CIRCULAIRE-PROGRAMME DE LA SOCIÉTÉ D'HYGIÈNE DE LA PROVINCE DE QUEBEC Nous reproduisons ici la circulaire de la société hygiénique de la Province de Québec préparée par M. C. A. Pfister et lue à l’assemblée générale de la société 15 janvier dernier. LA FALSIFICATION DES DENRÉES L’industrie moderne, ce Briarée aux cents bras, a modifié profondément les conditions de notre existence ; non seule- ment les objets de première nécessité mais les objets de bien-être, de luxe même se sont multipliés, tandis que les prix bais- saient constamment et le confort est des- cendu peu à peu jusque dans le ménage de l’ouvrier et du paysan. Mais à côté de cette transformation radicale que la pro- duction économique scientifiquement con- duite opérait, s’est développé un mal grandissant : Le fabricant qui vendait bon marché a voulu vendre meilleur marché encore tout en réalisant les mêmes béné- fices. Cela n’était possible qu’en étique- tant à faux des produits inférieurs, en trompant sur la qualité L’hygiène n’a rien à faire à cet état de choses essentielle- ment humain et, pour l’hygiéniste, là n’est pas le mal. Le mal gît dans le fait suivant : Le fabricant a lancé sur le marché non seulement des produits inférieurs ou falsi- fiés mais souvent, très souvent, dans une multitude de circonstances, ces falsifica- tions sont obtenues directement ou indi- rectement à l’aide des matières malsaines et même toxiques. Nous ne prétendons point crier haro sur l’industriel, ce n’est pas toujours sa faute : Il doit soutenir une lutte, une con- currence incessante, il doit copier ses pairs, s’approprier leurs procédés, les de- vancer dans la lutte pour le bon marché et cela sous peine de faillir car l’acheteur va au plus bas prix. Le fabricant et le BUT DE LA SOCIÉTÉ La société, fondée le 23 octobre 1883 a deux buts principaux : x° Diffuser, vulga- riser par tous les moyens possibles les prin- cipes et préceptes d’hygiène, cette pre- mière science de la vie ; 20 s’efforcer d’arrêter, de diminuer et de supprimer l’envahissement toujours croissant des pro- duits malsains que déverse malheureuse- ment l’industrie moderne sous-les formes les plus variées C’est dire que la société d’Hygiène ne se propose pas seulement de dire comment se conserve la santé, ce bien précieux entre tous, mais qu’elle prétend prendre une part active à la suppression d’un état de choses attentatoire à cette santé. Elle veut, dans un champ voisin et parallèle à celui que parcourt la société protectrice des femmes et des enfants, jouer un rôle analogue : Poursuivre à l’aide de procédés légaux l’empoisonnement ou plutôt l’in- toxication industrielle et s’efforcer d’obte- nir une législation spéciale à ce sujet si le le code ou les arrêtés municipaux n’offrent pas les dispositions nécessaires. Dans ce but joindre son action à celle des bureaux de santé existant dans certains centres. Quelques explications suffiront pour faire comprendre ce que cet énoncé peut avoir d’obscur. CIRCULAIRE-PROGRAMME commerçant, dans beaucoup de circons- tances, vous empoisonnent ingénuement et de la meilleur foi du monde ; aussi se soumettront-ils sans difficulté à un con- trôle qui sera la règle générale. parables à ce qui existait autrefois. C’est qn’autrefois l’intempérance n’avait recours qu’à des boissons fort naturelles ou obte- nues par des procédés fort simples. Autre- fois, pour ne donner qu’un exemple, le rhum provenait de la distillation des mé- lasses de la canne à sucre, et maintenant on le fabrique de toutes pièces avec des alcools mal rectifiés, contenant par consé- quent des substances fâcheuses pour l'éco- nomie ; on colore ces alcools et on les parfume, on leur donne le goût du rhum avec, qu’on nous pardonne ce terme bar- bare, du formiate d’éthyle. Nous pouvons en dire autant de toutes les boissons alcoo- liques sans exception ; elles sont toutes obtenues artificiellement par ce que cela coûte moins cher Les plus communes sont naturellement les plus toxiques et nous ne devons pas nous étonner en voyant l’affaissement rapide de l’individu le plus robuste ingurgitant non pas de l’alcool mais des liquides empoisonnés. Nous pourrions dire des choses fort cu- rieuses à propos des sherrys, portos, vins rouges ou blancs, champagnes communs, bières et aies. C’est surtout l’ouvrier, le petit mar- chand, l’employé, le petit propriétaire, le paysan, le peuple enfin qui souffre de cet état de choses. C’est lui qui consomme en guise de thé les feuilles de prunier colo- rées avec du bleu de prusse ; c’est lui qui boît en guise de café de la chicorée fabri- quée elle-même avec de la sciure de bois. C’est encore lui qui croit prendre du cho- colat en absorbant de la dextrine. Pauvre berné, il s’imagine, en croquant de petits harengs conservés dans l’huile de graine de coton, manger des sardines à l’huile d’olive. Il poivre avec des poussières étranges la viande qu’il a fait cuire dans des vases étamés avec du plomb. Il achète des confitures fabriquées avec dé la gelée d’algues ou de fucus, sucrées avec de la glucose puis parfumées avec de la nitro- benzine. Son vinaigre ne doit sa force et sa conservation qu’à l’acide sulfurique qu’il contient et cet acide sulfurique ren- ferme invariablement de l’acide arséni- que. Le pain blanc qu’il croit payer bon marché a été fabriqué avec des farines avariées auxquelles l’alun a redonné du ton et du corps. Nous pourrions multiplier ces faits à l’infini mais là n’est pas notre but. Nous ne voulons que faire ressortir ce côté fâ- cheux de l’état de choses dont nous par- lons : ce sont précisément les travailleurs, ceux que le labeur absorbe et réclame toute la journée qui pâtissent par dessus tout. Ils achètent au jour le jour et n’ont ni le temps ni les moyens de vérifier la valeur des denrées. CEUX QUI PATISSENT LES TOXIQUES DANS L’INDUSTRIE Mais les denrées alimentaires et pota- bles ne sont qu une branche dai.s le champ immense de la falsification indus- trielle et du commerce des toxiques. Nous ajouterons même que ce n’est pas là où se rencontrent les choses les plus condamna- bles car l’estomac humain, tout malmené qu’il soit, finit par se révolter quand on outre la mesure : S’il ne devient pas trop vite dyspeptique, le consommateur de pain aluné finit par le trouver moins bon que celui du voisin, et le mangeur de sar- dines à l’huile de coton, finissant par les trouver indigestes, y renonce. Il n’y a pas de critérium pour celui qui s’empoisonne lentement, s’intoxique peu à peu, dans un appartement dont les murs sont revêtus de papier teint et mal collé ou simplement peints à la détrempe et sans vernis. La poussière colorante véné- neuse se détache peu à peu, s’amasse dans le tapis et tous les matins le balai la sou- lève consciencieusement—Le fumeur ab A cette question de la falsification des substances alimentaires se rattache celle des liqueurs alcooliques. S’il est une chose digne de remarque, c’est le déve- oppement de l’alcoolisme; ses effets ra- pides et funestes ne sont nullement com- LIQUEURS ALCOOLIQUES. CIRCULAIRE-PROGRAMME 3 sorbe du plomb avec la mèche jaune qui lui sert à allumer pipe ou cigare—La toile jaune qui recouvre le jambon de Chicago ou de Cincinnati fournit largement la même substance, le chromate de plomb— L’étamage des vaisselles de cuivre ne nous protège en aucune façon car l’étain du commerce est falsifié avec du plomb qui pèse plus et coûte moins—Nos bas, corps, caleçons si brillamment colorés nous permettent d’absorber, à la moindre transpiration, les couleurs à base d’anili ne, toutes vénéneuses ; et cela est telle- ment vrai qu’on cite des cas d’empoison- nement aigus dûs à cette cause.—Il n’est pas jusqu’aux cuirs qui garnissent nos chapeaux neufs, la soie ou le satin qui doublent l’intérieur de nos casques qui ne nous cèdent d’emblée les matières colo- rantes dérivées de l’aniline avec lesquel- les on les teint superbement et à bon compte—N’oublions pas la parfumerie qui sous forme d’odeurs, lotions tinctoria- les, cosmétiques, pommades variées nous offre un choix de produits chimiques pres- que toujours dangereux. énumérerons rapidement les principales questions que la société d’hygiène de la Province de Québec se propose d agiter et de discuter dans son sein, sur lesquelles elle veut attirer l’attention du public et des législateurs et auxquelles elle veut donner la plus grande publicité. EGOUTS DES GRANDES VILLES. Hygiène des villes et en particulier des grands centres et questions si impor- tantes de l’assainissement des égouts. Il faut constater l’état déplorable de nos systèmes de drainage et l’incurie qu’on apporte dans la distribution des branche- ments aux maisons d’habitation. On peut dire, a ce propos,que certains locaux sont uniquement ventilés par les égoûts. Nous pourrions citer de petits magasins, des lo- gements habités et même des salles publi- ques où l’odeur doucereuse, fade et nau- séabonde de la chair en putréfaction, de la charogne, vous prend à la gorge en en- trant. REMBLAIS D’IMMONDICE. ABSORPTION DES TOXIQUES. Parlons maintenant des immondices s’accumulant en certains points des villes et des remblais qu’on effectue dans le voisininage des habitations avec des détritus organiques. On constitue ainsi et comme à plaisir de véritables foyers pestilenciels. Nous pourrions citer, là encore, des cas de fièvre paludéennes qui n’ont pas d’ancre origine et qui se sont multipliés d’une façon si précise dans les pauvres ménages logés aux alen- tours de ces foyers qu’il n’est pas permis de rechercher d’autre cause au mal. Mentionnons les manufactures de pro- duits insalubres au sein des grandes villes et les usines d’où se dégagent des pro- duits fétides empoisonnant le voisinage. Allez chercher la cause de vos maux de tête, étourdissements subits, névralgies rebelles, douleurs rhumatismales, paraly- sies lentement développées, survenues peu à peu ; allez chercher la cause des œ lè- mes, hydropisies, goitres, gonflements ganglionnaires, éruptions à la peau, dar- tres ; demandez-vous d’où viennent ces coliques saturines soudaines. Nous serons fort étonnés si "vous songez à vos coiffu- res, chaussures ou vêtements immédiats, à votre vaisselle étamée, ou aux murs de votre appartement—Nous ne prétendons point, naturellement, attribuer exclusive- ment à ces causes les maux qui affligent l’humaine espèce mais il est vraisemblable qu’elles jouent un rôle important dans leur genèse. VENTILATION DES LIEUX HABITÉS. TACHE MULTIPLE DE LA SOCIÉTÉ Ventilation des maisons d’habitation, des édifices publics, des hôpitaux, des col- lèges, couvents, prisons, des ateliers et en général des lieux où un grand nombre de personnes doivent séjourner durant leur travail ou pendant leur sommeil et condi- Gette lutte que notre société se propose d’entreprendre contre l’envahissement des toxiques n’est évidemment qu’une tâche au milieu de beaucoup d’autres. Nous 4 CIRCULAIRE PROGRAMME tions fâcheuses de la plupart de ces lo- caux—Qui osera nier l’influence néfaste de l’absence complète de ventilation dans nos minuscules chambres à coucher où le matin l’atmosphère est infecte? Dans nos dortoirs aux plafonds surbaissés où s’en- tassent des centaines d’êtres, quelquefois des enfants, forcés de respirer durant toute une nuit les produits de leur respi- ration et de celle de tous leurs compa- gnons sains ou malades ? Qui n’a éprouvé en pénétrant dans certains lieux publics cette angoisse étrange qu’on peut résumer par cette phrase : Ce que je respire a été respiré dix fois déjà et a passé dans des poumons malades—Si le contact d’un être sale et malpropre inspire une profon- de répugnance, quelle horreur ne devons- nous pas ressentir en gonflant nos poitri- nes de cet air qu’on pourrait dire gluant et visqueux tant il est changé d’exhalai- sons organiques—Nous croyons que nom- bre d’enfants sains sinon robustes ont puisé dans l’atmosphère étroite du dortoir les germes des maladies de poitrine qui les emportent plus tard. faible quantité de ce gaz éminemment toxique qu’il faut rapporter les migraines, faiblesses persistentes, syncopes qui nous saisissent surtout pendant la nuit et auxquelles sont plus exposées encore les personnes qui sortent peu. Des faits ré- cents d’empoisonnement causés par ce gaz et relatés dans les journaux sont probable- ment encore à la mémoire de tous. — Rappelons qu’en certaine proportion ce toxique frappe mortellement et que rien, absolument rien n’indique sa présence qui n’est décélée que par le chimiste. Les glo- bules du sang du mort peuvent, si on les examine, servir à constater son action. CONSEQUENCES FACHEUSES En résumé nos chambres sont exigiies et nos poêles presque toujours en mauvais état. Ajoutons à cela les émanations des égoûts et ne nous étonnons point si la santé générale laisse à désirer. Tous ne meurent pas d’un tel état de chose mais tous en souffrent et il suffit, pour s’en ren- dre compte, d’examiner les promeneurs qui apparaissent aux premiers beaux jours, après la longue réclusion de l’hiver : leurs figures blêmes, pâlies et maladives sont caractéristiques, et cet état se constate surtout chez les femmes, les jeunes filles et les enfants que le travail n’a pas appe- lés quotidiennement en dehors. Les conséquences extrêmes des mau- vaises conditions hygiéniques sont certai- nement la maladie grave ou la mort, mais il est d’autres conséquences qui pour être moins apparentes n’en sont pas moins réelles. Ainsi, il est évident que, sans être précisément malade, l’homme subit dans un milieu malsain une véritable dé- pression vitale qui doit diminuer le fond d’énergie qu’il possède à l’état de santé parfaite, de sorte que, en fin de compte et au point de vue économique, les mau- vaises conditions hygiéniques se tradui- j sent : pour l’individu, par une activité moindre, une capacité d’entreprise infé- rieure, une apathie plus grande, une baisse de valeur en un mot ; et pour la commu- nauté, la ville ou l’état, par un ralentisse- ment dans toutes les branches de l’indus- trie, du commerce, du travail intellectuel ou manuel, une production inférieure, CHAUFFAGE A cette question de l’air respirable se lient les procédés du chauffage qui, dans notre long hiver, s’impose si brutalement à nos classes pauvres et si péniblement parfois aux salariés et aux fortunes modes- tes. Les conditions de chauffage économi- que et de ventilation semblent s’exclure mutuellement dans notre pays car, com- ment renouveler l’air sans dépenser plus de combustible ? Il n’en est rien cepen- dant comme nous aurons l’occasion de le faire voir. On peut tenir les habitations chaudes sans se priver d’air pur ; on peut surtout éviter ce dessèchement rapide de l’air que produit la fournaise bourrée d’anthracite, dessèchement qui irrite si fort la poitrine; on peut enfin prévenir! la formation d’une substance redoutable qui s’échappe de nos poêles rougis, passe au travers de la fonte même et nous em- poisonne sans que rien décèle sa présence. Nous voulons parler d’un gaz qui n'a ni odeur, ni saveur, ni couleur, et qu’on ap- ; pelle oxyde de carbone. C’est à une très! CIRCULAIRE-PROGRAMME 5 c’est à-dire un échec dans la grande lutte des sociétés modernes pour l’existence. petite vérole, épidémies et contagions dont les causes réelles, soupçonnées il y a cinquante ans par quelques esprits d’élite; ne sont reconnues et étudiées que depuis quelques années. EXPOSÉ GÉNÉRAL DES QUES- TIONS HYGIÉNIQUES. A la suite des conditions générales de l’hygiène, à la suite de l’hygiène des ha bitations, des vêtements, de l’alimenta- tion et des organes se place l’hygiène spé- ciale à certaines conditions déterminées, à certains états : L’hygiène des hôpitaux, des prisons, des collèges, des écoles, des manufactures — L’hygiène des malades, des enfants, des mères, des vieillards — L’hygiène des professions libérales, des hommes de bureau, des ouvriers — [/hy- giène des animaux domestiques, etc. — Puis les questions si graves des maladies épidémiques, endémiques, contagieuses et les mesures hygiéniques qu’elles soulè- vent : Véritable nature de ces maladies, moyens préventifs généraux et moyens préventifs de raisonnement — But et uti- lité des bureaux de santé et avantage à les créer dans les villes populeuses — Ques- tions de statistiques des naissances, maria- ges et morts, mouvement de la population, contingent fourni par les diverses mala- dies dans la table des décès. On conçoit que nous ne puissions ici aborder même les côtés saillants ou inté- ressants de cés applications incessantes et variées des principes de la science hy giènique. Ce serait un cours complet qu’il nous faudrait faire. Nous avons voulu, dans cette circulaire, ne citer qu’un certain nombre de faits pris au hasard dans le but d’éveiller chez nos lecteurs l’i- dée du côté pratique de la science qui nous occupe. On voit que le champ à parcourir est vaste et que la tâchî qu’entreprend la so- ciité d’hygiène est lourde : Réformer les conséquences fâcheuses de l’état sani- taire que nous a fait la civilisation et le progrès moderne et qu'ont développées ces immenses aglomérations d’hommes qu’on appelle des villes ; lutter contre les abus du mercantilisme industriel trop âpre à la curée; prévenir l’invasion de ces fléaux de l’humanité, choléra, peste, fièvre jaune, fièvres typhoïdes, paludéennes, diphtérie, PROCÉDÉS D’ACTION DE LA SOCIÉTÉ. Il y a deux procédés d’action pour la société et elle doit les employer tous deux. Nous les avons énoncés dès le début : i° Répandre les connaissances réelles et. uti- les; dire le pourquoi des choses et le dire d’une façon intelligible à tous ; abandon- ner la vieille coutume de donner des re- cettes, des conseils dont on ne saisit pas la raison. (L’hygiène n’est pas une scien- ce empirique et elle repose sur des bases certaines fort simples); faire en sorte que chacun puisse juger dans le plus de cas possddes si une chose est bonne ou mau- vaise. 2° Lutter légalement contres les choses dangereuses, les conditions fâcheuses dont la santé publique ou particulière peut avoir à souffrir et, pour cela, avoir recours aux tribunaux, obtenir une législation plus logique et plus convenable, exiger un contrôle réel de la part des gouvernants— Les applications de la science ont été, sont et seront toujours une source inépui- sable de bienfaits et si ces applications ont fait naître quelques abus, la science, là encore, à côté du mal offre le remède : Inspection, vérification, analyse des pro- duits, contrôle en toute connaissance de cause. JOURNAL D’HYGIÈNE. Comme moyen pratique le premier qui se présente et s’impose naturellement à l’esprit est la création d’un journal, orga- ne de la société ; journal destiné à cette vulgarisation des connaissances hygiéni- ques dont nous avons parlé, destiné à signaler les choses attentatoires à la santé publique, prêt à discuter les différentes questions sanitaires qui s’agitent ou qui peuvent surgir, disposé à répondre aux demandes d’informations qui lui seront adressées, reproduisant les travaux utiles qui se font ailleurs, enfin publiant les don- 6 CIRCULAIRE-PROGRAMME nées statistiques si importantes du mouve- ment vital, données qui permettent de ju- ger des conditions sanitaires d’une ville ou d’une province, devenant ainsi et par double emploi l’organe des bureaux de santé. C’est à la création de ce journal que doivent tendre tout d’abord les efforts de la société hygiénique de la Province de Québec. Avec le journal elle se fera en- tendre et du public et des législateurs. Nous sollicitons l’appui, le concours, l’aide de tous. Le but de la société est essentiellement philantropique et l’effort doit être collectif. Nous nous adressons au citoyen aussi bien qu’aux corporations organisées, municipalités des villes, gou- vernements local et fédéral. Que chacun apporte sa pierre à l’édifice et se rappelle qu’en travaillant pour la santé générale, unique source du bien être, de la moralité et de la richesse, il travaille pour soi. Dr N. Fafard, Président. Dr Laberge, 95 if Rue Ste. Catherine. Secrétaire, Montréal, Janvier 1884.