DISCOURSE ON THE Importance of ANATOMY, DELIVERED IN THE Amphitheatre of Surgeons in LO NDON, On Wednesday, the 2ift. of January, 1767, G. ARNAUD, M, D. Ancient Member of the Royal Academy of Surgery in Paris, Profeffor in the College of St. Cosme, and Member of the So- ciety of Surgeons in, London. DISCOURS SUR L’lmportance de PAN ATOMIE prononcé à L'Amphitheatre des Chirurgiens de LONDRES, Le Mercredi 21 Janvier, iy6y. G. ARNAUD, M. D. Ancien Membre de l'Académie Royale de Chirurgie de Paris, Profeffeur au Collège de St. Cosme, & Membre de la Société des Chirurgiens de Londres. ( Price Six-pence# ) DISCOURS SUR L’IMPORTANCE de L’ANATOMIE. Messieurs, La Langue Angloife m’efl Etrangère, ainfi j’attends de vos bontés que vous pardonnerez mes foibles expreffions ; &je me flatte que vous ferez affez induîgens pour attribuer mes principales difficultés, quant àla prononciation & à la profodie, aux défauts des mes organes feptuagtnaires. DE toutes les Connoiffances de la Nature, celle de TA- natomie eft, fans contredit, la plus curieufe 6c la plus intéreffante. Elle eft importante àla confer- vation de la Santé ; elle eft abfolument néceffaire pour fon recouvrement. L’Homme phyfique, fon principal objet, eft, à n’en pas douter, de tous les ouvrages de la création fournis à nos fens, le plus parfait, 6c celui qui mérite le plus notre admiration. 11 n’eft donc pas étonnant que I*Anatomie fafte partie d’une libérale 6c quelquefois de la plus noble Education. Des Princes, 6c même des Princeftes de Sang Royal, ont fenti que la connoiftance du méchanifme du Corps humain étoit préférable à beaucoup de Sciences, peut-être plus fublimes, mais certainement moins nécelfaires. Pierre I. Surnommé le Grand, Czar de Moscovie prit des A DISCOURSE ON THE IMPORTANCE of ANATOMY. Gentlemen, Stranger as I am to the Englifh language, I mull rely on your kind acceptance of my imperfect expreffions •, and I hope you’ll be fo indulgent as to attribute my principal difficulties, as to pro- nounciation and profody, to the defers of the human organs at ray advanced time of life. AMONG the various branches of natural knowledge, that of Anatomy may be conlidered as the moR curious, as well as the moil interefling, with re- fped to its principal objedl, Man, Man to whofe daily pre- fervation of health, a thorough fkill in Anatomy is of a great importance; and to whofe occafional recovery it is of an abfolute neceffity ; Man’s machine, I fay, is doubtlefs, the work of creation, fubmitted to our inquiries, the moll perfect, and the moll worthy of our admiration. It is not furprizing then, that Anatomy takes place in the courfe of a liberal, and fometimes of the moll noble edu- cation. Some Princes and even PrincelTes of Royal Blood were fen - fible that the knowing of our own frame, is preferable to many other kinds of learning, perhaps more fublime, but certainly not fo necelfary. The Great Peter the firft, Czar of Muscovy, took 4 notions plus que générales de I’Anatomie, pendant It court féjour qu’il fît à Paris. Le fameux Du ver ne Y lui en montra les beautés les plus frapantes : rien n’occupa d’avantage ce Monarque que la route du Chyle & la circulation du Sang. L’illuffre & fçavante Christine Reine de Suede, fut in- troduite, par I’Anatomie, dans l’étude de la Phylofophie, dont l’ingénieux Descartes lui enfeigna les premiers prin- cipes. On a vu en France, entre l’année vingt & trente de ce fiécle, Adélaïde d’Orléans, Piinceffe auffi ver-* tueufe que verfée dans toutes les Sciences & les Arts, conduite dans les détails les plus fcrupuleux de l’A- natomie par le célébré Winslow. Mais, une Epoque brillante à jamais honorable àla Chirurgie, le Génie rare de cette Princeffe, ainfi éclairée par le flambeau de l’A- *iatomie, la porta à fe faire inffruire dans le manuel des opérations de cet Art par plufleurs des plus grands Prati- ciens de Paris. S’il m’eff permis dele dire, je partageai cet honneur avec eux. Ce Génie particulier la mit en état d’opérer, avec la plus grande dextérité & les fuccès les plus heureux, fur des fujets de fon féxe qu’elle affeéUonnoit, & qu’elle n’auroit pas voulu confier à d’autres mains que les fiennes; Elle étoit fi courageufe, & fi affurée dans fes opérations qu’elle fe faignoit elle-même, quoique fort-graffe & très-difficile. Ainfi on ne peut pas doutef que I’An atom je ne faffe par- tie de la plus noble éducation. C’eft la raifon pour laquelle onl’enfeigne dans prefque toutes les Univerfités à la Jeuncffc cU tousles Etats, êe de toutes les Conditions. A combien plus fort! iraifon eff-il dû devoir du 5 much more than general notions of Anatomy, during the thort time he (laid in Paris; the famous Profeiïbr Duver- ney was his inftrudor: he (hewed him the moft finking beauties of it. Nothing moved that Monarch fo much as the paffages of the chyle, and the circulation of the bloody to which he appplyed himfelf very earnefHy. The learned Christina, Queen of Sweden* was intro- duced, by Anatomy, into the ftudy of general Philofophy ; the ingeniousDESCAßTESgave her the firft principles thereof In France, betwixt the years twenty and thirty of this prefent century* Adelaide of Orleans, Pnncefs of the bloody as virtuous as great fcholar in every fcience and art, was led into the moft fcrupulous details of ANATOMY by the celebrated Winslow. But a Jhining epoch for ever ho- nourable to our art ! The uncommon genius of that Princefs, enlightened by the beams of Anatomy, induced her to be taught in the performance of the operations of'forgery by fe- veral of the bed practitioners in Paris, and if I may fay fo? Î was partaker of that honour with them. That Genius placed her in fo high a degree of Ikill as to enable her to perform, with the greateft dexterity arid fuccefs* all the operations on living favourite fubjetfts of her own fex, which the would not truft to any other hand. She had fo much refolution,and was fo fare in her operations, that ffie blooded herfelf with the greateft fafety tho’ very fat and difficult. Thus it cannot be deny’d, that Anatomy holds a pal rank in the courfe of the moft liberal education. It is for this very reafon that its principles are duly explained, in al«- tnoft all theUniverfities* to youth of every ftation and condition- How much more is it the principal duty of a Surgeon to 6 Chirurgien de s’occuper de la connoiffance du Corps humain ? Sa première obligation eft de eonfidérer Pen- femble furprenant de ce Chef-d’œuvre de la Nature y d’en failli* géométriquement la ftrudure extérieure ôc les proportions ; & d’admirer philosophiquement la dignité & la nobleffe de fa preftance. C’eft enfuite de pénétrer fcrupuleufement dans toutes fès particularités internes ; de divifer avec adreffe & in- telligence les Parties' qui le compofent ; d’en pouffer les re- cherches jufqu’aux Fibres les plus déliées ou capables d’être divifées ; d’éxaminer les rapports qu’elles ont les unes avec les autres ; de prendre éxadement les dimenfions de ces parties 5 d’en mefurer les forces ; &de fçavoir les réduire à leur j ufte puiffance. Il faut de plus que le Chirurgien connoiffe le mécha- nifme des fécrétions 1 qm’il s’affure de la nature des Fluides & des qualités des folides -, qu’il calcule leur refinance ré- ciproque, & qu’il fçache juger de l’équilibre qu’ils doivent garder entre-eux. Il doit enfin fe rendre raifon de la figure, des fituations, de l’arrangement, des fondions & des effets de toutes les parties de ce Microscome, VHomme, cet objet le plus vafte ôc le plus curieux de la Phyfique expérimentale. C’eft par I’Anatomie que le Chirurgien furpaffe beau- coup de Phylofophes j dont il peut, la main armée du fcal- pel, feul fcrutateur de nos vérités phyfiques, détruire les hypothèfes, & confondre les fophifmes. 7 devote his whole * time to the examination of that maf- ter-piece of Nature the Man’s body f He has at firfl to condder in a geometrical view, its external ftrudure and proportions, and to contemplate in a philofophical fenfe, the noblenefs and dignity of its amazing ilature. It is afterwards, that his penetration mud: be employed, in fcrupuloufly looking into all the internal peculiarities of that body, by dividing with dexterity, guided by underftand ne, the minuted; parts of its admirable compofition ; by purfuing his refearches as far as the mod: delicate, and dividble fribillœ; by computing the relation each Hands in to another ; by his fkill to afeertain exadly their dimenfions ; to eftimate their refpedive powers, and to reduce each to the employment of its proper fundion. A Surgeon mud:, beddes, with a competent degree of accu- racy, know the dodrine of fecretions ; he mu/l acquaint him- felf with the nature of fluids and folids he mud: be able to cal- culate their reciprocal refinance, and to form a judgment of their due equilibrium. With all this however, the truly confiderate ftudent will fcarce be fatisfy’d : he will even, for his own fake, feek fuffi- cient caufe, and give himfelf fome fatisfadtory account of every form, fituation, arrangement, connexion, effedl, and fundion of all the parts of this mlcrocofm Man, the mod: com- prehenfive objedf of curionty in natural Philofophy. It is by the power of Anatomy, that the Surgeon fur- paffes many Philofophers, whilft, armed with his differing knife, truth’s bell difcoverer, he can with eafe over turn hypothefes, and confound their fophifms. 8 En effet qu’eft ce Genîe fuperbe qui prétend découvrir les fecrets les plus cachés de la Nature ? Qu’eft cet Homme tranfcendant qui mefure ces globes furprenans, roulant dans l’immenfité de l’efpace ; cet Homme qui par la jufteffe de fes calculs fçait prédire aux fiécles à venir les révolutions certaines de ces Mondes céleftes, & qui n’a que peu ou point de connoiffance de la, ftrudure de fon propre Corps f Mais n’envifageons que nous-mêmes. Confierons que ce n’eft que par I’Anatomie, fi précieufe à celui qui la poftéde, que le vrai Chirurgien peut, avec une fecréte fatis- fadion, & avec une tranquille fureté, diriger la main danger reufe,tremblante ou audacieufe du (impie Chirurgien, fouvent trop entreprenant. Il eft aifé de faire voir que, par I’Anatomie, le Chi- rurgien tient le premier rang parmi les Artiftes. Le Peintre, le Sculpteur ont néceffairement recours à lui pour leur enfeigner les fituations, les proportions & les effets des Mufcks, dans les différentes poftures, & dans les différens mouvemens du Corps. Les Artsjgaéchaniques auroient pu tirer de I’Anatomie des principes bien plus féconds; & quels progrès rapides n’euffent-ils pas fait, fi elle eut été connue anciennement, comme elle l’eft maintenant ! Elle éclaire infiniment fur la puiffance des leviers, & des autres forces mouvantes. Je pourrois citer les différentes jointures à Genou & à Charnièrey les Poulies, les Rainures &c, employees par les Ouvriers, & qui font naturellement deftinées aux liaifons ôç au?t mouvemens de nos Os, mais a une maniéré beaucoup plus admirable que l’Artifte le plus habile ne peut l’exécuter. 9 And really what is that lofty Genius, who pretends to feru- tinize Nature to her very depth ?