de la vill^ depuis le con'imencemect de l'hiver, elle fut. prise, vers minuit, et sans sym;.tomes précurseurs, de violente- céphalalgie avec fièvre intense, et de douleurs contusives aux extrémités pelviennes. *Le 10 septembre, premier jour de la maladie, je la vis à 9 heures du matin et la trouvai dans l'état suivant: face animée, lèvres rouges, langue humide^ larg%, sans rougeur à ses bords, sojf vive, nausées, (le matin un vomissement de mucosités filantes), abdomen souple, indolent à la pression, constipa- tion; pouls vif et mou, donnant 120 pulsations à la minute; peau brûlante et sèche ; violente céphalalgie frontale ; douleur vive aux cuisses ; absence de douleur lombaire ; urines comme à l'état de santé ; disparition depuis '.autre jours du flux menstruel, après un cours ordinaire. (Lavement émo- Ui:nt, pédiluve sinapisé, sinapisme à lu nuque, limonade de tamarin.) Aucun changement dans le reste de la journée; la nuit, sommeil rare et Utùgant; vomi-cnient de matière? bilieuses plus ou moins colorées; plusieurs émissions d'urines. * 4 Le 11 septembre, deuxième jour : même degré de coloration de la face et ■ tes lèvres, langue moins humide, soif vive, nausées incessantes, fréquents efforts de vomissements, douleur épigastrique, constipation ; pouls à 124 ; céphalalgie non moins intense que la veille, mêmes chaleur et aridité de la peau; légère diminution dans les douleurs des cuisses. (20 sangsues à l'epi- gastre; cataplasme émollinxt, après leur chute; lavement avec sulfate de magnésie, sinapisme à la nuque, limonade.) _ Les sangsues n'ont produit aucun soulagement; vomissemens,kà plusieurs reprises, de matières bilieuses, verdûtres. A midi: nausées augmentées"soif immodérée, acuompaguée d'une invincible répugnance pour toutes sortes de boissons, désir de les changer, aussitôt suivi d'un nouveau dégoût, consti- pation, maigre le laxatif; moiteur aux poignets, à la poitrine, à la nuque, sans diminution aucune de la température de la peau; émission d'une petite quantité d'urine. ( Lavemeut de gombeau, bière coupée avec tau de seltz, cataplasme émollient.) * Vers la fin du jour, la constipation cède au lavement simplement émollient qui produit deux garde-robes. Le soir, les piqûres de sangsues coulent encore: on les arrête au moyen de plaques d'amadou saupoudrées d'alun. La bière est refusée et remplacée par la limonade de groseilles. La nuit: insomnie complète, tourment de tous les instants; pas d'émission d'urine; persistance de la douleur épigastrique ; pas d'évacuations divines, nausées incessantes, plusieurs vomissements de mucosités nageant dans de la bile presque pure, bientôt suivis de trois vomissements d'un liquide également bilieux, contenant en suspension une masse considérable de grumeaux noirs, semblables à de la suie. — Le premier vomissement de ce caractère en pré- sente une quantité bien plus grande que les autres. Parmi les matières rejetées, on remarque aussi des filaments de sang noir coagule. Le 12 septembre, troisième jour: faciès profondément altéré, lèvres moins rouges, gencives intactes; langue lancéolée, saburrale, presque sèche et paraissant comme encadrée'dans un bourrelet rouge, forme par ses bords; douleur épigastrique s'irradiant jusque dans les hypocoidres; pouls vif, petit, mou, cédant sous la plus légère pression, marquant 124 pulsations à lu ^î> minute; céphalalgie moindre; température de la peau variant selon les régions : elle est tort élevée a la tête, au cou, à la poitrine, tandis qu'aux. extrémités, aux mains surtout, elle est de quelque chose au-dessous de la condition normale ; l'intelligence conserve toute son intégrité ; les organes « locomoteurs sont, malgré le cortège alarmant des autres troubles fonction^ nels doués d'une force presque surprenante. ( Bain prolongé, lacement de gombeau, cataplasme camphré, même boisson, potion suivante a prendre par , cuillerée à louche, toutes les demi-heures: Eau gommée, trois onces: eau de Rabel\\ gros; sirop diacode, 1 once.) * Après l'administration des deux premières cuillerées de la potion, les vomissements .cessent. On obtient difficilement d'en faire prendre de»x autres, tant est puissante la répugnance pour les boissons. A midi : pouls petit, misérable, refroidissement plus considérable des extrémités. (Frictions avec teinture de vipérine j lavement émollient additionne de camphre, six grains; nitrate dépotasse, quatre grains ; cataplasme camphré à Thypogastrc; limonade de groseilles.') Vers le soir, abondance d'urines sédimenteuses, blanchâtres; leur émis- sion est suivie de calme et de sommeil tranquille. ( Mêmes moyens.) Nuit assez bonne : sommeil de plusieurs heures; un seul vomissement de mucosités mêlées à quelque chose de roussâtre. facilement reeonnai^able a 1 __ 00 __ l'odeur pour être du sirop de mûres accordé la, veille; les matières rejetées ne contiennent, du reste, nulle trace de la ïubstauce noire et des filaments sanguins observes la mîit précédente ; une selle peu copieuse, d'une fétidité excessive; urines rendues en petite quantité pendant l'acte de la défécation. 1^ 13 septembre, quatrième jour: face et lèvres pftles; humidité revenue a la langue: ses bords ont diminue de rougeur; soif moins marquée, douleur épigastrique à peu près dissipée; céphalalgie nulle; pouls plus fort, à 120 ; chjaleur générale assez uniforme. ( Toutes les deux heures, un quart de lave- ment avec addition de chlorure, un gros; et camphre, six grains ; eau rougie demandée par la malade; frictions suspendues à sa sollicitation.) A midi, changement imprévu : yeux excaves, entourés d'un cercle bleu; grimaces, faciès exprimant la souffrance, agitation ; pouls mou, misérable, filiforme; chaleur à la tête et au torse seulement, extrémités froides. Sur la proposition f'u Dr Labatut, appelé en consultation, les lavements chlorurés sont alternés de deux en deux heures, et par fractions d'un quart, avec des lavements composés d'une décoction camphrée de quinquina ; boules d'eau chaude aux extrémitès.)r Le reste de la journée n'amène aucun changement; la nuit: sommeil troublé, ou plutôt somnolence avec paroles incohérentes, accès d'un délire passager, dans lequel l'exaltation des puissances musculaires est portée au point que plusieurs personnes ont peine à tenir la malade au lit. A cet état, succède bientôt un affaissement momentané, après lequel la raison et l'amé- nité de caractère qui lui est propre, reprennent leur empire. Refus opiniâtre de prendre des boissons, dont l'ingestion? est aussitôt suivie de vomissements. En effet, si minime qu'en soit la quantité, l'estomac les repousse. Ce phéno- mène est tellement instantané qu'on ne saurait mieux faire ( pour me servir de l'énergique expression d'une des personnes employées auprès de la malade), qu'en le comparant à la rapidité avec laquelle se vaporiserait une goutte d'eau qu'on laisserait tomber sur un fer incandescent. Le 14 septembre, cinquième jour : du côté des fonctions digestives, de la circulation et des phénomènes de la calorification, état analogue à celui du 13 au matin; décubitus dorsal; assoupissement facile à dissiper; intelligence nette; parole embarrassée; région vésicale fortement tendue, d'une excessive sensibilité ; l'hypogastre est, en même temps, vers le flanc gauche, le siège d'nn point douloureux à la pression. (Cataplasme camphré et nitré, lavement ut syftrà.) Les lavements sont rendus avec très peu d'excréments en peloton. Après une première application du cataplasme prescrit, celui-ci est remplacé, de l'autorité de la garde malade, par un autre, auquel le vulgaire attribue des vertus diurétiques ; toutefois, après deux heures de l'emploi de ce topique, Api se compose de feuilles de sureau pilées, de sel marin et de vinaigre pur. îes urines, qui sont supprimées depuis 2G heures, coulent abondamment. En même temps, la vulve est baignée d'un liquide noirâtre, produit d'une hemorrhagie passive, qui laisse sur les draps des taches semblables à celles que ferait une forte infusion de café. Le soir, malgré un notable soulagement occasionné par le retour des urines et une diminution dans la congestion de l'utérus, l'état général noua paraît assez peu satisfaisant pour nous engager à l'application de deux vési- catoires camphrés aux jambes. (Mêmes lavements, cataplasmes, lotions de la bouche avec eau vinaigrée. ) Les vésicatoires ont déterminé de vives douleurs; les lavements sont ren- dus de suite et presque à leur état naturel; la quantité d'urine qui s'écoule est peu considérable ; même agitation que la nuit précédente ; insomnie. - 2l? - Le 15 septembre, sixième jour: traits grippés, immobile?, amaigris, yeux excaves, mouvements incessants des bras et des jambes; jaetation; pouls petit, donnant 120 pulsations; chaleur uniforme; intégrité de l'intelligence ;. ', parole embarrassée; persistance de la douleur du flanc gauche ; continuntlon, dans une moins grande proportion, du flux de matière noire provenant de* organes de la génération. (Les, vésicatoires sont levés, puis pansés wec du cérat; onctions mercurielles à l'hypogastre; cataplasmes, lavements chhrurjés et lavements de quinquina camphrés.) Les cataplasmes n'ont pu être supportes. à raison du poids; miction nulle, de toute la journée. Soir, parole plus libre. ( Les vésicatoires sont nettoyés et saupoudrés de sulfate de quinine et de camphre; mêmes lavements; lotions de la bouche comme précédemment.) Nuit plus pénible encore qu'aucune ; à plusieurs reprises, délire presque furieux, de quelques instants seulement, suivi d'un grand accablement sans la moindre perte de connaissance; pas d'évacuations alvines, ni émission d'urines. Le 16 septembre, septième jour : décubitus dorsal; respiration anxieuse; même état du pouls ; plaintes, parole plus embarrassée que jamais, sons presque inintelligibles ; les fonctions locomotrices continuent à s'exécuter; ia douleur hypogastrique se fait moins sentir; l'écoulement vulvaire est rous- sâtre et moins abondant. ( 12 grains de calomel, lav'ment de quinquina et de camphre.) La poudre purgative est immédiatement rejetée; la journée est marquée phr une grande agitation et-des phénomènes hystériformes. Un la- vement de gombeau provoque cinq évacuations; l'une des selles est formée par des matières fécales parfaitement moulées, les autres sont liquides; on y voit flotter quelques flocons de même nature que la matière morbide pro- venant de l'estomac: les urines ont coulé six fois avec abpndance; les vési- catoires sont pâles. ( Cataplasmes chauds sur ks surfaces dénudées; lotion de la bouche avec k suc d'ananas; demi-lavement émollient avec addition de tein- ture de castoréum et teinture d'assa-fœlida : de chaque, un demi gros.) Nuit calme » aucun des signes d'agitation observés les jours précédents ; pour la première fois, depuis le 13, la malade a pris et gardé deux ou trois * cuillerées de limonade d'ananas. Le 17 septembre, huitième jour: faciès meilleur; parole plus libre; intelli- gence nette, langue humide, couverte d'un enduit blanchâtre, plus large ; disparition de la douleur hvpogastrique ; la vulve n'est plus qu'humecte© « par un liquide séreux, rouss'àtre; vésicatoires d'un rouge vermeil, et doulou-, reux. ( Demi-lavement avec addition de teinture de castoréum et d'assa-fœtida aux doses précédentes ; teinture de musc, 15 gouttes ; vésicatoires saupoudrés de sulfate de quinine.) , . . Dans la journée, la malade a désiré de la glace et en a suce environ six * onces par petits fragments. Le soir, son état est satisfaisant; elle n'éprouve ni nausées, ni vomissements ; la langue, dépouillée de son enduit, se montre d'une couleur uniforme, comme framboisée ; elle est humide et large. ( Mêmes lavements antispasmodiques, glace, limonade citrique.) ... La nuit, sommeil tranquille et réparateur; consommation de glace égale à celle delà journée; deux émissions d'urines. ► . Le 18 septembre, neuvième jour : amélioration soutenue : teint pâle, faciès exprimant le contentement; parole de plus en plus distincte; langue nette, large humide d'un rouge moins foncé, soif modérée, pas de nausées; poul» tombé à 96 plus fort, résistant à la pression du doigt; peau de chaleur ordinaire, uniforme; disparition de la douleur hypogastrique et de 1 écoule- ment vaginal. ( Glace, limonade, lavement ut suprâ.) - 2*- Le 19 septembre, dixième jour : convalescence; alimentation. A compter de ce jour, tout rentre graduellement dans l'ordre: la pâleur s'efface, la soif s'éteint, l'appétit se fait sentir, les garde-robes et les urines prennent un cours régulier, le pouls revient à son rythme physiologique, les forces se raniment, la température n'est plus élevée, et se répand uniformément; la tranquillité et la gaieté renaissent. Les vésicatoires, restés, quelque temps, douloureux cessent de l'être, et guérissent après quelques jours de suppura- tiôf. y> 'M M m