CONTRIBUTION A L’ÉTUDE CLINIQUE DES APPLICATIONS THERAPEUTIQUES DE L’ANTIPYRINE PAR CLEMENTE FERREIRA Docteur en médecine de la Faculté' de Rio de Janeiro, Médecin de l’hôpital de la Charité de Rezende, Membre correspondant de l’Académie de Médecine de Rio de Janeiro, etc., etc. RIO DE JANEIRO Imprimerie a Vapeur LOMBAERTS & Comp. 7, RUA DOS OURIVES, 7 1885 CONTRIBUTION A L’ÉTUDE CLINIQUE DES APPLICATIONS THÉRAPEUTIQUES DE L’ANTIPYRINE OUVRAGES DU MÊME AUTEUR Estudos sobre a phthisica pulmonar. Br. in-8°. Rio de Janeiro, 1880. Librairie Alves & C. Brèves apontamentrs sobre Climatologia Brasileira. Contribui- çôes para o estudo do valor prophylactico e therapeutico do clima dos Campos do Jordâo. Br. in-8°. Rezende, i883. Ligeiros ensaios de therapeutica gérai. Apontamentos para servir de contribuiçâo ao estudo da classificaçao dos purga- tivos. Br. Rezende, 1883. Fragmentos de clinica therapeutica. 1 vol. in-18 de 96 pages, Rio de Janeiro, iS8_j. Librairie Faro & Nunes. CONTRIBUTION A L’ÉTUDE CLINIQUE DK S APPLICATIONS THERAPEUTIQUES DE L’ANTIPYRINE PAR CLEMENTE EERREIRA Docteur en me'decine de la Faculté de Rio de Janeiro, Médecin de l’hôpital de la Charité de Rezende, Membre correspondant de l’Académie de Médecine de Rio de Janeiro, etc., etc. RIO DE JANEIRO Imprimerie a Vapeur LOMBAERTS & Comp. 7, RUA DOS OUR1VES, 7 1885 A Monsieur S. JACCOUD Professeur de Clinique médicale à la Faculté de Médecine de Paris Hommage de respect et d'admiration de l’AUTEUR AVANT-PROPOS Fidèle à mon propos de faire connaître les en- seignements que l’observation clinique me fournit journellement, et fort chaudement désireux de con- tribuer à l’élucidation des problèmes thérapeutiques et à la confirmation des conclusions déduites des belles études que les savants européens consacrent tous les jours à de nouveaux sujets de la médecine pratique, j’ai pris le parti de rassembler un petit faisceau de faits cliniques et d'exposer les résultats de mes recherches pratiques concernant l’emploi thérapeutique de l'antipyrine, ce précieux médica- ment qui attire aujourd’hui toutes les attentions et qui est appelé à jouer un rôle considérable et fécond dans le traitement de bon nombre d'affections. L’hôpital et la clientèle privée ont été le théâtre de mes expériences cliniques, et les documents que AVANT-PROPOS j’enregistre ici ont été recueillis avec un soin tout spécial et sans parti pris. Sans prétendre avoir résolu les difficultés d’un sujet qui est encore à l’étude, et sans nourrir un seul moment la pensée d’être arrivé à des conclusions et à des visées originales, j’ai le ferme espoir que ce travail, si modeste qu’il soit, méritera d’être lu avec un peu de bienveillance et d’attention. Je n’ai qu’un but, c’est de contribuer à la diffusion de la con- naissance des propriétés thérapeutiques de l’anti- pyrine et à la généralisation de ses applications cliniques. Rezende, le 3o Juillet 1885. APPLICATIONS THERAPEUTIQUES DE L’ANTIPYRINE Heureux les jeunes, car ils verront de belles choses en thérapeutique, a dit fort justement M. le professeur Fonssagrives. En effet, on pourrait af- firmer, sans être taxé d'exagération, qu’il ne se passe pas un seul jour où l'on n’ait à proclamer un succès obtenu par un nouvel agent médicamenteux, il ne s’écoule pas un mois où les cliniciens ne voient s’ouvrir une nouvelle route de triomphes et de bril- lantes victoires pour la médecine. Dans ces dernières années les découvertes se sont multipliées, et après la cocaïne, après la kaïrine, qui a duré l’espace d’un matin, est venue l’antipyrine, entourée déjà aujourd’hui d'une éclatante auréole. C’est à Knorr, de Munich, que la science est redevable de cette précieuse substance, et les pré- mières recherches cliniques ont été entreprises par le docteur Filehne (d’Erlangen), qui en a fait connaître les remarquables propriétés antithermiques dans la IO APPLICATIONS THERAPEUTIQUES fièvre typhoide. Guttman et Falkenheim, Gerarhdt, May, Alexander, Rank, Masius, Metropolsky, Za- setsky, Snyers, Ernst, Bienner et Busch ont bientôt confirmé par de nouveaux faits les conclusions de Filehne et ont mis en relief d'une manière frappante le pouvoir hypothermique de l'antipyrine dans la dothiénenterie, en employant le nouveau médica- ment aux doses de cinq, six et huit grammes, par jour. Le cercle des expériences fut en peu de temps élargi par de nombreuses applications nouvelles de 1 antipyrine, bientôt employée dans toutes les mala- dies générales fébriles, avec des résultats plus ou moins concluants. A Ernst, Busch, May, Rank et Kostyleff revient la gloire d’avoir, les premiers, administré l'antipy- rine dans les affections fébriles du poumon, surtout dans la pneumonie et dans la phthisie pulmonaire. Les résultats obtenus par Kostyleff et Ernst dans la fièvre des tuberculeux furent éminemment écla- tants et ouvrirent une large route de succès pour le nouveau médicament dans une maladie rebelle à tous les agents thérapeutiques et contre laquelle le sulfate de quinine, le précieux antithermique, est resté jusqu'à ce jour impuissant. Après les premiers travaux cliniques encore in- complets de Kostyleff et Ernst sont venues les excel- lentes études du docteur Henri Huchard, le savant médecin de 1 hôpital Bichat, qui a mis en pleine lumière la valeur inestimable de l’antipyrine et les résultats incomparables qui découlent de son emploi DE L’ANTIPYRINE 11 dans la fièvre hectique, où elle jouit d’une action presque élective. Ce clinicien distingué et éminent observateur a, dans ses premiers essais, employé de 2 à 4 grammes par jour, qu'il faisait dissoudre par dose de deux grammes dans un demi-verre d’eau aromatisée avec le sirop de menthe, et il a toujours constaté la chute de la température d’une manière sûre et progressive. Parmi les conclusions de son premier travail, appuyé sur de nombreuses observations recueillies dans son service, celles qui méritent une mention particulière sont les suivantes: i° Des observations nombreuses démontrent que l'antipyrine constitue le moyen le plus puissant, et jusqu’ici le seul moyen connu d’abaisser efficacement la température des tuberculeux. A la dose de 2 grammes, administrée plus particulièrement le soir, au moment de la fièvre, la température baisse d'un demi degré en une demi heure: quelquefois après un quart d’heure ; puis elle diminue progressivement jusqu’à la normale en une heure et demie ou deux heures. Il est cependant quelquefois nécessaire de prescrire, une ou deux heures après, une nouvelle dose de 1 gramme ou de 2 grammes. Mais chez les phthisiques, l’antipyrine, en raison de la sûreté de son action et dans le but d’éviter les accidents provoqués par l’hypothermie, doit être administrée à doses faibles et croissantes (2 à 4 grammes) 2° L’effet antithermique se main- tient ordinairement chez ces malades pendant six à neuf heures, et se fait sentir le plus souvent les jours suivants, pendant lesquels la température 12 APPLICATIONS THÉRAPEUTIQUES n’atteint pas son chiffre primitif. L’ascension se- condaire de la température se fait progressivement, rappelant en celà la marche de la défervescence ; elle n’est pas brusque et ne s’accompagne jamais, comme pour la kaïrine, d'un frisson plus ou moins prolongé. Bientôt M. Huchard élargit le cercle des appli- cations de l’antipyrine et l’administra successive- ment dans la fièvre typhoide,la broncho-pneumonie, l’angine herpétique,les péritonites puerpérales, etc., en obtenant des résultats favorables et confirmatifs de l’action antithermique de ce médicament. Dans ses nouvelles recherches cliniques, M. Huchard a été secondé por M.M. Marciguey et Arduin, qui ont rassemblé plusieurs observations des plus con- cluantes, et ont enregistré de nombreux faits, qui confirment d’une façon détaillée les conclusions auxquelles Huchard était arrivé dans son premier travail. De cette seconde série d’expériences ressortent quelques points importants, qui complètent et recti- fient les résultats premièrement obtenus. C’est ainsi que M. Huchard, après avoir une fois de plus cons- taté l’action remarquable et presque extraordinaire du médicament dans la fièvre des phthisiques et dans les maladies fébriles du poumon, après avoir mis en évidence la très grande utilité du nouvel agent thé- rapeutique et sa supériorité incontestable sur tous les antipyrétiques connus dans la fièvre typhoïde, fait ressortir les inconvénients des doses exagérées employées en Allemagne et l'innocuité parfaite des DE L’ANTIPYRINE 13 doses modérées, qui ne produisent jamais les sueurs excessivement abondantes et les phénomènes adyna- miques et de collapsus signalés par quelques auteurs. Il fait remarquer encore que dans la fièvre des tu- berculeux, dont l’antipyrine peut être regardée comme le spécifique, de même que dans la fièvre catarrhale et dans toutes les affections aiguës du poumon les doses à employer doivent être beaucoup plus faibles que dans la fièvre typhoide et dans les autres maladies fébriles, où les effets du nouvel antipyrétique ne sont pas si remarquables. Ainsi, tandis que les accidents fébriles de la tuberculose et de la broncho-pneumonie s’amendent, et qu’on peut obtenir avec 5o centigrammes ou i gramme au plus un abaissement thermique assez considérable, dans la fièvre typhoïde il faut des doses plus élevées : i gramme à la fois, et répéter cette dose trois fois dans la journée. Quelques médecins, parmi lesquels il faut citer Alexander, Tilmann et Snyers (de Liège), ayant af- firmé que l’antipyrine exerce une influence directe sur les déterminations articulaires du rhumatisme fébrile, M. Huchard et son élève M. Arduin s’em- pressèrent d’appliquer le nouvel agent au traitement de cette redoutable affection, mais les résultats obtenus n’ont pas confirmé l’opinion des auteurs ci- dessus, et ont laissé la place tout entière au salicy- late de soude, le héros des accidents fébriles du rhumatisme. Cependant les dernières recherches entreprises en Allemagne et les expériences cliniques du savant 14 APPLICATIONS THERAPEUTIQUES professeur Moncorvo ne sont pas d'accord avec les résultats fournis par les investigations de MM. Hu- chard et Arduin ; au contraire, elles démontrent d’une manière éclatante les brillants services que nous peut rendre l’emploi de l’antipyrine dans les cas de rhumatisme polyarticulaire aigu ’. Après avoir mis en relief, par des expériences cliniques nombreuses recueillies avec tout le soin pos- sible par ses internes et d’autres confrères, l’action thérapeutique de l’antipyrine, le savant médecin de l'hôpital Bichat se mit à étudier avec le concours de M. Arduin et du docteur Hénocque, les propriétés physiologiques du précieux médicament. Les expé- riences ont porté sur des cobayes, sur des lapins et sur des grenouilles et ont démontré que l’antipyrine exerce une action inncontestable sur le système nerveux, qu'elle produit un ralentissement des bat- tements du cœur, en élevant la tension artérielle, et que sous son influence le sang ne subit pas d’alté- rations appréciables dans sa constitution globulaire, car on retrouve toujours les deux bandes caractéris- tiques de l’oxyhémoglobine, qui ne se transforme jamais en méthémoglobine. MM. Huchard, Arduin et Hénocque ont constaté en outre dans ces re- cherches que l'antipyrine possède des effets anti- putrides et qu’elle exerce une action rapide et défi- nitive sur les hémorrhagies, qui s’arrêtent beaucoup plus rapidement avec le nouveau médicament 1 Moi-même, j’ai rencontre' re'cemment un cas de rhumatisme po- lyarticulaire aigu chez un jeune homme, âgé de 16 ans, où l’antipyrine m’a rendu de très bons services. DE L’ANTIPYRINE 15 qu'avec l'ergotine et même le perchlorure de fer; cette action hémostatique, qui a été confirmée par des observations cliniques de MM. Hénocque et Huchard, résulte probablement d’un véritable pou- voir vaso-constricteur, d'après la manière de voir du médecin distingué de l'hôpital Bichat. Le champ des applications thérapeutiques de l’antipyrine s’est ainsi élargi avec les expériences sur ses propriétés physiologiques, dont l’étude est à peine ébauchée et qui cachent encore de nombreux problèmes. La question si importante de savoir comment l'antipyrine fait baisser la température est restée encore indécise et tout au plus y aurait-il lieu d’admettre une action spéciale sur les centres thermogènes, et ce qui semble plaider en faveur de cette manière de voir c’est cette circonstance que le sang n'est pas influencé par l'action de l’antipyrine et qu’on ne constate pas d'altérations dans l’oxyhé- moglobine ni d’effets dyscrasiques chez les malades soumis à l’application du médicament. Les recherches cliniques de M. Huchard et ses travaux pratiques furent bientôt poursuivis par d'autres cliniciens, qui dans de differents pays s’em- pressèrent d’administrer le nouvel agent médica- menteux dans des maladies diverses et ont ainsi enrichi le trésor clinique et contrôlé les résultats fournis par les études premièrement faites, surtout dans la partie qui concernait l’action merveilleuse de l'antipyrine dans la fièvre des tuberculeux. Dujardin-Beaumetz est arrivé vite à des résultats remarquables, qui lui ont permis de considérer le 16 APPLICATIONS THÉRAPEUTIQUES précieux agent comme le plus utile et le moins dan- gereux des antithermiques. M. Arduin a condensé tous les matériaux et les résultats des recherches cliniques et des études ex- périmentales entreprises dans le service de M. Hu- chard, et a présenté une thèse d’une valeur notable et qui reste jusqu'à présent le meilleur travail sur la question. Le jeune praticien y fait mention des der- nières études de son savant maître et des conclusions qui complètent et élucident d’une façon frappante plusieurs points relatifs à l'action, au mode d’admi- nistration et à la posologie de l’antipyrine dans les affections fébriles. Il y insiste chaudement sur les avantages considérables qui découlent de l’emploi de l'antipyrine dans le traitement de la fièvre des phthisiques, où le nouvel agent abaisse presque ma- thématiquement la température non seulement le jour de son administration, mais aussi les jours suivants, pendant lesquels le thermomètre ne re- monte pas à son chiffre primitif ; il fait encore re- marquer qu’après l’administration de l’antipyrine, qui doit être appliquée aux doses de 5oà 75 centi- grammes pour éviter la production de sueurs abon- dantes et profuses notamment préjudiciables aux phthisiques, les malades accusent une sensation de bien-être particulier, un soulagement remarquable de la dyspnée et une amélioration frappante de l'in- somnie, qui disparaît quelquefois complètement. Dans son précieux travail, M. Arduin aborde en outre d’autres questions d’intérêt, il effleure plusieurs points relatifs aux propriétés physiologiques du puis- DE L’ANTIPYRINE 17 sant antipyrétique et il enregistre un faisceau fécond d’excellentes observations qui contribuent beaucoup à élargir le théâtre assez vaste déjà des applications cliniques de l’antipyrine. En se fondant sur l’expé- rience de M. Huchard, sur les recherches pratiques de M. Hénocque et de quelques autres cliniciens, et sur les études soigneusement faites par lui dans le service du savant médecin de l’hôpital Bichat, M. Arduin se croit autorisé à établir sur des bases solides quelques préceptes pratiques et des règles précieuses qui nous doivent servir de guide dans les applications thérapeutiques de l’antipyrine. Bref, la thèse de M. Arduin résume tout ce que l’on avait déduit jusqu’alors sur les usages du nouveau mé- dicament, sur ses avantages et les heureux effets qu’il est capable de produire, ainsi que sur les légers inconvénients qui peuvent résulter de l’emploi des doses élevées et continuées pendant assez longtemps, tels sont: des sueurs profuses et abondantes accom- pagnées de certains symptômes d’affaiblissement et de collapsus, des vomissements qui se montrent rarement, et un exanthème morbilliforme, signalé dans une observation due à MM. Gouël et Huchard et dans un cas enregistré par le docteur Ernst, où l’antipyrine avait été administrée en lavement à la dose extraordinaire de io§,5o ! Dans ce travail encore M. Arduin, en se fondant sur les expériences physiologiques, recommande l’antipyrine dans les maladies nerveuses, dans les névroses vaso-motrices, dans les accidents congestifs et hémorrhagiques du poumon, de l’utérus etc., en un mot, dans tous les 18 APPLICATIONS THÉRAPEUTIQUES cas où il est besoin de recourir aux médicaments qui exercent une action manifeste sur les ressorts des petits vaisseaux et qui possèdent un pouvoir isché- migène d’une énergie accentuée. Après les brillants succès obtenus dans la clini- que des adultes, ce fut le tour de la pédiatrie, et la médecine infantile commença bientôt à profiter de l’éclatante conquête de la thérapeutique mo- derne. Penzoldt et Sartorius ont, les premiers, essayé l’antipyrine sur leurs petits malades de la policli- nique d’Erlangen, et les résultats favorables auxquels ils sont arrivés ont engagé d’autres praticiens dis- tingués à les suivre dans cette voie. Le professeur Busch, à Heidelberg, et Demme, le docteur Argu- tinsky de l'hôpital des enfants à Saint Pétersbourg et le docteur Kostylefï ont également obtenu de très-bons effets de l’administration de l’antipyrine et ont pu consigner de nombreuses observations d’une valeur positive, observations qui démontrent d’une façon indiscutable que le nouvel agent est admirablement toléré par les enfants chez lesquels il produit rarement les sueurs profuses et ruisse- lantes et les symptômes d’hyposthénisation signalés chez les adultes. Les conclusions, qui résument les études et les belles recherches de Penzoldt et du docteur Argu- tinsky, sont si dignes d'intérêt et si pleines de féconds DE L’ANTIPYRINE 19 enseignements que je me crois obligé d’en repro- duire les plus importantes : i° L'antipyrine est un médicament antipyrétique d’une efficacité incontestable dans toutes les mala- dies fébriles des enfants. 2° Donnée à doses suffisantes, l’antipyrine déter- mine toujours un abaissement de température d’un ou plusieurs degrés, et l’apyrexie obtenue se pro- longe pendant plusieurs heures. 3° La diminution du pouls ne correspond pas toujours exactement à l’abaissement de la tempéra- ture. 4° L’influence exercée sur l’état général du petit malade n’a rien de défavorable. 5° Toutefois, l’ingestion de l’antipyrine chez quelques petits malades peut déterminer des vomis- sements ; dans ce cas, il faut la donner en lavements. 6° La dose pour les enfants sera,pour commencer, d'autant de décigrammes que l’enfant compte d'an- nées, à répéter trois fois de suite d’heure en heure. Si cette dose ne suffit pas pour déterminer un ré- sultat satisfaisant, on pourra l’augmenter prudem- ment, décigramme par décigramme. Si l’on choisit la voie rectale, on pourra alors donner en une seule dose trois à six fois autant de décigrammes que l’enfant compte d’années 7° Après un usage quelque peu prolongé, il faut s’attendre à voir s’établir un certain degré d’accoutumance de l’organisme pour le médica- ment (Penzoldt-Berliner Klinische Wochenschrift, juillet 1884). 20 APPLICATIONS THÉRAPEUTIQUES Les résultats obtenus par le docteur Argutinsky ont été les suivants : i° Action sur la température. — i° La chute de la température commence d’ordinaire après la pre- mière dose, s’accentue rapidement pendant les pre- mières trois heures en atteignant presque toujours deux à trois degrés, et ensuite elle continue à s’abaisser lentement jusqu’à ce qu’elle arrive à son maximum six, douze ou dix-huit heures après la pre- mière dose. 2° Les tracés obtenus à la suite de l’administration de doses moyennes s’abaissent à 36 et 3y degrés. Les doses élevées font tomber la tem- pérature à 35 degrés et même moins. 3° La durée moyenne de la chute de la température avec de faibles doses est de 24 heures environ ; lorsque les doses ont été hautes, d’environ 48 heures. Dans quatre des cas observés par l’auteur, l’abaissement thermique déterminé par l’antipy- rine n'a pas été suivi d’une seconde ascension ; en d’autres termes l’antipyrine a fait avorter la fièvre. 20 Action sur la circulation.— i° L’antipyrine ne produit aucun affaiblissement cardiaque ; 2° Le pouls se maintient plein et absolument régulier ; 3° La fréquence du pouls subit une diminution plus ou moins marquée, mais le ralentissement de la température ne se présente qu’après l’abaisse- ment de la température au chiffre normal ou sub- normal. 3° Action sur la respiration. — La respiration diminue de fréquence parallèlement à la chute de DE L’ANTIPYRINE 21 la température. En même temps elle devient plus profonde. 4° Action sur l'état général. — Aussitôt que l'action de l'antipyrine se produit dans sa les malades accusent une sensation de bien-être, demandent à laisser le lit et le laissent en effet souvent. Dans un seul cas, il s’est manifesté une transpira- tion profuse. L’antipyrine n'a communément déter- miné qu’une légère moiteur de la tête, du cou et de la poitrine, laquelle n'a pas tardé à disparaître. L’auteur conseille d’employer l’antipyrine aux doses suivantes : pour les enfants âgés de six mois à un an deux décigrammes trois fois par jour, toutes les trois heures ; pour les enfants âgés de i à 3 ans, trois dé- cigrammes par jour toutes les deux ou trois heures ; pour ceux de 4 à 5 ans, quatre décigrammes trois fois par jour toutes les deux heures ; pour ceux âgés de 6 à 8 ans, cinq à six décigrammes trois fois par jour toutes les deux heures ; enfin pour les enfants âgés de 10 à 12 ans, six décigrammes à soixante- quinze centigrammes trois fois par jour d'heure en heure. S’il survient des circonstances qui exigent un accroissement de la dose, on pourra l’augmenter, mais avec prudence. Les observations de Penzoldt et Argutinsky furent bientôt confirmées par les recherches cliniques de Cadet de Gassicourt, qui se mit à l’œuvre pour cons- tater dans sa vaste clientèle infantile les excellents effets du puissant antithermique. Henri Huchard et Marciguey ont obtenu de même des résultats satis- 22 APPLICATIONS THERAPEUTIQUES faisants et ont pu consigner quelques faits cliniques d’une valeur positive, qui mettent en pleine lumière les éminents services que peut rendre à la pratique pédiatrique l'administration de l’antipyrine dans des maladies fébriles diverses, parmi lesquelles méritent une mention particulière la broncho pneumonie, la bronchite aiguë, la fièvre herpétique, la fièvre ty- phoïde, etc. Parmi nous, le savant professeur Moncorvo vient de faire de nombreuses recherches pratiques, qui confirment à tous égards les observations recueillies par les pédiatristes d’Europe, et qui montrent de plus les avantages réels que cet excellent antipyrétique produit dans d’autres affections infantiles. Après la thèse de M. Arduin, qui renferme la se- conde série des études et des observations de M. Hu- chard, je dois citer l’excellent mémoire que le docteur Vieira de Mello vient de publier sur ce sujet, mé- moire qui est venu enrichir la littérature médicale brésilienne et consigne des renseignements précieux et des faits cliniques d'une valeur concluante, con- cernant l’emploi de l’antipyrine dans la fièvre des tuberculeux. Ce travail de mon distingué ami et excellent confrère a, en outre, le mérite d’éveiller l’attention du corps médical et de l'engager dans la voie des expériences sur l'action d'un médica- ment qui est appelé à rendre de prodigieux ser- vices. DE L’ANTIPYRINE 23 En Avril de l’année courante, le Bulletin de la Société de Thérapeutique a publié les résultats obtenus par l’éminent praticien Huchard dans ses dernières recherches, ainsi que les conclu- sions auxquelles il est arrivé touchant les indi- cations de l’antipyrine et la manière dont on doit administrer le médicament. Le savant médecin s'y montre le défenseur convaincu de l’antipyrine, dont il tient à cœur de ne pas laisser compromettre plus longtemps l'avenir par des abus ou des excès thé- rapeutiques. Voici, en résumé, les conclusions les plus im- portantes du dernier travail de M. Huchard: i° Dans toutes les maladies fébriles, la fièvre n’est pas une indication pour l’emploi des antither- miques en général et de l’antipyrine en particulier ; c’est l’exagération de cette fièvre,c’est la complication d’hyperthermie, variable suivant les maladies, qui doit seule constituer une indication thérapeutique. Au point de vue physiologique, il y a des antither- miques; au point de vue clinique, il ny a que des antihyperthermiques ; 2° On commet une faute grave de clinique, on fait un abus en thérapeutique, lorsque l’on cherche, dans une maladie fébrile, à ramener la température au chiffre normal ; 3° Dans les grandes pyrexies, comme dans la fièvre typhoide, dans les maladies consomptives, comme dans la tuberculose pulmonaire, la conti- nuité de la fièvre constitue une seconde indi- cation ; 24 APPLICATIONS THÉRAPEUTIQUES 4° Il faut donner des doses faibles pour éviter les sueurs ; 5° L’antipyrine n’exerce aucune action dépri- mante sur les forces. Pour ce qui me concerne, désireux de constater à mon tour les propriétés thérapeutiques de l’anti- pyrine et les services qu’elle peut rendre à la clinique, j'ai tenu à cœur de l'administrer dans un bon nombre de maladies et d’observer soigneusement son action, et ayant rassemblé plusieurs faits assez concluants relatifs à ses bons effets, je viens aujourd’hui les offrir au monde médical de mon pays et du vieux continent comme contribution à l’histoire clinique du merveil- leux médicament. Quelques unes des observations qui vont suivre se rapportent à mon service hospitalier, les autres ont été recueillies dans ma clientèle privée. OBSERVATION I FIÈVRE REMITTENTE PALUDÉENNE Petite fille âgée de cinq ans. — Je la vois pour la première fois le 5 Avril de l’année courante. La température étant élevée et présentant des exacerba- tions vespérales assez accentuées, je prescris le sul- fate de quinine en lavements, en raison de l'intolé- rance gastrique pour ce médicament. Le lendemain DE L’ANTIPYRINE 25 la fièvre se maintient haute et aucune rémission ne se montre après l’absorption de doses exagérées du sel de quinine. Le soir,le thermomètre marque 41 de- grés et la famille se montre effrayée. Devant l’impuis- sance du sulfate de quinine pour faire tomber la température ou pour la ramener du moins à un chiffre moins élevé, je prends le parti de recourir à l’antipyrine et je la prescris à la dose de 5o centi- grammes, en la faisant dissoudre dans une petite quantité de sirop d’écorces d’oranges, pour être administrée en trois prises espacées d’une heure. Le 7 Avril, au soir, le chiffre thermique ne dé- passe pas 39 degrés et l’exacerbation fébrile se montre plus modérée, grâce au merveilleux pouvoir antipyrétique du nouvel agent. Je fais répéter l'an- tipyrine et je l’ordonne à la même dose, divisée en trois paquets, à prendre d'heure en heure. Le 8, après l’administration du premier paquet, la tempé- rature commence à s’abaisser et tombe bientôt à un chiffre voisin du normal, de façon qu’il n’est pas de- venu nécessaire de donner la dose totale. La petite malade se montre bien disposée, le ma- laise disparaît, et tous les phénomènes sérieux s’effacent. On constate à peine des sueurs pas trop abon- dantes. Le lendemain la température reste normale et l’amélioration de la fillette est très sensible. Elle peut être considérée comme guérie. 26 APPLICATIONS THÉRAPEUTIQUES OBSERVATION II FIÈVRE REMITTENTE TYPHOÏDEENNE D’ORIGINE PALUDEENNE Enfant de deux ans, fille de J.C.B.— La maladie semble être au huitième jour. Le médecin qui l'a soignée lui a donné de hautes doses de sulfate de quinine en lavement et par la voie gastrique, mais en dépit de l'insistence sur cet agent thérapeutique la fièvre n'a pas cédé et le thermomètre marque toujours 3g, 3g°,5 et 40 degrés ; les exacerbations vespérales amènent une prostation prononcée et des phénomènes sérieux. Les symptômes classiques d’une fièvre rémittente typhoïdéenne s’accentuent. Vu l’impuissance du sel de quinine, mon confrère lui prescrit la vieirine mais sans obtenir aucun effet frappant ; il administre ensuite le salicylate de soude, qui ne produit pas de résultats plus favora- bles, puisque le soir de cette même journée le chiffre thermique s’élève à 41 degrés. Alors le père de la petite malade prend le parti de me demander et je suis appelé en consultation le 11 Avril. Je me décide à recourir à l’antipyrine, sûr de son action antihyperthermique, et je l’administre à la dose de 75 centigrammes en trois fois, dose que je fais répéter le lendemain. A la faveur du prodigieux médicament la fièvre est rapidement enrayée, la petite fille présente des améliorations très sensibles et au bout de peu de jours la guérison est par- faite. DE L’ANTIPYRINE 27 OBSERVATION III FIÈVRE INTERMITTENTE D’ORIGNE PALUDÉENNE Mon enfant, âgée de 22 mois, est prise le i5 Juillet de malaise, agitation et fièvre, atteignant le thermomètre 3c)0,5. Le mouvement fébrile s’étant montré sous la forme d’accès parfaitement caracté- risés, accompagnés de tous les signes de l’impalu- disme. je me décide à recourir au sulfate de quinine, que j’administre en lavements et sous la forme de granules dosimétriques. Malgré l’application du sel de quinine les accès se reproduisent, et le 17 juillet, le thermomètre atteint 39°,8. Alors je perscris l’antipyrine à la dose de 4o centigrammes en deux paquets, à prendre à 1 heure d'intervalle. Ma fillette prend le premier paquet à 1 heure de l’après-midi; une heure après la température était descendue a 38°,2 ; je fais donner le second paquet à 2 heures, et à 4 heures le thermomètre était tombé à 37 degrés. La chute de la température avait été rapide et complète et s’était à peine accompagnée d'une transpiration sensible à la tête, au cou et à la poitrine. Tolérance parfaite, pas de vomissements. Il s’est produit encore deux accès courts et peu accentués, qui ont cédé aisément à l’emploi de l’antipyrine. Réflexions. — Les trois faits qui précédent sont d’une portée vraiment remarquable parce qu’ils démontrent d’une manière peremptoire le pouvoir 28 APPLICATIONS THÉRAPEUTIQUES antithermique de l’antipyrine même dans les lièvres de fond paludéen, où jusqu’à ce jour elle était con- sidérée comme échouant toujours. Le champ des succès du sulfate de quinine ne lui est donc pas fermé et là même l’antipyrine peut déployer l'étandart de la victoire. Dans notre pays où l’impaludisme do- mine d'une façon tyrannique, en se montrant sous les formes les plus différentes et sous les modalités cliniques les plus variées, il est facile de comprendre le rôle éclatant que ce précieux agent thérapeutique est appelé à jouer. Du reste, je suis heureux de me trouver dans cette question de médecine pratique d’accord avec mon distingué confrère le professeur Moncorvo,qui à son tour a tiré des résultats remar- quables de l’emploi de l'antipyrine dans les fièvres d’origine paludéenne. Il est inutile d'insister ici sur la rapidité et l’é- nergie des effets antipyrétiques du puissant médica- ment et’sur sa tolérance parfaite dans les trois obser- vations que je viens de rapporter. OBSERVATION IV BRONBHITE AIGUE Le 4 juin je suis demandé pour un enfant âgé de deux ans, fils de mon excellent ami M. Antonio S. M., et qui vient d'être atteint d'une bronchite aiguë avec une élévation thermique considérable. Je l’examine minutieusement et je prends le parti de lui prescrire l'antipyrine à la dose de 3o centi- DE I.’ANTIPYRINE 29 grammes, à prendre en trois fois à 1 heure d’inter- valle. Trois heures après les phénomènes s amen- dent considérablement, la fièvre tombe d’une façon rapide et la dyspnée s’apaise remarquablement. Le lendemain, j’ordonne de nouveau 3o centigrammes d’antipyrine, à prendre aussi en trois fois. Les amé- liorations du petit malade s’accentuent, le thermo- mètre s’abaisse au chiffre physiologique et ne remonte plus, et les phénomènes pulmonaires s’atté- nuent d’une manière sensible. L'enfant peut être considéré comme guéri. Tolérance parfaite et pas de sueurs profuses. OBSERVATION V BRONCHO-PNEUMONIE Ma fillette, âgée de cinq mois, est prise le i3 Avril de l’année courante de symptômes sérieux de broncho-pneumonie ; la dyspnée se montre pro- noncée et devient de plus en plus grande ; la tem- pérature s’élève dès le premier jour à 3g0,5, et le lendemain elle atteint 40 et 4o°,5. Je prescris le sulfate de quinine en lavements et par la voie gas- trique sous la forme de granules dosimétriques, mais le chiffre thermique ne s’abaisse pas. J’insiste sur le sel de quinine et j’ordonne de plus des lotions avec du vinaigre aromatique; le thermomètre se maintient au même niveau. Alors, effrayé par cette hyperthermie fâcheuse, qui ne présente aucune rémission, je predds le parti de recourir à l’antipy- 30 APPLICATIONS THERAPEUTIQUES rine, qui m’avait déjà rendu de bons services et je l’administre à la dose de 40 centigrammes en quatre paquets donnés à une demi-heure d’intervalle. Le thermomètre qui marquait 40 degrés tombe une heure après à 39 degrés et au bout de deux heures à 38°,8. Une moiteur accentuée se montre à la tête, au cou et à la poitrine; on constate une légère accalmie. Pendant la nuit, la température remonte à 40 de- grés, la dyspnée devient très intense et les symp- tômes broncho-pulmonaires s’aggravent sensible- ment. On constate une pluie de râles crépitants dans les deux poumons en avânt et en arrière ; la respi- ration est assez gênée. On donne 5o centigrammes d’antipyrine en cinq paquets à vingt minutes d’in- tervalle. Une heure après le thermomètre descend à 3g degrés et au bout de deux heures il marque 38°,6 ; mais le chiffre thermique remonte vite et il atteint bientôt le degré primitif. Le 17 Avril j’aug- mente les doses du médicament et j’en prescris 90 centigrammes, la température étant à 40°,3 ; il se produit une légère descente du chiffre thermique, qui se relève peu de temps après. Aucun accident d’in- tolérance n'a été observé à la suite de l’adminis- tration à un enfant de cinq mois de doses aussi considérables d’antipyrine ; c’est à peine si l’on a constaté quelques sueurs de la tête et de la poitrine. Le médicament ne fut pas continué en raison de l'aggravation progressive des phénomènes broncho- pneumoniques, qui ont fini par emporter ma pauvre fillette. DE L’ANTIPYRINE 31 OBSERVATION VI BRONCHITE AIGUE AVEC CONGESTIONS Une enfant âgée de sept mois, fille de mon ex- cellent ami M. Antonio S. M. Le 2 juillet de l’année courante je suis appelé en toute hâte pour cet enfant, qui, enrhumeé depuis peu de jours, avait été tout à coup prise d’agitation marquée, de dyspnée, malaise et toux fréquente. En même temps la température s’élevait à 38°,5 et la peau se montrait chaude et sèche. Un examen attentif ne me permet de constater que des râles ronflants et sous-crépitants gros ; pas de souffle. J’ordonne un ipéca ; après l’effet vomitif le thermomètre tombe à 37°5, et il se produit un soulagement sensible de la dyspnée. Mais le soir les symptômes s’aggravent brusquement ; la dyspnée est extrême et la température monte à 39°,5. Je trouve à la base gauche en arrière une submatité lé- gère, et l’exploration stéthoscopique me permet d’y constater une respiration doucement soufflante. Je prescris 40 centigrammes d'antipyrine en 4 paquets, à prendre à vingt minutes d’intervalle. La petite malade prend le premier paquet à cinq heures du soir; une heure après la température était descen- due à 38°,5. On lui donne le quatrième paquet, qui est rejeté par le vomissement. A six heures et demie le chiffre thermique est à 37°,3 et l’enfant est prise de sueurs abondantes à la tête et à la poitrine, sueurs qui ne durent pas longtemps et qui sont 32 APPLICATIONS THÉRAPEUTIQUES suivies d’un amendement remarquable de tous les symptômes pénibles et d’une accalmie sensible. Le lendemain matin j’examine l’enfant et je cons- tate des améliorations prononcées. Tout signe de congestion localisée avait disparu, la sonorité était parfaite et les râles sous crépitants moins nombreux et plus disséminés. La respiration se présentait calme et paisible et l’état général favorable. Depuis lors la bronchite a suivi une marche décroissante et sans nouvel accident. Réflexions. — Les trois faits cliniques que je viens de rapporter mettent en pleine lumière l’efHcacité frappante de l’antipyrine dans les maladies aiguës du poumon et particulièrement dans la bronchite aiguë simple ou avec congestions. Les effets anti- thermiques ont été d’une netteté remarquable chez les deux malades, fils de mon excellent ami M. An- tonio S. M ... ; chez ma fillette l’action antipyré- tique de l’antipyrine bien que très accentuée n’a pas été si éclatante, parce que les résultats produits ont été transitoires et moins satisfaisants, la tempéra- ture s’étant élevée rapidement après l'influence hy- pothermique du médicament et l'abaissement ther- mométrique n’ayant pas été aussi considérable. Chez l’enfant atteinte de bronchite avec conges- tion l'antipyrine a même produit des effets telle- ment extraordinaires que j’en suis resté émerveillé. En même temps que la fièvre, les phénomènes con- gestifs se sont amendés avec une rapidité surpre- nante, et au bout de vingt-quatre heures les amé- liorations constatées étaient remarquables. A bref DE L’ANTIPYRINE 33 délai la bronchite est allée en décroissant et la fil- lette se trouva bientôt hors de danger. Chez l’enfant qui fait le sujet de l’observation IV, le succès obtenu a été moins brillant mais incontes- table, et il mérite d’être regardé comme une féconde victoire, comme un triomphe précieux qui parle hautement en faveur de la valeur admirable de l’an- tipyrine et des services inestimables qu’elle peut rendre en pareilles circonstances. Dans les trois cas, le médicament a été bien toléré et aucun accident n’est survenu, en dépit des doses exagérées qu’il fallut employer chez ma fillette et chez l’enfant de l’observation VI, en raison de l’élé- vation thermique considérable et des symptômes sérieux qui s’étaient manifestés. OBSERVATION VII TUBERCULOSE PULMONAIRE A LA TROISIEME PERIODE Le nommé F. J. R. . . . âgé de 23 ans, a été exa- miné pour la première fois le 8 Avril de l’année courante. Ce jeune homme présente les signes d’une tuberculose au commencement du troisième degré; apyrétique le matin, il est pris chaque jour, vers deux heures et demie, d’un frisson plus ou moins marqué, suivi d’une fièvre vive et prononcée, d’un malaise notable et de sueurs profuses qui le laissent accablé. La toux est opiniâtre et fréquente ; elle se montre à son maximum le soir, lorsque le malade se couche, et dans la matinée. 34 APPLICATIONS THÉRAPEUTIQUES Le thermomètre marque toujours 39°,5 à 4 heures du soir. Je lui prescris l’antipyrine à la dose de 3 grammes en six cachets de Limousin, à prendre trois chaque jour. Le lendemain le malade prend la pre- mière dose à 8 heures du matin ; à 2 heures de l’après midi on lui endonne une autre, et à 4 heures il prend la troisième. La fièvre a été modérée, le ther- momètre atteignant à peine 38°,2 ; le frisson s’est montré léger et transitoire et le malade a éprouvé une grande sensation de bien-être. Il mange mieux et se trouve bien disposé et moins affaibli. Le 10 Avril, je lui donne les autres trois cachets et je cons- tate un abaissement thermique très sensible. L’état général du malade se présente dans des conditions favorables, et il paraît plus fort. L’observation n’a pu être continuée parce que le malade n’est pas revenu. OBERVATION VIII PNEUMOPHYMIE A LA TROISIEME PERIODE En Avril de l'année courante, je fus consulté pour la femme de M. Quintino J. C., qui depuis six mois était atteinte d’une maladie de poitrine, ayant déjà eu plusieurs hémoptysies. Les ren- seignements qui m'ont été fournis m’ont permis de porter le diagnostic de tuberculose pulmonaire au troisième degré. La malade présentait tous les jours, le soir, une fièvre intense précédée de quel- ques frissonnements et suivie de sueurs assez abon- DE L’ANTIPYRINE 35 dantes, qui survenaient aussi lorsqu’elle sommeillait. Pour combattre la fièvre qui la consumait je lui prescris 3 grammes d'antipyrine en six paquets, à prendre trois par jour. Sous l’influence du puissant médicament, le mouvement fébrile s’apaise considé- rablement et il se produit une accalmie très sensible. Au bout de trois jours, on revient me consulter et je formule de nouveau 3 grammes d’antipyrine, que la malade prend de la même façon. La fièvre s’abaisse encore et demeure à un degré beaucoup plus modéré. Je manque de renseignements sur ce qui se passa ultérieurement. OBSERVATION IX PNEUMOPHYMIE A LA PHASE DE RAMOLLISSEMENT Joâo B. L., âgé de 26 ans environ, se présente à ma consultation le 4 juin 1885. En l’examinant soigneusement, je constate les signes positifs d’une tuberculose à la période de ramollissement ou mieux de cavernulisation ; il existe en outre des symptômes d’un processus de phy- mo-alveolite, qui a éclaté avjc bruit, en troublant la marche régulière de la maladie, et qui se traduit à l’exploration par des râles sous-crépitants fins,souffle, broncho-phonie, matité et par une exacerbation de la dyspnée, du mouvement fébrile et des phénomènes généraux. Le malade se plaint d’une sensation de malaise et d'une faiblesse extrême ; depuis plusieurs jours il est pris quotidiennement de frissonnements 36 APPLICATIONS THÉRAPEUTIQUES légers et d’un mouvement fébrile, qui débute à 11 heures, se prolonge pendant toute la nuit, et prend fin dans la matinée par des sueurs froides, qui le tourmentent extraordinairement. A l'heure de l'examen, je constate une élévation thermique de 39°,5. Je lui donne deux grammes d’antipyrine en quatre doses, à prendre deux par jour à 1 heure d'intervalle. Le 5 juin, le thermomètre marque 38°,5 et tombe le soir à 38 degrés ; le ma- lade accuse une sensation de bien-être et dort bien. Le 6, après l’absorption du médicament, la fièvre s’abaisse et disparaît dans la soirée. Le 8, je prescris encore deux grammes d’antipyrine que le malade prend de la manière précédente. Grâce au précieux agent, le malade se voit délivré de la fièvre intense que le consumait; le chiffre thermique ne dépasse pas 38 degrés le 9 et le 10 juin, et quatre jours après je revois le jeune homme qui se présente gai et bien disposé. Jeconstate l’absence complète de mouvement fébrile, une amélioration frappante de l’état général et un apaisement sensible des phénomènes pulmo- naires, contre lesquels j’avais dirigé une médication appropriée. OBSERVATION X TUBERCULOSE PULMONAIRE AU COMMENCEMENT DU TROISIEME DEGRÉ Jeune fille, âgée de 26 ans environ, fille de M. A. Almeida, examinée pour la première fois par moi le 8 juin de l'année courante. L'exploration fait DE L’ANTIPYRINE 37 constater les signes caractéristiques d'un processus de tuberculisation, qui a déjà franchi la troisième période. Anorexie, dyspnée, point de côté, toux fré- quente, expectoration abondante et muco-purulente. L’examen stéthoscopique me permet d’entendre une pluie de râles sous-crépitants, muqueux et cavernu- leux ; on perçoit des bruits de frottement démons- tratifs d’adhérences pleurétiques. Les phénomènes morbides se montrent dans les deux poumons, mais ils sont plus accentués à droite. On constate en outre les signes physiques carac- téristiques d'un travail broncho-pneumonique tu- berculeux à droite. Fièvre d’inflammation et de ramollissement plu- tôt que de résorption, qui monte le soir à 39° et a 39°5. Elle est précédée de quelques frissonnements et s’accompagne d'une sensation de malaise et d’a- battement prononcé. Prescription. — Deux grammes d’antipyrine en 4 paquets à prendre deux par jour, à 4 et à 6 heures du soir. Sous l’influence du médicament le mouve- menté fébrile s’apaise et le thermomètre tombe à un degré voisin du normal. Le 9 juin, après l’antipy- rine, la fièvre marque 38 degrés ; en même temps il se produit un amendement notable des phénomènes pénibles et la malade se sent plus forte et encouragée. Le 11 et le 12, encore 1 gramme du médicament. Le chiffre thermique qui s’était relevé un peu s’abaisse de nouveau et se maintient à un degré à peu près physiologique. Au bout de quelques jours je revois la malade et je la trouve apyrétique, en cons- 38 APPLICATIONS THÉRAPEUTIQUES tatant des améliorations sensibles et des modifica- tions favorables de son état général. OBSERVATION XI PNEUMOPHYMIE A LA TROISIEME PERIODE Manoel S. F . . . âgé de 38 ans, poitrinaire depuis longtemps ; je l’ai soigné il y a quelques mois et au moyen d’un traitement méthodique j’ai pu lui pro- curer un amendement notable des phénomènes les plus pénibles. Depuis quelques jours il a été pris d'une fièvre intense qui l’accable et le tourmente ; il se voit obligé de s’aliter. Je suis consulté et je lui prescris l’antipyrine à la dose de quatre grammes à prendre deux par jour. Grâce à ce médicament, le malade va mieux et éprouve des modifications favorables de son état gé- néral ; la fièvre s’est montrée beaucoup plus modérée. Je manque de renseignements sur ce qui se passa ultérieurement. OBSERVATION XII PHTHISIE PULMONAIRE A LA TROISIEME PHASE Claudina Maria de Jésus, âgée de 32 ans environ, entre le 16 Mai 1885 à l'hôpital de la Charité de Rezende, salle des femmes, n. 26. D’un tempérament lymphatique et d’un teint pâle, cette femme est malade depuis une année, époque à DE L’ANTIPYRINE 39 laquelle elle commença à tousser et à cracher du sang. Au bout d’un mois elle a été prise de frissons, avec oppression, point dans le côté gauche: il y avait en outre de la fièvre, la toux était pénible et violente, quinteuse, coqueluchoïde, suivie d’une expectoration visqueuse et blanchâtre. En même temps l’appétit diminua, les forces tombèrent et un amaigrissement sensible se produisit. Les choses allèrent en s’aggra- vant et elle se décida à entrer à l’hôpital. Lors de l’entrée je constate les signes physiques suivants: à la percussion en avant, à gauche, matité complète dans toute la hauteur; à droite matité dans le tiers supérieur; en arrière, à gauche, matité dans les deux tiers supérieurs; à droite matité dans le tiers supérieur. A l’auscultation, en avant, à gauche, gargouille- ments très nombreux dans toute la hauteur du poumon ; à droite, rien d’anormal ; en arrière, à gauche, gros gargouillement, souffle caverneux dans la fosse sus-épineuse ; au dessous, râles sous-crépi- tants fins et respiration soufflante ; à droite, gargouil- lements peu nombreux et souffle caverneux dans la fosse sus-épineuse ; au dessous râles muqueux et sous-crépitants gros. Tous les jours, vers 11 heures environ, cette malade est prise d’une fièvre vive qui a les caractères de la fièvre hectique ; le thermomètre marque 3g et 40 degrés. Le jour de son entrée et le lendemain je prends la température et je constate le maximun de 40 degrés. Je me décide à recourir à l’antipyrine. 40 APPLICATIONS THÉRAPEUTIQUES Le 20 mai. — Températures de la journée : midi, 37 degrés; 2 heures, 38 degrés, 70 centigrammes d’antipyrine; 3 heures, 38 degrés; 5 heures, 38 de- grés ; 7 heures, 37 degrés. Le 21 mai. — Températures de la journée : midi, 38 degrés, 70 centigrammes d’antipyrine ; 1 heure, 38 degrés, 70 centigrammes d’antipyrine; 3 heures, 37 degrés. Le 22 mai. —Températures de la journée : midi, 37 degrés ; 1 heure, 38°,4, 70 centigrammes d’anti- pyrine ; 2 heures, 38°,4, 70 centigrammes d’antipy- rine; 3 heures, 38°,2 ; 5 heures, 38°, 1 ; 7 heures, 37°,7 ; 8 heures, 37 degrés. Quelques sueurs légères. Tolérance parfaite. Le 23 mai. — Températures de la journée : midi, 37°,5 ; 1 heure, 38 degrés, 70 centigrammes d’anti- pyrine; 2 heures,38°,5, 70 centigrammes d’antipy- rine ; 3 heures, 38 degrés ; 4 heures, 37°,3 ; 6 heures, 37°,2 ; 7 heures, 37°,2 ; 8 heures, 36°,2. Le 24 mai.—Températures de la journée : midi, 38°,2, 70 centigrammes d’antipyrine ; 1 heure, 38°,2, 70 centigrammes d’antipyrine; 2 heures, 38 degrés ; 4 heures, 38 degrés ; 5 heures, 37°,2 ; 7 heures, 37 degrés: 8 heures, 36°,2. Le 25 mai. — Températures de la journée : 11 heures du matin, 37°,2, 70 centigrammes d’anti- pyrine; midi, 38 degrés, 70 centigrammes d’antipy- rine ; 1 heure, 37°,5 ; 2 heures, 38 degrés ; 3 heures, 38 degrés ; 5 heures, 37°,5 ; 7 heures, 37 degrés. — Tolérance parfaite ; pas de sueurs, sensation de bien être. DE L’ANTIPYRINE 41 Le 26 mai. — Températures de la journée : 10 heures du matin, 38°,4, 70 centigrammes d’anti- pyrine; 11 heures, 38 degrés, 70 centigrammes d’antipyrine; midi, 38 degrés; 2 heures, 38 de- grés ; 3 heures, 37°,6 ; 4 heures, 3y%6 ; 5 heu- res, 37°,5; 6 heures, 37°,5 ; 7 heures, 37°,4; 8 heures, 37 degrés. Le 27 mai.—Températures de la journée : 10 heu- res, 39°,2, 70 centigrammes d’antipyrine; 11 heures, 38°,4, 70 centigrammes d’antipyrine; midi, 38°,3, 70 centigrammes d’antipyrine ; 2 heures, 38 degrés; 3 heures, 37°,6; 5 heures, 37°,4; 6 heures, 37°,2 ; 7 heures, 37 degrés. Le 28 mai. — Températures de la journée : 10 heures, 38°,6, 70 centigrammes d’antipyrine; 11 heures, 38°,2,70 centigrammes d’antipyrine ; midi, 38 degrés, 70 centigrammes d'antipyrine ; 1 heure, 37 degrés ; 2 heures, 37 degrés ; 4 heures, 3y degrés ; 6 heures, 36°,3. Le 2ÿ mai.—Températures de la journée: 10 heures du matin, 38°,5, 70 centigrammes d’antipy- rine ; 11 heures, 39°, 2, 70 centigrammes ; midi, 39 degrés, 70 centigrammes d’antipyrine ; 1 heure, 38°,6 ; 2 heures, 38°i ; 4 heures 37°,2. Le 3o mai.—Températures de la journée : 8 heu- res du matin, 38 degrés, 60 centigrammes d’an- tipyrine; 9 heures, 38°,4, 60 centigrammes d’anti- pyrine ; 10 heures 38°,3, 60 centigrammes d’antipy- rine ; midi 38°,2 ; 2 heures, 37°,8 ; 4 heures, 37°,4 ; 5 heures, 37 degrés. Le médicament a été parfaitement toléré. 42 APPLICATIONS THERAPEUTIQUES Le 3i mai.—Températures de la journée: 8 heures du matin, 37 degrés ; 9 heures, 38 degrés, 60 cen- tigrammes d'antipyrine ; 10 heures, 38°,2, 60 centi- grammes d'antipyrine, 11 heures, 38°,3, 60 cen- tigrammes d’antipyrine ; 1 heure, 38°, 1 ; 2 heures, 38 degrés ; 3 heures, 37°6 ; 5 heures, 37 degrés. Le ier juillet la malade demande sa sortie; sur mon refus, elle insiste, et le soir elle s’enfuit de l'hôpital. OBSERVATION XIII TUBERCULOSE PULMONAIRE A LA PHASE d’iNTOLERANCE ORGANIQUE ; FOYERS CIRCONSCRITS DE RAMOLLISSEMENT AU SOMMET A GAUCHE. Sebastiana Ismeria da Conceiçâo, âgée de 28 ans environ, entre, le 5 juin 1885, à l'hôpital de la Cha- rité de Rezende, salle de femmes, n. 25. Chloro-anémie prononcée ; amaigrissement mar- qué ; pas de dyspnée ; diminution des forces ; inap- pétence ; toux fréquente et opiniâtre. On trouve les signes physiques suivants : à gauche, en arrière, petits foyers de râles sous-crépi- tants fins disséminés ; quelques râles ronflants, res- piration rude et soufflante dans la fosse sus épineuse ; quelques craquements, râles crépitants, souffle et retentissement de la voix dans la fosse sous-épineuse ; au-dessous, respiration légèrement soufflante, expi- ration prolongée, sub-matité, en un mot les signes caractéristiques d'une condensation du tissu pulmo- DE L’ANTIPYRINE 43 naire ; à gauche, en avant, les mêmes signes dans la moitié supérieure ; à droite, en arrière, au sommet, une légère faiblesse du bruit vésiculaire et un peu de rudesse de la respiration ; en avant, rien d'a- normal. La malade se plaint d’éprouver tous les jours des frissons suivis de fièvre, laquelle se prolonge pen- dant quelques heures et se dissipe complètement dans la soirée. Quelques sueurs la nuit. — Cépha- lalgie intense et opiniâtre. Le 6 juin.—Températures de la journée : 11 heu- res du matin, 38°,3, cinquante centigrammes d’an- tipyrine ; midi, 37°,6 ; i heure, 37°,i, cinquante centigrammes d’antipyrine ; 2 heures, 37 degrés. Pas de sueurs, pas de vomissements. Tolérance par- faite du médicament. Le j juin. —Températures de la journée : 8 heu- res du matin, 37°,9, 5o centigrammes d’antipyrine ; g heures, 37°,6 ; 10 heures, 37°,5, 5o centigrammes d’antipyrine ; 11 heures Le 8 juin.—Températures de la journée : 8 heu- res du matin, 37°,5, 5o centigrammes d’antipyrine; 10 heures, 37°,4, 5o centigrammes d’antipyrine; midi, 37 degrés. Le g juin. — Températures de la journée : 7 heures du matin, 37°6 ; 8 heures, 37°,9, 5o centi- grammes d’antipyrine ; 9 heures, 37°,5 ; 10 heures, 37 degrés. Le 10 juin.—Températures delà journée: 7 heu- res du matin, 37 degrés ; 9 heures, 38°,3, 5o centi- grammes d’antipyrine ; 10 heures, 37 degrés. 44 APPLICATIONS THÉRAPEUTIQUES Le 11 juin.—Températures de la journée : 9 heu- res du matin, 37 degrés ; 10 heures, 37°,7, 5o centi- grammes d’antipyrine ; 11 heures, 37 degrés ; midi, 37 degrés ; 2 heures, 36°,8. Amélioration sensible de l'état général ; l'appétit revient. Le 12 juin.—Températures de la journée: 7 heu- res, 37 degrés ; 9 heures, 37°,4; 11 heures, 37°,5; midi, 37°,5. On ne donne pas d’antipyrine. La cé- phalalgie que s’était amendée les jours derniers, sous l'influence du médicament, se montre de nouveau. Le i3 juin.—Températures de la journée : 8 heu- res du matin, 36°,5 ; 9 heures, 36°,5 ; 10 heures, 37 degrés ; 11 heures, 37°,4 ; 1 heure, 38 degrés, 70 centigrammes d’antipyrine ; 2 heures, 37 degrés ; 4 heures, 37 degrés. Le 14 juin.—Températures de la journée : 8 heu- res du matin, 37 degrés ; 9 heures, 37°,5 ; 11 heures, 3j degrés, 70 centigrammes d’antipyrine que la malade demande à prendre à cause de la céphalalgie violente qui la tourmente; 1 heure de l'après midi, 36°,7, disparition de la céphalalgie. Le i5 juin.—Températures de la journée: 8 heu- res du matin, 36 degrés; 9 heures, 35°,6 (70 centi- grammes d’antipyrine sur la demande de la malade, en raison de sa céphalalgie intolérable); 11 heures, 37 degrés, amendement de la céphalalgie; 1 heure, 37 degrés. Le 16 juin.—Températures de la journée : 8 heu- res du matin, 36°,5 ; 10 heures, 36°,8 ; midi, 37 de- grés ; 2 heures, 37 degrés. On ne donne pas d’antipyrine. DE L'ANTIPYRINE 45 Le 17 juin.—Températures de la journée : 8 heu- res du matin, 36°,6 ; 10 heures, 36°,4; midi, 35°,3. Les forces reprennent et l’amaigrissement di- minue. La toux s’est beaucoup amendée à la faveur d’une potion béchique. On ne donne pas d’antipyrine. Le 18 juin.—Températures de la journée : 8 heu- res du matin, 36°,6 ; 10 heures, 36°,4 ; midi, 35°,3. On ne donne pas d’antipyrine. Le 1 g juin.—Températures de la journée : 8 heu- res du matin, 37 degrés ; 9 heures, 37°,8. On ne donne pas d’antipyrine. Le 20 juin.—Températures de la journée : 8 heu- res du matin, 37",2 ; 9 heures, 37°,6, 70 centigram- mes d'antipyrine ; 11 heures, 37°,2. Le 21 juin.—Températures de la journée : 8 heu- res du matin, 36 degrés; 9 heures, 37°,6, 70 centi- grammes d’antipyrine ; 11 heures, 37°,4 ; 1 heure et demie, 37 degrés; 2 heures, 36°,3. Le 22 juin.—Températures de la journée : 8 heu- res du matin, 36 degrés ; 9 heures, 36 degrés ; 11 heures, 37°,7, 70 centigrammes d’antipyrine. Les améliorations s’accentuent. Le 23 juin.—Températures de la journée : 8 heu- res du matin, 35 degrés; 10 heures, 36°,7 ; midi, 37°,5 ; 3 heures, 36°,7; 4 heures, 36°,7. Pas d’anti- pyrine. Le 24 juin.—Températures de la journée : 8 heu- res du matin, 35°,2; 9 heures, 35°,3J; 11 heures, 36°,2 ; 1 heure, 36 degrés; 3 heures, 35°,4. Pas d’antipyrine. 46 APPLICATIONS THÉRAPEUTIQUES Le 25 juin.—Températures de la journée: 9 heu- res du matin, 35°,7 * 11 heures, 37 degrés * midi, 37 °,5. On ne donne pas d’antipyrine. La malade sortit de l'hôpital le 8 juillet et jusqu’à ce jour la température est restée normale et aucun accès de fièvre n’est revenu. Depuis le 23 juin, elle n’a plus pris d’antipyrine. Lors de sa sortie, la malade se trouvait bien mieux ; elle avait acquis un peu d’embonpoint et d’appétit et l’état chloro-anémique s’était modifié légèrement. Malgré l’emploi de l’antipyrine prolongé pen- dant assez longtemps, aucun signe d’intolérance ne s’était montré et les choses s’étaient passées favora- blement. OBSERVATION XIV PHTHISIE PULMONAIRE AU TROISIEME DEGRÉ Pedro Luzia, brésilien, âgé de 20 ans, entre le 20 juin 1885 à l'hôpital de Rezende, salle d'hom- mes, n. 2. Anémie prononcée ; maigreur remarquable * affaiblissement marqué. Il y a six mois environ, le malade se mit à tousser et à cracher du sang. Depuis lors la toux n'a plus cessé • elle est allée en augmentant et e’est accompagnée d'une gêne no- table de la respiration et d’une douleur dans le coté droit de la poitrine. Peu de temps après, le malade DE L’ANTIPYRINE 47 a été pris de frissons, courbature et fièvre suivie de sueurs ; vomissements occasionnés par la toux qui est devenue quinteuse et coqueluchoïde ; expec- toration muco-purulente, inappétence, insomnie, amaigrissement notable, affaiblissement. Lors de son entrée, je constate outre les symp- tômes précédents tous les signes caractéristiques de la tuberculose au troisième degré. Je le trouve fé- bricitant et l’exploration thermométrique fait cons- tater une température de 39°,5. Le 21 juin. — Températures de la journée : 8 heures du matin, 37°,2 ; 9 heures, 37°,5 ; 10 heu- res, 38°,4 ; 11 heures, 38°,4 ; midi, 38°,4, 5o centi- grammes d’antipyrine; 1 heure, 38°,4; 2 heures, 38°,4, 5o centigrammes d’antipyrine; 3 heures, 38°,4; 4 heures, 38°,3 ; 5 heures,. 38°,3. Pas de vomissements ; pas de sueurs profuses. Tolérance parfaite. Le 22 juin. — Températures de la journée : 8 heures du matin, 37°,3 ; 9 heures, 37°,5 ; 10 heu- res, 37°,5 ; 11 heures, 37°,8 ; midi, 37°,8, 5o centi- grammes d’antipyrine; 1 heure, 38°, 1 ; 2 heures, 38°, 1,5o centigrammes d’antipyrine; 3 heures, 38,"4; 4 heures, 38°,3 ; 5 heures, 38°,3 ; 6 heures, 38,°3 ; 7 heures, 38°,3 ; 9 heures, 38°3. Le 23 juin. — Températures de la journée : 8 heures du matin, 37 degrés ; 9 heures, 37°,4 ; 10 heures, 37°,5 ; 11 heures, 37°,5 ; midi, 37°,7 ; 1 heure, 37°,7 ; 2 heures, 38°,4, 5o centigrammes d’antipyrine; 3 heures, 38°,6; 4 heures, 38°,5, 5o cen- tigrammes d’antipyrine ; 5 heures, 38°5 ; 6 heures, 48 APPLICATIONS THÉRAPLUTIQUES 38°,5, 5o centigrammes d’antipyrine; 7 heures, 38°,3; 8 heures, 38°,3. Tolérance parfaite. Pas de sueurs profuses ; pas de vomissements. Le 24 juin. — Températures de la journée : 8 heures du matin, 36°,8 ; 9 heures, 36°,8 ; 10 heu- res, 36°,8 ; 11 heures, 36°,8 ; midi, 37°,3 ; 1 heure, 37°,8 ; 2 heures, 38°,4, 5o centigrammes d’antipy- rine ; 3 heures, 38°,4 ; 4 heures, 38°,6, 5o centi- grammes d’antipyrine ; 5 heures, 38°,6 ; 6 heures, 38,6, 5o centigrammes d’antipyrine; 7 heures, 38°,5 ; 8 heures, 38°,2. Le 25 juin. — Températures de la journée : 8 heures du matin, 37 degrés ; 9 heures, 37°,2 ; 10 heures, 37°,2 ; 11 heures, 37°,5 ; midi, 37°,5 ; 1 heure, 37°,5 ; 2 heures, 37°,5 ; 3 heures, 37°,8 ; 4 heures, 37°,8 ; 5 heures, 38°,4, 5o centigrammes d'antipyrine; 6 heures, 38°,4, 5o centigrammes d’an- tipyrine ; 7 heures, 38°,2, 5o centigrammes d’anti- pyrine ; 8 heures, 38°,2 ; 9 heures, 37°,8. Tolérance parfaite. — Les accès de fièvre se sont montrés plus tard les derniers jours; il semble que l’action de l’antipyrine persiste jusqu’au lendemain et que son pouvoir antithermique s’exerce encore sur les températures du matin. Le 26 juin.—Températures de la journée: 7 heu- res du matin, degrés; 8 heures, 37 degrés; 9 heures, 36°, 9 ; 10 heures, 37 degrés; 11 heures, 37 degrés; midi, 37 degrés ; 1 heure, 37°,4; 2 heu- res,37 degrés; 3 heures, 38 degrés, 5o centigrammes d’antipyrine ; 4 heures, 38°,2, 5o centigrammes d’an- tipyrine ; 5 heures, 38°,2, 5o centigrammes d’anti- DE L’ANTIPYRINE 49 pyrine ; 6 heures, 38°,2 ; 7 heures, 38°,2 ; 8 heures, 38 degrés ; 9 heures, 37°,2. Le 27 juin.—Températures de la journée : 7heu- resdu matin, 36°,9 ; 8 heures, 36°,9 ; 9 heures, 36°,9 ; 10 heures, 36°,9 ; 11 heures, 37°,8 ; midi, 38 degrés, 5o centigrammes d’antipyrine; 1 heure, 38°,3, 5o cen- tigrammes d’antipyrine ; 1 heure et demie, 38°,3, 5o centigrammes d’antipyrine ; 2 heures, 38°,3, 5o centigrammes d’antipyrine ; 3 heures, 38°,2 ; 4 heures, 38°,2 ; 5 heures, 38 degrés ; 6 heures, 38 degrés ; 7 heures, 38°,5 ; 8 heures, 38°,5 ; 9 heu- res, 38°, 1. Malgré l’augmentation des doses de l’antipyrine, aucun accident d’intolérance ne s’est manifesté. Le 28 juin.—Températures de la journée : 8 heu- res du matin, 36°, 1 ; 9 heures, 36°, 1 ; 10 heures, 36°, 1 ; 11 heures, 3y degrés ; midi, 37°,7; 1 heure, 38°, 1, 5o centigrammes d’antipyrine; 2 heures, 38°, 1, 5o centigrammes d’antipyrine; 3 heures, 38°,3, 5o centigrammes d’antipyrine ; 3 heures et demie, 38°,3, 5o centigrammes d’antipyrine ; 4 heures, 38°,3 ; 5 heures, 38°,3 ; 6 heures, 38°,3 ; 7 heures, 37°,9 ; 8 heures, 37°,9 ; 9 heures, 37°,6. Le 2g juin.—Températures de la journée: 8 heu- res du matin, 36°,6 ; 9 heures, 36°,6 ; 10 heures, 36°,6 ; 11 heures, 37°,5 ; midi, 38°, 1 ; 1 heure, 38°,4; 2 heures, 38°,5, 1 gramme d’antipyrine ; 3 heures, 38°,5, 5o centigrammes d’antipyrine; 4 heures, 38°,5; 5 heures, 38°,5 ; 6 heures, 38°,5 ; 7 heures, 38 de- grés; 8 heures, 37°,9 ; 9 heures, 37°,5. Pas de sueurs. 50 APPLICATIONS THÉRAPEUTIQUES Le 3o juin.—Températures de la journée : 8 heu- res du matin, 36°,3 ; 9 heures, 37% 1 ; 10 heures, 37°, 1 ; 11 heures, 37°,4 ; midi, 37°,5 ; 1 heure, 37°,6; 2 heures, 37°,6 ; 3 heures, 37°,6 ; 4 heures, 37°,9 ; 5 heures, 38°,5, 1 gramme d’antipyrine ; 6 heures, 38°,2, 1 gramme de antipyrine ; 7 heures, 37°,6. Tolérance parfaite. Le /er juillet.—Températures de la journée: midi, 36°,6; 1 heure, 36°,6; 2 heures, 38°, 1, 1 gramme d’an- tipyrine ; 3 heures, 38 degrés; 4 heures, 3y degrés. Le 2 juillet. — Températures de la journée : 9 heures du matin, 37°,2 ; 10 heures, 37°,5 ; 11 heu- res, 37°,5 ; midi, 38 degrés, 1 gramme d’antipyrine ; 1 heure, 38°,2, 1 gramme d’antipyrine ; 1 heure et demie, 38°,2, 1 gramme d’antipirine ; 2 heures, 38°,2; 3 heures, 38 degrés ; 4 heures, 37°,7. Pas de sueurs profuses ; à peine une légère moiteur de la tête et de la poitrine. Le 3 juillet. — Températures de la journée : 8 du matin, 37°, 1 ; 9 heures, 37% 1 ; 10 heures, 37°,4; 11 heures, 37°,4 ; midi, 38°,2, 1 gramme d’antipyrine ; 1 heure, 38°,2, 1 gramme d’antipy- rine ; 2 heures, 38°,2 ; 3 heures, 38°,2 ; 4 heures, 38°, 1 ; 5 heures, 37°,7 ; 6 heures, 8 heu- res, 37°,5. Le 4 juillet. — Températures de la journée : 8 heures du matin, 36°,6 ; 9 heures, 37°,4 ; 10 heu- res, 37°,4 ; 11 heures, 37°,6 ; midi, 38 degrés ; 1 heure, 38°,4, 1 gramme d’antipyrine ; 2 heures, 38°,4, 1 gramme d'antipyrine ; 3 heures, 38°,4 ; 4 heures, 37°,7. DE L’ANTIPYRINE 51 Le 6 juillet. — Températures de la journée : io heures, 36°,9; 11 heures, 37°,7; midi, 38 degrés, 1 gramme d’antipyrine ; 1 heure, 38°,2, 1 gramme d’antipyrine; 2 heures, 38°,2, 1 gramme d’antipy- rine ; 3 heures, 38°,2 ; 4 heures, 37°,9 ; 5 heures, 37°,9 ; 6 heures, Le 7 juillet. — Températures de la journée : 9 heures du matin, 36°,6 ; 11 heures, 3y\2 ; midi, 37°,5 ; 1 heure, 37°,5 ; 2 heures, 38 degrés, 2 gram- mes d’antipyrine ; 3 heures, 38 degrés ; 4 heures, 37°,3 ; 5 heures, 3g\3 ; 6 heures, 3y degrés ; 7 heu- res, 37 degrés ; 8 heures, 36°,9. Pas de sueurs abon- dantes ; pas de vomissements. Le 8 juillet. — Températures de la journée : 10 heures, 37 degrés ; 11 heures, 37°,3, 2 grammes d’antipyrine ; midi, 37°,3 ; 1 heure 37°,3, 1 gramme d’antipyrine; 2 heures, 37°,2; 3 heures, 37°,2; 4heu- res, 37°, 1; 5 heures, 37 degrés; 6 heures, 37 degrés; 7 heures, 36°,9 ; 8 heures, 36°,9. Le médicament a été admirablement toléré, malgré l’ertiploi pendant assez longtemps de doses élevées ; il ne s’est produit des vomissements ni des nausées ; aucun exanthème n’est apparu. Une simple moiteur s’est montrée au cou et à la tête. Le g juillet. —Température physiologique. On ne donne pas d’antipyrine \ 1 Après avoir fini ce travail j’ai pu constater, chez ce malade, à la suite d’un intervalle pas trop long d’apyre'xie, une nouvelle ascension de la température, qui est descendue de nouveau après l’emploi de l’anti- pyrine prolongé pendant quelques jours. 52 APPLICATIONS THERAPEUTIQUES OBSERVATION XV BACILLOSE PULMONAIRE AU DEUXIEME DEGRÉ Maria Antonia, brésilienne, âgée de 22 ans, entre, vers le commencement de juin 1885, à l’hôpital de la Charité de Rezende, salle de femmes, n. 28. Lors de l’entrée on trouve, à l’examen physique, tous les signes caractéristiques du ramollissement tuberculeux. L’exploration clinique de la malade et l’analyse des renseignements qu’elle fournit confir- ment ce diagnostic, en faisant constater les symp- tômes de la phthisie au deuxième degré. Fièvre d'ulcération. Fort des résultats prodigieux que j’avais obtenus dans des cas anologues, je me décide à administrer l’antipyrine. Le 26 juin. — Températures de la journée : 11 heures du matin, 37 degrés; midi, 38 degrés; 1 heure, 37°,3 ; 2 heures, 38°,5, 5o centigrammes d'antipyrine; 4 heures, 38°,7,5o centigrammes d’an- tipyrine ; 5 heures, 38°,6 ; 7 heures, 36°,8. Tolé- rance parfaite. Le 27 juin.—Températures de la journée: 9 heu- res du matin, 37°,5 ; 11 heures, 38°, 1, 5o centi- grammes d'antipyrine ; midi, 38°,2, 5o centigrammes d'antipyrine; 2 heures, 37°,3; qheures, 38°,8, 5ocen- tigrammes d’antipyrine; 6 heures, 38°,6; 8 heures, 38°,2 ; 9 heures, 38 degrés. La malade a eu deux accès de fièvre, l'un modéré et transitoire, l'autre DE L’ANTIPYRINE 53 plus accentué et qui persista pendant quatre heures. Le 28 juin. — Températures de la journée: 9 heures du matin, 36°,8; midi, 37°,4 ; 2 heures, 37°,3 ; 3 heures, 38°,2, 5o centigrammes d’antipy- rine ; 4 heures, 38 degrés, 5o centigrammes d’an- tipyrine; 6 heures, 38°,6, 5o centigrammes d’antipy- rine ; 8 heures, 37 degrés. Le 2g juin.—Températures de la journée : 8 heu- res du matin, 36°,4 ; 10 heures 3y degrés; 1 heure 37°,4; 3 heures, 37°, 1; 5 heures, 38°,4, 5o centi- grammes d’antipyrine; 6 heures, 38 degrés, 5o cen- tigrammes d’antipyrine ; 8 heures, 37°,6. Le 3o juin. — Températures de la journée : 10 heures du matin, 37°;g, 5o centigrammes d’anti- pyrine; 11 heures, 37°,7, 5o centigrammes d’antipy- rine; midi, 37°, 1 ; 2 heures, 37 degrés; 4 heures, 36°,6; 6 heures, 36 degrés. Quelques sueurs lé- gères. Le isr juillet.—La température n’a pas été prise. Le 2 juillet. — Températures de la journée : 2 heures de l’après-midi, 3g degrés ; 4 heures, 38°,6, 5o centigrammes d’antipyrine; 5 heures, 38°,4, 5o centigrammes d'antipyrine; 7 heures, 38 degrés ; 9 heures, 37°,6. Le 3 juillet. — Températures de la journée : 10 heures du matin, 36°,6 ; midi, 36°,7; 1 heure, 37°,9, 5o centigrammes d’antipyrine; 2 heures, 37°,7, 5o centigrammes d’antipyrine; 4 heures, 37°, 1 ; 6 heures, 37% 1 ; 8 heures, 36°,5. La fièvre a été à peu près nulle ; à la palpation, on ne constate aucune élévation de la chaleur périphérique. 54 APPLICATIONS THÉRAPEUTIQUES Le 4 juillet. — Températures de la journée : io heures du matin, 36°,2 ; midi, 37°,9 ; 1 heure, 38°,7, 5o centigrammes d’antipyrine; 2 heures, 38°,3, 5o centigrammes d’antipyrine ; 4 heures, 37°,4. Le 5 juillet. — La température n’a pas été prise, faute de thermomètre, qui s’est brisé. Le 6 juillet.—Températures de la journée: 10 heures du matin, 37 degrés ; midi, 38 degrés, 5o centigrammes d’antipyrine; 1 heure, 38°,4, 5o cen- tigrammes d’antipyrine ; 2 heures, 38°,6 ; 4 heures, 38°, 1 ; 6 heures, 37°,4. Le 7 juillet.—Températures de la journée: 9 heures du matin, 37°,3 ; 11 heures, 37°, 1, 5o centi- grammes d’antipyrine; 11 heures et demie, 37°, 1 ; midi, 37 degrés ; 1 heure, 36 degrés ; 2 heures, 36 degrés ; 3 heures, 37°,8, 5o centigrammes d’anti- pyrine; 4 heures, 37°,8, 5o centigrammes de antipy- rine; 5 heures, 37°,9; 6 heures, 38 degrés ; 7 heures, 38 degrés ; 8 heures, 37°,3. Pas de sueurs profuses; quelques nausées. Le 8 juillet. — Températures de la journée : 10 heures, 36 degrés; 11 heures, 36°,7, 5o centigram- mes d’antipyrine ; 11 heures et demie, 36°,7, 5o cen- tigrammes d’antipyrine; midi, 37% 1, 5o centigram- mes d’antipyrine; 1 heure, 37°, 1; 2 heures, 36 degrés; 3 heures, 36 degrés; 4 heures, 36 degrés ; 5 heures, 36 degrés ; 6 heures, 36 degrés ; 7 heures, 36 degrés; 8 heures, 36 degrés. Pas de sueurs profuses ; pas de vomissements. Le g juillet. — La température s’est maintenue au chiffre normal. On ne donne pas d’antipyrine. DE L’ANTIPYRINE 55 Le 10 juillet. — La température demeure au ni- veau physiologique. On ne donne pas d’antipyrine. Le 11 juillet.—La température reste normale. On donne pas d’antipyrine. L’état général s’est amélioré et l’on constate un amendement notable des phénomènes morbides. L’appétit est bon et les forces sont revenues en partie. La toux s’est sensiblement apaisée au moyen d’une potion balsamique que j’ai prescrite. La dyspnée s’est amendée. OSERVATION XVI TUBERCULOSE PULMONAIRE AU DEUXIEME DEGRÉ Hortensia, négresse, âgée de 25 ans. Je la vois pour la première fois le 20 juin 1885 et je constate tous les signes d’une pneumonie tu- berculeuse du sommet gauche : je formule une potion stibiée que la- malade prend pendant deux jours. Grâce à cette médication, l’appareil symptomatique bruyant et vif s’amende un peu, et il survient un apaisement des phénomènes pneumoniques; mais le processus de ramollissement continue, le mouve- ment fébrile qui était tombé se relève, l’appétit va en décroissant et il se produit un amaigrissement, qui a été en augmentant de plus en plus. Le 3o juin, je l’examine de nouveau et je trouve l’état physique suivant : en arrière, une pluie de râles sous-crépitants et de craquements humides dans la moitié supérieure du poumon gauche; petits 56 APPLICATIONS THERAPEUTIQUES gargouillements peu nombreux et submatité dans la fosse sus-épineuse du même côté: à droite rien d’anormal : en avant, à gauche, matité et râles hu- mides dans la fosse sous-claviculaire: à droite, respi- ration saccadée et rudesse du bruit respiratoire sous la clavicule. La toux est fréquente et quinteuse, la fièvre intense et suivie de sueurs profuses, qui se prolongent jusqu'au matin. Le thermomètre marque 38°,5 et 39 degrés. Je prescris six grammes d'antipyrine en huit paquets, à prendre deux par jour, au moment de la fièvre. Le 4 juillet.—Sous l’influence de l'antipyrine le mouvement fébrile s’est amendé et le chiffre thermique est tombé à 38 degrés. Les sueurs noc- turnes ont assez diminué et l’abattement se montre moins prononcé. Je fais répéter la dose totale de l'antipyrine. Le 10 juillet.— La température est descendue à 37°,8. Pas de sueurs profuses; pas de vomissements. Tolérance parfaite. Améliorations sensibles ; les forces se relèvent un peu ; l'appétit revient. Je manque de renseignements sur ce qui se passa ultérieurement. Réflexions.— Les dix observations précédentes mettent en pleine lumière et démontrent d’une façon péremptoire et formelle l’action merveilleuse et les effets prodigieux] de l'antipyrine dans la fièvre des tuberculeux. Dans tous les cas, le puissant médicament a triomphé de l’hyperthermie, chez tous les malades DE L’ANTIPYRINE 57 il s’est montré un abaissement thermique positif et sensible. Dans six cas, dont on a pu compléter l’observation, l'administration a été faite d’une ma- nière suivie et méthodique, de façon que les effets de l'antipyrine ont pu être soigneusement appréciés et les résultats obtenus ont été des plus concluants, la température ayant été ramenée au degré physio- logique et s’y étant maintenue malgré la cessation du médicament. Dans les quatre autres cas, les ré- sultats ont été satisfaisants, l’action antihyperther- mique de l’antipyrine s’est révélée d'une façon incon- testable, mais la victoire n’a pas été complète et définitive, ou du moins la valeur du triomphe ne peut être considérée aussi précieuse et aussi concluante, laute du contrôle de l’observation ultérieure. Chez les malades de toutes les observations, l’an- tipyrine a été parfaitement tolérée, son ingestion n’a produit aucun accident notable, et l'adminis- tration même de doses élevées n’a été suivie ni de vomissements ni de sueurs profuses, dont il est question dans bon nombre d’observations des pra- ticiens européens. Trois fois (obs. 11, 14 et i5) le médicament a été donné pendant quinze à vingt jours sans interruption et son administration ainsi pro- longée n’a pas été suivie de symptômes adyna- miques ; tout au contraire, I on a constaté une inno- cuité complète et les phénomènes d’abattement et de prostration entretenus par la fièvre, ainsi que les sueurs profuses et débilitantes provoquées par l’évo- lution de la maladie tuberculeuse, se sont amendés d’une façon sensible et ont même cessé complète- 58 APPLICATIONS THÉRAPEUTIQUES ment. Dans aucun cas n’est survenu l’exanthème rubéoliforme signalé par Ernst, Masius et M. Hu- chard, et qui s’est montré à la suite des doses exagérées administrées par certains médecins al- lemands. Chez tous les malades l’antipyrine a produit une sensation de bien être, chez tous elle a favorisé le sommeil, excité l’appétit et relevé les forces. Ce pré- cieux bienfait a été le résultat pour ainsi dire obligé de l’apyrexie ou de l'hypothermie amenée par le merveilleux médicament, qui devra dorénavant oc- cuper une place brillante et marquée dans la théra- peutique de la phthisie pulmonaire. Dans tous les cas, le maximum d’abaissement thermique a correspondu à trois heures environ après l’administration du médicament. Les observations qui précèdent prouvent de plus que les effets antithermiques de l’antipyrine, tout en se montrant positifs dans tous les accidents fé- briles de la phthisie pulmonaire, sont cependant d’une intensité, d’une efficacité et d’une durée va- riables suivant les origines de la fièvre chez les tuber- culeux. En effet, il ne suffit pas de dire aujourd’hui que le médicament rend de bons services dans la fièvre des tuberculeux ; il faut établir la signification des manifestations pyrétiques et préciser les résul- tats obtenus dans les divers cas, parce que les condi- tions pathogéniques du processus fébrile étant fort différentes, l'action thérapeutique doit être dissem- blable et varier sensiblement. Or, le notable et dis- tingué professeur Jaccoud, dont les études ont con- DE L’ANTIPYRINE 59 tribué d'une façon efficace à jeter un jour nouveau sur l’histoire clinique et physio-pathologique de la phthisie pulmonaire, a démontré d’une manière pé- remptoire et formelle, en recourant aux lumières de l’analyse pathogénique, que les conditions pyréto- gènes chez les tuberculeux sont variables et qu’il y a lieu de reconnaître à cette fièvre quatre origines différentes, suivant l’étape de l’évolution anatomo- pathologique de la maladie. En effet, la fièvre peut être liée aux formations granuleuses primitives ou secondaires dont les poumons sont le siège, et nous aurons alors la fièvre de granulation ou de tubercu- lisationi, d’après l’expression du savant professeur cité plus haut : cette fièvre se montre fréquemment à une période assez précoce du mal et constitue parfois le premier symptôme bruyant qui attire l’at- tention du malade et le force à chercher les soins du médecin. Plus tard, le mouvement fébrile peut être lié au développement de foyers pneumoniques, d’un processus plus ou moins circonscrit de phymo- alvéolite ; cette fièvre est subcontinue, à maximum vespéral, ou rémittente avec exacerbations vespé- rales. C’est la fièvre d'inflammation (Jaccoud). Une fois établie d'une manière définitive la période du ramollissement tuberculeux, la fièvre peut tenir au travail ulcératif qui aboutit à la formation des caver- nes: elle est subcontinue à ascension vespérale et souvent rémittente avec exacerbations se montrant l’après-midi. Jaccoud appelle cette fièvre fièvre d'ul- cération ou d'excavation ; on peut l’appeler aussi fièvre de ramollissement. Enfin, aussitôt qu’il s’est 60 APPLICATIONS THÉRAPEUTIQEUS produit des cavernes ou des cavernules, aussitôt que les tubercules et les gros nodules caséeux pris de nécrobiose sont éliminés, pendant la période cavitaire, l’élévation thermique est déterminée parla résorption des produits dont le poumon est encombré, produits septiques fournis et par les sécrétions bronchiques et caverneuses et par le processus nécrobiotique ; cette fièvre, qui peut être intermittente ou rémit- tente, a été appelée fièvre de résorption (Jac- coud). Ainsi donc, dans les phases fébriles de la tuber- culose pulmonaire, nous pouvons avoir affaire ou à la fièvre de granulation, ou à la fièvre d’inflammation, ou à la fièvre d’excavation ou à la fièvre de résorption. Eh bien, d’après mon expérience personnelle, je crois pouvoir affirmer que c’est sur la lièvre de résorption que l’antipyrine semble avoir le moins de prise, ou du moins c’est cette forme qui demande le plus souvent l’emploi de doses élevées et données pendant longtemps ; d’ailleurs, il arrive parfois en pareilles circonstances que l’action du médicament s’épuise rapidement et qu'il devient nécessaire de ré- péter quotidiennement les mêmes doses d'antipyrine ou de recourir à des doses beaucoup plus élevées. Ce sont les fièvres de tuberculisation, d’inflam- mation et d’ulcération qui sont le plus facilement justiciables du traitement par l’antipyrine, laquelle, spécialement dans les fièvres de granulation et d’inflammation agit d’une façon héroïque et irrécu- sable, en rendant les services les plus féconds et les plus décisifs. DE L’ANTIPYRINE 61 Du reste, les observations enregistrées dans ce travail parlent hautement en faveur de cette manière de voir, et il suffit de les analyser légèrement pour demeurer convaincu de ce que je viens de dire. C’est ainsi que chez les malades des observations 7, 8, ii, i3 et 14, dont la maladie était déjà arrivée à la période cavitaire et dont la fièvre se présentait avec tous les caractères de la fièvre hectique, les ré- sultats obtenus ont été moins éclatants et moins com- plets (obs. 7, 8 et 11) ou du moins plus lents et tran- sitoires, plus difficilement acquis (obs. 12 et 14), tout en se montrant aussi nets et non douteux. — Chez la malade de l’observation 13, dont la fièvre était liée au développement des granulations tu- berculeuses et se présentait avec les caractères de la fièvre de tuberculisation, et où les premiers signes du ramollissement phymatique avaient à peine com- mencé à poindre, l’antipyrine s’est montrée d’une valeur précieuse et d’une proficuité extraordinaire, en produisant des effets décisifs, définitifs et ra- pides et des résultats antithermiques d’une portée incomparable ; les améliorations obtenues ont été prononcées et progressives et l’apyrexie produite complète et persistante. Dans les observations 9 et 10, la maladie avait atteint la phase de ramollisse- ment, mais les symptômes broncho-pneumoniques occupaient le premier rang, les signes indicateurs d’un processus de phymo-alvéolite jouaient le rôle principal dans la scène morbide et avaient une large part dans la production de l’appareil fébrile ; il s’agissait donc, selon moi, d’une fièvre d’inflamma- 62 APPLICATIONS THÉRAPEUTIQUES tion plutôt que d'une fièvre d’excavation : l’admi- nistration de l’antipyrine a été suivie d’un plein succès, les résultats acquis ont été des plus encou- rageants et des plus précieux, la température étant descendue au chiffre physiologique et s’y étant maintenue. Chez les malades des observations i5 et 16, les accidents pulmonaires étaient nettement arrivés au deuxième degré, et l’on constatait tous les signes démonstratifs du ramollissement tuberculeux par- faitement établi, de l'ulcération pulmonaire positi- vement processée ; le mouvement fébrile était lié au travail d’excavation, c’était de la fièvre d'ulcéra- tion qu'il était question : l’efficacité du puissant anti- pyrétique a été mise en lumière et l’emploi de l’an- tipyrine a triomphé de la pyrexie, d’une façon un peu moins rapide et décisive chez la malade de l’ob- servation i5. J’ai cru remarquer du reste que le succès a été plus net, plus prompt et plus brillant chez les malades des observations précédentes. Comment expliquer ces différences dans les ré- sultats ? Pour moi, je pense que c’est par son action anticoagestive et antiphlegmasique, qui tient en grande partie à son pouvoir vaso-constricteur, que l'antipyrine triomphe plus puissamment des fièvres de granulation, d’inflammation et d’ulcération, les facteurs inflammatoire et congestif jouant un rôle important dans la production de ces fièvres-là, tandis que dans la fièvre de résorption, qui n’est qu'une pyrexie septique produite par un processus d'auto-infection, le nouveau médicament agit d'une DE L’ANTIPYRINE 63 façon moins décisive, vu qu'il ne possède pas une action anti-septique énergique et fort accentuée et que son pouvoir germicide n’est ni des plus pro- noncés ni des plus actifs. De tout ce qui précède, je crois pouvoir tirer les conclusions suivantes, qui ne sont que l’expression que ce que j’ai observé : i° L’antipyrine constitue actuellement l'agent médicamenteux le plus puissant et le plus efficace dans le traitement des accidents fébriles de la tuber- culose pulmonaire. 2° L’antipyrine peut être administrée pendant assez longtemps sans aucun inconvénient sérieux. 3° Dans certains cas, il faut recourir à des doses élevées du médicament pour faire tomber la tem- pérature, qui ne cède pas tant qu’on insiste sur l’emploi de petites doses. On pourra donner jusqu’à 3 et 4 grammes par jour, à intervalles rapprochés, ou à doses massives, sans toutefois qu’il survienne des phénomènes d’intolérance, tels que : sueurs pro- fuses, vomissements et adynamie. Dans l’immense majorité des cas, la tolérance sera par faite et l’innocuité à peu près complète. 4° Dans les fièvres de granulation, d’inflam- mation et d’ulcération, les résultats sont véritable- ment surprenants et les effets antithermiques autant que possible rapides, décisifs et persistants. 5° Dans la fièvre hectique ou fièvre de résorption (Jaccoud), le succès, tout en étant évident et positif, se montre plus lent, plus difficile et moins persistant. Il arrive très-souvent que la fièvre se rallume lors- 64 APPLICATIONS THÉRAPEUTIQUES qu’on suspend, môme pendant une seule journée, l’usage de l'antipyrine, de façon qu’il est besoin, pour obtenir des rémissions ou des intervalles apy- rétiques quotidiens, de donner tous les jours des doses plus ou moins grandes du précieux médica- ment. 6° Quoiqu’il en soit, l’antipyrine représente in- contestablement l’une de plus belles conquêtes de la thérapautique de la phthisie pulmonaire. OBSERVATION XVII ENDOMÉTRITE HEMORRHAGIQUE SUBAIGUE Au commencement de juin de l’année courante je suis appelé à voir la femme de M. Francisco R. W. ... Je l'examine et je lui trouve tous les signes d’une métrite interne. Il y avait de plus une con- gestion ovarique. La malade se plaignait de douleurs dans les reins, s’irradiant jusque sur le côté externe de la cuisse gauche, et de pesanteur avec sensation de plénitude dans le bas-ventre. En tenant compte des propriétés vaso-constric- tives de l’antipyrine, je prends le parti de la lui admi- nistrer et je la prescris sous la forme pilulaire à la dose de io centigrammes pour chaque pilule, à prendre 5 pilules par jour. Au bout de trois jours les phénomènes métro-ovariques s’étaient notable- ment amendés, les améliorations se montraient évi- dentes, et un mois après la malade se sentait guérie et bien portante. DE L’ANTIPYRINE 65 Tous les accidents congestifs et hémorrhagiques avaient disparu et le flux cataménial avait repris sa régularité primitive. Les douleurs s’étaient complè- tement apaisées et les symptômes chloro-anémiques ne se présentaient plus que très atténués. Réflexions.— L’observation précédente renferme de féconds enseignements et démontre que de jour en jour s’élargit le champ des applications de l’anti- pyrine, grâce à la connaissance de ses propriétés physiologiques. En effet, la malade de l’observation 17 constitue un exemple précieux des avantages que l’on peut obtenir de l’emploi de l’antipyrine dans tous les cas où il sera question d’accidents congestifs, de pro- cessus fluxionnaires et phlegmasiques. Dans l'es- pèce, les effets produits seront le plus souvent véritablement utiles et remarquables et le succès décisif et net, en vertu du pouvoir vaso-constricteur et de l’action ischémigène irrécusable de l’anti- pyrine. Dans la métrite interne avec accidents hémor- rhagiques, où j’ai, le premier, employé le puissant médicament, les résultats obtenus peuvent être évi- dents et définitifs, et l’observation précédente le démontre d’une façon péremptoire et formelle. J’engage donc mes confrères à avoir recours à l’an- tipyrine lorsqu’ils rencontreront des cas analogues ; cette pratique ne pourra donner que des avantages, pourvu qu’on ordonne aux malades le repos absolu, condition indispensable de réussite. Dans la con- gestion pulmonaire simple ou tuberculeuse, son APPLICATIONS THÉRAPEUTIQUES 66 efficacité a été mise hors de doute par de nom- breuses observations et par des faits cliniques d’une valeur inappréciable. Dernièrement encore, j’ai eu l’occasion d’ap- pliquer ce précieux agent chez deux malades, dont l’un souffrait depuis quelques jours d’une névralgie faciale d’une intensité notable et l’autre d’une cé- phalalgie très-vive, qui durait depuis assez long- temps ; les résultats ont été excellents et les amé- liorations obtenues évidentes et remarquables. D’ailleurs, la connaissance de plus en plus ap- profondie de l’action physiologique de l’antipyrine agrandira chaque jour le domaine de ses applications thérapeutiques et ouvrira des horizons nouveaux et brillants aux essors merveilleux du puissant médica- ment, noble et légitime titre d’orgueil de la théra- peutique contemporaine. FIN ERRATA Page Ligne 28, 22, au lieu de: bronbhyte, lise% : bronchite. 29, 28, — predds, lisef : prends. 46, 26, — c’est accompagne'e, lise%: s’est accompagne'e. 63, 7, — que ce que j’ai observe',//sef: de ce que j’ai observé 63, 22, — par faite, lise$: parfaite.