OBSERVATION INTÉRESSANTE E T MÉMOIRE A CONSULTER Sur la Maladie d'une petite Fille & Vètat de fin Cadavre, où Von invite les habiles Médecins du Royaume à prononcer fur la eau fie de [à mort. Par M. Retz 5 Médecin à Arras. Les hommes font tous comptables les uns envers ies autres de ce qui peut les inftruire, & fur- tout de ce qui doit leur apprendre la vérité. A LONDRES, Et fe trouve A PARIS, chez Didot, Libraire , Quai des Auguftins. ChezTopmo, Libraire, Rue desjéfuîtes. ET A ARRAS, M. D C C., L XXVI I /. AVERTISSEMENT. Il s’agit d’éclairer dans le Public les Perfon- nes qui auroient pu fe laifler furprendre par les expofés infidèles d’un fait que tout le monde a intérêt de connoître ; je veux parler de ce qui a fixé l’attention des Habitants ÜArras fur une petite Fille qui a été décidée enragée parles uns & que les autres ont jugée d’une manière con- traire. La rage efl heureufement une maladie rare; c’eft ce qui rend l’obfervation fuivante, qui eft par elle-même très-curieufe, encore d’un plus grand prix. Un Corps d’adminiftration ref- pedable & dont les vues font uniquement tournées vers le bien, en même temps qu’il a donné des ordres pour prévenir les maux réels qui auroient pu fe multiplier à la fuite de cet événement, a défiré que la relation en reliât dans le filence pendant le temps qu’il y avoit à craindre d’en faire un fujet d’alarme publique; conduite équitable & digne de fervir d’éxempîe. A préfent que l’orage elt dilïïpé , ce Corps applaudira fans doute au zèle patriotique qui m’engage à employer l’éxamen du fait au profit de mes Concitoyens. Une chofe aurolt été capa- ble de me détourner de ce projet fans ie bien confidérable qui doit réfulter de Ton éxécution, c’eft l’inconvénient de divulguer un nouveau trait de la haine des Médecins de cette Ville; mais ce trait a été lancé fur moi, j’en ai reçu la blefîure, le bien public a éxigé que je le fouffriffe avec patience dans mon fein; la même raifon m’avertit de l’en retirer, dans cette circonftance fur-tout où l’animoüté à laquelle je fuisinjufte- ment en but,va paroître dans tout fon jour devant le Tribunal de la Juftice où j’ai été obligé, quelle nécefîité affreufe ! de traduire un de mes Confrères, pour en avoir été accablé d’in- jures diffamantes, afin de prévenir par-là les voies de fait dont je fuis menacé par d’autres &de tarir, s’il eft poffible, la fource de leur inimitié. OBSERVATION 6Wr Maladie d'une petite Fille & l'état de fon Cadavre, ov l'on invite les habiles Médecins du Royaume à prononcer fur la caufe de fa mort. p|pppjp|Neuf heures du matin du 17 Juillet I|lA. l| 1778, je fus appellé pour vifiter une kSSSîI Füle de 10 à 12 ans, que Tes Parents me dirent avoir été mordue