ÉTUDES SUR LA FIEVRE INTERMITTENTE, ÉTUDES SUR LA FIÈVRE INTERMITTENTE DANS LE DÉPARTEMENT DE L’INDRE, PAR Le Docteur ërmst LAMBROM (DE LEVROUX), Ancien inlerne des hôpitaux et membre de la Société anatomique de Pans. CHBAN AVMVX IMPRIMERIE Eï LITHOGRAPHIE DE MIGNÉ. 1852, INTRODUCTION. La fièvre intermittente vient chaque année sévir sur un grand nombre de communes du département de l’Indre. Depuis des siècles elle frappe ainsi sans relâche sur ces malheureuses con- trées , affaiblissant les populations, entretenant et augmentant leur misère , abrégeant enfin d’une manière sensible la durée de la vie humaine ; et cependant, jusqu’en 1850, aucune grande mesuré hygiénique et médicale n’avait encore été prise pour combattre ses ravages. Non pas que de temps ît autre , quel- ques voix amies du malheur ne se soient élevées pour appeler au secours des nombreuses victimes de cette désastreuse mala- die , mais leur appel restant sans réponse, elles s’éteignaient bientôt dans leur isolement. Ce n’étaient point, en effet, des individus livrés â leurs propres forces qui pouvaient améliorer le sort de contrées entières ; pour une pareille œuvre , l’initia- tive de l’administration était nécessaire , elle seule pouvait, à l’aide des moyens dont elle dispose, recueillir assez de ren- seignements pour déterminer d’une manière précise l’étendue du mal et appliquer les remèdes propres k le combattre. Cette 6 idée fut comprise par le Préfet de notre département, dès son arrivée dans le pays; car, dans son premier rapport au Conseil général (session de 1848), il disait : « qu’il ferait » tous ses efforts pour que dans l’avenir nos landes fussent » cultivées, nos marais desséchés et nos populations , affaiblies 9 et décimées par les fièvres intermittentes , rendues robustes » et utiles sous la double action d’un air plus pur et d’une 9 alimentation plus saine et plus abondante. 9 De telles paroles étaient un engagement sacré pour l’homme de cœur qui les avait prononcées. Les espérances qu’elles fi- rent naître ne tardèrent point à se réaliser, et l’on vit bientôt entreprendre de fortes et consciencieuses études sur l'assai- nissement des contrées regardées comme les principaux foyers de l’infection. Mais sans attendre le résultat de ces travaux, dont l’exécution devra nécessairement demander plusieurs années , M. le Préfet a voulu apporter un secours immédiat aux familles pauvres rongées par la fièvre ; il a cherché les moyens de leur fournir le médicament propre à les guérir et à les rendre à leurs travaux, leurs seuls moyens d’existence. La première condition pour atteindre ce noble but, était d’avoir des fonds. Le Conseil général du département, auquel il fit part de ses généreuses intentions, s’empressa de s’y associer et mit à la disposition de M. le Préfet une somme de 1,000 fr. De son côté, le Gouvernement, dont la bienveillante sollici tude ne fait jamais défaut aux projets d’améliorations véritables, accorda une subvention de 2,000 francs. Trois mille francs fu- rent donc ainsi réunis pour être consacrés à l’acquisition de sulfate de quinine, destiné à être délivré aux fiévreux pauvres du département. Pendant qu’il assurait ces ressources , M. le Préfet s’entou- rait des renseignements nécessaires pour que la répartition qu’il aurait à faire des secours entre les diverses communes du dé- partement, fût proportionnée aux besoins de chacune d’elles ; il cherchait à connaître aussi exactement que possible le chif- fre annuel des fiévreux et des fiévreux pauvres de chaque localité. 7 C’était, nous l’avons déjà dit, une élude difficile, importante, qui réclamait le concours d’un grand nombre de personnes. M. le Préfet s’adressa pour l’exécuter à tous les hommes que leur position et leurs lumières mettaient à même de faire de fidèles observations sur la maladie qu’il voulait combattre. Par une circulaire, en date du 5 juillet 1850 , il adressa à tous les maires, curés et médecins du département une série de ques- tions , dans le but de lui fournir des renseignements, non-seule- ment sur le nombre des fiévreux de chaque localité et l’impor- tance de leurs besoins, mais encore sur les causes et les effets de la fièvre intermittente. Les réponses ne se firent pas long- temps attendre , et bientôt les documents recueillis furent assez nombreux, pour qu’on pût éclairer d’un jour satisfaisant la plaie qui désole nos contrées. La confiance de M. le Préfet daigna m’appeler à dépouiller le volumineux dossier que composaient les pièces de cette vaste enquête. Les études qu’on va lire sont le résultat, la consé- quence de ce travail. Si elles contiennent quelques données utiles, quelques bonnes pensées, l’honneur doit en revenir aux personnes qui ont bien voulu fournir les renseignements qui leur ont servi de base. Puissé-je avoir réussi à les bien mettre en lumière et avoir sainement interprété les idées fécondes que contenaient plusieurs d’entre eux ; puissé-je en avoir bien déduit les moyens propres à combattre et surtout à prévenir dans l’avenir les ravages de ce mal. Les diverses réponses fournies par l’enquête pouvant fa- cilement se grouper sous trois chefs principaux, j’ai divisé mon travail en trois parties. Dans la première, j’ai déterminé le nombre des fiévreux dans chaque commune, chaque canton, chaque arrondissement, et en résumé dans le département en- tier; recherché la proportion des fiévreux à secourir dans cha- cune de ces localités, et par suite montré l’étendue des besoins dans le département; puis établi le nombre et la proportio» des fiévreux dans les trois grandes divisions territoriales de l’Indre: Champagne, Brenne et Boischaud. Dans la seconde, j’ai étudié les causes qui produisent ou favorisent la fièvre in- 8 termittente, et signalé les fâcheux effets de cette maladie ; puis recherché si réellement sa triste influence a, comme compen- sation heureuse, le pouvoir de nous soustraire à d’autres ma- ladies. La troisième est consacrée à la prophylaxie de la fièvre intermittente , c’est-à-dire à la recherche des moyens propres à combattre ses causes et à prévenir ses malheureux effets. Dans un Appendice, j’ai cru devoir donner quelques conseils médicaux pour guider MM. les dépositaires et les malades dans l’emploi des remèdes mis à leur disposition, et j’ai terminé en reproduisant les divers arrêtés pris par l’administration au sujet de cette grande et noble création d’assistance publique. Je ne saurais finir cette introduction sans adresser, au nom de nos malheureuses campagnes, un témoignage public de notre vive reconnaissance à l’administrateur qui a le premier voulu sonder l’étendue de nos maux, et apporter un remède à la principale cause de la pauvreté permanente de ce départe- ment ; au Conseil général et au Gouvernement qui lui ont fourni les moyens de réaliser ses généreuses intentions. Qu’il me soit permis encore d’exprimer à M. Léon Berger ma sincère gratitude pour l’intérêt tout particulier qu’il a daigné prendre à ce travail. J’y ai trouvé l’assurance que, sous son administration éclairée, une œuvre de bienfaisance et d’avenir pour le pays dont les destinées lui sont maintenant confiées ne pouvait que prospérer et fleurir. PREMIÈRE PARTIE. RENSEIGNEMENTS STATISTIQUES. Nombre et proportion des fiévreux dans chaque commune, chaque canton, chaque arrondissement. — Détermination des fiévreux pauvres dans ces diverses localités. — Secours qu’il serait nécessaire d’ad- ministrer dans chacune d’elles et par suite dans le département entier. — Détermination du nombre et de la proportion des fiévreux dans les trois grandes divisions territoriales de l’Indre : CHAMPAGNE, BRENNE et BOISCHAUD. Nous avons résumé dans le tableau suivant, toutes les indi- cations qui font l’objet de la première partie de ces études , il est indispensable d’y jeter un coup d’œil, si on veut se rendre compte des ravages que produit chaque année la fièvre inter- mittente dans le département de l’Indre. {Suit le Tableau.) 10 CANTONS. COMMUNES. POPULATION. RAPPORT DF.S FIÉVREUX avecla population. NOMBRE TOTAL ANNUEL des fiévreux. FRÉQUENCE des RÉCIDIVES. AISANCE de la POPULATION. NOMBRE DE FIÉVREUX à secourir. su 100 HAB NOM * V § *0 CS R ITANTS, BRE g-Ë •S Ë g > o CS 5/3 OBSERVATIONS. ARROt VDISSEMENT DE CHATEAUROUX. 1 Ardentes 2,297 1/25' 92 Très fréquentes. Pauvre. 69 4,00 3,00 2 Arthon 897 1/12' 74 Fréquentes. Malheureuse. 49 8,33 5,55 3 Uuxicres-d’J illac. 390 1/30' 13 * » 6 3,33 1,53 î 4 Luçay-le-Mâle... 1,840 1/15' 122 9 B 61 6,63 3,31 i' 5 Lye 1,200 1/35' 35 Peu fréquentes. Aisée. 10 2,91 0,83 3 6 Valençay 3,425 1/100' 35 Fréquentes. Gênée. 26 1,02 0,75* ■ Seire familles paurres. $ 7 Veuil 682 1/30' 23 Fréquentes. Peu d’indigents. 12 3,37 1,75 8 Vicq-sur-Nahon.. 1,533 1/10' 153 Très fréquentes. Assez bonne. 76 9,98 4,30 9 Villentrois 981 1/100' 10 Fréquentes. Assez d’aisance. 5 1,01 0,50 Total 12,315 536 258 ARRONDISSEMENT D’ISSOIIDCN. 1 Anjouin........ 776 1/100' 7 Peu fréquentes. Peu aisée. 4 0,90 0,51 2 Bagneux 660 1/15' 44 Peu fréquentes. Peu aisée. 22 6,66 3,33 . 3 Sainte-Cécile.... 326 1/15' 22 B B 11 6,74 3,87 K 4 Chabris 2,780 1/30' 93 Fréquentes. Passable. 46 3,34 1,65 O | 5 St-Christop'-en-B. 616 1/35' 18 Peu fréquentes. Générale. 5 2,90 0,81 K 6 Dun-le-Poëlier... 1,080 1/25' 43 Fréquentes. Peu aisée. 28 3,98 2,59 es a 7 Menetou 264 1/15' 18 B » 9 6,81 3,40 U 8 Orville 396 1/4 99 Très fréquentes. Très malheureuse. 75 25,00 18,96* * Sourent la moitié de la g 9 Parpeçay 607 1/15' 40 Fréquentes. Aisance générale. 20 6,58 3,29 lierre intermittente. < V3 10 Poulaines 2,122 1/10* 212 Fréquentes. Peu aisée. 141 9,99 6,63* !1 Varennes 990 1/20' 50 9 9 25 5,05 2,52 Total 10,618 386 14 CANTONS. COMMUNES. | POPULATION. RAPPORT DES FIÉVREUX avec la population. NOMBRE TOTAL ANNUEL des fiévreux. FRÉQUENCE des RÉCIDIVES. AISANCE de la POPULATION, H 13 td « .J; C5 » J; ca > g g •« S W rj. 03 «a « s 100 haï NOM S Q) O b w > ‘O) <£S JR ITANTS, BRE ■ri . * ■£ « 3 g ■» g g c * OBSERVATIONS. Snlte de l’ammdlsseno lent d’issoudun. 1 Saint-Aoustrille.. 275 l/40e 7 Peu fréquentes. Pauvre. 5 2,50 1,81 2 La Champenoise. 825 1/20» 41 Peu fréquentes. Moyenne. 22 4,96 2,66 3 Diou 477 1/5' 95 Fréquentes. Tous travailleurs. 48 19,91 10,06 1 4 Saint-Georges.... 539 1/15' 35 Très peu fréquent. Pauvre. 18 6,49 3,35 Dans certains endroits mal- o 5 Issoudun 12,852 1/25' 514 Fréquentes. Aisance bonne. 128 3,99 0,99 sains, la lièvre sévit au 6 Sainte-Lizaigne.. 1,249 1/20' 62 Peu fréquentes. Aisan. très bonne. 15 4,96 1,20 bitants en est atteint. Ï5 7 Lizeray 375 1/30' 12 » » 6 3,20 1,60 & 8 Migny 190 1/30' 7 Peu fréquentes, Ais. assez bonne. 2 3,68 1,05 & O 1 9 Paudy 1,142 1/30' 38 Très rares. Peu d’indigents. 9 3,32 0,98 'lO Reuilly 2,418 1/35' 70 Peu fréquentes. Assez aisée. 35 2.89 1,44 11 Saint-Valentin... 453 1/10' 45 Fréquentes. Passable. 22 9,93 4,85 1 Total 20,795 1,026 310 i 1 Ambrault 805 1/30' 27 Peu fréquentes. Bonne sansrichesse 14 335 1/73 2 Saint-Aubin 381 1/20' 20 Peu fréquentes. Pauvre. 14 5,24 3/67 3 Bommiers 654 1/20' 32 Fréquentes. Peu aisée. 21 4,89 3/21 • 1 4 Brives. 606 1/35' 18 Assez fréquentes. Assez bonne. 9 2,97 1,48 T3 S ' 5 Chouday 397 1/100' 4 Rares. Pas d’indigents. 2 1,00 0/50 CA 6 Condé 471 1/40' 12 Rares. Point de pauvres. 4 2,54 0/84 fc \ 7 Sainte-Fauste.... 449 1/50' 9 Peu fréquentes. Médiocre. 5 2,00 1/11 P Q 8 Meunet-Planches. 515 1/20' 2fl Rares. Peu de pauvres. 7 5,04 1/35 S ° 9 Neuvy-Pailioux.. 1,116 1/50' 22 Peu fréquentes. 1/3 malheureuse. 11 1,97 0/98 S j 10 Pruniers 834 1/15' 55 Fréquentes. Très médiocre. 37 6,59 4/43 11 Segry 860 1/100' 9 Fréquentes. Gênée. 6 1,04 0/69 15 521 kü A O O 26 Rares. Très aisée. 7 4,99 1/34 0/62 13 Vouillon 478 12 Rares. Bonne. 3 2,51 Total 8,087 272 140 494 l/20c 1/20' 1/20' 25 Peu fréquentes. Très pauvre. 17 5,06 5,03 3,44 675 34 Peu fréquentes. Très pauvre. 22 3,25 2,49 3 La CItapellc-St-L. 321 16 9 » 8 4,99 lx St-Florentin .... 653 1/20' 32 » » 16 4,90 2,45 384 1/4 1/10' 1/20' 1/30' 1/65' 96 Assez fréquentes. Fréquentes. Peu fréquentes. Rares. Pas d’indigents. Peu aisée. 24 25,00 9,93 6,25 6,49 2,46 1,57 0,76 493 49 32 7 Onilly 729 36 Peu aisée. 18 4,94 3,30 1,79 îe *< 756 25 Peu de pauvres. Cênée. 12 H 1 9 Luçay-le-Libre.. 390 6 Très rares. 3 10 Ménétréols-s.-Va. 352 1/50' 7 Rares. Peu aisée. 4 1,98 1,10 11 Meunet-sous-Vat. 500 1/20' 25 )) » 12 5,00 4,98 2,40 12 St-Pierre-de-Jard. 502 1/20' 25 Rares. Passable. 6 1,19 12,54 271 1/4 1/20' 68 » 9 34 25,09 4.93 14 Vatan 3,238 160 Fréquentes. Médiocre. 107 3,30 9,758 . 604 315 ARRONDISSEMENT DE LA CHATRE. 1 Aigurande...... 2 LaBuxerette.... 2,087 390 1/25' 1/15' 83 26 Fréquentes. Peu fréquentes. Médiocre. 55 13 3,97 6,66 2/63 3,33» *Un quinzième d’après le docteur Messant. 1,585 1,095 1,928 1/15' 1/10' 1/4 105 Peu fréquentes. » Assez d’aisance. 27 6,62 9,95 1,70* 4,93 *Un quinzième surtout dans la campagne, d’après le H 109 9 54 *< 5 St-Denis-de-Jouh* 482 Peu fréquentes. Mauvaise. 240 25,00 12,44* docteur Messant. *Cette proportion, qui ré- sulte de la réponse du 3 6 Lourdoueix-St-M1 1,200 1/30' 40 Fréquentes. Aisance. 10 3,33 0,83 O ' 7 Monichevrier... > 1,249 1/15' 80 » • 40 6,41 3,20 maire, paraît un peu éle- vée comparée à celle des < 1,845 1,466 1/8' 1/13' 230 Très fréquentes. Fréquentes. Misère. 173 12,46 7,63 9.37 9 St-Plantaire 112 Peu aisée, 73 4,97 12,843 1,267 685 16 CANTONS. COMMUNES. POPULATION. RAPPORT DBS FIÉVREUX avecla population. NOMBRE TOTAL ANNUEL des fiévreux. FRÉQUENCE des RÉCIDIVES. AISANCE de la POPULATION. NOMBRE DE FIÉVREUX à secourir. su 100 HAD NOM K 3 ■3 £ R ITANTS, BRE g u ■ë§o > s es OBSERVATIONS. Suite de l’arrondissemen t de La Châtre. 1 Baraize 825 1/10' 82 Assez fréquentes. Médiocre. 55 9,93 6,66 2 Bazaige 605 1/30' 20 Peu fréquentes. Aisance. 10 1,65 3 Ceaulmont 1,188 1/20' 60 Peu fréquentes. Moyenne. 30 5j05 2,52 4 Chantonne 327 1/20' 26 B B 13 7,95 3,97 892 1/15' 60 Assez fréquentes. Ni fortune ni misé' 30 6,72 3,36 N P I 6 Eguzon 1,584 1/2Ô' 80 Fréquentes. Gênée. 53 5,05 3,34* * M. Delacou observe que <3 *W ' 7 Gargilesse 701 1/20' 35 Fréquentes. Passable. 18 6,99 2,56 me de la population a la 8 Le Pin 1,191 1/20' 60 Fréquentes. Passable. 30 5}03 2,60 fièvre. 9 Pommiers 725 1/25' 29 Rares. Peu aisée. 14 4,05 1,93 Total 8,038 462 253 1 Saint-Août 1,277 1/20' 62 Fréquentes. Grande gêne. 45 4,85 3,52 2 La Berthenoux... 1,280 1/40' 32 Peu fréquentes. Assez aisée. • 16 2,50 1/25 3 Briantes 793 1/20' 40 » B 20 5,04 2,52 4 Cham-pillet 167 1/15' 11 » » 6 6,58 3)59 5 Saint-Chartier... 991 1/20' 50 Fréquentes. Très gênée. 33 5,04 3,32 6 Ckassignoles .... 995 1/30' 33 B T> 17 3,32 1,70 w 7 La Châtre 4,810 1/100' 48 Fréquentes. Certaine aisance. 24 0,99 0,49 H 8 St-Christopc-en-B. 579 l/5o' 12 Peu fréquentes. Peu aisée. 8 2,07 1,38 a 9 Lacs 430 1/20' 21 l’eu fréquentes. Gênée. 14 4,88 3,25 u 110 Lourouer-St-Laur* 381 1/100' 4 Très rares. Aisée. 2 1,04 0,52 3 111 LeMagny 420 1/20' 21 Peu fréquentes. Peu aisée. 11 5,00 2,61 |12 Montgivray 1,066 1/30' 35 9 ï) 18 3,28 1,68 17 13 Montlevicq 14 An Mutte-FeuiUy. 15 Néret 16 Nohunt-Vicq 17 Thevet-Sl-Julien. 18 Ferneuil. 19 Vicq-Exemplet... Total 358 153 471 885 991 505 1,237 l/20e 1/15e l/30c 1/50' 1/100' l/30e 1/100' 18 10 16 18 9 16 12 s O Très peu fréquen5 Rares. Rares. » Rares. 0 J) Certaine aisance. Aisée. 30 familles pauv®. » Gênée. 9 5 4 9 5 8 6 5,02 6,53 “3,39 *3,03 0,90 3,16 10,97 2,51 3,26 0,84 1,01* 0,50* 1,58 0,48 *Très rares, dit le maire, tant l’air est pur et bon. * Très rares depuis que l’é- tang a été desséché et li- vré à la culture. 17, 789 260 1 Cluis 1,930 1/40' 68 Peu fréquentes. Peu aisée. 44 3,52 2,27 2 Fougerolles 595 1 /100e 6 Rares. Pauvre. 4 1,00 0,67 3 Gournay 727 1/30' 24 D B 12 3,30 1,67 4 Lys-St-Georges.. 406 1/40' 10 D Assez médiocre. 5 2,46 1,22 5 Maillet 608 1/100' 6 Rares. 0 4 0,98 0,65 Z 6 Malicornay 464 1/50' 9 0 » 5 1,93 1,07 » 7 Mers 884 1/20* 44 Fréquentes. Peu d’aisance. 29 4,97 3,29 3 Montipouret .... 1,006 1/40' 25 D 0 12 2,48 1,19 9 Mouhers 626 1/30' 20 Peu fréquentes. Assez d’aisance. 10 3,19 1,59 10 Neuvy-St-Sépu!ce. 2,126 1/200' 10 Peu fréquentes. beaucoup d’ais'. 5 0,47 0,23 11 Sarzay 645 1/30' 21 0 Û 10 3,25 1,55 12 Tranzaull 525 1/40' 13 Rares. Aisée. 4 2,45 0,76 Total 10, 542 256 144 1 Feusines 435 1/10' 43 Assez fréquentes. Peu aisée. 28 9,88 6,43 2 Lignerolles 463 1/15* 31 J) B 15 6,69 3,23 _ 3 Perassay 1,078 1/40' 27 Peu fréquentes. Médiocre. 14 2,50 1,29 CS 4 Pouligny-Notrc-D. 1,127 1/100' 11 Rares. Généraient aisée. 3 0,97 0,26 5 Pouligny-St-Mart. 391 1/20' 20 Peu fréquentes. Peu aisée. 10 5,11 2,55 6 Sazeray 667 1/20' 33 )) 0 16 4,94 2,39 H 7 Sainte-Sévère... 953 1/30' 35 » D 18 3,67 1,88 2- 8 Urciers 635 1/15' 42 Peu fréqnentes. Peu aisée. 22 6,61 3,46 C/5 9 Figoulant 392 1/25' 16 0 » 8 4,08 2,04 10 Yijon 942 1/80* 12 Rares. 2/3 malheureux. 8 1,27 0,84 Total 7,083 270 142 18 CANTONS. COMMUNES. POPULATION. RAPPORT DES FIÉVREUX avec la population. NOMBRE TOTAL ANNUEL des fiévreux. FRÉQUENCE des RÉCIDIVES. AISANCE de la POPULATION. NOMBRE DE FIÉVREUX à secourir. s 100 HJ NOJ ►< S « £ O CS JR BITANTS IBRE "■a g-È •S g § 5 O œ * OBSERVATIONS. AB RONDISSEAIENT DU BLANC. 1 Bélâbre 2,234 1/20' 111 Fréquentes. Médiocre. 55 4,96 2,46 2 Clialais 705 1/6' 118 Fréquentes. Peu d’aisance. 59 16,73 8,36 3 Saint-Hilaire .... 984 1/12' 82 Fréquentes. Peu aisée. 55 8,34 5,58 es A Lignac 1,810 1/15' 121 Fréquentes. Grande gêne. 90 6,68 4,97* * Certaines années le tiers •< 5 Mauvières 594 1/10' 59 Fréquentes. Mauvaise. 39 9,93 6,56 intermittente. 6 Prissac 2,096 1/10' 209 Peu fréquentes. Certaine aisance. 104 9,97 4,96 7 Tilly 626 1/25' 25 Fréquentes. Cert' aisance, peu 12 3,99 1,90 Total 9,049 725 de panvres. 414 1 Saint-Aigny 447 1/40' 11 Fréquentes. Peu aisée. 8 2,46 1,78 2 Le Blanc 6,075 1/20' 303 Très fréquentes. Peu aisée. 200 4,98 3,29 3 Ciron 785 1/15' 52 Fréquentes. Assez aisée. 26 6,62 3,31* * La Hêtre atteint la moitié i 4 Concremiers 992 1/40' 24 Très peu fréquent" Très peu de pauvr* 12 2,41 1,20 des pauvres. [ Rognats, 3 \ 5 Douadic 1,027 1/8' 128 Très fréquentes. Peu d’aisance. 85 12,46 8,27 P3 6 Ingrandes 446 1/20' 22 Peu fréquentes. Passable. 11 4,93 2,46 U *3 7 Pouligny-St-Pierre 2,097 1/15' 139 Peu fréquentes. Peu aisée. 70 6,62 3,33* 8 Rosnay 940 1/4 235 Très fréquentes. Malheureuse. 176 25,00 18,72 9 Ruffec. 783 1/10' 78 Peu fréquentes. Peu aisée. 40 9,96 5,10 Total 13,592 992 628 19 SAIMT-BENOIST-DU-SALLT. fj 13 i/i 15 !6 ' 7 ' 8 \ 9 10 Jll Il 2 113 r 14 l i Beaulieu St-Benoist-du S.. Bouneuil Chaillac La Châtre-Langn. Chazelet Saint-Civran Dunet Saint-Gilles Mouhet Parnac Roussines Sacierges-St-Mart. Vigoux 218 1,208 279 2,714 1,428 516 475 442 503 1,349 1,468 790 1,168 831 1/10* 1/100* 1/30* •1/50* '1/15* ■1/20* '1/20* 1/50* 1/8* 1/15* 1/9* 1/40* 1/15* 1/10* 21 12 9 54 95 25 23 9 63 89 163 20 77 83 Fréquentes. Très fréquentes. Peu fréquentes. Assez fréquentes. Fréquentes. Peu fréquentes. Rares. Très fréquentes. Fréquentes. Fréquentes. Peu fréquentes. Fréquentes. Fréquentes. Peu aisée. Malheureuse. Aisance passable. Aisance générale. Peu aisée. Petite aisance. Peu aisée. Peu aisée. Pauvre. Peu aisée. Très mauvaise. Gênée. Médiocre. l/2pauv. 1/2 aisée 14 8 5 15 63 12 15 5 50 57 108 15 38 42 9,63 0,99 3,22 1,99 6,65 4,84 4,84 2,03 12,52 6,67 11,10 2,53 6,59 9,98 6,42 0,66 1,79 0,55 4.41 2,32 3,15 1,10 9,94" 4.42 7,35 1,89 3,25 5,05 * La fièvre trappe souvent sur le tiers et quelquefois les deux tiers des enfants. Total 13,389 743 447 j i Chitray 374 1/8* 46 Fréquentes. Médiocre. 30 12,29 8,02 2 Saint-Guultier.. 1,973 1/20* 98 D » 49 4,96 2,48 3 1 3 Luzeret 4 34 1/8* 54 Fréquentes. 1/4 de pauvres. 36 12,44 8,29 H 1 4 Migné 892 1/4 223 Fréquentes. 1/4 de malheureux 148 25,00 16,59 ( 5 Nuret-le-Ferron.. 767 1/4 192 Peu fréquentes. Pauvs et mal noui* 126 25,03 16,42 O 1 6 Oulches 1,131 1/20* 56 Peu fréquentes. Peu aisée. 28 4,95 2,47 H I 7 Bivarennes 921 1/20* 46 » » 23 4,99 2,49 3 1 8 Thenav 1,076 1/20* 53 Peu fréquentes. Bonne, 26 4,92 2,41 1 Total “7,568 768 466 1 Azay-le-Ferron... 2,197 1/20* 110 Peu fréquentes. Passable. 55 5.00 2,54 ( 2 Sainte-Gemme... 595 1/30* 20 Peu fréquentes. Peu aisée. 10 3,36 1,68 \ 3 Mézières-en-Brne. 1,598 1/4 399 Très fréquentes. Misère. 300 24,96 18,77 1 J 4 Saint-Michel.... 633 1/4 177 Très fréquentes. Plutôt misère. 132 27,95 20,85 1 5 Obterre 658 1/15* 43 Très fréquentes. Très malheureuse. 22 6,53 3,34 / 6 Paulnay 855 1/30* 28 Peu fréquentes. Assez d’aisance. 14 3,27 1,63 * Trente familles de jour * 7 Saulnay 532 1/10* 53 Peu fréquentes. Un peu d’aisance. 27 9,96 5,07* naliers peu aisés ou pan \ S Villiers 635 1/10* 63 Assez fréquentes. Voisin de la misère 47 9,92 7,40 | Total 7,703 893 607 20 Total TOURNON. CANTONS. 1 | 1 Fontgombault... 2 Lingé , 3 Lurais | 5 Martizay 1 6 Merigny 7 Néons-sur-Creuse. 1 8 Preuilly-la-Ville. 9 Sauzelles 10 Tournon COMMUNES. oc c> O H» Vü’WQD O O vl W OOvIC'QD£''w'ïc'ÏS~M~ïS'ï3'aô'w WOOOOWIOO «O RAPPORT DES FIÉVREUX avecla population. CO O GW Ci 1* C- ür IO B' tO 00 K* B OJ'UWi'COCCQOM S « NOMBRE TOTAL ANN UEL des fiévreux. « fD> rT >-j CD' H)- c fl>« Gr> *ô rD *0 »Q »Q »q »Q »Q C C c c c CC2 fi) 2 (V ' 2 2 2 2 >*j 5 S s g. g. *t £$ C Cl Q OJ Ç fî o o c« O w 7) ai C w w en H • a * • * B • • • g, ffi SS * S* SP ?* » n S FRÉQUENCE des BÉCIDIVES. 1 sent du Blanc. Peu aisée. Peu d’aisance. Médiocre. 1/4 moins bien nourris Pauvre. Assez d’aisance. Peu aisée. De l’aisance. Mauvaise. Peu aisée. AISANCE delà POPULATION. h3 O O J> ro ro co ro m Ci O'JB'tOvJCiOCOCiCl NOMBRE DE FIÉVREUX à secourir. t>) JC _W B" B* Ci 00 B" JC 03 ’oc-'id’® O Ci "os CO c*s w QOOOO'JCOWOiS'C'CrS de ) g fiévreux./g « \ gg m 2? JCJù «JOJÙ "ci leo'bii'ê' w tn oü'îiooiocooow de ( S h * fiévreux à]a S secourir. 1 S l * Dans la portion Brenne, an quart de la population a' la fièvre, et dans l’autre partie , seulement un vingtième. OBSERVATIONS. 21 ARRONDISSEMENTS. Z O H NOMBRE MOYEN ANNUEL 1 FIÉVREUX sur 1 FIÉVREUX à secourir sur SUR 100 HABITANTS NOMBRE ►J S eu O Cm de fiévreux. de fiévreux à secourir. de fiévreux. de fiévreux à secourir. Chàteauroux 98,843 5,412 2,963 habitants. 18,26 habitants. 33,35 5,47 2,99 Issoudun 49,258 2,548 1,151 19,33 42,79 5,17 ,2,33 La Châtre 56,295 2,713 1,484 20,75 37,92 4,81 2.63 Le Blanc. 59,771 4,691 2,858 12,98 20,91 7,69; 4,78 Total pour le départem*. 264,167 15,274 8,456 17,29 31,24 5,78 .3,20 TABLEAU B. — Résumé comparatif des fiévreux et des fiévreux h secourir dans les quatre arrondissements. Les chiffres portés au tableau ci-dessus ont été obtenus h l’aide des documents recueillis ainsi qu’il suit : Cinq cent quarante-cinq personnes ont été consultées, lors de l’enquête ouverte dans le département par M. Chevillard, le 5 juillet 1850, savoir: 247 maires, 175 curés, 123 médecins. Sur ce nombre, 290 seulement ont répondu aux diverses questions qui leur étaient adressées, savoir: 174 maires, 81 curés, 35 mé- decins. Deux cent cinquante-cinq ont gardé le silence, non qu’ils n’aient pas compris toute l’importance du travail pour lequel on réclamait leur concours, mais sans doute parce que leurs nombreuses occupations ne leur ont pas permi d’y par- ticiper. Quoiqu’il en soit, les 290”rapportsqui sont parvenus à la pré- fecture, renfermaient des renseignements pour 193 communes du département, 54 seulement n’avaient donc point été étudiées d’une manière spéciale. Nous avons suppléé à cette absence de documents, soit îi l’aide des rapports de MM. les médecins qui tous avaient plus particulièrement écrit pour la généralité de leurs cantons, soit par la comparaison des localités voisines que les documents reçus avaient fait connaître, soit enfin au moyen des notions particulières que nous avons pu nous pro- curer personnellement. Seulement, pour que ces communes ne fussent pas confondues avec les autres, leurs noms ont été écrits en caractères italiques. C’est ainsi que nous sommes arrivés à déterminer le nombre des fiévreux de chaque localité. Les chiffres présentés dans les rapports officiels, ont toujours été scrupuleusement respectés , bien que parfois ils aient pu nous paraître incertains ou exa- gérés. Quant aux chiffres des fiévreux à secourir, ils sont le résul- tat d’une appréciation. Il est évident qu’on ne pouvait pas dire d’une manière générale et absolue, que la proportion exacte de ces fiévreux était le quart, le cinquième, le dixième, etc., du nombre total des fébricitants dans chaque commune; ces chiffres devaient être déterminés d’après l’aisance ou la pauvreté des populations, la ténacité de la fièvre et la fréquence des 22 23 récidives. Nous appuyant toujours sur les rapports officiels de l’enquête, et prenant pour bases les données mêmes qu’ils nous ont fournies sur ces divers points, nous avons cru pouvoir établir : 1° Que lorsque les récidives étaient rares, et l’aisance de la population bonne, le nombre des fiévreux à secourir dans la localité était le quart du nombre total des fiévreux ; 2° Que lorsque les récidives étaient peu fréquentes, la fortune des ha- bitants passable ou moyenne, la proportion des fiévreux indi- gents était de moitié ; 3° Qu’elle s’élevait aux deux tiers, quand les récidives étaient fréquentes, et la condition des ha- bitants pauvre et médiocre ; U° Qu’enfin elle atteignait les trois quarts, quand les récidives étaient très fréquentes et la commune très pauvre. Comme nous manquions de données précises sur l’aisance de la population et la fréquence des récidives dans les communes dont les maires et curés n’ont fourni aucun renseignement lors de l’enquête, nous avons ap- pliqué à ces localités la moyenne des quatre bases ci-dessus, c’est-îi-dire que nous les avons uniformément considérées comme ayant une aisance passable ou moyenne et des récidives peu fréquentes, par suite nous les avons cotées comme n’ayant besoin de secours que pour la moitié de leurs fiévreux. De prime-abord ces proportions peuvent paraître un peu élevées, mais si on réfléchit que les plus exposés à la fièvre, ceux qu’elle frappe les premiers, sont toujours les ouvriers pau- vres, mal nourris, mal logés et astreints à des travaux péni- bles , on est bientôt amené à conclure que le contingent de ceux qui, chaque année , paient un tribut à la fièvre intermit- tente est principalement fourni par la classe nécessiteuse. Du reste, toute crainte d’exagération disparaît quand on compare les chiffres ainsi trouvés des fiévreux à secourir avec ceux de la population totale ; car on voit que la commune la plus pauvre et la plus maltraitée par la fièvre, n’aurait besoin de secours que pour 20 fiévreux sur 100 habitants , et que la plus aisée et la moins exposée à cet agent morbide ne présen- terait à secourir qu’un fiévreux sur 200 habitants. Disons même qu’en faisant cette classification, nous savions qu’elle devait servir de base à la répartition des secours que l’adminis- tration se proposait de distribuer et que nous y avons apporté l’esprit de justice et d’impartialité que réclament l’équité et les droits de la science. Le département de l’Indre se divisant, en raison de la nature du sol, des productions du pays et de son aspect, en trois parties bien tranchées : Champagne, Boischaud et Buenne, il devenait utile de rechercher et de présenter dans un 2e tableau le chiffre des fiévreux dans ses trois grandes divisions. Le rapprochement des chiffres ainsi obtenus fournit des résultats intéressants sur lesquels nous reviendrons avec détails dans notre deuxième partie. Remarquons seulement, pour appuyer encore la valeur des bases adoptées plus haut, que la proportion des fiévreux, de même que celle des fiévreux à secourir, croît avec la misère de la contrée. Ainsi, on ne trouve dans la Champagne, pays d'une aisance générale , que 3,45 fiévreux sur 100 habitants, ou 1 sur 28, et seulement 1 fiévreux à secourir sur 111,66 habitants; dans le Boisckaud, pays où la condition de la population est déjà moins heureuse , on rencontre 1 fiévreux sur 18 habitants , et 1 fiévreux à secourir sur un peu plus de 31 ; enfin dans la Brenne y on arrive à cette proportion effrayante de 1 fiévreux sur 4,24 habitants, et de 1 fiévreux à secourir sur 6,63 individus. Dans notre pays, fièvre et misère sont donc deux compagnons inséparables ; fièvre conduisant à la misère ; misère ramenant ce triste fiéau : cercle de souffrances rare- ment interrompu, dont nos journaliers sortent à peine que pour y rentrer plus profondément. 24 25 Tableau comparatif des fiévreux et des fiévreux & secourir suivant les trois grandes : divisions TABLEAU C. territoriales du département de l’Indre : CHAMPAGNE, ou pays découvert, BOISGIIAUD, ou pays boisé . . BRENNE, ou pays d’étangs. CHAMPAGNE, G ►J SUR E—« Sz=5 iz O « .2 H & -3 _ 53 P H M U 100 HABITANTS, S CANTONS. - H S 5 3 « S Ch es "E NOMBRE CO CO s C3 ce: COMMUNES. < a a a, O S-» g- SU IU ft. -< a sS k 73 Q cjj 03 < > s s s: *£■1 CQ > g fcüH O ~ O O S S «CO w * P a* ÿ S *3 • X ~ ®3Ï -O % O O su ï> a H A cp CP 1/3 275 1/40* l/20e 1 /15e l/25c 1 /20e 1/30* 1/30--' l/30e 1/10* 7 5 2,50 4,96 6,49 3,99 4,96 3,20 3,68 3,32 9,93 1,81 2,66 3,35 0,99 1,20 1,60 1,05 0,98 4,85 825 41 35 22 539 18 ISSOUDUN (Nord). 12,852 l,2ft 9 375 514 62 128 15 12 6 190 7 2 1,142 453 38 9 45 22 17, 900 761 4 117 U) 8 397 1/100* 2 1,00 0,50 ISSOUDUN ' 471 1/40* 12 4 2,54 0,84 (Sud). 1,116 860 1/50* 1/100* 22 11 1,97 1,04 0,98 0,69 9 6 521 1/20* 26 7 4,99 1,34 3,365 756 73 30 1/30* 1/65* 25 12 3,30 1,79 1,57 0,76 390 6 3 ' T Ai «il» 352 502 1/50* 1/20* 7 4 1.98 4.98 1,10 1,19 25 6 2,000 672 63 14 25 7 1/50* 2,08 1,04 2,507 443 989 1/50» 1/40* 1/50* 63 42 3 2,51 2,03 2,02 1,67 0,69 1,01 CIIATEAUROUX. 9 20 10 >< P Villers ( la moitié de la pop” O CS ta habite la Champagne 114 1/25* 5 2 4,38 2,19 4,725 223 804 111 64 < w H 1/20* 1/30* 12 8 5,38 3,23 3,62 1,61 <2 ' \ 26 13 a u I Levroux (les 2/3 de la pop" LEVROUX. habitent la Champagne... 2,257 1/50* 46 23 2,03 1,01 483 1/50* 10 3 2,07 0,62 ' Vineuil (la moitié de la pop" habite la vraie Champagne 403 1/40* 10 5 2,38 1,19 4,170 23,265 104 897 52 ( Arrondissement d’Issoudun J) 172 3,85 0,73 RÉSUMÉ .. j — de Châteauroux... 8,895 » 215 116 2,43 1,30 Total général de la Champagne. 32,160 1,112 288 26 BRENNE. rxa ca J SUR E—« s=; P=3 ss o * O H » & U> tJ « * s D3 w 100 habitants, S H « * g S a 1 NOMBRE CO £3 C3> CANTONS. COMMUNES. < i-l 1 2 2| o o* * eu „ cz w 73 « s > «3 CQ <; >* o c/3 o'3 H Q * 3 £ -e fe ca rfS • * *ë « S g "3 ï_ O 45 S c 05 £3 671 1/4 1/4 1/4 168 126 25,03 24,97 25,00 18,77 12,48 12,40 O BUZANÇA1S. 905 226 113 S Levroux 15. Châteauroux... 16. Issoudun (nord). 17. Chûtilion 18. Valançay 19. Sainte-Sévère... 20. Issoudun (sud).. 21. Argenlon 22. La Châtre 23. Neuvy 18,02 hab. 19.20 21.20 20,26 21,31 22,97 26,23 29,73 34,65 38,01 41,17 86 Le docteur de Beaufort a observé que dans le canton de Saint-Benoist il y a : Sur le terrain primitif incliné boisé, 1 fiévreux sur 100 habitants. ; plat, 1 50 Sur le terrain calcaire (meilleures années) 1 10 — (mauvaises années) 1 5 Les points du sol couverts de landes ou brandes sont aussi exposés â la fièvre que ceux couverts d’étangs. M. Navelet dit, en parlant de Neaülay-les-Bois (en Brenne) : « Que j’appellerais » plus volontiers Neuillay-les-Z.tmetes... Les étangs sont éloignés » de ce bourg et cependant les fièvres y régnent avec plus de •> constance et y font peut-être plus de ravages qu’ailleurs. Cette » observation me porte à admettre que les flaques d’eau multi- ï pliées dans les replis secondaires et tertiaires du terrain, » dans les petites excavations qui existent entre les touffes de » bruyères ont une influence pernicieuse autant peut-être que » les étangs mêmes. » D’après M. Daudin, curé d’Heugnes, les plus exposés à la fièvre dans sa paroisse sont ceux qui habi- tent près de la brande, ou les pâtres et bergers qui gardent les troupeaux dans cet immense communal de 19,097 hectares; lorsqu’ils n’y vont plus, leur santé se fortifie d’une manière très sensible. Nous pourrions emprunter beaucoup d’autres citations semblables aux rapports de l’enquête ; mais ces faits sont assez connus pour n’avoir pas besoin d’une plus longue démons- tration. Nous avons observé que plus un terrain est labouré, cultivé, ensemencé, couvert de moissons ou de prairies artifi- cielles, plus il devient salubre en perdant les principes fébriles dont il était imprégné. On ne trouve plus guère cette fâcheuse influence morbide que dans les couches profondes du sol, alors qu’on vient à les mettre à la surface en creusant des caves, des tranchées, des canaux, etc., etc. M. Bertera, dans son savant rapport, dit que les eaux qui contiennent, comme celles de la Brenne, 12 ou 15 pour O/o de Eaux. 87 silice gélatineuse, possèdent des qualités fort mauvaises auxquel- les il faut rapporter l’état maladif et fiévreux des habitants. Le docteur de Beaufort, de Saint-Benoist, attribuerait la fièvre aux eaux qui renferment de la chaux ou de l’argile, et surtout ces deux corps ensemble. Ces eaux, par leur mauvaise composition, nuisent certainement à la santé ; mais il leur faut quelque chose de plus pour engendrer la fièvre; il faut qu’elles retiennent en dissolution l'effluve fébrifère. Le fait suivant, rapporté par le doc- teur Boudin, prouve de la manière la plus certaine la propriété qu’ont les eaux de dissoudre l’effluve, de s’en saturer et de donner la fièvre à ceux qui les boivent. — Au mois de juillet 183A, 800 militaires, tous en bonne santé, quittent Bone pour rentrer en France ; ils sont répartis sur trois navires qui partent le même jour et arrivent ensemble à Marseille, après avoir été nécessai- rement soumis aux mêmes influences atmosphériques. Le cou- chage et l’alimentation ont également été les mêmes sur ces trois bâtiments; mais l’un d’eux, l’Argo, navire sarde, pressé de faire ses provisions , avait embarqué avec précipitation de l’eau prise dans un lieu marécageux des environs de Bone où la fièvre intermittente règne avec une assez grande intensité. Sur deux navires, la santé des hommes reste excellente; parmi les 120 militaires embarqués à bord de l’Argo, 13 succombent pendant la traversée â des fièvres intermittentes pernicieuses ; 98 autres, aussitôt leur arrivée, sont transportés â l’hôpital mi- litaire du Lazaret, offrant à peu près toutes les formes, toutes les nuances , tous les degrés de la pathologie propre aux loca- lités marécageuses. Une preuve certaine que les eaux potables marécageuses de l’Argo étaient bien seules la cause de tous ces accidents, c’est que non-seulement l’équipage qui faisait usage d’eaux de bonne qualité n’eut rien â souffrir, mais aussi 9 militaires qui, ayant quelques économies, avaient pu acheter de ces eaux aux marins sardes. Ces 111 militaires, atteints de fièvres intermittentes, « avaient donc absorbé, en solution » aqueuse et par le tube digestif, la même matière qui, sous » forme de vapeur répandue dans l’athmosphère et sous le » nom de miasme , constitue la cause la plus commune des 88 » fièvres endémiques du littoral de l’Algérie. En d’autres ter- » mes, l’intoxication qui, dans les circonstances ordinaires, » s’opère par la surface pulmonaire, s’était opérée ici par la » voie gastrique. » (Boudin, Essai de géographie médicale, ob 29iü9hôlni eodouoo gsl gncb Jnsbnodfi ««Ici Nous aurions pu trouver, dans ce département, une foule d’exemple de fièvres produites également par l’absorption d’eaux marécageuses, tenant ainsi en dissolution l’effluve fébri- fère : ainsi, à Nuret-le-Ferron, àNeuillay-les-Bois, où pendant les fortes chaleurs, les habitants sont obligés de recourir aux étangs pour avoir l’eau nécessaire à leurs usages domestiques; à Mëobecq,où, dit M. Lemoine, maire, pour l’avoirun peu moins insalubre, on se met à l’eau et on va la chercher au milieu des étangs. Mais ces observations n’auraient pas été suffisamment concluantes ; car, prises dans des lieux où règne habituelle- ment la fièvre, il eût été difficile d’établir d’une manière rigou- reuse que les malades n’avaient pas absorbé l’effluve par une autre voie que par le tube digestif, tandis que l’observation du doctçur Boudin me paraît irrécusable. Pour nous, dans les pays à fièvre, non-seulement les eaux qui restent à la surface du sol sont imprégnées de l’effluve fébrifèrç ; mais la plupart de celles qui coulent entre les di- verses couches des terrains n’arrivent au jour que chargées de ce principe, et comme, malheureusement, elles forment la principale boisson de nos ouvriers, elles constituent une des causes les plus puissantes de l’absorption ou de l’introduction dans l’économie du principe fébrifère. Aussi, les années où le vin est abondant et d’un prix plus à la portée de nos travail- leurs, les fièvres sont-elles plus rares. Cette observation est gé- néralement reconnue, et relatée dans un grand nombre de rapports de l'enquête. La fièvre intermittente peut se montrer à toutes les hauteurs lorsque le sol des lieux est dans les conditions nécessaires à son développement ; ainsi, trouve-t-on cette maladie depuis un niveau inférieur à celui de la mer, comme dans la Hollande, Elévation des lieux. 89 jusqu’à une élévation de 12 ou 1500 mètres, comme à Pratz de Mollo et à Mont-Louis, dans les Pyrénées-Orientales. Mais quelle que soit l’élévation des pays à fièvre, l’effluve, accom- pagnant la vapeur d’eau qui lui sert de véhicule , est toujours plus abondant dans les couches inférieures de l’atmosphère; en s’élevant au-dessus du sol, il devient plus rare , plus dilaté ; aussi les points élevés ont-ils moins à souffrir de cette affection. Dans la Prenne, lorsque la fièvre sévit avec rigueur, on voit le Bouchet, à 35 mètres au-dessus du sol, être beaucoup moins maltraité. A la Jamaïque, sur trois cas de fièvre il y en a deux pour l’étage inférieur des habitations et un pour l’étage supé- rieur. A Rome, il suffit, dans certains quartiers, de monter deux étages pour se soustraire à la fièvre. Dans les Marais-Pontins, dont l’insalubrité est si funeste qu’elle est proverbiale, les pâtres qui gardent les troupeaux de buffles se retirent chaque soir sur les montagnes pour y passer la nuit et éviter l’action mortelle de l’effluve en se plaçant ainsi en dehors de son atmosphère. Nous avons vu, par nos tableaux, quelle différence il y avait dans le nombre des fiévreux fourni par les trois grandes divi- sions ; Brenne, Champagne et Boischaud. Il est facile de s’expli- quer cette différence, si nous rapprochons les causes nombreu- ses qui donnent ou favorisent la fièvre intermittente, de l’étude topographique et médicale faite sur ces trois divisions. Nous observerons seulement, pour le Boischaud , que l’influence de la Brenne à l’ouest et celle de la Sologne au nord-est, viennent joindre leur action aux nombreuses causes qui produisent déjà une si grande variété dans le chiffre des fiévreux de cette division, et font que ses portions situées à l’ouest et au nord- ouest sont beaucoup plus fiévreuses. Dans la Brenne, la fièvre est endémique; dans le Boischaud, elle est endémique sur certaines parties dont la composition géologique se rapproche de celle de la Brenne; sporadique sur les autres. Dans la Champagne, elle n’est ordinairement que sporadique, quoique sur plusieurs points les cas de fièvre soient très nombreux et, quelques années, fort tenaces. Localités. 90 Habitations, s. Je ne saurais faire un tableau exact du triste état des habitations où l’on trouve le plus de fiévreux. Imaginez des maisons basses, le plus souvent même des chaumières enfoncées de plusieurs pieds dans le sol humide, non carrelées, mal aérées, dans lesquelles la lumière et le soleil pénètrent à peine, car elles n’ont pour toute ouverture qu’une porte fermée habituellement par deux panneaux, dont il faut laisser le supé- rieur béant si l’on veut voir clair dans l’intérieur de la chambre et n’être pas asphyxié par la fumée, que l’âtre ne peut aspirer suffisamment. Elles sont ainsi constamment exposées à toutes les variations de l’atmosphère et à tous ses agents morbides. Pour l’ordinaire même, cette porte ouvre sur des fumiers in- fectes et des mares d’eau croupissante et fétide. Tenues mal propres et toujours mouillées par de sales éviers, elles sont souvent encombrées d’habitants qui, par leur réunion trop con- sidérable, vicient l’air, surtout la nuit, lorsqu’ils sont couchés par deux, trois, quatre dans chaque lit, etc., etc. Ce sont là les habitations de presque toute la Brenneet qu’on trouve sur beaucoup de points du Boischaud, même quelque- fois dans la Champagne , quoique cependant les habitations y soient généralement saines. Ces maisons sont bien plus fiévreu- ses encore lorsqu’elles sont situées dans une vallée, auprès d’un étang, sur le bord d’un ruisseau, le long d’une prairie, d’un bois.... En un mot, dans les lieux où l’effluve se fait en plus grande abondance, ou bien où la température s’abaisse considérablement le soir et la nuit. Après ce que nous avons déjà dit des causes prédisposantes de la fièvre, il serait inutile d’insister pour faire comprendre combien ces conditions des habitations doivent aider l’action de l'effluve fébrifère. Remar- quons seulement que , par un enchaînement trop déplorable, plus il y a de fièvres dans une localité, plus il y a de misère ; plus il y a de misère, plus il y a de mauvaises habitations; plus il y a de mauvaises habitations, plus il y a de fièvres, etc., etc. . Lorsque la fièvre exerce sa rigueur, les personnes qui ré- sistent le plus à sa fâcheuse influence sont celles qui sont les Alimentation. 91 mieux vêtues et les mieux nourries. La privation et la misère en diminuant l’énergie et la résistance vitales sont en effet des causes qui aident puissamment l’agent fébrile. A Rosnay, au centre de la Brenne, dit le curé Mermet, la fièvre est tenace ; elle dure plusieurs mois, un an et quelquefois au-delà. Ceux qui atteignent un âge avancé, sont ceux qui sont bien logés, bien nourris, mangeant de la viande et buvant du vin. Eu égard à leur nombre respectif, les enfants fournissent le plus grand nombre de fiévreux ; chez ces petits êtres l’absorption est énorme; comme la plante, ils semblent vivre autant par l’air qu’ils respirent que par les substances nutritives qu’ils ab- sorbent; par leur petite taille ils sont aussi plus rappro- chés du sol où l’effluve prend naissance et restent presque toujours plongés au milieu des couches d’air inférieures, dans lesquelles l’effluve fébrifère se condense en plus grande quan- tité. >1 ef îHoîiwa Jaaia# Après les enfants, viennent les jeunes gens, puis les adultes et en dernière ligne les vieillards, leur long séjour dans le pays les a habitué au poison, ils sont acclimatés, il y a pour eux accoutumance si vous voulez; d’ailleurs la vie en se ralentissant chez eux rend aussi l’absorption moins active. Les femmes, surtout celles qui se livrent peu aux occupations des champs et restent presque toute la journée dans des mai- sons basses et humides, sont prises de fièvre intermittente plus souvent que les hommes, malgré que les travaux pénibles soient réservés à ces derniers. Il en est de même des personnes à cons- titution faible, et principalement celles douées d’un tempéra- ment lymphatique, bilieux et surtout nerveux. Il serait difficile d’établir le degré d’aptitude qu’offrent les diverses professions à contracter la fièvre, cependant on sait que le plus grand nombre de fiévreux est fourni par les ouvriers que la nature de leur travail conduit de bonne heure ou que le besoin retient tard le soir au milieu de la rosée et des brouil- lards; tels que les faucheurs, dit M. Itagueau, de Poulaines; les journaliers qui creusent des fossés, surtout dans les endroits Age et sexe. Professions. 92 humides, dit le docteur Dclaunay, de Châtillon; les pionniers, principalementles adultes qui débutent dans ce genre de travail comme dans la commune d’Issoudun où les propriétés très di- visées sont toutes cultivées à la main ; les moissonneurs qui tra- vaillent 12 ou 15 heures penchés vers le sol, alors qu’en le dé- couvrant de sa récolte, ils donnent plus de prise à l’ardeur du soleil pour en faire sortir l’effluve fébrifère, etc., etc. M. Mo- reau, curé de Mâron, prétend que les batteurs de trèfle ont très souvent la fièvre. Enfin, les étrangers que les affaires ou les relations de la vie amènent dans ce pays, même ceux placés dans les positions les plus fortunées et les plus élevées, sont très sensibles aux plus faibles émanations de l’effluve. Ils sont des premiers pris par la fièvre et restent très longtemps à s’en débarrasser, malgré sou- vent les soins les plus instruits ; car la moindre imprudence, le moindre écart de régime, le plus faible refroidissement, de lé- gères impressions morales mêmes suffisent pour suspendre l’é- limination du principe morbide et ramener la fièvre. Après un séjour variable, mais qui dépasse rarement un an à dix-huit mois , l’économie s’habitue au poison, le corps s’acclimate et l’étranger n’est pas plus impressionnable que l’habitant origi- naire. Les vents ne paraissent pas avoir une action spéciale sur le développement de l’effluve fébrifère, mais il est certain qu’ils transportent au loin les émanations morbides. Le nord de Saint-Benoist-du-Sault, dit le docteur de Beaufort, à l’excellent rapport duquel nous ne saurions trop emprunter, est plus exposé à la fièvre, parce que (outre la nature de son terrain qui est de formation secondaire) il est plus rapproché de la Brenne, dont les émanations malfaisantes s’étendent jusqu’à nous et pa- raissent s’arrêter au terrain primitif plus boisé. — Lorsque les habitations sont situées près d’un étang, d’une mare, d’une prairie aqueuse, d’une rivière à eaux dormantes, etc., etc., de telle sorte que les vents dominants de la localité (ceux de l’ouest pour nous) passent, avant de les atteindre, sur ces Vents. 93 foyers d’émanations diluviennes ; ces habitations sont beaucoup plus fiévreuses que celles situées sur le côté opposé. ~îb aàlohqoiq asi ûo mjbuoaarb saummoa cl aacb sminro Aucune expérience directe n’est venue prouver si l’électricité avait une action réelle sur le dégagement de l’effluve ; mais comme elle est toujours accompagnée de la chaleur atmosphé- rique, il est probable qu’elle n’est pas sans avoir une certaine influence sur l’émanation de ce principe morbide. Les varia- tions dans la pesanteur atmosphérique ne nous sont pas mieux connues. ’ioWfiun uo aoiicTlc aol 9«p mgaciJs» as! f afln:>I Electricité. 94 ni. Des fâcheux effets de la fièvre intermittente. Nous devons considérer les tristes conséquences de la fièvre intermittente par rapport aux individus ou à la population et par rapport à l’aisance générale du département ; mais il est impor- tant de distinguer les localités où la fièvre est endémique de celles où elle est simplement sporadique. Dans les lieux où la fièvre est endémique, les habitants expo- sés presque sans relâche à l’action de l’effluve fébrifère, pré- sentent un cachet tout particulier qui les fait reconnaître facile- ment, même loin des lieux qu’ils habitent. En général, ils sont petits, maigres ou bouffis par un excès de lymphe ; leur teint est d’un jaune paille ; leurs chairs sont molles et pâles comme s’ils étaient exsangu'ës ; leurs forces physiques sont presque nulles et leur démarche est lente, comme d’ailleurs tous leurs autres mouvements ; leur ventre est gros, parce que la fièvre qui ne les a guère quittés pendant toutes leurs premières années, a engorgé les glandes et les organes abdominaux ; les fonctions digestives sont paresseuses, embarrassées ; la circulation très lente ; un sang aqueux engorge leur veines, principalement celles des membres inférieurs qu’il rend variqueuses, et sur lesquelles se dévelop- pent souvent des ulcères difficiles à guérir, ou bien son sérum transsude des vaisseaux et produit des gonflements œdémateux Par rap- port aux indi- vidus ou à la population. 95 dans les membres ou des épanchements dans les grandes cavités, principalement celle du ventre. Le moral est comme le physique, maladif et sans énergie. Comment ces habitants, lorsqu’ils sont tombés dans cette espèce de cachexie aqueuse, pourraient-ils travailler et gagner de quoi subvenir à leurs besoins ? Aussi la misère est générale et profonde dans tous les lieux où la fièvre est endémique; il n’y a d’exception que pour quelques individus robustes, encore faut-il que le produit de leur travail soit suffisant pour leur permettre de se bien nourrir et de se placer dans de bonnes conditions hygiéniques. La fièvre intermittente est endémique sur bien des points de notre département, mais c’est principalement à la Brenne que doivent s’appliquer les observations qui précèdent. Voici ce que disait M. le Préfet d’Alphonse, dans sa statistique publiée en 1S0A, de l’état sanitaire de cette contrée. « Les miasmes s’insinuent, pénètrent, affectent non-seulement » tout ce qui a vie, mais encore tout ce qui végète. » L’enfant sortant du sein de sa mère n’a pas encore con- » tracté le germe des maladies qui l’attendent et qui doivent le » miner jusqu’à ce qu’elles l’aient précipité dans la tombe ; son » teint est clair, ses yeux sont vifs, il a de l’embonpoint; mais » est-il sevré, ses souffrances commencent, son teint devient » basané, ses yeux se couvrent d’une teinte bilieuse ; il maigrit; » il ne prend aucun développement; une fièvre lente le saisit ; » ses viscères s’engorgent; les obstructions se forment; il n’at- » teint pas sa septième année : franchit-il ce terme, il ne vit pas, » il végète; il reste empâté, cacochyme, boursouflé, hydro- » pique ; sujet à des fièvres putridomalignes, à des fièvres d’au- » tomnc intermittentes, à des hémorragies, des dissolutions * et à des ulcères aux jambes d’une guérison difficile. » C’est en se débattant au milieu de toutes ces maladies, qui » l’assiègent souvent toutes à la fois et qui ne sont presque pour » lui qu’une longue agonie, qu’il parvient à l’âge de 20 à » 30 ans; à cette époque la nature rétrograde déjà,les facultés » s’affaissent et communément l’âge de 50 ans est le dernier » terme. 96 » Les animaux sont, dans cette contrée, d’une petite et » faible complexion, ils sont rachitiques et peu vivaces. » L’herbe est courte et aigre ; les arbres, les arbrisseaux y » sont rabougris; leur écorce est galeuse, couverte de mousse » et la verdure des plantes ainsi que celles des feuilles n’y est » pas animée. La nature elle-même semble souffrir, elle semble » consternée. » Le laboureur trace péniblement et tristement son sillon, le » compagnon de ses travaux l’est aussi de sa tristesse ; tout est » dans le silence, on parcourt des lieues entières sans découvrir » une habitation, sans apercevoir autre chose que des bruyères » et des eaux, sans entendre aucun bruit que le choc des vagues » et les cris perçants des hyrondelles de mer. » Il est impossible de révoquer en doute, et tout le monde en » est convaincu, que dans la Brenne l’air est vicié.... » Ce n’est pas à la seule insalubrité de l’air que doit être at- » tribué ce nombreux cortège des maladies qui attaquent l*ha- » bitant de la Brenne et l’enlève prématurément : l’eau qu’il » boit, le pain qu’il mange, la hutte qu’il habite, y contribuent » beaucoup.... » On remarque dans la Brenne que les individus qui jouissent n de quelque aisance, que ceux qui, soit chez eux, soit dans les » déplacements que nécessitent leur commerce et leurs affaires, » boivent du vin, forment une espèce pour ainsi dire à part ; » leur tempérament est beaucoup plus robuste ; ils ont une » carnation beaucoup meilleure; leurs traits sont beaucoup » plus animés, ils ont beaucoup plus d’embonpoint, ils sont af- >> franchis de ces maladies qui font tant de ravages autour » d’eux et ils fournissent une carrière assez longue ; mais ce ne n sont là que des exceptions. » Là, le physique souffre continuellement : le moral s’en res- » sent, la sensibilité y est encore plus émoussée qu’ailleurs; on » ne rit pas sur le berceau de celui qui nait; on ne pleure pas » sur le cercueil de celui qui meurt.... » « La certitude d’y trouver des logements vacants et des do- » maines à exploiter, attire des familles étrangères. Le pays ne 97 » fournit pas assez de bras pour les besoins de l’agriculture, » des serviteurs à gages s’y transportent ; ils s’y marient, ils » s’y fisâ9i»l£ toi ;STgifi J» 9Î1Ü0D 389 9dl9iiM a » C’est ainsi que cette terre reste habitée, que la population » se refait de ses pertes et qu’elle conserve à peu près le même » équilibre. » Depuis un demi-siècle bientôt que ce lugubre tableau a été fait, c’est triste îi dire, il n’a rien perdu de ses couleurs et de sa vérité. Malgré les améliorations que le conseil général et l’ad- ministration ont apportés il ce pays, les routes qu’on y a fait exécuter ; malgré le dévoûment de quelques généreux philan- tropes, la Brenne est encore une contrée des plus insalubres et des plus malheureuses, car on n’a pas encore pris des mesures assez radicales contre les causes de son mal ; ces causes sont toujours les mêmes : une incroyable quantité d’eaux croupis- santes; des rivières qui coulent il peine ; des terrains incultes ; des brandes immenses; des bois que détruisent sans cesse la dent des animaux ou la main du pauvre ; des prairies en grande partie inondées, formant souvent des quasi-marais dont le sol tremble sous le pied dans un rayon de sept à huit pas; des terres défrichées mal cultivées, des habitations insalubres aussi la misère est générale et la fièvre intermittente décime sans cesse la population ; plus de la moitié des enfants meurent avant l’âge de 7 ans; le terme moyen de la vie est de 20 a 25 ans; la vieillesse commence à 50, et le terme extrême de l’existence ne dépasse guère 70 ans; il meurt une personne sur 30, tandis que la moyenne de la France est de 1 sur 40 habitants; le nombre des morts chaque année dépasse de 7 le chiffre des nais- sances, en un demi-siècle la population serait donc diminuée d’un tiers et par conséquent anéantie en 150 ans, si, comme l’observent MM. les docteurs Itigodin et Duvigneau , dans leurs remarquables rapports, les populations voisines ne venaient pas habiter cette contrée et remplacer les générations qui trop ra- pidement s’éteignent. Les habitants de la Brenne, excepté ceux des bourgs, ne savent que se coucher, trembler la fièvre et at- tendre la fin de l’accès pour recommencer de nouveau après un 98 temps de repos ou d’apyrexic qui tend sans cesse à diminuer, car elle devient souvent rémittente puis continue ; coupée, elle récidive si fréquemment que l’on dit vulgairement la fièvre amène la fièvre : fièvre et vieillards ne marchent pas non plus ensemble ; on ne voit des vieillards en Brenne que là où il y a de l’ai- sance. Certains points ne peuvent être habités tant leur in- salubrité est fatale ; les colons, que l’appât de fermages moins élevés y attire, sont emportés en quelques années. « La loca- » lité de la Gaüloterie, commune d’Azay, dit M. de Marivault, » (page 77), est fort malsaine : le domaine voisin a été aban- » donné et détruit, le propriétaire ne trouvant plus de colon » qui consentit à s’y fixer. » Les environs des marais du Ros- signol au-dessus de la forge de la Caillaudière, sont complète- ment déserts. L’influence délétère de la Brenne se fait sentir jusque sur les animaux et les plantés. Les chevaux y sont de petite taille, ventrus et souvent souffreteux ; quoique, en vieillissant et sur- tout en changeant de pays, ils acquièrent une vigueur et une résistance généralement reconnues. Je ne doute pas que la mé- decine vétérinaire ne vienne, dans un temps peu éloigné, démontrer que ces animaux sont comme l’homme, soumis à la fièvre intermittente et confirmer ainsi les faits que possède déjà la science. La race des moutons est également petite et dégéné- rée : tous les ans un nombre prodigieux de ces animaux meurent de la cachexie aqueuse, maladie que certainement on rattachera aussi à l’action de l’effluve fébrifère quand on l’aura mieux étu- dié; j’en trouve déjà une preuve dans cette judicieuse observa- tion de RL de Marivault, page 52. « L’effet des émanations ter- » rostres peut servir à expliquer pourquoi la pourriture se dé- .> clare plus souvent au retour de la chaleur qu’à son déclin. » Les troupeaux conduits dans ces pâturages de qualité sus- » pecte respirent et absorbent au printemps une partie des gaz » délétères qui s’échappent alors avec abondance de la terre et » dont les pernicieux effets sont accrus par les eaux qui ont cou- » vert sa surface pendant l’hiver. » Les arbres fruitiers y don- nent do médiocres résultats à moins d’être plantés et cultivés 99 avec grand soin. Dans la commune de Velles, qui n'est cepen- dant qu’une queue de la Brenne, M. le curé Vidal observe éga- lement que les arbres fruitiers ne conservent pas leurs fruits, excepté ceux qui sont sauvages; je pourrais multiplier ces cita- tions extraites de l’enquête, mais elles suffisent pour démontrer, hélas ! que cette contrée est encore, comme par le passé, sous l’empire le plus cruel et le plus destructeur del’elïluve fébrifère. La Brenne est donc pour l’Indre ses marais-pondus et de même que ces foyers d’infection fébrifère font sentir leur mor- telle influence sur la campagne d’Italie ; de même les marais de la Brenne empoisonnent tout notre département et les dépar- tements riverains : on doit regarder l’assainissement de cette contrée comme une question d’intérêt général. Dans la portion du Boischaud où la fièvre est sporadique, elle imprime bien un certain cachet spécial sur la physionomie des malades, mais jamais elle ne modifie la constitution d’une manière durable. M. Boisselier, maire de St-Gilles, dit : lorsque l’âge (enfance) où elle est plus fréquente est passé, la fièvre est usée et les fiévreux recouvrent l’état de santé naturel à leur constitution; dans les autres parties où elle est endémique, comme celles dites queues de la Brenne, ou celles qui avoisinent cette contrée, on y fait quelquefois les mêmes observations que dans la Brenne pure ; mais c’est toujours à l’état de cas isolés ou pas- sagèrement â l’époque des fièvres; l’hiver revenu, l’épidémie disparaît et peu à peu les malades reprennent leur état de santé habituelle. « A Chitrai (sur le bord de la Brenne), ditM. le curé » Beyssein , la fièvre disparue, l’homme reprend sa santé pre- » mière ; mais l’enfant passe ses premières années dans la » langueur et quelquefois cet état se termine par l’hydropisie » et l’étisie. » Dans la Champagne, la fièvre ne se montre toujours que par cas isolés ou par épidémie qui disparaissent avec le retour des froids. La constitution générale des habitants n’en est point influen- cée, la race est grande et forte, la conscription y trouve ordinai- rement des soldats pour les régiments de nos plus fortes armes. 100 Par rapport à l’aisance gé- nérale du dé- partement. L’influence que la fièvre exerce sur les travaux et comme suite nécessaire sur la fortune du pays est des plus désastreuse ; il est malheureusement trop facile de le démontrer. Cette maladie sévit surtout pendant les mois de juillet, août, septembre et octobre, quatre mois de l’année où les travaux sont les plus nombreux, les plus pressants et le prix de la jour- née le plus élevé. C’est durant cette saison que le journalier peut gagner au-delù de ses besoins et faire une petite réserve afin de pouvoir vivre pendant le trop fréquent chômage de l’hi- ver. Parmi les 15,000 fiévreux qui forment le contingent de chaque année, il n’y a pas d’exagération ù dire que plus de la moitié est fournie par les hommes, les travailleurs; laissant les huit autres mille pour les femmes, les enfants et les vieillards, ces derniers d’ailleurs étant beaucoup moins sujets à la fièvre. Si vous admettez que cette maladie les empêche de travailler seu- lement pendant vingt jours, assurément ce terme est le plus court possible, vous avez 150,000 journées perdues pour les travaux ordinaires de cette époque dans notre pays : les fau- chailles, la fanaison, la moisson, les vendanges , etc., en comp- tant chacune d’elle 5 seulement 1 fr. 75 cent, en moyenne, cette perte vous représente un capital de 252,000 francs. Il y a chaque année 8,000 fiévreux , plongés dans une trop grande gêne pour qu’ils puissent se soigner convenablement ; si vous leur appliquez les mêmes calculs, nous trouvons 5,000 journa- liers pauvres qui auraient fait 80,000 journées de travail et au- raient reçu un capital de 150,000francs! Quel immense bien ne sera-ce pas ! quels droits l’administra- tion de ce département n’aura-t-elle pas à l’humanité et à la re- connaissance, si, à l’aide d’assainissements, de précautions hygiéniques, en un mot par la mise en pratique de moyens pro- phylactiques et par quelques mille francs de quinine , on par- vient h rendre 160,000 journées il l’agriculture et 150,000 fr. ù la classe pauvre ! ce résultat, outre ce qu’il y a d’humain à venir au secours de l’indigent qui souffre , est bien digne de la solli- citude et des sacrifices que le conseil général croirait devoir 101 s’imposer pour fournir des secours plus considérables contre cet agent de maladie et de misère. Et cependant les études cpie m’a fournies ma pratique me permettent d’affirmer que ces chiffres sont au-dessous plutôt qu’au-dessus de la vérité ; il y a des années où le nombre des fiévreux est plus que triplé. Ainsi, nous n’avons compté dans toute la lirenne que le quart de la population comme atteint par la fièvre, ou 1 sur k habitants, ou 25 par 100 ; pourtant il n’est pas rare de voir au contraire presque toute la population minée par la fièvre et quelques personnes seulement être citées comme faisant une rare exception. Dans mon canton, qui n’est pas des moins salubres, j’ai observé déjà plusieurs fois qu’au lieu d’un vingtième de la population, terme moyen, certaines années la proportion était d’un cinquième. Que serait-ce donc encore, si au lieu de compter seulement 20 jours de maladie, il nous fallait compter AO et 60 jours, comme cela n’arrive que trop souvent à la plupart de nos fiévreux et six à huit mois pour les habitants de la Brenne. Est-il des conditions plus nuisibles au progrès de l’agriculture et du commerce, par suite à la prospérité du pays! Faut-il donc s’étonner que l'Indre, sous le rapport de la richesse, n’occupe que le cinquante-septième rang, parmi les 86 autres départe- ments français, et que la pauvreté soit si générale dans la classe des travailleurs!. En Brenne, le rendement des terres est si peu considérable que, d’après les revenus qui servent d’assiette à l’impôt, un hectare ne rapporterait en moyenne que h fr. 75 c.; dans la commune où les terres sont meilleures et mieux culti- vées, à Martizay, le revenu moyen de l’hectare serait de 11 fr. ùl cent. ; et dans la commune la moins fertile, à Ciron, seule- ment 2 fr. 20 cent., bien faible revenu qui,à 3 p. 0/o, ne porte- rait la valeur vénale de l’hectare qu’à la minime somme de 73 francs. 102 IV. Compensation aux fâcheux effets de la fièvre intermittente. compatibilité de la lièvre àvec?,Uenle 1» La phthi- fièvre iy. v 0idc' A ces fâcheuses conséquences de la fièvre intermittente, le docteur Boudin, dans un travail excessivement remarquable, prétend trouver cette consolante compensation : qu’il y a anta- gonisme entre ta fièvre intermittente d’une part ; la phthisie pul- monaire et la fièvre typhoïde de l’antre; autrement dire que dans les pays où régnent les fièvres, il y a peu ou point de poitri- naires et d’individus atteints de fièvre putride. Cet auteur va même jusqu’à concevoir l’espérance qu’il serait possible d'em- pêcher le développement de la phthisie, chez les individus dis- posés à cette maladie et peut-être d’arrêter les progrès de ce mal cruel chez ceux qui déjà en sont atteints, en envoyant ces malades habiter des pays où régnent les fièvres intermit- tentes; de même qu’on pourrait soustraire les jeunes gens frêles et délicats aux dangers de la fièvre typhoïde, si funeste dans les grandes villes de 18 à 25 ans, en les envoyant passer les an- nées de leur adolescence dans ces mêmes pays. Malheureusement dans l’Indre, auquel le docteur Boudin ne refusera pas sans doute le triste privilège d’être un pays à 103 lièvre, l’observation n’est pas venue confirmer ces consolantes hypothèses. Voici ce qu’on observe même en distinguant les lieux où la fièvre règne toute l’année, c’est-à-dire est endémique, des lieux où elle se développe tous les ans, mais seulement à cer- taines saisons, c’est-à-dire est sporadique. Dans les trois quaits du département où la fièvre est spora- dique , les cas de phthisie ne sont pas rares et les fièvres ty- phoïdes apparaissent souvent, tantôt par cas isolés, tantôt par de véritables épidémies. C’est à ces lieux sans doute que doivent se rapporter ces paroles du docteur Decerf : « Je n’ai jamais » remarqué que dans les lieux où sévissait la fièvre intermit- » tente, il y eut moins de phthisies et de fièvres typhoïdes que » là où elle n’existait pas; j'apporte dans cette question tout » le poids de ma vieille expérience et de ma longue pratique; » je ne saurais d’ailleurs m’expliquer ce fait qui me paraît plus » bizarre que rationnel. » Dans la Brenne, au contraire, et sur les autres points du dé- partement où la fièvre intermittente, endémique, imprime à la constitution des habitants un cachet tout particulier et rend la vie d’un quart plus courte que sur les autres parties du dé- partement , la fièvre typhoïde a moins de prise sur ces constitu- tions saturées de poison fébrifère , elle n’est pas inconnue, mais plus rare. Quant à la phthisie, le docteur Senot, médecin de Mézières- en-Ilrenne, où l’on voit un fiévreux sur h habitants année moyenne, dit qu’il y a dans ce pays autant de poitrinaires que dans les autres contrées, à population égale. Le docteur Duvi- gneau, du Blanc, pense de même. Mais nous rangerions-nous à l’opinion du docteur Rigodin qui croit cette maladie plus rare en Brenne, qu’il serait facile de nous expliquer ce fait, sans in- voquer l’influence que l’effluve fébrifère exercerait sur la consti- tution des habitants pour les soustraire à celte affection; il suf- fit en effet de cette simple observation , que dans cette contrée insalubre ou la moitié des enfants meurent avant d’avoir atteint l’àge de 7 ans, tous ceux qui apportent en naissant le germe de la phthisie pulmonaire, n'ont pas une constitution assez forte 104 pour résister à Faction délétère de l’effluve ; ils succombent dans leurs premières années sous sa triste influence. Celte ob- servation est si évidente et si vraie qu’elle est faite même par les personnes étrangères ù la médecine, ainsi M. Guillot, maire d’Ambrault, dit dans son intéressant rapport : « Les enfants qui » ne sont pas doués d’une bonne poitrine, meurent en bas âge. » Tour ce qui est des espérances fondées par le docteur Boudin sur le séjour des pays à fièvre pour arrêter le développement ou seulement suspendre la marche de la phthisie pulmonaire , elles ne sont, hélas! rien moins que certaines. J’admettrai bien encore, avec le docteur Rigodin, dont le savoir et la longue pratique en Brenne (30 ans) m’inspirent toute confiance, que la phthisie marche moins vite dans cette contrée que dans celle où l’air serait plus sain et plus vif; mais il n’en est pas moins cer- tain qu’elle marche toujours et que les poitrinaires meurent en Brenne comme dans les autres pays , souvent même en présen- tant des symptômes de fièvre intermittente que les antifébriles et toutes les préparations de quinquina ne peuvent faire dispa- raître. » , Mon honorable confrère, le docteur Papct, expliquait devant le conseil général le ralentissement de cette affection chez ceux qui habitent la Brenne par cette judicieuse observation physio- logique : le séjour au milieu des marais concentre chez les hommes, comme chez les animaux qui peuplent ces amas d’eaux croupissantes, toute la vie vers les organes du ventre, et géné- ralement même ces organes prennent un développement si con- sidérable que cet état devient alors une maladie réelle, ainsi s’opère une véritable dérivation au mal. 11 en est de même chez la femme poitrinaire lorsqu’elle devient enceinte, le produit dé- tourne des autres organes toute la vitalité pour l’attirer à son profit. Tant que ces accroissements abdominaux se font avec une certaine activité, la phthisie marche plus lentement; mais quand ils se ralentissent ou cessent, elle arrive bientôt à son terme fatal. Le docteur Guérin, de Ghfitillon, verrait un antagonisme mieux prononcé entre le choléra et la fièvre intermittente par la rai- 2° Avec le choléra ? 105 son que cette maladie ne peut exercer son empire liioù tout est imprégné d’émanations fébrifères. Le choléra, en effet, ne s’est pas montré jusqu’ici sur les points de ce département où la fièvre est endémique. Mais il est vrai de dire aussi que d’autres pays non fébriles en ont été exempts. Les modifications profondes que la fièvre imprime à la consti- tution des habitants, dans les pays où elle règne endémique- ment, avait engagé un médecin dont le nom me fuie, à conseiller aux personnes sanguines, repleltcs, disposées aux apoplexies et aux paralysies qui en sont la suite, d’aller habiter ces contrées, sous la condition toutefois d’y gagner la fièvre; « En effet, » obserbe le docteur Voilant, d’Argenton, les personnes h • constitution sanguine, sujettes à pléthore, à des congestions, » perdent cette disposition quand elles ont le cachet de la fièvre » intermittente.» Si nous considérons les tristes effets que cette maladie opère chez les étrangers et surtout chez ceux qui voudraient ainsi ne passe soigner et laisser la fièvre durer quelque temps afin de tomber dans la cachexie miasmatique, nous aurons de la peine à comprendre l’avantage d’un tel conseil, surtout pour combattre non pas une maladie, mais une simple disposition qu’une foule d’autres moyens peuvent avantageusement modifier; dailleurs, si dans ces localités, les hémorragies cérébrales sont plus rares, par contre les ramolissements du cerveau me paraissent y être beaucoup plus fréquents. Esquirol et tout récemment le docteur Cazenave, de Pau, ont montré qu’il n’était pas rare que la folie trouvât une terminaison critique et heureuse dans des accès de fièvre intermittente. Je n’ose croire que le séjour dans des contrées marécageuses et fébriles puisse avoir une véritable influence sur cette maladie de manière à prévenir son développement, ou à provoquer des crises favorables à sa guérison; du moins les renseignements fournis par le dernier récensement de 1851, seraient contraires à cette supposition. En effet, il y a dans ce département 228 aliénés, ainsi répartis entre les trois divisions territoriales 3° Av te le tempérament sanguin et apoplectique? A-l-eIIc'quel- que influence sur la folie ? 106 que nous avons étudiées : 25 pour la Champagne, 192 pour le Boischaud, 11 pour la Brenne. Si on compare ces nombres avec le chiffre de la population respective de chacune de ces parties, on trouve les proportions suivantes: Dans la Champagne 1 aliéné sur 1286 habitants. Dans le Boischaud 1 sur 1151 id. Dans la Brenne 1 sur 987 id. Pour le département, considéré dans son ensemble, la pro- portion serait de 1 aliéné sur 1158 habitants. Il est digne de remarque que les localités plus salubres et moins fiévreuses, sont également celles qui ont le moins d’a- liénés. Je laisse aux médecins qui s’occupent spécialement d’aliéna- tion mentale de nous dire si le terme proportionnel des aliénés fourni par chacune de ces divisions et par le département en- tier, est au-dessus ou au-dessous de la proportion trouvée dans les pays non fébriles. N La seule compensation vraie que nos compatriotes trouvent îi la fâcheuse influence de leurs pays, c’est qu’ils sont moins exposés à contracter la fièvre, lorsque leurs affaires ou l’état des armes les appellent dans les contrées où règne cette ma- ladie; ainsi en Afrique, à Bone, dans la plaine de la Mitidja ; dans la campagne de Rome, lors du siège de cette ville, les mi- litaires appartenant au département de l’Indre, comme du reste aux autres pays marécageux du centre de la France, ont fourni beaucoup moins de victimes ù la Malaria. Cette observation connue depuis longtemps des médecins de ce département, vient d’être confirmée dans un beau travail de deux jeunes mé- decins militaires, MM. Victor Martin et Foley [Histoire statis- tique de la colonisation algérienne au point de vue du peuple- ment et de l'hygiène.) Ils ont également constaté que les colons fournis à l’Algérie par ces mêmes contrées s’acclimataient mieux et présentaient une mortalité beaucoup moins grande que ceux fournis par les régions plus saines du nord et même du midi de la France. Aptitude moins grande à contracter la fièvre dans d’autres lieux de la partdes individus ori- ginaires de pays îi fièvre. THOI§BÈMK PARTIE. MOYENS De combattre les causes de la lièvre intermittente , d’en prévenir les effets morbides, ou PROPHYLAXIE DE CETTE MALADIE. II y a longtemps que la science est à la recherche d’une subs- tance, d’un médicament dont il suffirait de faire usage, princi- palement à l’époque des fièvres, pour détruire l’agent fébrifère à mesure qu’il pénètre dans notre économie. Malheureusement aucune de ces tentatives n’a encore été couronnée de succès, et ce qu’il y a de plus singulier, c’est que le médicament qui guérit si merveilleusement la fièvre, le sulfate de quinine, ne la pré- vient pas; cela résulte d’une foule d’observations et principale- ment de consciencieuses expériences faites par le docteur Nepple, dans la Bresse, desquelles il résulte que le sulfate de quinine n’a d’action que sur la modification morbide apportée à notre économie par l’effluve fébrifère et non sur cet agent lui- 108 même. Il y a quelques années, on avait prétendu que le chlo- rure de sodium (sel marin ordinaire), convenablement adminis- tré, non-seulement coupait la lièvre, mais en prévenait le dé- veloppement. De nombreuses expériences ont été faites, dans ce pays, par un médecin d’un grand savoir et d’une immense pratique, le docteur Marchain, et ce médicament n’a pas ré- pondu il cette brillante réputation ; ces résultats sont consignés dans les Éphémérides de la société d’agriculture de l’Indre pour 1836. Celui qui trouverait un tel moyen prophylactique de la fièvre intermittente rendrait un immense service à l’humanité. Puisque la science ne possède encore aucun moyen de neu- traliser l’eflluve ii mesure qu’il pénètre dans nos organes , ne serait-il donc pas possible de le détruire dans son foyer ? Mal- heureusement ces espérances ne sont pas réalisables ; car, ainsi que nous l’avons vu, l’agent fébrifêre a son origine liée il une certaine composition des couches du sol, composition sur la- quelle l’homme ne peut jamais avoir de puissance. Mais il nous est possible d’annihiler efficacement ses fâcheux effets, en dé- truisant les causes nombreuses qui viennent accroître le déve- loppement et l’action de l’effluve. Parmi les moyens à prendre pour arriver à ce résultat, les uns sont du ressort de l’administration, les autres regardent spécialement les individus. L’administration devrait veiller sur tous les points, mais prin- cipalement là où la fièvre est endémique, à ce qu’un écoule- ment facile fût donné aux eaux (1), de manière à détruire les amas de celles qui sont croupissantes, elle devrait surtout fa- voriser et encourager le dessèchement des étangs ; car, parmi les A. Moyens prophylacti- ques du res- sort de l'ad- ministration. (1) A Segry, ditM. lecuré Dubois, le petit ruisseau de Praslin, qui vient de Cheur, s’écoulait difficilement, les eaux étaient stagnantes, il donnait lieu à beaucoup de lièvres intermittentes; en 1839, M. Vinçon, maire, le lit curer et lit faire des fossés d’écoulement ; depuis lors, les eaux ont un cours facile; les fièvres ont disparu , ou pour mieux dire beaucoup diminué. 109 causes qui aident puissamment l’action de l’etlluve, il n’en est pas de plus actives, que ces réceptacles d’infection. Lorsqu’en exécution de la loi votée par l’assemblée nationale en 1792, tous les étangs de la Brenne furent desséchés, la mortalité fut moindre d’un tiers durant les dix années qu’ils restèrent dans cet état. Sur beaucoup d’autres points de ce département, comme à Velles, St-Christophe, Thevet, Mézières, etc., etc., où depuis cette époque on a mis ïi sec et cultivé des étangs, les fièvres, si elles n’ont pas entièrement disparu, sont devenues beaucoup moins fréquentes. Nous devons donc former des vœux pour que les projets d’assainissement de la Brenne, que l’administration a fait étudier par d’habiles ingénieurs, soient promptement mis en cours d’exécution, et que si on ne peut faire disparaître tous les étangs de cette contrée, on se hfite de détruire ceux qui, par leur peu de profondeur, s’échauffent facilement sous l’influence de la chaleur et ne lardent pas ù se dessécher. Aux étangs qui resteraient on appliquerait ces conseils de M. l’in- génieur Planchât. « On lutterait efficacement contre l’insalubrité des étangs, en » les entourant de digues qui permissent d’y conserver, en » tous temps, une profondeur d’èau d’au moins 0 m. 30 centi- »> mètres ; en plantant leurs bords d’arbres qui projéteraient » leurs ombres sur les parties les moins profondes, aux heures » chaudes du jour et dont le feuillage absorberait ou décompo- » serait les émanations des étangs. » Avec le curage et l’élargissement du lit de la Claisc et celui du Yoson, il serait possible de détruire les mares et d’égoûter les terres par une foule de rigoles, fossés, ruisseaux, tuyaux de drainage, etc., etc. La Brenne n’a pas toujours été aussi insalubre, nous en trou- verions de nombreuses preuves dans les Chartres et les vieilles archives de ce pays; qu’il nous suffise de le démontrer par quelques citations. Gaspard Thaumas delà Thaumassière, dans son Histoire du Berry, dit qu’en 6A2, Sigiran, appelé plus tard Saint-Cyran, ayant pris la résolution de se confiner dans une sainte solitude, choisit un certain endroit de la forêt de Brion 110 (saltus brionis) appelé Méobecq (mille pecus), sur les confins des provinces du Berry et de la Touraine : « lieu très agréable » et fertile, arrosé par le cours des eaux et très propre pour la » chasse et où les rois allaient souvent prendre le plaisir appelé » Lonroi {Longoratum), à cause du long séjour que les rois y » faisaient, sur la rivière de Claise » Je lis dans le mémoire manuscrit de M. Navelet: « Au XIIIe siècle, la terre de Mézières était possédée et lia- » bitée par deux Jeanne de Brenne , dont l’une bâtit dans son » château de cette ville la chapelle de St-Léonard, ce qui in- » dique une prédilection d’habitude ; les restes de l’autre » Jeanne, furent déposés dans un tombeau, en l’église parois- „ siale de Sublray-Mézières, ce qui peut faire supposer qu’elle » y est décédée, et cependant toutes les deux possédaient » d’autres terres : celle de Vierzon-sur-Cher et celle de Roche- » corbon-sur-Loire, dans l’un des sites les plus délicieux de la » Touraine. Si de leur temps, la Brenne eût présenté le lu- » gubre tableau que décrit le préfet d’Alphonse, il est peu vrai- » semblable que ces choix de résidence eussent eu lieu. La » même présomption peut-être fondée sur les faits suivants. » Au commencement du XIYa siècle, une princesse de la même » famille, nièce à la fois de Philippe-le-Hardi et de Marguerite, * fille de saint Louis, Alix de Brabant, fonde l’Église collé- » giale de Mézières et s’y fait enterrer. Dans l’une des cha- » pelles de cette église, se trouve la crypte sépulcrale de Louis » d’Anjou, époux d’Anne de la Trémouille, lesquels vivaient » au XVe siècle. Ce Louis était frère et exécuteur testamentaire » de Charles VI, roi de Naples. Sa descendance fit continuelle- )> ment, du château de Mézières, sa résidence jusqu’à la fin du » XVIe siècle. J’insiste sur ce mot résidence qui semble indiquer » qu’il y a 200 ans le séjour de la Brenne n’offrait pas les re- » poussantes images qu’offre la statistique de l’an XII.. » Les auteurs qui ont recherché par quelles causes et par quelle suite d’événements cette contrée a perdu sa salubrité, paraissent unanimes pour attribuer cette décadence au déboisement et à la création des étangs. M. Delatremblais, dans ses Considérations 111 sur la Brenne, 1837 , dit : « La pureté et la salubrité du climat » ont pu être altérés par la disparition des bois et les empêche- » menls apportés à l’écoulement naturel des eaux; il est vrai en- » core que les habitants affaiblis et débilités par la misère, ne » trouvaient pas assez d'énergie pour résister il l’influence ia- » clieuse du milieu dans lequel ils vivaient deux causes » principales ont contribué à faire déchoir la Brenne de son an- » cien état : la multiplication immodérée des étangs et la dis- i> parkion des forêts par les incendies, l’exercice immo- » déré des droits d’usage, la dépaissance, etc., etc. » M. de Lancosmc-Brèves, dans son rapport au Conseil général, 1843, s’explique ainsi le triste état dans lequel est tombé la Brenne. « Les habitants sentant le besoin de remplacer cette vaste forêt » par des terrains productifs, défrichèrent quelques-unes de ces » parties. — On coupait le bois par le pied et on y mettait le » feu, l’incendie s’étendait au loin; les bruyères qui rempla- » çaient les arbres séculaires servaient de pacage aux treu- » peaux. Pour avoir du charbon (destiné au grand nombre de » forges ii bras) on brûlait sans précaution des parties entières » de bois, livrées ensuite au parcours. La stagnation des eaux, » autrefois courantes, arrêtées par les obstacles continuels que » ces déboisements leur présentaient.... La bruyère qui s’éleva » par petites touffes, forma autant de digues, et l’eau ainsi en- » gagée dans les bruyères y resta pour croupir.... Ces réser- !> voirs naturels se multiplièrent à l’infini. Les habitants, di- » rigés par les moines, entourèrent de chaussées les terrains en » pente retenant les eaux et les empoissonnèrent. Les étangs » s’étant multipliés et les bois étant submergés ou détruits, le » pays devint de plus en plus malsain, et loin d’augmenter en » population, se décima journellement » Quelques traditions voudraient faire remonter la décadence de la Brenne à la peste noire qui fit tant de ravages au moyen-âge, se fondant sur ce que plusieurs chefs-lieux de paroisse furent supprimés à cette même époque. Cette supposition est loin d’être démontrée. La conséquence de toutes ces opinions conduit à l’opinion du 112 docteur Rigodin qui, connaissant l’insalubrité des terrains de ta Brenne et le peu de fertilité d’une grande partie d’entre eux, donne le conseil de laisser revenir les bois dont cette contrée était autrefois couverte; le plant ne manque pas, dit-il, il suffi- rait pour le voir croître de le garder des bestiaux et particu- lièrement de la dent des cbcvres. L’administration devrait surtout encourager les plantations ou les semis d’arbres verts et résineux ; ils viennent déjà très bien dans les communes de Lureuil, St-Michel, Vendœuvres et Méobecq, ils réussiraient également sur d’autres points. Ces arbres exhalent une prodigieuse quantité d’oxigône im- prégnée de particules résineuses, et ces émanations parais- sent combattre ou compenser avantageusement l’action morbide de l’effluve fébrifère. Dans le département des Landes, il y a moins de fiévreux dans le voisinage des bois de sapins (des pignadards) qu’au mi- lieu des brandes, ou sur les sables du bord de la mer. Les mé- decins grecs et orientaux, dit Théophraste, envoyaient dans l’île de Candie, couverte de forêts d’arbres verts, les personnes affectées de la poitrine, de maladies de langueurs ou de fièvres , elles ne tardaient pas à y recouvrer la santé en respirant l’air balsamique et pur que les cyprès surtout renouvelaient sans cesse. L’état sanitaire de la Sologne, notre voisine, s’est sen- siblement amélioré depuis 30 ans qu’on y fait de nombreux se- mis d’arbres verts. La Brenne sans étangs marécageux, avec des eaux courantes, bien cultivée là où les terres sont fertiles, couverte de bois par- tout ailleurs, deviendrait, cela n’est pas douteux, aussi salubre que les autres points du département les mieux favorisés, et la fièvre, de moins en moins fréquente, ne serait bientôt plus que sporadique. Bien plus, ces améliorations rejailliraient sur le dé- partement entier, car lorsqu’il n’aurait plus à subir lesémanations des mille réceptacles fébrifères de ce pays d’étangs, émanations si abondantes durant les chaleurs et que les vents transportent au loin, la santé publique ne tarderait pas à s’améliorer d’une manière sensible sur tous les points. Nous ne saurions trop le 113 répéter, l’assainissement de la Brenne n’est pas seulement une amélioration pour cette contrée, c’est une question d’hygiène qui intéresse et le département et les départements voisins. Beaucoup de rapports, recueillis par l’enquête, se fon- dant sur cette juste observation que les personnes qui boivent du vin contractent bien moins souvent la fièvre, demanderaient qu’on encourageât la culture de la vigne dans la Brenne. Le conseil général, la société d’agriculture ont depuis longtemps émis le même vœu ; nos ingénieurs s’en sont occupés. M. Duf- faut, ingénieur en chef, croit cette culture possible, malgré l’humidité du sol; mais il se hâte d’observer que l’on n’y récol- tera presque toujours que du vin fort médiocre, tandis qu’il se- rait facile aux Brennous d’en acheter du meilleur dans les com- munes environnantes, si par un bon assainissement de ce pays, une culture mieux entendue, quelques secours médicaux, on rendait avec la santé, l’aisance plus générale. Il serait nécessaire que l’autorité, s’appuyant sur la loi sur les logements insalubres, exigeât des propriétaires qu’ils amélio- rassent la demeure de leurs colons, demeure dont j’ai fait con- naître le fâcheux état ; que les fumiers et les fosses d’eaux crou- pissantes servant ou non d’abreuvoirs fussent éloignés de la maison d’habitation et placées, autant que possible, derrière les bâtiments de servitude et à l’abri des rayons du [soleil ; car dans la plupart des domaines, les cours sont de véritables mares d’eaux croupissantes et délétères ; que les habitations qui se- ront bâties dansTavenir, aulieu d’être enfouies de plusieurs pieds dans la terre pour épargner quelques matériaux et éviter une dépense réellement de minime importance, fussent élevées le plus possible au-dessus du sol et bien aérées par des croisées. Il n’est pas indifférent que les maisons soient ou non carrelées ou pavées. Cullen rapporte que dans l’Amérique espagnole, les Européens qui habitaient des maisons dont le rez-de-chaussée servait de magasin, jouissaient d’une bonne santé tant que le sol était couvert de marchandises ; mais que dès que ces marchan- dises étaient enlevées, ils tombaient malades de dysenterie et de fièvres intermittentes, causées parles vapeurs que ce sol déga- 114 geait. Dans la même localité, nous observons beaucoup plus de fièvres dans les maisons humides et non carrelées. Il serait également à désirer que les demeures eussent un étage, elles seraient bien plus salubres ; car nous avons montré que l’effluve fébrifère était toujours plus condensé et plus abondant dans les couches inférieurs de l’atmosphère ; aussi, voyons-nous les gens aisés de la fiévreuse Corse , n’habiter que les étages les plus élevés de leurs maisons; à Vendœuvres, les sœurs de charité avaient sans cesse la fièvre , elles en sont délivrées de- puis qu’elles habitent le premier étage d’une maison que leur a fait élever M. de Brèves. A ces moyens prophylactiques du ressort de l’administration, viennent nécessairement se joindre les grandes mesures d’assai- nissements et d’hygiène public. Les conseils A donner aux individus pourraient se résumer en ces quelques mots : la meilleure prophylaxie de la fièvre inter- mittente, ou les meilleurs moyens d’éviter cette maladie sont de s’écarter le moins possible des règles de l’hygiène, de se bien nourrir et de se bien vêtir. Pour celui qui se conforme à ces préceptes, la fièvre n’est qu’accidentelle et toujours quesjoora- dique même au milieu des lieux où elle est toujours endémique. Mais comment donner ces conseils à des ouvriers qui ont bien de la peine à vivre et que d’ailleurs la fièvre tient sans cesse plongés dans la plus grande misère ; car cette maladie en reve- nant chaque année leur ôte du même coup la santé, le peu d’é- conomies qu'ils auraient pu faire et les forces si nécessaires à leurs pénibles travaux, leurs seuls moyens d’existence. Les se- cours en quinine que vient d’instituer M. le Préfet, grâce au généreux concours de M. le Ministre de l’intérieur et du Con- seil général, rendront bientôt possible, je l’espère, l’applica- tion de ces conseils; car, en rendant à la classe ouvrière la santé, les forces, le travail... une certaine aisance, quelle que faible qu’elle soit d’abord, ne tardera pas à se généraliser, puis comme tous ces résultats s’enchaînent, la fièvre sera moins fréquente, moins durable, il y aura moins grande perte de B. Moyens prophylacti- ques (lu res- sort des indi- vidus. 115 temps et de travail, la vie sera plus facile à gagner, etc., etc. On peut même prévoir un jour où les besoins de secours, si nombreux aujourd’hui, deviendront de moins en moins consi- dérables et où le département ne sera plus obligé à d’aussi grands sacrifices. Que l’administration n’hésite donc pas à con- tinuer ces secours aussi largement qu’ils peuvent être néces- saires; elle en sera amplement dédommagée par une réelle amélioration de la santé générale et par un accroissement no- table de la richesse publique qui plus tard, par des impôts mieux payés et plus considérables, amènera une compensation réelle aux sacrifices qu’elle se sera imposés. Quelle plus noble et plus efficace création d’assistance pu- blique que celle qui, par une simple distribution de médicaments fébrifuges, donne tout ensemble : la santé, du pain, certaine aisance même à de nombreuses familles qui sans ces secours ne sortiraient jamais de la misère! En attendant que nos ouvriers puissent prendre les précau- tions hygiéniques que l’aisance seule permet, je leur dirai, sur- tout ù ceux de la campagne: Choisissez des logements élevés au-dessus du sol; évitez ceux qui sont dans les vallées, le long des rivières dormantes, sur le bord des étangs; tenez-les propres autant que possible, sur- tout aérez-les pendant le jour, pour les fermer dès que le soir arrive; demandez des fenêtres à vos propriétaires , ils ne vous refuseront pas : il suffit souvent d’améliorer les habitations, ob- serve M. le curé d’Ardentes, pour diminuer le nombre des fié- vreux. — Lorsque les nuits sont fraîches, malgré que vous soyez en été ou en automme, allumez le soir un bon feu dans vos cheminées pour qu’il brûle toute la nuit; c’est ainsi que les voyageurs qui sont obligés de coucher dans les maremmes des états romains, se préservent de la Malaria; ne craignez pas ce surcroit de dépense, il sera bien compensé par les avantages que vous trouverez à éviter la fièvre et à ne pas perdre des jour- nées de travail. — Je ne saurais trop vous recommander de ne pas sortir dehors la nuit pour satisfaire vos besoins, c’est là une très mauvaise habitude, car le corps en transpiration et dont la cha- 116 leur du lit a dilaté les ports de la peau, non-seulement absorbe très facilement le miasme fébrifère, mais est très impression- nable à tous les autres agents morbides. — Lorsqu’il vous faut commencer vos travaux de bonne heure ou les finir tard, gardez le matin vos vêtements ou reprenez-les le soir aussitôt que tombe l’humidité : si cela ne devait pas trop vous gêner dans votre travail, je vous dirais de mettre, à ces instants du jour, un mouchoir sur votre bouche et vos narines; mais alors fu- mez un peu , il est d’observation que les fumeurs dans les épi- démies de fièvre intermittente, sont les derniers à contracter la fièvre, soit que la fumée du tabac neutralise l’effluve, soit plutôt parce qu’elle narcotise, engourdit la surface pulmonaire et rend moins facile par cette voie l’absorption de cet agent morbide. — Évitez de boire de l’eau des ruisseaux, des mares, des étangs ; ces eaux dormantes sont imprégnées de l’effluve, vous en avez vu une preuve frappante dans l’observation fournie par le navire l’Argo ; toutes vous donneront la fièvre, prissiez-vous les pré - cautions des habitants de la commune de Méobecq qui se mettent à l’eau pour aller la puiser au milieu des étangs. Suivez les sages conseils qui vous ont été donnés, depuis long- temps déjà, par un savant confrère dont nous regrettons tous la perte prématurée, le docteur Pétel; il vous engageait à filtrer vos eaux; pour cela l’appareil le plus simple suflit, placez sur des chantiers élevés un poinçon ouvert d’un bout, couvrez-en le fond avec un mélange de charbon pilé et de sable, puis rem- plissez-le d’eau; elle en sortira des plus potables. Je regarde comme un excellent avis celui que ce médecin vous donnait de jeter des clous, de la limaille de fer, du mâchefer même dans le fond de vos puits, le minerai de fer qu’on trouve dans certains terrains de la Brenne, n’est pas assez abondant et assez généra- lement répandu pour avoir une action marquée et salutaire. Mais il serait bien préférable de faire usage de boissons fermentées, parmi lesquelles le vin occupe nécessairement le premier rang ; beaucoup de rapports signalent le moins grand nombre de fiévreux, les années où le vin est abondant et d’un prix qui le met à la portée des classes pauvres, malheureuse- 117 ment votre peu de ressources ne vous permet pas souvent cette dépense, je vous recommanderai alors, d’après le docteur Voi- lant , d’Argenton , la petite bière commune et cependant bonne, que l’on boit à la maison de détention de Limoges et qui ne reviendrait pas à plus d’un centime le litre. Si le gouvernement, comprenant mieux d’ailleurs ses intérêts, abaissait les droits que la douane prélève sur le sucre et le café, je vous dirais de faire comme nos soldats d’Afrique, de prendre du café; aucune boisson ne lui est préférable dans les pays à fièvre ; en la fai- sant légère, et très étendue, comme une tisane’et en la prenant sans sucre (on s’habitue très vite à sa légère amertume) cette boisson serait beaucoup moins dispendieuse que le vin. — Évi- tez de vous refroidir quand le corps estcouvert de sueurs ou seu- lement animé parle travail, ce que vous appelez avoir chaud et froid ; car, dans la saison des fièvres, toute cause qui vient trou- bler le jeu de nos fonctions vitales favorise le développement de cette maladie; ainsi, dans les autres saisons ce qui vous cause- rait une pleurésie, une fluction de poitrine , un rhumatisme... etc., etc., amène la fièvre, presque toujours exclusivement la fièvre. Ne prenez donc pas de boissons trop fraîches malgré qu’une soif ardente puisse vous les faire rechercher; ne dormez pas à l’ombre dans un endroit frais, ni à même la terre; pen- dant les fauchailles sortez de la prairie pour prendre du repos; pendant la moisson mettez sous vous de la paille bien sèche ; dans tous les cas entourez-vous toujours de vos hardes ou de votre limousine, faites comme les Espagnols , les Italiens, les Arabes, qui ne dorment jamais, même au soleil, sans s’enve- lopper dans leurs manteaux ou leurs burnous. — Éloignez de vos habitations vos fosses croupissantes et vos fumiers; cela vous causera peut-être un surcroit de travail, mais vous en serez bien dédommagés quand avec cette précaution vous garderez la santé ; entourez-les d’arbres qui les abriteront des ardeurs du soleil et rendront moins rapide, moins abondante et par suite moins délétère l’émanation de l’effluve fébrifôre dont ils s’im- prègnent dans la saison des fièvres. Lorsqu’on plante d’oseraies, dit le docteur de Beaufort, les lieux bas et humides où le soleil a 118 trop d’action, ces arbustes décomposent par leur feuillage les miasmes terrestres. — Enfin, si votre maison est exposée aux vents d’une localité plus fiévreuse, garantissez-la de l’effluve qu’ils transportent par des haies, des rideaux d’arbres élevés, et surtout, s’il est possible, d’arbres verts résineux. APPENDICE. INSTRUCTION MÉDICALE Pour MM. les Dépositaires. La fièvre intermittente est le plus souvent une maladie si simple, si facile à connaître, même pour nos paysans les moins intelligents (tant ils y sont habitués), que beaucoup de fiévreux ne vont pas consulter le médecin et s’adressent directement au pharmacien ou aux personnes charitables pour acheter ou ob- tenir le médicament nécessaire h leur guérison. Par pauvreté , ils achètent souvent des doses insuffisantes ; par ignorance, ils se les administrent fort mal et dans des moments peu opportuns ; la fièvre persiste ou récidive promptement, ils perdent courage, doutent de l’efficacité du remède et s’abandonnent aux seuls ef- forts de la nature : ainsi, les voit-on languir des mois entiers sous l’empire de cette triste maladie. Il serait donc nécessaire que dans nos bourgs et nos campagnes, presque tous éloignés des médecins, les fiévreux pussent trouver près d’eux des personnes éclairées qui, comme de bonnes sœurs de charité, les guide- raient dans l’emploi des remèdes. Les conseils médicaux qu’on nous a demandés doivent donc être un guide ou mérnorendum pour aider MM. les dépositaires dans l’accomplissement de la sainte mission qu’ils ont acceptée. Nous ne parlerons que des fièvres intermittentes simples, car du moment où elles ont quelque symptôme grave , où qu’elles récidivent, il devient urgent de faire appeler le médecin ; malgré que, dans ce département, aucun d’eux ne soit attaché à un bu- reau de bienfaisance, ne craignez pas de les demander pour vos fiévreux pauvres, leur zèle et leur dévoûment ne vous feront jamais défaut. Les soins à donner pendant, l’accès de fièvre, consistent : 1° Pendant la période du froid, à faire prendre des boissons chaudes, des infusions de tilleul, de feuilles d’oranger, des quatre fleurs.... à couvrir le malade d’épaisses couvertures et l’entourer de bouteilles d’eau chaudes ou de tuiles chauf- fées.... 2° Pendant la période de chaleur: découvrir un peu le ma- lade, ôter les réchauds, changer les tisanes existantes en ti- sanes adoucissantes ou tempérantes : eau d’orge, citronelle, eau de groseilles, eau panée.... Promener des synapismes (cata- plasmes de moutarde) sur les membres inférieurs si le sang se porte avec trop de violence vers la tête ou les organes de la poitrine , du ventre.... 3° Pendant la période de la sueur, changer de chemise toute les fois qu’elle sera bien mouillée.... ne pas chercher à rendre la sueur trop abondante ; car on affaiblit ainsi beaucoup les malades sans grand profit. La sueur soulage par la raison qu’elle vient terminer l’accès; il est donc très avantageux de hâter le plus possible son arrivée; mais quelle que soit son abondance , la fièvre ne reviendra pas moins à l’heure de son retour avec la violence primitive. 120 Soins à don- ner pendant l’accès. 121 Le meilleur médicament pour couper la fièvre est le sulfate de quinine (1) que les chimistes retirent de l’écorce de l’arbre à quinquina. La dose qu’il convient d’administrer varie suivant l’âge, le sexe, le tempérament, l’intensité des accès de fièvre, etc., etc., d’une manière générale ; cependant on peut dire que : 10 grains ou 50 centigrammes, sont la dose d’un adulte. 5 grains ou 25 centigrammes, la dose des jeunes gens de 10 à 12 ans. 2 grains ou 10 centigrammes, celle des petits enfants. Suivant l’âge ou la force du tempérament on pourra augmen- ter ou diminuer ces doses; les femmes doivent prendre environ 0,10 centigrammes, 2 grains de moins que les hommes ; plus la fièvre est violente, plus la dose doit être élevée ; nous don- nons quelquefois 20 grains, un gramme à prendre en une seule fois et rarement nous dépassons 30 grains ou 1 gramme 50 cen- tigrammes. Quelles que soient les doses nécessaires, elles doivent être répé- tées pendant trois ou quatre jours ; mais lorsque la rate estgon- Meilleur fé- brifuge. Ses doses. Suivant : 1° L’âge, le sexe, le tem- pérament. 2° Le gonfle- ment de la rate. (1) Un nouveau fébrifuge qui participe par ses propriétés et du sulfate de quinine et du quinquina, vient d’être mis au jour par M. Barreswil, chimiste distingué de Paris. Ce sel me semble même appelé à remplacer avantageuse- ment le sulfate de quinine ; car, suivant l’expérimentation qui en a été faite, sur les ordres de l’Académie de médecine, par le docteur Hullin, correspon- dant de l’Académie, à Mortagne (Vendée), M. Lefèvre, chirurgien de la ma- rine, chargé du service du bagne, à Rochefort, et par moi, et suivant le rap- port de MM. Orfila, Bussy et Bouvier (rapporteur), fait devant ce corps sa- vant, le tannate de quinine agit à dose égale aussi bien que le sulfate de quinine, n’a point sa saveur amère , ce qui permet de le donner facilement aux enfants , et n’est point sujet comme lui à irriter l’estomac, même à des doses élevées; il aurait de plus le précieux avantage, pour les classes pauvres sur- tout, de coûter moins cher que ce sel... Mais laissons une expérience plus gé- nérale se prononcer et l’appeler plus largement dans le domaine public : ce ré- sultat si désirable ne peut se faire longtemps attendre. 122 liée (1) et qu’elle dépasse les côtes, ce qu’on apprécie souvent très bien en déprimant avec la main la paroi du ventre au-des- sous des fausses côtes gauches, il faut continuer les doses de quinine, jusqu’à ce que, sous l’influence de ce médicament, elle soit rentrée à sa place en diminuant de volume et en se cachant sous les côtes; autrement la fièvre ne tarderait pas à récidiver. Cet organe par ces variations est un excellent thermomètre pour guider dans la force et dans la durée à donner au traite- ment ; mais il faut s’enquérir avec soin si les individus, soumis à votre observation, n’avaient pas habituellement la rate enflée, comme reliquat des fièvres de leur enfance , car on chercherait vainement à la faire diminuer entièrement et on s’exposerait à trop prolonger le traitement. Dans les cas où la rate ne déborde pas les côtes et même où elle n’est pas gonflée , comme dans quelques épidémies ou chez quelques personnes nerveuses, le médecin seul peut vous dire s’il conviendrait de continuer le remède pendant un temps plus long que celui que nous indi- quons comme terme général. La dose nécessaire pour couper la fièvre varie également avec les localités ; plus la fièvre est fréquente et règne avec intensité sur un point d’une commune, plus les habitants doivent prendre des doses élevées ou les continuer longtemps. Ainsi, donne-t-on plus de quinine en Brenne que dans le Boischaud, plus dans le 3° Les loca- lités. (1) L’hypertrophie de la rate n’est pas pour nous, comme pour le professeur Tierry, « la cause la plus ordinaire de la fièvre intermittente: » car de temps en temps, à certaines années, il nous est donné de voir des épidémies de fièvre intermittente où le gonflement de la rate forme l’exception. Nous ne voyons dans cette hypertrophie que la conséquence de la fièvre ou mieux peut-être de l’effluve fébrifère. Nous nous empressons cependant de reconnaître qu’il n’est pas de guide plus certain que l’état de la rate pour indiquer la force et la durée à donner au traitement ; mais par la raison que tant qu’elle reste gonflée nous croyons être certain qu’elle renferme des particules de l’effluve fébrifère, comme nous voyons d’autres organes, le foie surtout, retenir longtemps les poisons donnés dans un but médical ou criminel. 123 Boischaud qu’en Champagne. Les médecins mettront tous le plus vif empressement à vous indiquer les doses les plus conve- nables dans chacune de vos circonscriptions. La quantité de sulfate de quinine qu’il convient d’administrer varie encore selon que la fièvre est quotidienne (qui revient tous les jours) ; tierce (dont le deuxième accès revient le troi- sième jour, laissant par conséquent un jour d’intervalle) ; quarte (dont le deuxième accès revient le quatrième jour, laissant deux jours d’intervalle), etc., etc. Les deux premières demandent à peu près les mêmes doses ; si on ne donne pas des doses plus fortes pour les quartes, il faut les continuer pendant le double de temps, encore ces fièvres sont-elles très faciles à récidiver. Vous connaissez les doses qu’il faut administrer, il n’est pas moins important de savoir l’heure à laquelle il convient de les i faire prendre. Pour que le remède ne joigne pas son action au trouble morbide apporté parla fièvre, il faut donner le sulfate de quinine six heures au moins avant le retour présumé de l’accès ; mais comme il arrive souvent que les accès avancent ou retardent, le mieux, et cette règle sera plus facile h retenir et à suivre, est d’administrer le remède aussitôt l’accès terminé; les jours sui- vants, si la fièvre était déjà coupée par une première dose, on donnerait les autres à peu près à la même heure que le jour pré- cédent. Quelques praticiens font prendre ces doses par petites por- tions administrées à des heures différentes, la meilleure manière est de ne pas les fractionner et d’administrer chacune d’elles en une seule prise, seulement le malade, pour mieux les avaler, pourra en faire plusieurs bouchées. Toute dose suffisante, dit Torti, perd de sa puissance fébrifuge en se fractionnant, exac- tement comme une dose de vin perdrait sa puissance enivrante en se divisant. Les petites doses qui habituent le malade à l’ac- tion du fébrifuge, nuisent au bon résultat des doses suffisantes ; elles impatientent l’appareil digestif. Assez souvent on se plaint que le sulfate de quinine irrite l’es- 4° Le type de la fièvre. Son mode d’administra- tion. 124 tomac surtout quand on en prolonge l’usage ; on corrige facile- ment cette action mauvaise en mêlant à chaque dose un grain (0,05 centig.), d’opium naturel, en poudre pour les adultes, un demi-grain pour les jeunes gens (0,02 centig.), un cinquième de grain ou même un dixième de grain pour les enfants : l’opium est souvent même, par lui seul, un bon fébrifuge. Dans les cas rares où malgré ces précautions il est mal supporté et chez les enfants auxquels on ne peut le faire avaler, on le donne en lavement. Quelques praticiens le mêlent tout simplement à l’eau et disent s’en bien trouver, d’autres prétendent qu’il est mieux absorbé si on le fait dissoudre dans une ou deux gouttes d’acide sulfurique avant de le mêler à l’eau. J’ai vu les deux manières parfaitement réussir. Ces lavements doivent toujours être petits, ne comprendre environ qu’un verre d’eau et moins chez les enfants , afin qu’ils puissent être gardés : on sent qu’ils n’agissent qu’à, cette condition. S’ils causent quelques coliques, on ajoute au lavement 8 ou 10 gouttes de laudanum de Sydenham pour les adultes et 2, 3 ou U gouttes pour les enfants, selon leur âge et leur force. Lorsque la fièvre est coupée, les malades ne doivent pas en- core se considérer comme entièrement guéris ; ils ont à craindre des récidives plus dangereuses et plus difficiles à arrêter que la première atteinte. Pour prévenir ces retours de la fièvre, quelques praticiens, le docteur Bretonneau entre autres, veulent que, suivant le conseil de Torti, les malades ne cessent pas leur traitement tout-à-coup, mais prennent de nouvelles doses de sulfate de quinine après k, après 8, puis 12, puis 15 jours et ainsi de suite pendant six semaines. Je me trouve généralement mieux de continuer la dose première (0,50 centig.) pendant 10. jours sans interruption, et même pendant 20 si la rate n’a pas repris son volume normal et primitif après les dix premières doses. Mais il est à craindre que jamais l’administration ne puisse donner assez de sulfate de quinine pour suivre des traitements aussi longs et aussi dispendieux. Il faut donc chercher ailleurs Traitement des récidives. 125 d’autres préparations fébrifuges qui servent d’adjuvents au pre- mier traitement, d’autant mieux que dans les récidives, il est souvent nécessaire de varier le remède. Les seules préparations efficaces et peut-être les seules réelles sont celles qui sont fournies par les quinquinas en nature. Ainsi, on pourra faire prendre avec avantage tous les matins pendant h, 8 ou 15 jours: 1° 12 à 15 grammes de poudre de quinquina jaune royal, soit seule, soit mêlée à du miel pour former un opiat auquel quel- ques praticiens ajoutent par fois un peu de sulfate de quinine. 2“ Une ou deux cuillerées à bouche d’un vin amer qu’on pré- pare en mettant une once (30 grammes) de quinquina jaune concassé, d’absinthe, de centaurée ou d’artichaud dans un litre de vin blanc et qu’on laisse macérer ensemble pendant quelques jours. 3" Ou simplement un grand verre de tisane obtenue en faisant macérer, pendant plusieurs jours, 30 grammes du même quin- quina dans deux litres d’eau. Il est d’autres fébrifuges, d’un prix moins élevé, mais dont l’effet n’est pas aussi certain que celui des préparations de quinquina. D’après les expériences faites par l’académie de médecine et répétées dernièrement avec succès en Algérie par le docteur Larivière, 15 grammes de chlorure de sodium (sel ordinaire), pris tous les matins pendant 8 jours couperaient la fièvre; quoique ce médicament ait dans un temps peu réussi au docteur Marchain, ses succès récents doivent nous engager à essayer de nouveau ce moyen facile et peu dispendieux. Je transcris ici, seulement pour mémoire, les amers indigènes, car je partage l’opinion des auteurs qui n’accordent qu’une mé- diocre confiance à ces fébrifuges fournis par notre pays, le saule, le houx, le lilas, le maronnier d’Inde, le buis, le tan du chêne, le noyer comme arbres ou arbustes ; la centaurée, l'ab- sinthe, l'artichaut, les chardons, étoilés et roulants, la ger- mendrée, la menthe, le serpolet, la matricaire, la chicorée sauvage comme plantes. Enfin, comme graines ou fruits, Succédanés du quinqui- na. 126 je ne puis oublier les amandes, et surtout les amandes amères ; elles ont reçu un trop grand honneur, lorsqu’elles ont été ven- tées par Cullen, Huteland et Franck, pour guérir les fièvres in. termittentes rebelles au quinquina. On administrait chaque jour au malade, une heure avant l’accès, une émulsion faite avec 6 ou 8 grains (1 gros 1/2 à 2 gros) d’amandes amères dans 100 ou 125 grammes ( 3 ou h onces) d’eau et l’on continuait ainsi pen- dant une dixaine de jours; Franck ajoutait il l’émulsion k A 8 grammes d’extraits de petite centaurée. Ce remède est aujour- d’hui tombé en oubli et ce n’est peut-être pas sans raison, car je l’ai essayé plusieurs fois et ne l’ai pas vu mieux réussir que les autres succédanés indigènes. Je me trouve assez bien de la formule suivante pour com- battre les fièvres rebelles , surtout les quartes, lorsqu’elles ont résisté au sulfate de quinine. Quinquina jaune royal, en poudre, 30 grammes. Carbonate dépotasse, 15 grammes. Tartre stibié, 0,75 centigrammes. Sirop ou miel, quantité suffisante. Mêlez avec beaucoup de soin et divisez en 60 bols dont le ma- lade prend six chaque matin pendant 10 jours. Mon confrère et ami le docteur Aran, vient de rappeler au jour un vieux remède fébrifuge, mis longtemps en oubli quoique employé autrefois avec avantage par nos pères, d’après les conseils de Muys ; mais seulement pour combattre les fièvres quotidiennes et les fièvres tierces. Voici cette potion : Hydroclorate d’ammoniaque (sel ammoniac), 8 grammes. Eau distillée de menthe, 50 grammes. Eau distillée de fleur d’oranger, 50 grammes. Prise, le plus loin possible de l’accès, en deux fois, avec deux heures d’intervalle ; puis boire, après chaque prise, une petite tasse de café sucré pour ôter le mauvais goût du sel am- moniac. Ce traitement doit être répété pendant quatre jours et quelquefois pendant huit. Traitement des fièvres re- belles aux préparations de quinqui- na. 127 Le docteur Padioleau , de Nantes, vante l’opiat suivant, ad- ministré avec un grand succès dans les contrées marécageuses par les Dames calvériennes : Sel ammoniac, 12 grammes. Sel d’absinthe ou sous-carbonate de potasse, 12 — Sel de tamarin, 12 — Chardon bénit, 12 — Quinquina en poudre, 6U — Sirop d’absinthe , 5 — Divisez en 12 parties égales. La première dose se prend une heure avant le frisson, et les autres doses sont prises chaque jour, une le matin à jeun et la deuxième en se couchant, dans du pain azime ou dans du vin rouge. Le docteur Brunet, de Bordeaux, dit tirer les plus heureux résultats de l’emploi du sous-carbonate d’ammoniaque seul. Mais toutes ces préparations ne peuvent vous êtres livrées par l’administration; la charité privée, stimulée par votre exemple, y suppléera, je n’en doute pas, pour les cas exceptionnels qui résistent au sulfate de quinine. Je n’ai pas parlé avec intention de l’arsenic, non pas seule- ment parce que ce médicament est souvent infidèle; mais parce qu’il est excessivement dangereux et ne peut être donné que par un médecin qui en surveille l’action avec la plus grande at- tention. En résumé, la plupart des fièvres intermittentes sont coupées avec 30 ou U0 grains (1 gramme 50 centig. il 2 grammes) de sulfate de quinine administré par 10 grains (0,50 centig.) et cette dose répétée pendant trois îi quatre jours. Plus tenaces, plus invé- térées elles ne résistent guère îi 10 grains (0,50) de sulfate de quinine pris tous les matins pendant dix jours. Si la rate gonflée ne diminue qu’incomplètement et ne reprend pas son volume normal, il faut, après quatre ou cinq jours de repos, suivre de nouveau ce même traitement et aux mêmes doses, Résumé. en y joignant l’usage de l’eau de Vichy, à la dose de deux verres par jour mêlée à un tiers de tisane d’orge chaude. — Les fièvres qui résistent au sulfate de quinine seront attaquées par les pré- parations de quinquina, le sel marin, le sel ammoniac; — rebelles à tous ces moyens, les combattre avec des vésicatoires appliqués sur la région de la rate , l’eau de Yichy, les amers , et s’il est possible, habiter une autre localité ou mieux voyager et changer de climat; malheureusement nos ouvriers sont sou- vent trop pauvres pour pouvoir quitter ainsi leur famille, leur demeure, leurs petites affaires, et force leur est d’attendre que la fièvre s’use d’elle-même. Espérons que dans l’avenir ces exemples seront rares, grâce aux secours répartis maintenant dans toutes les communes du département. Enfin, est-il nécessaire de rappeler que les fiévreux devront prendre toutes les précautions hygiéniques que leur permettra leur position ; précautions que nous avons rapportées plus haut avec assez de détails pour qu’il soit inutile d’y revenir. Disons seulement que la médication préservatrice sera puissamment aidée par une alimentation substantielle, modérément abon- dante, un peu de vin au repas l’usage du café, comme tisane des vêtements de laine qui s’opposeront à l’humidité et aux refroidissements et qu’on aura soin de faire sécher sans retard, s’ils venaient â être mouillés par la pluie ou le brouil- lard. Le travail pour l’ouvrier, comme l’exercice pour l’homme riche ne peuvent être à. l’un et à l’autre que salutaires, ils ne pourraient nuire que s’ils étaient portés à l’excès ; car, ainsi que nous l’avons vu, toute cause qui vient affaiblir notre organisme est en même temps une cause qui ramène la fièvre. 128 DISPOSITIONS ET ARRÊTÉS Pris par M. Joies Chevillard, préfet de l’Indre, pour la distribution du sulfate de quinine aux fiévreux pauvres de ce département- CIRCULAIRE A MM. LES MÉDECINS, CURÉS ET MAIRES DU DÉPARTEMENT. Châteauroux, le 26 septembre 1851. Messieurs, L’année dernière quand j’ouvrais une enquête sur les fièvres intermittentes dans le département de l’Indre, je vous disais que ce travail ne serait pas stérile, qu’il n’était point conçu dans un pur intérêt de statistique, mais qu’il avait pour but de me mettre à même de démontrer combien il était pressant de com* battre les ravages du mal. Je suis heureux de pouvoir vous apprendre aujourd’hui que j’ai atteint, si non en totalité du moins en partie, le résultat que je me proposais. Dans sa session de 1850, le Conseil général a mis à ma dispo- sition une somme de 1,000 fr. destinée à l’acquisition d’une cer- taine quantité de sulfate de quinine à distribuer aux fiévreux indigents du département. Le gouvernement dans sa bienveil- lante sollicitude est venu tripler cette somme par une alloca- tion de 2,000 francs, et porter ainsi à 3,000 francs le chiffre des secours que nous pourrons cette année consacrer au traitement 130 des fièvres intermittentes. Sans doute cette somme est faible comparée aux besoins; mais distribuée avec intelligence, elle peut amener d’heureux résultats. Comme il y a impossibilité de secourir tout le monde, j’ai cru devoir n’établir des dépôts de sulfate de quinine que dans les soixante communes reconnues, d’après les renseignements fournis par vous lors de l’enquête, comme les plus malheu- reuses et les plus maltraitées par la fièvre. Vous trouverez l’é- numération de ces communes dans l’arrêté qui fait suite à la présente circulaire. J’espère que les ressources dont je pourrai disposer l’année prochaine me permettront de faire participer un plus grand nombre de localités aux bienfaits de la distribution du sulfate cle quinine. Que ceux d’entre vous , Messieurs, qui ne voient pas leur commune comprise dans la répartition que je fais aujour- d’hui ne cessent pas de continuer leurs études sur la fièvre in- termittente, et qu’ils veuillent bien recevoir mes sincères re- mercîments des renseignements qu’ils ont eu l’obligeance de me transmettre l’année dernière. Aujourd’hui qu’il s’agit de distribuer les secours aux malades, je viens encore, Messieurs, faire un nouvel appel h votre esprit de charité et de dévouement, et vous tracer h chacun un rôle particulier. Je suis convaincu d’avance que vous vous associerez tous avec bonheur à cet acte de bienfaisance et que pas un de vous ne refusera la mission qui lui est confiée. Les dépôts de sulfate de quinine sont remis aux Curés des communes dans lesquels ils sont établis, MM. les Médecins sont chargés de délivrer les ordonnances, et MM. les Maires de constater l’indigence des malades. Ainsi, Messieurs, chaque distribution exigera le concours de chacun de vous, puisque le dépositaire ne pourra remettre de la quinine que sur la présen- tation d’une ordonnance d’un Médecin, visée parle Maire delà commune. Cependant, si dans quelques cas exceptionnels il est urgent de donner des secours immédiats à des fiévreux qui n’ont pas encore pu recevoir la visite des Médecins, MM. les Maires et Curés pourront le faire ; seulement ils voudront bien faire ré- gulariser cette délivrance h la première visite des hommes de l’art. A chaque envoi de sulfate de quinine, je joins deux exem- plaires d’un bulletin imprimé (voir le modèle ci-après, page 134) dans lequel le dépositaire devra consigner certains renseigne- ments de nature à faire connaître l’emploi du dépôt et à. com- pléter nos premières études sur la fièvre intermittente dans le département. J’attache la plus grande importance à la tenue exacte de ces bulletins, et je dois prévenir MM. les dépositaires que l’année prochaine je ne ferai dans leurs communes aucune distribution nouvelle avant d’avoir reçu l’exemplaire qu’ils doi- vent retourner à la Préfecture. Comme la quantité de sulfate de quinine dont je dispose pourrait être insuffisante pour la généralité des besoins des communes où les dépôts sont établis, je vous engage vive- ment, Messieurs, h secourir de préférence les chefs de fa- mille , les travailleurs dont le salaire est la seule ressource de leur maison. Vous voudrez bien aussi recommander aux malades de suivre les conseils renfermés dans l’instruction que je joins à. la présente circulaire. Enfin, Messieurs, je ne doute pas que vous fassiez tous vos efforts dans ces distributions, afin d’éviter les abus et de faire des secours, que l’État et le département nous ont si généreuse- ment alloués, l’emploi le plus utile et le plus équitable. Je vous remercie à l’avance des soins que vous prendrez pour atteindre ce but. Agréez, Messieurs, l’assurance de ma considération la plus distinguée. 131 Le Préfet de L’Indre, Jules CHEVILLARD. 132 RÉGLEMENT POUR LA DISTRIBUTION GRATUITE DU SULFATE DE QUININE DANS LE DÉPARTEMENT DE L’INDRE. Nous, Préfet de l’Indre , chevalier de la Légion-d’IIonneur, Vu la délibération du Conseil général du département de l’Indre, en date du 30 août 1850, qui alloue une somme de 1,000 francs pour l’acquisition d’une certaine quantité de sul- fate de quinine destinée à être distribuée aux fiévreux du dé- partement ; Vu la décision de M. le Ministre de l’intérieur, en date du 13 mai 1851, qui alloue une somme de 2,000 fr. pour le même objet ; Les documents fournis par l’enquête ouverte dans le dépar- tement, le 5 juillet 1850, sur les causes , l’influence et les effets de la fièvre intermittente dans l’Indre ; Le rapport de M. le docteur Lambron sur les résultats de cette enquête ; Considérant que pour assurer la distribution du sulfate de quinine d’une manière intelligente et efficace entre les com- munes frappées par la fièvre , il importe de prendre à la fois pour base et le chiffre des fiévreux et l’état de pauvreté relative des populations ; Considérant en outre qu’il convient de ne pas absorber toutes les ressources par une première distribution , qu’il importe de réserver des fonds pour les besoins exceptionnels qui pourront se manifester dans le cours de l’année ; Arrêtons : Art. 1er. — Il sera fait, avec les secours fournis parle Conseil général et par le gouvernement, une première acquisition de 2,500 grammes de sulfate de quinine. Art. 2.— Ces 2,500 grammes de sulfate de quinine seront di- visés en petits paquets de 50centigrammes, sur chacun desquels on lira en caractères imprimés : sulfate de quinine, 50 centig. (10 grains). Art. 3. — Ces 5,000 paquets seront répartis de la manière suivante entre les communes dont les noms suivent : (*) Art. A. — Les dépôts de sulfate de quinine seront confiés aux Curés des communes où ils sont établis. Art. 5.—Tout dépositaire de sulfate de quinine n’en délivrera jamais de son autorité privée. Ils n’en devront donner que sur la présentation d’une ordon- nance de Médecin, visée par le Maire de la commune dont la si- gnature constatera l’indigence du malade. Art. 6. — 11 sera adressé à chaque dépositaire deux exem- plaires d’un bulletin imprimé dans lequel il devra consigner les noms, prénoms, âge, sexe, etc., des malades secourus. Le double de ce bulletin sera joint aux ordonnances visées par les Maires et renvoyé avec elles à la Préfecture avant le 1er janvier prochain. Art. 7. — Le présent arrêté sera inséré au Recueil des Actes administratifs et adressé à MM. les Maires, Curés et Médecins du département de l’Indre. Fait â Châtcauroux, le 26 septembre 1851. 133 Le Préfet de l’Indre, Jules CHEVILLARD. (1) Voir, pour la désignation de ces communes, l’explication du dernier tableau ci-après, page 135. 134 COMMUNS OBSERVATIONS. CAUSES CAUSES QUOTITÉ de présumées présumées sulfate de de la de la quinine délivré. fièvre. récidive. d Dépositaire, M. Importance du dépôt : MODÈLE DE Feuille à remplir par MM. les dépositaires à mesure de la délivrance aux fiévreux indigents des secours en sulfate de Quinine. RÉCIDIVES. Combien de Jours après la fièvre coupée avec sulfate de quinine. Quelle a été celte année la proportion générale des fiévreux par rapport à la ) population (1/2, 1/4,10e, etc., etc., ou combien defiévreuxpar 100 habitants? ) Nombre. DATES de la termi- naison de la I fièvre. du début de la fièvre, DEMECKE. AGE SEXE. PROFESSION NOMS et prénoms. Année 185 CANTON DATE delà délivrance des secours. Quantiè- 1 mes. } Mois. EXPLICATION Du dernier Tableau (Résumé général). Ce tableau résume tout le travail statistique de notre pre- mière partie. Il a été dressé pour servir à la confection de la carte et à son intelligence ; mais surtout pour servir à la répar- tition des secours en sulfate de quinine entre les communes de ce département. Les fonds, en effet, dont l’administration peut disposer, n’é- tant pas encore assez considérables pour permettre de donner du sulfate de quinine à toutes les communes, il fallait nécessai- rement choisir parmi elles et secourir d’abord les plus maltrai- tées par la fièvre. La distribution de 1851 n’a pu comprendre que les communes renfermées dans les huit premières divisions de ce tableau, c'est-à-dire les communes n’ayant pas moins de un fiévreux sur quinze habitants. (1) Toutes les autres ne peuvent (1) Lors de la distribution faite l’an dernier, quelques communes avaient réclamé, se croyant mises en oubli; il n’en était rien, elles se trouvaient seule- ment en dehors de la limite fixée par la quantité de secours disponibles. —Quel- ques-unes prétendaient être aussi fiévreuses que certaines de leurs voisines ap- pelées à participer à cette distribution. 11 y a peu de différence, en effet, entre la commune qui a 1 fiévreux sur 15 habitants et celle qui en a 1 sur 20 ; mais cette différence suffit cependant pour établir une limite ; delà une erreur d’au- tant plus facile qu’elle était intéressée. Le droit de chaque commune ne peut lui venir que du nombre de ses fiévreux ; chaque année, en consultant le terme proportionnel auquel s’arrêtera la distribution et la proportion de leurs fiévreux, les communes connaîtront si elles ont droit ou non à la distribution , en d’autres termes elles n’auront qu’à voir si elles occupent, dans le dernier tableau, une case en deçà ou au-delà de la limite fixée par l’arrêté préfectoral. — Des se- cours spéciaux sont tenus en réserve par M. le Préfet pour celles qui seraient soumises à une épidémie accidentelle et auraient plus de fiévreux à secourir que de coutume; il sera toujours fait droit à de justes réclamations. 136 espérer participer à ces secours que les années suivantes à me- sure que les ressources deviendront plus considérables; soit que la position financière du département permette au Conseil géné- ral de voter une somme plus importante ; soit que les secours déjà distribués n’aient pas été partout épuisés; soit que le prix du sulfate de quinine devienne moins élevé, ce qui existe pré- cisément cette année, puisqu’on peut avoir pour A50 fr. ce qui a coûté 600 fr. l’an dernier; soit enfin que le gouvernement, daignant nous continuer sa bienfaisante sollicitude , vienne plus largement au secours de ce pays si malheureux et si pauvre. Tant qu’il ne sera pas possible d’étendre ces secours médi- caux à tout le département, futilité de ce tableau sera facile à comprendre. Supposons, en effet, que les ressources de cette année permettent de faire une plus large distribution ; les communes les premières appelées seront naturellement celles de la neuvième, puis de la dixième case, etc., etc., c’est-à-dire ayant un fiévreux sur 20 habitants.... puis un sur 25 , etc., etc. Pour déterminer la quotité de secours qui revient à chacune d’elles, il suffit de se reporter au premier tableau et de don- ner autant de fois 3 paquets (de 0,50 centig. de sulfate de quinine) qu’il y a de fiévreux à secourir. Ainsi : Etrecliet, du canton d’Ardentes, première commune de la neuvième case, recherchée dans ce premier tableau A, nous offre 12 fiévreux à secourir, il lui reviendra donc 36 paquets ; et ainsi de même pour les communes qui suivent. Espérons, puisque toutes les communes concourent aux charges du département,que bientôt, elles concourront égale- ment aux avantages. Combien ne serait-il pas à désirer que ces distributions de sulfate de quinine ne laissassent pas sans se- cours un seul de nos 8,à56 fiévreux pauvres ! 'ô-O-O-O- O -©-©-O-®*- OBSERVATION. Une étude digne d’intérêt et que j’aurais voulu voir compléter ce travail, eût été de rechercher et de faire connaître les causes locales qui rendent les diverses communes de ce département plus ou moins fiévreuses et leur font occuper par cette raison une place plus ou moins élevée dans ce tableau ou donner une teinte plus ou moins foncée sur notre carte. Mais ce travail ré- clamerait un temps immense ; car il faudrait visiter soi-même et étudier en détail chacune de ces communes. Combien je dé- sire qu’il me soit donné un jour de compléter ainsi ces études. Je me console de cette lacune en croyant avoir suffisamment relaté toutes les causes qui provoquent ou favorisent le dé- veloppement de la fièvre intermittente pour qu’il soit facile de les reconnaître et que chacun dans sa localité puisse les indi- quer et par conséquent conseiller les moyens de s’y soustraire. NOTES 1° Pour ne pas m’éloigner du but que je m’étais proposé clans ce travail, je n’ai pu qu’esquisser l’opinion nouvelle que j’ai émise sur l’origine de l’eflluve fébrifère ; une étude plus appro- fondie, étendue aux autres contrées marécageuses du continent et même des pays maritimes, conduirait, je n’en doute pas, à éclaircir ce point si obscure de l’histoire des fièvres intermit- tentes, à mieux faire connaître la cause spécifique de cette ma- ladie et peut-être à trouver les moyens de détruire ou de neu- traliser cet agent fébrifère. Je crois avoir démontré que cette cause de la fièvre intermit- tente devait être attribuée à une émanation spéciale de certains terrains formés dans les conditions géologiques particulières que j’ai expliquées; il faut donc rechercher sa source première dans le sol, plutôt que dans les marais qui ne me semblent être que des réceptacles plus ou moins actifs de cet agent morbide et non de véritables foyers générateurs. Combien ne dois-je pas être heureux de lire ces lignes dans le remarquable ouvrage des docteurs Victor Martin et Foley (Histoire statistique de la colo- nisation algérienne, page 337) : « L’expérience qu’ils (les premiers colons) firent, permit de » constater que, même loin des marais , le seul défrichement du » sol exécuté pendant l’été, déterminait des fièvres semblables » à celles qui affligent les localités impaludées. » Dans l’installation des premiers villages, les mêmes endé- » mies de fièvre se présentèrent et l’on put reconnaître qu’il » ne suffisait pas pour préserver une population de l’influence » des marais, de Céloigner de ceux-ci, mais qu’indépendam- » ment des défrichements qui produisaient déjà des effets iden- » tiques, le simple remuement des terres nécessaires à l’édifica- » tion d’un village était encore pendant les chaleurs une cause » de maladies semblables et de décès. 139 » La conséquence de ces faits, c’est que, toujours l’établisse- » sement des colonies agricoles sur des terrains vierges a dé- * terminé une mortalité exceptionnelle qui, le plus souvent, » s’est montrée dans les fortes chaleurs, alors que jusque-là l’é- » tat sanitaire avait été satisfaisant. » 2° Si dans le tableau des cantons disposés d’après le nombre proportionnel de leurs fiévreux, page 85,nous voyons le canton d’Aigurande occuper le troisième rang quoique renfermant une certaine quantité de terrains primitifs, terrains sur lesquels la fièvre est généralement plus rare, cette exception me paraît suf- fisamment expliquée, quoiqu’il y ait bien d’autres raisons, par cette observation tirée du rapport de M. Meuvrier , curé d’Or- sennes : « La moindre humidité après une journée de chaleur » fait passer l’atmosphère à un état de froid extraordinaire, sur- » tout au printemps et à l’automne. » Or, nous avons vu que c’était là une des causes les plus actives pour condenser l’ef- fluve fébrifère et par conséquent nous en faire absorber de plus grandes proportions. 3° Nous avons oublié de dire par quelles voies l’effluve fé- brifère pénétrait dans notre économie. Il y entre par toutes les voies ordinaires de l’absorption : 1° les organes de la respira- tion ; 2° les organes digestifs ; 3° la peau. A. Il entre dans notre poitrine environ 800 litres d’air par heure, est-il possible de respirer ce gaz sans les particules étrangères ou les miasmes dont il est chargé ? c’est du reste ce que nous voyons tous les jours : lorsque nous habitons un appartement nouvellement peint, nos urines ne tardent pas à sentir la vio- lette, preuve que nous avons absorbé de l’escence de téré- benthine; lorsqu’on travaille dans les amphithéâtres ou qu’on fait des autopsies, le corps exhale dans la journée l’odeur du cadavre qu’on a ouvert ou disséqué Il suffit de coucher une nuit dans les Marais-Pontins, pour être pris de fièvre intermit- tente très violente et souvent pernicieuse. B. Nous avons vu par le fait de i’Arÿo,page 87, que l’effluve se dissout dans tes eaux et qu’il suffit de boire de celtes qui sont imprégnées de cet agent délétère pour avoir la fièvre. Cette ob- servation est faite journellement dans ce département, même partes personnes étrangères à la médecine. — Le docteur Bou- din, dans son Traité des fièvres intermittentes, pape 193, pré- tend qu’un nourrisson peut gagner la fièvre en prenant 1e lait d'une nourrice atteinte de fièvre miasmatique. — Si quelques observations étaient mieux prouvées, il faudrait reconnaître que tes plantes, tes légumes verts surtout, arrosés avec des eaux paludéennnes ou développant leurs racines dans des terrains miasmatiques, se chargent du principe fébrifère et peuvent don- ner la fièvre à ceux qui tes mangent. C. Il existe dans la science de nombreuses expériences qui prouvent que notre peau absorbe ; on a même utilisé cette pro- priété pour faire pénétrer dans notre corps certains médicaments qu’on ne pouvait ou qu’on nosait pas confier aux organes di- gestifs. Ainsi donne-t-on des médicaments dissous dans des bains ; ainsi coupe-t-on la fièvre même en frottant 1e corps et surtout 1e pli des aines ou tes aisselles avec une pommade au sulfate de quinine. Pourquoi n’absorberions-nous pas l’effluve par cette voie? J’ai vu souvent des individus être pris de fièvre en sortant de se baigner dans un étang et deux domestiques en tombant dans une marre où ils menaient boire leurs chevaux. Nous devons à M. Magendie et à mon ami Cl. Bernard des expériences excessivement curieuses sur l’absorption des poi- sons. Ces savants physiologistes ont démontré que quelques- uns avaient 1e singulier privilège de pénétrer notre économie par une de ses voies seulement, d’autres par deux, un certain nombre par ces trois voies : organes respiratoires, digestifs, cutanés. Le poison ou effluve qui engendre la fièvre intermit- tente paraît appartenir à cette dernière catégorie. 140 TABLE DES MATIERES. Pages, INTRODUCTION ; 5. Première partie. RENSEIGNEMENTS STATISTIQUES 9. Tableau A. Des fiévreux et des fiévreux à secourir, ou nombre et pro- portion des fiévreux dans chaque commune , chaque canton , chaque arrondissement. — Détermination des fiévreux pauvres dans ces di- verses localités. — Secours qu’il serait nécessaire d’administrer dans chacune d’elles, et par suite dans le département entier 10. Tableau B. Résumé comparatif des fiévreux et des fiévreux à secourir dans les quatre arrondissements 21. Nombre des rapports recueillis par l’enquête 22. Bases admises pour la détermination des fiévreux à secourir 22. Tableau C. Comparatif des fiévreux et des fiévreux à secourir dans les trois grandes divisions territoriales: Champagne, Boischaud, Brenne 25. Tableau D. Résumé comparatif du nombre et du rapport proportionnel des fiévreux et des fiévreux à secourir dans ces trois grandes divisions territoriales 27. Nombre annuel des fiévreux et des fiévreux pauvres dans le dépar- tement de l’Indre 28. Evaluation des secours nécessaires à la guérison des fiévreux pau- vres dans tout le département 28. Deuxième partie. Recherches sur les causes qui produisent ou favorisent la fièvre INTERMITTENTE ET SUR LES FACHEUX EFFETS DE CETTE MALADIE. Sa TRISTE INFLUENCE A-T-ELLF. QUELQUE HEUREUSE COMPENSATION? 31. CHAPITRE Ier. — Aperçu topographique et médical sur le dépar- tement de l’Indre 31. Situation astronomique 32. Orientation 32. Caractères géodésiques et orographiques 32. Tableau des bassins principaux 33. 142 l’âges. Tableau des collines principales 34. Superficie et population 35. Hydrographie 35. Géologie 35. Formation géologique du département de l’Indre 36. Tableau de la répartition des divers terrains 38. Résumé géologique 40. Météorologie 40. Température 41. Pluies 41. Vents 42. Orages. 42. Saisons 42. Division territoriale naturelle 43. Parallèle entre la Prenne, la Champagne, le Boischaud 44. Désignation de chacune de ces parties 44. Limites, id 44. Superficie et population, id 48. Orographie et hydrographie , id 48. Géologie, id 50. A. Terrains secondaires 52. Jurassiques.. 52. Crétacés inférieurs 52. Calcaires et marneux 52. B. Terrains tertiaires 54. Grès grossier, siliceux, argiles 54. Limites de ces trois roches 54. Ces roches forment trois zones qui se partagent la Brenne... 56. C. Terrains d’alluvions anciennes 56. Leur disposition et leur situation 56. D. Terrains d’alluvions modernes 58. Résumé géologique de la Brenne 58. Météorologie de ces trois divisions 60. Conséquences climatologiques, id 64. CHAPITRE II. — Causes de la fièvre intermittente 68. A. Cause spécifique et déterminante 68. Hypothèses sur sa nature et son origine ; leur appréciation.... 68. Origine plus certaine *... 73. Conditions nécessaires à son développement 73. Sa nature et son mode d’action 77. B. Causes prédisposantes, 80* 143 Pages. Marais , étangs: eaux croupissantes 80. Leur mode d’action.. 80. Température 82. Saisons 83. Mois 8 4. Jour et heures du jour 84. Sol 84. Tableau des 23 cantons disposés d’après le nombre proportion- nel de leurs fiévreux 85. Eaux 86. Elévation des lieux 88. Localités 89. Habitations 90. Alimentation 90. Age et sexe 91. Professions 91. Vents 92. Electricité 93. CHAPITRE III- — Des fâcheux EFFETS DE EA FIÈVRE INTERMITTENTE. . 94. Par rapport aux individus ou à la population 94. Par rapport aux animaux et aux plantes 98. Par rapport à l’aisance générale du département 100. CHAPITRE IV. — Compensation aux fâcheux effets de la fièvre INTERMITTENTE 102. Y a-t-il incompatibilité de la fièvre intermittente avec : La Phthisie pulmonaire et la fièvre typhoïde 102. Le choléra 104. Le tempérament sanguin et apoplectique 105. A-t-elle quelque influence sur la folie 105. Aptitude moins grande à contracter la fièvre dans d’autres lieux de la part des individus originaires de pays à fièvre 106. Troisième partie. MOYENS DE COMBATTRE LES CAUSES DE LA FIÈVRE INTERMITTENTE, D’EN PRÉVENIR LES EFFETS MORBIDES, OU PROPHYLAXIE DE CETTE MALADIE. . . 107- Moyens prophylactiques du ressort de l’administration 108. Moyens prophylactiques du ressort des individus 114. APPENDICE 119. Instruction médicale pour MM. les dépositaires - 119. Soins à donner pendant l’accès 120. Meilleur fébrifuge 121. 144 Pages. Ses doses suivant : L’ûge, le sexe, le tempérament 121. Le gonflement de la rate 121. Les localités. 122. Le type de la fièvre 123. Son mode d’administration 123. Traitement des récidives 124. Succédanés indigènes du quinquina 125. Traitement, des fièvres rebelles aux préparations du quinquina... 126. Résumé 127. DISPOSITIONS ET ARRÊTÉS pris par M. J. Chevillard , préfet de l’Indre, pour la distribution du sulfate de quinine aux fiévreux pauvres de ce département. 129. Circulaire 129. Règlement pour la distribution du sulfate de quinine dans le dé- partement de l’Indre 132. Modèle du tableau à remplir par MM. les dépositaires à mesure de la délivrance du sulfate de quinine, pour avoir droit aux nouvelles répartitions de ce médicament 134. EXPLICATION du dernier tableau ou résumé général 135. OBSERVATION 137. NOTES 138. TABLE DES MATIÈRES 141. TABLEAU RÉSUMÉ GÉNÉRAL. CARTE. | FIN DE LA TABLE. ERRATA. PAGE. LIGNE. 40 11 après terrains crétacés, lisez : inférieurs et moyens. 42 3 au lieu de lèvent de T ouest, sud-ouest, — de l’ouest-sud-ouest. 62 note — ces ravages, — ses ravages. 76 4 — depuis long-temps ; ■— depuis longtemps. 79 1 — accoutumé, — accoutumée- 79 13 — moins puissantes, — moins puissante. 79 35 — docteur Pinel, — docteur Pinet. 86 20 — 19,097 hectares, — 1,997hectares. 122 note — professeur Pierry, — professeur Piorry. 140 28 — ses voies, — ces voies. M. Navelet, par un sentiment de modestie et de justice auquel nous rendons hommage , nous a prié de faire connaître à nos lecteurs que le mémoire manus- crit, cité par nous comme lui appartenant, est l’œuvre de M. Pioch, chargé pendant plusieurs années de travaux hydrographiques dans la Brenne, et qu’il a simplement contribué à mettre en ordre les documents que ce dernier lui avait laissé lorsqu’il fut nommé sous-ingénieur à Marseille. Tout en nous prêtant avec empressement à celte rectification, nous observerons que les emprunts faits à cet Essai sur la Brenne portent peu sur la partie hydrographique, mais sur lesparlies qui traitent de la météorologie, de l’hygiène ou de l’histoire de celte contrée.... et que, sans diminuer le véritable mérite de M. Pioch, nous croyons au contraire exprimer sa pensée en rapportant ces chapitres à la longue et savante observation deM. Navelet. RÉSUMÉ GÉNÉRAL Tableau des Communes du département de l’Indre disposées suivant la proportion entre le nombre des fit îvreux et la population, Pour servir à la composition de la Carte et à la distribution du sulfate de quinine. » ' Il M ■ Teinte N“ icr. Teinte N° 2. Teinte N° 3. Teinte N° 4* Teinte N° 5. Teinte N" 6. Teinte 7. Teinte N° 8. Teinte I 9. Teinte N° 10. TéîhteN0 11. H ~ “-"“•«►a». .. _____ _ . ma ! _______ _ ■ j Cd f 0 ' s U CO CO CANTONS. ! » *> © » • UN FIÉVREUX SUR : X) » » » )) 3 Z O PS CS <5 4 HABITANTS. » © 5 HABITANTS. » B 0 HABITANTS 9 8 HABITANTS. 9 HABITANTS. 10 HABITANTS. 2> 12 HABITANTS. 15 HABITANTS. 20 HABITANTS. 25 HABITANTS. 30 HABITANTS, 35 HABITANTS. 40 HABITANTS. O j 50 habu rANTS. 60 HABITANTS. 80 HABITANTS. 100 à 200 HABITANTS. leu-les-Bois, Velles. Ê> » S assierges-St.-Germ". )> » Arthon. 9 Etrecbet. Ardentes. Buxières-d’Aillac. Lourouer-les-Bois. Mûron. ilopsrof-Al » » a B B AnnPNTF.S 9 7) » B » 9 9 D » » : » 9 9 » » )> 1 0 Mosnay. » Argenton. 9 Chasseneuil. Tendu. 9 5S » © Bouesse. Celon. B B B 9 » Le Menou. Le Pêchereau. Anr.cMTmv ? » D J) D 9 OtîSBusr 0 - » t 9 )) • 0 9 S_ St.-Marcel » n - Villedieu. 7) 9 n St. -Genou. Chezelles. Argy. 9 St.-Lactencin. Buzançais. La Cbapelli ! BUZANÇAIS Méobecq. Neuillay-les-Bois. » B » 9 » 9 9 û 9 0 e-Orthem. B I D j; | Vendœuvres. » » ’ * B M O o » » « » La Pérouille- Niherne. n D 0 Villers. B 9 Déols. Chûteauroi ax. » » CHATEAUROUX ) 3aint-Maur. n 9 b B » » 0 » B 9 » B 9 9 ». 9 » » 9 9 P 0 D Coings. Diors. 0 B B » ei 0 » b » “ 0 9 » * 9 9 0 9 Montierclu mme. 9 ù * 1 V » Murs. B Cléré-du-Bois. Arpbeuilles. 9 St.-Médard. 9 St.-Cyran. Le Trange r. B Palluau. i u S CHATILLON j » B 9 B » 8 » » J) » 9> » D Clion. 9 Châtillon. Fléré-la-Rivière. 9 9 9 B 0 » B » » » 9 B B D g Villegouin. )> Selles-sur-Nahon. 9 Gehée. Cloué. Heugnes. 9 9 B 0 # ( B B S Jeu-Maloches. Écueillé. 9 9 9 B s 0 * ÉCUEILLÉ 0 „ n 9 Ménétréols. Pellevoisin. » 9 9 B B )> i » 9 J) » » B » Sougé. Préaux. 9 D 9 0 • . y> Baudres. 9 Bouges. Bretagne. 9 Brion. D Vineuil. Levroux. » B l S» D Sainte-Colombe. P Francillon. Saint-Martin. » 9 9 9 Saint-Ehalier. » 0 T FVROTTX / Moulins. B 9 9 B - 9 JD , n 9 9 Villegongis. n Saint-Pierre. 9 9 9 0 B 9 0 B » “ B | I820flDnM VALENÇAY j 0 0 9 D » 9 » 9 » D 9 9 Vicq-sur-Nahon. 9 » Faverolles. Langé. Luçay-le-Müle. Fontguenand. 9 9 9 9 0 Veuil. 9 9 Lye. » B 9 » 9 O O B B y 9 9 Valençay. ; Villen trois. ] I 1 j Diou. » » » Saint-Valentin. 9 Saint-Georges. La Cbanipenoise. Issoudun. Lizeray. Reuilly. Saint-Aoustrille. » » 9 . 1 ISSOUDUN (nord) J » B 9 » 9 9 0 n J) B 9 9 9 » Sainte-Li^aigne. 4 9 » Migny. Paudy. » 9 B 9 s » gainf-bpSi t. j 9 9 9 » 9 i B 9 TEAKOnZ 9 9 0 Pruniers. Saint-Aubin. 9 Ambrault. Brives. Coridé. Sainte-Fauste. 9 Chouday. i Segry. » B „ D )) Bommiers. 9 9 9 Vouillon. Neuvy-Pailloux. « » ISSOUDUN (sud) | 9 B B 9 9 D 9 n 0 D B )) P )) Meunet-Flanches. Thizay. 9 9 » » B o 9 » )) » Z 5 Orville. 9 B B ' 9 )) )) D 9 Poulaines. 9 S 9 » Bagneux. Sainte-Cécile. Varennes* r) Dun-le-Poëlier. » Chabris. 9 Saint-Christophe. 9 B 9 B O B » 1 Anjouin. | P SAINT-CHRISTOPHE. 9 9 J) 9 D 9 Menelou. • 9 » )) D )) » » il o en I » 9 ï) B 9 » )) Parpeçay. D 9 0 9 » gr-clisir B Luçay-IO'Libre. * * M i Fontenay. Reboursin. 9 )) )) » * 9 B Giroux. » » » 9 )) Aize. buxeuil. La Chape'le-St.-Ln. 9 9 9 Liniez. » » 9 B 9 9 » B Ménétréo! s. D 0 1 1 )) » )) 9 )) Saint-Florentin. 9 9 0 9 B 9 D VATAN 0 0 9 Guilly. Meunet. 9 9 9 » a » » » 0 9 )) B 9 » D 9 » » » 9 » 9 9 3> 9 » » 0 Saint-Pierre-de-J. Vatan. 9 9 9 9 9 D 9 9 9 8 — i » » B 1 AIGURANDE St-Denis-de-Jouhet. » , » )) n 9 B D Or sennes. » B 9 9 0 Crozon. » Saint-Plantaire. » La Buxerette. Crevant. Montchevrier. 9 9 9 Aigurande. Lourdoueix-St-Mic. » 9 » » )) D 9 » 9 » 9 O 9 B B 9 » » » « » 9 ’ Chùlre. 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