wkatéefcftfcw’ du ministère de “fomento.” INSTITUT MÉDICO-NATIONAL. DBSCriPTION D’UN AXOLOTL UES MONTAGNES DE LAS «ES (AIBLÏ8T0MA ALTAHIRAN1, A. DD8K8). PAR LE f DOCTEUR ALFRED DUGES Collaborateur de l'Institut Médico-national. MEXICO. IMPRIMERIE DU MINISTÈRE DE “FOMENTO.” Rue San AndrCs, nflin. 15. 1895 AMBLTSTOMA ALTAMIRANI. a. d„«, (Cette description a été extraite du mémoire intitulé “Breve informe sobre algunas excursiones à las montailas del Ajusco por el Dr. Fernando Altamirano.”) Voici un batracien urodèle de la Section des Atrétodères, fa- mille des Amblystomidés, qui, sans une étude attentive, peut donner lieu à un erreur de clasiflcation. Il s’agit en effet d’une Salamandre dont l’aspect est celui d’un animal parfaitement adulte, se reproduisant normalement, et dont les dents et les lèvres présentent pourtant les caractères habituels chez les lar- ves munies de branchies de ce même batracien. Ce n’est pas du reste le premier urodèle connu qui puisse être fécond dans les deux états, puisque, sans citer l’Axolotl, bien connu, des lacs de Mexico et autres, M. de Filippi (cité par Aug. Duméril) a fait une observation analogue au sujet de Triton alpestris, dont il a vu les larves pourvues soit de testicules soit d’ovaires con- tenant des œufs très avancés. Caractères généraux. Museau arrondi: tête plus large que le cou et terminée par deux saillies dues aux extrémités des grandes pièces de l’appa- reil hyoïdien: lèvre supérieure formant au dessous de l’œil une sorte de lobe qui s’arrête un peu en arrière de l’applomb de l’angle postérieur de l’œil, ce qui limite considérablement l’ou- verture de la bouche: corps plus étroit que la tête: queue d’abord arrondie, mais devenant rapidement très-comprimée: dents palatines décrivant deux lignes légèrement arquées depuis le bord postérieur de l’ouverture interne des narines jusque près 4 du bord antérieur de la mâchoire supérieure où elles se rappro- chent sans se toucher (v. fig.): parties supérieures brunes ponc- tuées de noir, les inférieures jaunâtres ou ardoisées: queue plus pâle et tachetée de noir. Dimensions.—Tête: long. 0m022; larg. 0n,019. Tronc: 0m046. Queue: long. 0m077; hauteur au milieu: CP008. Longueur tota- le: 0ra145. Membre antérieur: 0m027. Membre postérieur: 0m028. Couleurs.—Brun Van Dyck ou sépia plus ou moins foncé 4 tout couvert de ponctuations noires sur les régions supérieu- res: chez les individus qui viennent de perdre leurs branchies et chez ceux qui les possèdent encore la couleur est d’un brun pâle avec des taches noires assez raprochées. Régions inférieu- res d’un jaune tirant sur le verdâtre ou le violacé, et large- ment maculé de noirâtre au milieu de la gorge et du ventre chez les plus jeunes. Extrémités des doigts jaunâtres ou noires. Détails.—Le pli transversal sous le cou est bien marqué. Sur le flanc il y a douze plis, mais les deux premiers sont en général peu distincts. Je n’ai pu distinguer ni parotides ni lignes de pores, mais toute la peau est criblée de petits pores bien visibles à la loupe. Le museau, coupé un peu carrément est assez étroit: la tête s’élargit vers les tempes et se rétrécit ensuite un peu pour terminer par deux saillies latérales qui la séparent nettement du cou: celui-ci est plus étroit que le corps et la tête (v. fig. coloriée). Les narines, presque termi- nales, sont dirigées de côté. Le tronc est moins large que la tête et un peu déprimé. L’extrémité antérieure étendue en avant arrive à la narine, et couchée en arrière atteint les trois quarts de la distance entre l’aisselle et l’aîne. Le membre pelvien couché sur le flanc touche au dernier quart entre l’aîne et l’aiselle, et quelquefois un peu plus loin. La mâchoire infé- rieure rentre sous la lèvre supérieure. La bôuche ne peut pas s’ouvrir jusqu’à l’angle des mâchoires. Les yeux sont assez pe- tits, et l’iris est brun pointillé d’or. La langue varie un peu de forme (v. fig.); mais en général elle est ellipsoidale, étroite, adhé- 5 rente partout, mal limitée en arrière, et ne se distingue que par sa légère saillie de la muqueuse qui l’environne. Les pou- mons sont à-peu-près de la longueur de la moitié du tronc, allongés, rosés et remplis d’air: chez les individus à branchies développées ces organes ne paraissent pas avoir servi. Les dents voméro-palatines forment deux lignes un peu en S, rap- prochées en avant sans se toucher, et finissant derrière le bord postérieur des orifices internes des narines (v. fig.). La queue est longue, très-comprimée dans sa moitié postérieure, et portant chez les plus jeunes individus une petite crête peu marquée. Pour les longueurs relatives des doigts il n’y a qu’à se rapporter aux figures. La majeure partie de mes exemplaires (une vingtaine) sont des femelles remplies d’œufs plus ou moins avancés, mais évi- demment mûrs. Les mâles ont deux testicules jaunâtres, qui au microscope m’ont paru contenir des paquets de spermato- zoïdes filiformes. Le9 lèvres du cloaque, plus grosses chez les mâles que chez les femelles forment une saillie semi-sphéroï- dale, et contiennent un mucus épais et abondant: certainement ces batraciens sont en état de se reproduire, et cependant la disposition des dents indique qu’ils ne sont pas adultes; du reste, même chez ceux qui portent des branchies, mais qui atteignent presque la taille des autres, on peut faire la même observation. C’est donc un autre cas à ajouter à celui des tri- ton aîpestris de Filippi. Les vertèbres sont concavo-convexes, mais la convexité est cartilagineuse et se détache facilement, comme s’il s’agissait de vertèbres amphicèles avec un reste de chorda dorsalis; chez les plus grands spécimens, tous les os du carpe et du tarse sont parfaitemente ossifiés. L’appareil hyoïdien est aussi ossi- fié et composé d’un petit basibranchial, et de chaque côté de deux cératohyaux courts, deux cèratobranchiaux courts et un grand épibranchial qui dépasse l’angle de la mâchoire: entre ces pièces il y a une tige de tissu fibro-carlilagineux qui sert de support à la langue (v. fig.). 6 Conclusions.—J’ai comparé le crâne avec celui de l’Axolotl commun de Mexico (Siredon inexicanum) et j’ai trouvé chez les deux les dents voméro-palatines semblablement placées. Or on sait parfaitement que l’Amblsytoma mexiccinum (ou plutôt ti- grinum) qui est l’adulte du Siredon cité a des dents formant une rangée transversale derrière les narines internes, et com- me la Salamandre que je décris a tous les caractères morpho- logiques d’un Amblistoma, je crois devoir la rapporter à ce genre. Le seul Amblystoma connu près de Mexico, le tigrinum, a des couleurs tout-à-fait différentes et ses proportions sont plus massives: Amblystoma trisruptum de Nuevo México, diffère aussi par sa coloration et quelques particularités des téguments de la tête, bien mises en relief par le Prof. E. D. Gope (Batr. of North Am., 1889, pag. 86). Je pense donc que l’espèce ac- tuelle est nouvelle, et je lui donne le mon d'Ambl. Altamirani pour rappeler que cet urodèle a été découvert par le savant à Directeur de l’Institut “Médico Nacional de México.” PARTICULARITÉS BIOLOGIQUES. Le Professeur Altamirano m’écrit qu’il a trouvé un grand nombre de ces batraciens à 3,100“ d’altitude dans des sources d’eau à -f 5° ou + 8° cgr., à un endroit nommé “Manantial de los Ajolotes,” dans la ‘‘Serrania de las Cruces” appartenant la Vallée de Mexico. JJAmblystoma Altamirani a le corps couvert d’une viscosité qui lui permet de glisser entre les mains et d’échapper facilement. Sur le sol ses mouvements sont un peu embarrassés mais sans lenteur, et dans l’eau il nage rapidement. Je donnai des mou- ches à l’un d’eux, mais il les hapait très-maladroitement, jetant presque toujours la tête de côté et les manquant dix fois pour une; un ver de terre fut mangé avec beaucoup de travail. Il est probable que l’adulte n’est pas aussi aquatique, et qu’il vit sous les pierres aux environs des sources mentionnées. Guanajuato, Septembre 1895. A. Dugès. i. Amblystoma Altamirani. A, Dug.—? «grandeur naturelle.—2 «Tête vue de profil. —3. Queue vuede côté.-4 • Patte antérieure, et 5, patte pos térieure vues par dessous.—6, Dents.—7,Langues.—8,Appareil hyoïdien, grand, natur. La figure 6 est la seule qui soit dessinée au double