FAUTES A CORRIGER : Page 1 col. 1 ligne 30, 1854 lis. 1864. 1 — 3 — 11, viens de soutenir, lis. viens soutenir. — 2 — 2 — 6, un jour de, lis. un jour la. — 2 — 3 — 21, fatiguante, lis. fatigante. — 2 — 3 — 48, les docteurs, Us. les médecins. — 3 . 1 — 3, les témoignages, lis. le témoignage. — 9 dans le titre, hémorragique, catarrale, lis. hémorrhagique, catarrhale. —13 dans le titre, hémorragique, catarrale. lis. hémorrhagique, catarrhale LETTRES CRITIQUES SUR LA ff ililffitti fpfmirrfajMjie (DE FORME CATARRHALE) Du Dr. J O. FA^BT, r a k / Le Dr P. DUREE. Fievre Paludcenne Hémorrhagique de Forme Muqueuse. snrtout les cas si nombreux de fièvre palu- déenne hémorrhagique, que nous voyons, chaque année, toutes maladies trop sou- vent mises ici sur le compte de la fièvre jaune. ”—Nous trouvons encore page 15 de son Mémoire de j864: “ En 1853 et 1S58, en pleine épidémie de fièvre jaune, à la Nlle-Orléans, des milliers d’enfants, au-dessous de 5 ans, qui vomissaient noir, passaient pour l'a- voir, qui ne l'avaient pas. ” < )ù est l’erreur ? Où est la vérité ? La lumière doit se faire sur ces accusations si souvent répétées! Un de nos confrères des plus estimés s’occupe en ce moment de cette question ; et son travail <|ui ne tarde- ra pas à paraître, convertira nous en som- mes convaincu les plus incrédules.— Quant à nous, nous nous proposons de faire l’examen critique des observations données par le Dr. Fagot dans son Mé- moire sur la fièvre paludéenne hémorrha- gique de forme muqueuse, observations qu’d regarde comme une preuve évidente : “ Que c'était bien cette fièvre paludéenne qui frappait nos enfants créoles pendant l'épidémie de fièvre jaune de 1858 ” [Premier mémoire, page 22J. Si notre examen démontre : Que ces observations manquent de base et de preuves évidentes ; qu’il est impossible, en les lisant, de ne pas y reconnaître, soit le typhus ictérode, soit t ut simple- ment des fièvres intermitentes ordinaires; il nous sera permis de dire et d’écrire : que la fièvre paludéenne hémorrhagique moqueuse, est bien, elle, une prétendue maladie, découverte il y a peu d’années, dans le but de soutenir, quand même, une théorie spéculative, avancée peut-être par un amour exagé.é de la légende et qui aujourd’hui se meurt devant la vérité. Avant de mettre sous les yeux du lec- teur ces observations évidentes, il serait, je crois utile de rechercher l’origine de cette Paludéenne et de son traitement par le sulphate de quinine, à hautes doses. Le docteur Faget écrit : [Etudes Mé- dicale» sur quelques questions impor- tantes pour la Louisiane, page 3]. “La plupart des médecins, surtout à cause des vomissements noirs, n’ont vu dans toutes ces fièvres, que la fièvre jaune. D’autres médecins, restés en petits nombre ont pensé au contraire, que toutes ces fièvres avec vomissements noirs des enfants, ap- partiennent à l’empoisonnement par les effluves des marais. C’est cette dernière opinion que j’ai embrassée, c’est Ja vieille tradition du pays que je viens de soute- nir”. Un peu plus loin, (Loco cit. page 33) le docteur Faget dit : “Bien que je pratique la médecine depuis 1845, et quoique depuis 1847 ma clientèle soit assez considérable dans la population créole, c’est en 1853 que j’ai observé lo premier cas de vomissement noir chez les enfants”. Ainsi donc, soldat de la cause palu- déenne en attendant qu’il en devienne le général, le Dr. Faget, pendant plus de 8 années de pratique dans une clientèle as- sez considérable, ne voit pas un seul pe- tit vomissement noir chez les enfants, c’est-à-dire, pas une seule petite fièvre hématémésique muqueuse ! Notons bien ce fait, il est assez singulier. Mais voici 1853 de lugubre mémoire, et c’est pendant cette épidémie de fièvre jaune, une des plus meurtrières que nous connaissons, que le Dr. Fagot, pour la première fois, rencontre un vomissement noir chez un enfant. Notons encore ce fait.—Les jours se succèdent et ne se res- semblent pas.—Si de 1845 à 1853, (pé- riode de plus de 8 années) le Dr. Faget n’a pas vu un seul vomissement noir chez l’enfant, de 1853 à 1859 (période de six ani.ées] il en rencontre, tant, tant et tant, que ses cahiers de notes si pauvres jusque-là, ne cesseront plus de se .emplir de faits de ce genre, et deviendront telle- ment riches, que cette richesse sera pres- qu’un problème ! ! ! D’où vient donc la différence entre ces cahiers de notes, si blancs de 1847 à 1853 si noirs de 1853 à 1859 ? Nous croyons 1’* xplication faci- e. C’est que depuis 1853, l’on recoin - “Lorsque 1 erreur porte les livrées de la vérité, elle est souvent plus res- pectée que la vérité même, et ce faux respect a des suites ti è* dangereuses!’ fMAI.KUIU.NCHK ) M. l’Editeur, Une question grave, d’une importance capitale, divise encore aujourd hui les mé- decins de la Nlle-Orléans. “ Les enfants nés et élevés en ville ont- ils la fièvre jaune ? Le plus grand nombre des praticien- répondent, oui.—Quelques autres [eu mi- norité) répondent non. Cette question, nous l’espérons, sera décidée cette année. Les enfants créoles qui ont succombé pen- dant les épidémies, frappés par le typhus ictérode, se comptent maintenant par milliers. Lorsqu’il sera positivement dé- montré que ces petits infortunés sont, cetto année, comme dans les années pré- cédentes, bien morts delà fièvre jaune (les preuves ne se feront pas longtem s attendre), la négation du fait deviendra une absurdité ! — Les médecins qui affir ment que les enfants créoles peuvent avoir et ont la fièvre jaune, se trompent- ils ?—Confondraient-ils cette dernière af- fection avec une fièvre paludéenne hé- morrhagique ? — Ce reproche leur est adressé par leurs adversaires et surtout par le Dr. Ch. Faget, Ce dernier, dans ses nombreux mémoires sur la fièvre jau- ne et sur la fièvre paludéenne, réunis en un volume publié en 1854, accuse d’er- reur presqu’à chaque page les médecins dont l’opinion ne cadre pas avec la sien- ne, dans son avant-propos [page G] nous lisons: “ A la Nlle-Orléans, c’est la forme muqueuse hémorrhagique, cette fièvre qu’on a prise naguère pour la fièvre jau- ne et sur une grande échelle pendant les épidémies de 1853 et de 1858 [page 8]— Pour ma part, après m'être bien appliqué à ne pas prendre pour la fièvre jaune cer- tains synoques éphémères, etc., etc., et 2 mençait à discuter la grande question : “ Les enfants créoles ont-ils la fièvre jau- ne t" A cette question, le docteur Fag< t alors comme aujouid’hui, répondait tou- jours nou ! Non, pour les enfants étran- gers au-dessous de cinq ans; parce que le typhus ictérode n’est pas une maladie de 1 enfance. Non, pour les enfants créo- les- parce qu’ils sont soumis à 1 acclima- tement progressif ! ! Remarquons cette curiosité: Lu en- fant étranger au-dessous de cinq ans, c’est-à-dire, âgé de quatre ans et plusieurs mois est à l’abri de la fièvre jaune, mais ce petit malheureux, s’il a plus de cinq ans, peut être frappé par cette terrible maladie ! Nous le répétons, c’est, exces- sivement curieux et surtout logique. Mais il ne suffisait pas de répondre non! ! Il fallait un peu expliquer c* que signifiaient ce premier vomissement noir de 1853, ces vomissements noirs innom- brables des années suivantes ! ! Le pre- mier avait été observé pendant une épi- démie désastreuse de fièvre jaune, les autres s’étaient reproduits, tantôt au mi- lieu d’épidémies, tantôt aux époques ou le typhus ictérode apparaissait sous for- me sporadique, enfin un cert tin nombre de ces hématémèses noirs, ayant une cause problématique, le docteur Faget, repoussant toujours la fièvre jaune [elle expliquait assez bien cependant ces vo- missements noirs ] le docteur Faget, di- sons-nous, comprit qu’une maladie nou- velle, inconnue, décorée d’un nom sonore pouvait seule sauver l’opinion, dont il s’était fait le champion. 11 avait bien sous la main la fièvre intermittente per- nicieuse ; mais cette affection présentait le gi:ave inconvénient d’être peu connnu- i e en Louisiane, et surtout d’être inter- mittente, les vomissements noirs ayant été observés dans des continues [pseudo.J Ce peu de fréquence de la pernicieuse avec vomissements noirs, le docteur Fa- get ne l’ignorait par. Il ne l’avait jamais rencontré chez les enfants, d’après son propre aveu, de 1845 a 1853. Il savait comme nous, l’opinion de ses confrèr s sur ce sujet. Trois médecins de la Nlle- Orléans assurent: Le premier que pen- dant 40 ans de pratique médicale, il n’a vu que 8 ou i 0 cas de fièvre pernicieuse, le second, a peu près 20 cas pendant 35 ans, le troisième pas un seul cas, il est ici depuis 20 ans. Quant a nous, soit en ville de 1845 à 1854, soit à la campa- gne de 1854 à 1865, ou par parenthèse, nous avons vu, mais vu, ce qui s’appelle vu [n’en déplaise au docteur laget] de nombreux cas de fièvre jaune qui, certes, n’étaient pas des paludéennes liématémé- siques, nous sommes certain de n’avoir jamais rencontré plus de 6 à " fièvres pernicieuses, Aussi, fort de l’opinion de nos confrères et de la nôtre, nous affir- mons que la fièvre pernicieuse est assez rare en Louisiane ! Oui, notre Louisiane, en dépit de rêves, d’illusions, de théories marécageuses et boiteuses, restera un pays très peu pernicieux, hors aux jours néfastes des grandes épidénres de fi 'vre jaune. La fièvie intermittente pernicieuse, 1 c une vraie paludéenne celle là, ne pou- j vaut rendre raison par sa rareté de la t fréquence des vomissements noirs, force ( fût donc de chercher ailleurs. j c Un jour de lumière se fit. ! ! Ce jour- ’ c là, le docteur Faget, le défenseur des 1 r vieilles légendes, découvrit, en étudiant \ une prétendue maladie, une affection ré- ! t elle qui n’a jamais été décrite. C’est ] le docteur qui le dit et nous le répétons ( tous après lui ; elle n’a jamais été dé- < crite excepté par le docteur Fajet. Cette affection réelle est fort curieuse : I C’est une fièvre en caoutchouc, tellement < élastique que, selon les besoins de la < cause, elle est tantôt intermittente, tantôt 1 rémittente, puis pseudo-continue, souvent i même continue, ou thoracique, ou abdo- < minale, ou céphalique, bronchique brou- \ cho-pneumonique, dyssentérique, typhoï- de. gastro-intestinale, bilieuse, muqueuse i ou catarrhale, etc., etc. (Monsieur Pur- i gon !) Ce sphinx, tellement nuageux, que chaque jour, nous commettons l’insigne erreur de le prendre pour la fièvre jaune, (nous pauvres ignorants, nous le compre- nons. .. .mais des médecins qui font au- torité), le docteur Faget le baptisa : Fièvre paludéenne hématémésique de forme catarrhale ou muqueuse, variété de la grande endémique des pays chauds ! ! L’énigme est expliquée ! ! Les enfants créoles peuvent devenir jaunes si cela leur fait plaisir, ils peuvent vomir noir tant qu’ils voudront ; ils p< uvent avoir autant d’hémorrhagies passives qu’ils le désire- ront ; ils n’ont pas, ils n’auront jamais la fièvre jaune ; la légende et le docteur Faget ne le veulent pas ! Us auront l’honneur d’être atteints de la fièvre pa- ludéenne, etc., etc., etc. Celle-là rend trop bien compte des graves phénomè- nes ! ! Bien mieux, les pères et surtout les pauvres mères seront désormais sans craintes devant ces terribles symptômes, le sulphate de quinine à hautes doses est là ! ! ! ! ! Maintenant, les vomissements noirs des enfants ne pouvaient-ils pas avoir pour causes, autre chose que des fièvres graves ? Cherchons. En 1852, dans des lettres publiées par Y Union Médicale de ia Nlle-Orléans, lettres que nous venons de relire avec attention et surtout avec plaisir, le doc- teur Faget accusait vertement le docteur Lapcyre d’imprudence et de témérité ; il i l’accusait avec ce même laisser-aller dont i il abuse maintenant, pour reprocher à ses confrères leurs erreurs de diagnostic ! ■ —Le docteur Lapcyre ayant exercé long- i temps sa profession dans les Anti les françaises, maniait le sulfate de quinine . hardiment, à hautes doses, à doses capa- ; blés, comme il les appelait. Ces doses éle- vées épouvantaient le docteur Faget : i Pourquoi donc ? — C’est que le sulfate de i quinine à hautes doses n’était pas inoffen- s sif en 1852 pour le docteur Faget! C’est ; que le sulfate de quinine à hautes doses était inutile pour guérir les fièvres perni- cieuses de notre pays, et qu’il pouvait produire des* accidents graves et parfois funestes, en 1852 pour le docteur Faget ! C’est que le Milfate de quinine à hautes doses n’était pas encore le spécifique par excellence, qui guérira dans l’avenir pres- que toujours, et qui parfois jugulera la paludéenne liématémésique dont jouis- sent aujourd’hui les enfants créoles ! ! — Le sulfate de quinine à hautes doses pro- duisait donc des accidents, puisque le docteur Faget le redoutait tant alors? ‘‘ Si je suis bien informé, dit le doc- te r Ferrus, chez les malades auxquels ou administre la dose de 1 gros à 1 grosl[2 de sulfate de quinine par jour, l’adminis- tration de chaque cuillerée de médicament est quelquefois suivie de vomissements et de douleurs très vives à la région de l’es- tomac, et la répugnance de l’estomac de- vient à la longue fatiguante et parfois in- supportable. ('liez tous les malades, sans exception, il se manifeste une sorte d’i- vresse quinique, caractérisée pai des ver- tiges, des éblouissements ou de l’affaiblis- sement dans la vue, une dureté de l’ouïe qui va quelquefois jusqu’à la surdité. Enfin, dans quelques cas, ces phénomè- nes ont pris les caractères d’un véritable empoisonnement, et se sont terminés plu- sieurs fois d’une manière funeste T (Dict. de Médecine en 3U vol. Vol. 27 pages 607, 608.) Le sulfate de quinine n’est donc pas un médicament toujours innocent. Il ne doit donc pas être permis d’en donner plus qu'il ne faut. Ce n'est pas tout. En 1843, vous pouvez vous en souvenir comme moi, quelques médecins hardis des hôpitaux de Paris, expérimentèrent le sulfate de quinine à hautes doses dans le rhumatisme. Or, ils eurent plus que des désordres nerveux,plus que des suffo- cations imminentes et des convulsions ils eurent des morts à déplorer. ”( Docteur Faget. Union médicale de la N Ile-Orlé- ans, lettre au Dr Lapcyre, page 137.) 11 L’expérience des docteurs de la Nlle- Orléans, dit le docteur Faget, que nous pouvons consulter tous les jouis, cette expérience appuyée sur une pratique lieu reuse (pour quelques uns de plus de quinze et vingt années) prouve surabon- damment, que dans ce pays du moins, les lièvres pernicieuses cèdent à des doses modérées de sulfate de quinine et qu’il n’a jamais été nécessaire de faire absorber ici, aux malades des gros et des onces de ce puissant agent thérapeutique. ”(Dr Faget, même lettre, page 138.) Ainsi donc, le sulfate de quinine à hau- tes doses peut amener non seulement de graves accidents, mais encore la mort ! C’est notre conviction profonde, et poui nous affernér dans cette conviction, nou avons pour nous l’expérience du docteur Ferrus et le témoignage du Dr Faget en 1852. Ainsi donc, les fièvres pernicieuses, : dans notre pays du moins, cèdent à des doses modérées du spécifique, il n’est ia- ; mais nécessaire d’en faire absorber des f gros et des onces. Nous le croyons fer- ■ mement, et pour nous affermir à jamais 3 dans cette croyance, nous avons encore pour nous l’expérience des praticiens éclairés de notre pays et toujours les té- moignages du Dr Faget, en 1852. Donc si la fièvre paludéenne hématé- mésique catarrhale, une pernicieuse aussi, résisté aux doses modérées, si l’on ne peut eu triompher qu’avec des quantités con- sidérables du grand spécifique, elle est une pernicieuse d’une espèce toute parti- culière, plus pernicieuse que toutes les autres pernicieuses de notre pays, une pernicieuse enfin, qui n’existait pas, lors (pie le Dr Faget écrivait au Dr Lapeyre ces lettres si sages et si pleines de bon sens Aujourd’hui, si nous ouvrons le livre publié par le Dr Faget en 1864, nous trouvons presque à chaque page : Sulfate de quinine à hautes doses. — “ Ce que j’ai vu très souvent, c’est le succès de la quinine administrée à hautes doses dès1 le début, au milieu des vomissements noirs au plus fort de la réaction initiale. ” [Dr Faget, mémoire sur la fièvre paludéenne, page 48.J — “ Pour moi, dans des cas qui menaçaient d’être graves,si j’ai vu le mouvement fébrile se soutenir un peu, décroître régulièrement et disparaître, j’ai pensé que tout simplement la fièvre avait été jugulée par la quinine adminis- trée hardiment, à hautes doses dès le dé- but. ’’ [ Dr Faget, loco cit, page 71 ] 11 y a tel empoisonnement, même spo- radique, qui ne cédera qu’ à des quanti- tés considérables du spécifique; il y a aussi des conditions épidémiques ou plu- tôt endémiques, qui obligent à élever beaucoup les doses de ce contre-poison. L’expérience a prononcé sur tous ces points, [Dr. Faget, Etudes médicales, page 105.] Le Dr Lapeyre, dans des cas graves de fièvre pernicieuse, proposant d’admi- nistrer le sulfate de quinine par gros, et dans un cas exceptionnel par onces, est un imprudent et un téméraire Nous nous joignons au Dr Faget pour blâmer éner- giquement une semblable pratique. Oui, à cette heure, comme le Dr Faget autre- fois, si nous avons peur de ces doses énor- mes, nous ne sommes pas moins effrayés de ces doses qu'il faut élever beaucoup, de ces quantités considérables que recom- mande le Dr Faget. Nous nous deman- dons en tremblant si des quantités consi- dérables sont plus, ou moins, que des gros et des onces. Pour nous rassurer, le Dr. Faget affirme que l’expérience a pronon- cé sur tous ces points ! ! L’expérience, laquelle? Est-ce l’expérience personnelle du Dr. Faget, son expérience de onze ans, de 1853 à 1864? Est-ce l’expérience de< médecins de la Nlle-Orléans, celle qu’invoquait le docteur Faget dans sa lettre au Dr. Lapeyre, qui, appuyée sur une pratique de plus de vingt années, prouve surabondamment que dans notre pays, du moins, les fièvres pernicieuses cèdent à des doses modérées de sulfate de quinine ! Entre ces deux expériences, té- méraire et imprudent le médecin qui hé- sitera ! ! Nous savons, Mr. 1 Editeur que l’on re- dira que nous sommes opposés au sulfate de quinine, que nous sommes, parmi ses détracteurs, (pie nous l’appelons un poi- son ! On peu dénaturer notre pensée, mais nous dirons aujourd’hui ce que nous avons toujours dit. Nous sommes un fervent partisan du sulfate de quinine. Depuis vingt-trois ans, nous l’avons ad- ministré bien souvent ; presque jamais il n’a trompé notre attente; il nous a tou- jours rendu de grands, de signalés servi- ces. 11 est vrai que nous l’avons tou- jours donné à doses modérées, nous ap- puyant d’abord sur l’expérience de nos confrères vieillis sous le harnais, puis sur notre expérience personnelle lorsqu’après de longues années do pratique, nous nous sommes cru autorisé à dire notre expé- rience. Ce que nous repoussons avec véhémence, avec énergie, de toutes nos forces morales, ce n’est pas, ce ne sera jamais le sulfate de quinine; ce sont les hautes doses, les quantités considérables, les gros, les onces, les doses toxiques, l’abus enfin ! Oui c’est par l’abus, que l’on fait d’un médicament héroïque et bienfaisant, une panacée redoutée des familles ! C’est par l’abus que l’on en a fait un poison, qui peut produire de terri- bles phénomènes se terminant plus d’une fois d’une manière funeste ! ! C’est le Dr. Ferrus qui le dit en 1843. C’est par l’abus que l’on peut amener plus que des désordres nerveux, plus que des suffoca- tions imminentes et des convulsions, qu’on peut encore laisser au médecin des morts à déplorer ! C’est le Dr. Faget qui le redit en 1852. Si des médecins hardis des hôpitaux j de l’a ris ont eu des morts à déplorer avec quelques yranimes seulement de sulfate de quinine, comme l’affirme le Dr. Fagot, nous lui demanderons candidement, si jamais l’on a rien à déplorer avec des quantités considérables du Grand Spé- cifique. Nous le lui demandons, à lui qui de 1845 à 1K53, n’a jamais vu un vomis- sement noir chez l'enfant, alors qu’il re- doutait tant les hautes doses de sulfate de quinine, et qui, de 1853 à 1864, en a tant rencontré depuis qu’il administre de hau- tes doses, de ce même sulfate de quinine [ne moire sur la fièvre Paludéenne lié• morrhagique. Pages 8 9 48 71 Dr. Faget]. Pour notre part, non, non, pour rien au monde, nous n’accepterons ni ces quel- ques grammes seulement, ni ces hautes doses, ni ces quantités considérables; nous ne voulons pas avoir des morts à déplo- rer ! ! Que ceux qui ne craignent pas les spectres se risquent! ! ! Résumons nous. Une maladie nou- velle est découverte en 1853 ; cette ma- ladie, (qui a le sn gulier privilège de n’ap- paraître que peu tant les épidémies de fièvre jaune, de ne frapper que les person- nes et surtout les enfants non accl’ma- tés), pour nous, comme pour la plupart de nos confrères, est une Chimère. Nous espérons le prouver par l’examen des ob- servations publiées par le Dr. Faget. Mais fut-elle réelle, comme son nom de Paludéenne héinatémésique a pour écho, hautes doses, quantités considérables de sulfate de quinine, il faudrait la proscri- re du cadre nosologique. Que d’accidents peuvent arriver à ceux qui confondront ce fantôme avec d’autres maladies, chez lesquelles, même des doses modérées de quinine, sont, nous ne dirons pas funes- tes, mais seulement contre-indiquées. Dans notre prochain communiqué nous commencerons l’examen critique des ob- servations qui enrichissent la mémoire du Dr. Faget. Agréez M;\ l’Editeur, l’assurance de ma considération la plus dis- tinguée. Dr. P.DUREL, de la faculté de Paris. IMPRIMERIE DE L. E. MARCHAND, 201, RUE DE CHARTRES, entre ste-anne et humaine, NOUVELLE-ORLEANS. 1867. LETTRES CRITIQUES SUR LA çpmt ffiMfeîttije jpjttMwjiiju* (DE FORME CATARRALE) Du Dr. J. O. FAGET, P A K Le Dr. I». DÜHEL. Fievre Paludéenne Hémorrhagique (DE FORME MUQUEUSE.; “Le 14, [troisième jour] le Dr. d’A- “quin est appelé, et piescrit 10 grains “ de sulfate de quinine : l’accès manque. “Le J5, [quatrième joui] au matin, “l’enfant prend encore l(j grains de qui- “ nine, et l’apyrexie continue. Mais un “ peu plus tard, on lui donne du lait, et “ aussitôt il le vomit, et a trois faiblesses “prolongées. Un peu avant de vomir, “ il avait eu deux selles glaireuses consi- “ dérables, contenant de la matière grise. ‘ Depuis il s’est plaint de coliques et de ‘ douleurs épigastriques. A la visite “ de midi, l’enfant est tranquille: peau “ fraîche, pouls à 96, respiration à 26. “ Prescription—1 c 2 gros d’extrait “ sec de quinquina, et 10 grains sulfate “ de quinine dans une solution de 4 on- “ ces ;—cette solution pour lavements— “2°. 2 gros de sulfate de quinine en “ solution dans 5 onces de véhicule, “ pour frictions. A deux heures, Prn- “ faut avait pris en lavement, 3 cuille- “ rées à soupe de la première solution, et “on avait tait di-paraitre le quart de la “ seconde fiole en frictions, quand la fie- “ vre revient avec violence; bientôt, très “ vomissements coup sur coup de raatiè- “ res glaireuses, grises, épaisses conte- “ liant des stries foncées, presque mûres; *• deux sel les, glaireuses, épaisses, presque “ noires ;—A 4 heures, transpiration, et “ peu à peu la fièvre cède, l’enfant re- “ prend de la gaité. Puis, tout-à-coup, “ il tombe dans de violentes convulsions “ et meurt. ” Avant de discuter cette étrange obser- vation, il nous faut établir ce que l’on en- tend eq médecine par une observation... “ Pour qu’une observation particulière “ soit bien faite, il faut qu’elle soit une “ exacte et fidèle représentation, une “ sorte de portrait de Y état du sir* “jet aux différentes périodes de la mala- “ die, simple ou compliquée, dont il a été “ affecté. [J. Bouillaud. Essai sur la “philosophie médicale, 1836, page 143.] FORMULE DE PINEL. “ Décrire l’état actuel, en notant, 1 * . ,, les symptômes qui frappent les sens, “ 2 ° . les douleurs qu’éprouve le malade, “ l’analyse successive de l’état des diver- “ ses fonctions, “ Remonter à l’origine de la maladie, “ afin de comparer l’état actuel avec l’c- “ tat antérieur. “ Rechercher les causes excitantes et “ prédisposantes. “ Rendre compte jour pour jour des “ progrès de la maladie. FORMULE DU PROFESSEUR BOUILLAUn. “ Pour qu’une observation particulière “soit complète et méthodique, elle doit “embrasser les objets suivants: 1°, “ Protocole de l’observation ; 2 ® . des- “ criptiou de l’état antérieur; 3°. des- cription ou tableau de l’état actuel du “ malade ; 4 ° . description du cours de “ la maladie ; 5 ° . description des lé- “ sions anatomiques, observées chez les “malades qui succombent.[ Bouillaud. “ loco cit. page 152. J Si, donc pour être méthodique, exacte, complété, c’est-à-dire, avoir une valeur scientifique, une observation doit réunir toutes les conditions exigées par le célè- bre Nosologiste et par l’éminent Physio- logiste ; certes, l’observation du Dr. d’A- quin où toutes ces conditions brillent par leur absence, n’est ni méthodique, ni exacte, ni complète—elle n’a aucune va- leur scientifique—elle ne prouve donc rien. Quoiqu’il en soit, malgré son étran- geté, nous allons, pour deux raisons, la passer en revue : 1 ° . Ikirceque, d’après le Dr. Faget, die montre bien que c’était la fièvre palu- déenne hématémésique muqueuse qui frappait les enfants créoles en 1S58. 2 ° . Parcequc, d’après le Dr. Faget, elle a nécessairement plus de valeur que tous ses Juifs ! Le 12 et le 13 septembre 1858, (enplei- ne épidémie de fièvre jaune), un petit mu. lâtre de trois ans est pris subitement de for Ifc's fiiiis ! des lui ta ! donnez-moi dos faits bien eon-tités tei e.-t .“on éternel refrain. (/'rotion contre le*aUai/uet (lu Dr- Vagrt 18tiU,j>a(;e 16, Dr. Sa Vin Martin.) “Mais il est temps, dit le Dr. Faget, d’établir, par des faits, l’existence de la paludéenne hémorrhagique, de forme mu- queuse, particulièrement dans sa variété hématémésique. Bien que je sois très riche de faits de cette variété, bien que mes cahiers de notes ne cessent de s’en remplir depuis onze ans, je me servirai de préféieuce de ceux de mes confrères ; ils doivent nécessairement avoir plus de valeur.” “,Je commencerai par deux observations recueillies par le Dr. d’Aquin, pendant l’épidémie de 1858, afin de bien montrer que pendant cette épidémie, aussi, c’était cette même fièvre qui frappait nos enfants créâtes.” (Fièvre paludéenne hémorrhagi- que fri', mémoire page 21) Nous ferons donc comme le Dr. Faget, nous commencerons par les observations du Dr. d’Aquin ! ! 8me olservation—(docteur d’aquin ) Accès quotidiens. — Selles muqueuses.— Puis vomissements muqueux avec stries noires.—Selles muqueuses et noires.— Mort le 4me jour. “ Le 12 septembre 1858, un petit “ mulâtre de trois ans est pris subitement “ d’une forte fièvre, dans la matinée ; la “ fièvre ne cesse que dans la nuit suivan- “ te, au milieu d’une grande transpira- tion—Pendant ce premier accès, trois “ selles blanches, contenant un paquet de “ matière glaireuse, épaisse. “ Le 13, [second jour] deuxième accès, “qui dure de sept heures du matin à “ trois, et se termine aussi par une gran- “ de transpiration—Pendant ce second “accès, trois selles de même nature que “ les évacuations de l’accès précédent. 6 te fièvre. Cette fièvre cesse le premier jour au milieu, le second par une grande transpiration. Pendant les deux accès, six évacuations blanches contenant un paquet de matière glaireuse épaisse. (Voir l’Observation.) Les deux premiers jours, le Dr. d’Aquin n’a pas vu l’enfant; les symptômes qu’il décrit, ne lui sont donc connus que par renseignements. Il les tient de ceux qui prodiguaient leurs soins au petit malade. Nous lui ferons donc remarquer, en pas- sant, que la description si précise des évacuations et des matières jusque dans leur épaisseur, donne un peu à penser. Mais nous ne sommes pas difficiles, nous acceptons le paquet glaireux épais. Le troisième jour. (14 sept.) le Dr d’Aquin est appelé; il prescrit 10 grains de sulfate de quinine, l’accès manque.— Comment ! le jour où le Dr d’Aquin voit l’enfant pour la première fois, il ne don- ne aucun détail sur l’état de son petit ma- lade. Nous cherchons vainement. Pas un mo', rien ! Le docteur se contente de nous dire: 10 grains de sulfate de quinine, l’ac- cès manque.—De qui se moque-t-on ici? Le Dr. Faget avouera que si ce jour-là notre confrère a vu un malade, il n’a cer- tainement pas vu une maladie. Le 4me jour [15 sept], l’enfant prend encore 10 grains de sulfate de quinine, l’accès manque encore. Quelle variété de description! la plaisanterie continue,! tou- jours un malade, pas de maladie ! ! ! Le mutisme du Dr. D’Aquin devient inquié- tant. Heureusement, lions retrouvons la formule, hors laquelle pas de salut : 10 grains de sulfate de quinine ! Est-ce que, par hasard, des détails pathologiques ab- sents et le sulfate de quinine seraient les deux symptômes pathognomoniques de la fièvre paludéenne hématémésique de forint catarrhale ou muqueuses, variété de la grande endémique des pays chauds??? Nous avouons, franchement, qu’il faut être bien hardi, bien savant ou être pos- sédé d’un amour paludéen pernicieux pour reconnaître une maladie, dont la description prise sur na.ure. si* résume à ces mots sacramentels : 20 grains de sul- fate de quinine!! ! Continuons...... Donc, le 1 4 et le 15 septembre, au matin, cet enfant, [dont la maladie, jusqu’ici, nous est complètement inconnue, et nous sommes convaincu que, d’après sa description, le Dr. D'Aquin n’est pas plus avancé que nous], a pris, sans le moindre inconvénient, 20 grains de sulfate de quinine, ce qui, pour un en faut, de 3 ans, doit* être une dose capable I ou suffisante pour juguler, voire même I une paludéenne hématémésiqul*, etc, etc. Aussi l’accès manque toujours. Mais on a l'imprudence de donner à l’enfant un peu de lait.... Aussitôt il le vomit et. a trois faiblesses prolongées.—Combien de temps?—Le Docteur est encore muet. Avant de vomir, l’enfant a eu deux éva- cuations considérables glaireuses conte- nant de la matière grise. Depuis, coli- liques et douleurs épigastriques. L’enfant n’avait donc pas de vomissements, de co- liques, de douleurs épigastriques avant l’ingestion des 20 grains de sulfate de quinine ? Midi—Le Docteur D’Aquin parle, en fin, et il nous annonce que l’enfant est tranquille, que la peau est fraîche, que le pouls est à 96; la respiration à 26. L’accès manque donc toujours ? Mais si l’enfant, est tranquille à midi, il ne l’était donc pas avant ; si sa peau est fraîche, elle ne l’était doue pas; si le pouls est à 96, il était donc plus ou moins é evé ; si la respiration est à 28, elle était donc plus ou moins rapide, avant cette vi-ite de midi ? Vodà ce qu’il fallait nous dire ; à moins que le silence ne soit pour Je Dr. Faget une preuve évidente!! Si le Dr. D’Aquin a été d’une sobriété de détails pathologiques plus qu’équivoque, il est d’une excessive prodigalité! de prescrip- tions. Il est vrai que celles-ci rout inva- riables! Dans cette visite de midi, npus lisons: lo 2 gros extrait sec de quinquina et 10 grains sulfate de quinine [pour remède.*] 2o 2 gros sulfate de quinine [pour fric- tions.[ Les premiers dans une solution de 4 onces, les seconds dans une solution de 5 onces. 2 gros d’extrait sec de quinquina contiennent 8 à 10 giains de sulfate de i quinine; 2 gros suif, de quinine s’énom cut j en grains par le chiffre 144. La presc ip- j tion de midi est donc de 162 grains de j sulfate de quinine ! ! ! A 2 heures F. M., l’enfant avait été J clystei isé et frictionné, d’après Portion-j mince, avec l’antidote par excellence, ' merveilleux dans la lièvre paludéenne j liématé, etc., etc.; lorsque l’accès cesse ! de manquer ! La fièvre revient avec vio- j lence, trois vom ssements coup sur coup | de matières glaneuses, grises, ( paisses, j contenant des stries loue, es, presque noi- j res, évacuations glaneuses é j misses pres- que-noires. A quatre heures, transpira- tion, peu à peu la fièvre cède, l’enfant reprend de la gaieté. Fuis, tout à coup, il tombe dans de violentes convulsions et meurt. ! ! ! Est-ce là, vraiment, un cas de fièvre paludéenne hématémésique muqueuse ? N’ayant jamais vu cette prétendit; mala- die, il nous faut donc, pour répondre à cette question, interroger les mémoires si clairs du Dr. Faget. Dans le mémoire de 1864, le chapitre sur le diagnostic est introuvable; mais voici ce que nous lisons au chapitre ; “Marche du mouvement fébrile . ” “ ,pie dans des cas légers, même accompagnés des vomissements muqueux caractéristi- ques, arec grumtux noirs, (des cas légers avec vomissements noirs) oa ait vu le mouvement fébrile suivre une marche continue, puis bientôt décroître régulière- ment aussi, sans paroxysmes et dispa- raître sans quinine, je n’ai pas le droit de le nier.’' Four moi, dans des cas qui incmiçateiF d’être graves, sî j’ai vu quel- quefois le mouvement fébrile se soutenir un peu, puis décroître régulièrement et disparaître sans redoublements, sans pa- roxysmes, j’ai pensé que tout simplement, dans ces cas-là la fièvre avait été jugulée, pour me servir de l’expression de Torti, jugulée par la quinine administrée hardi- ment et à liantes doses, dès le début sans attendre la moindre rémission. [Fièvre paludéenne 1864, pages 70, 71, Dr. Fa- (ret- Cette paludéenne liématéinésique est. de plus en plus remarquable! ! Dans les cas légers avec des vomissse- ments noirs, (symptômes graves) elle suit la mèn e marche que la fièvre jaune, et cela sans quinine, le Dr. Faget ne le nie pas. Dans les cas qui menacent d être grâces elle suit encore exactement la même marche que la fièvre jaune, mais la quinine à hautes doses n < té administrée. Si le Dr. Faget ne pense simplement rien dans les premiers cas, (cas inquiniqués) dans les seconds, il pense tout simple- ment, que cela se passe ainsi, pareeque lu paludéenne a été jugulée par la quini- ne à hautes doses. Si ces mots du Dr. Faget, mis à la suite 1rs uns des autres sont logiques pour qui que ce soit, nous déclarons nous, (pie ce n’est que de la lo- gomachie. Ainsi donc avec de telles données, pas- de diagnostic possible pour le m > ment. Cherchons ailleurs. “Je n’ai jj, mais icneontré un seul cas de typhus paludique, avec continuité îégulieie et parfaite du mouvement iébr.le.” “C’est un tait acquis que la déco issanee régulière (in pouls du 1er ou 2me au 4me ou finie ji-ur, dans la fièvre jaune’’ (Ftude médi- cale 1859, page 87 Dr. Faget) “ La quinine à n’importe quelles doses et ad- ministrée a n’importe quelle période n’eut aucune influence sur sa marche’’ (la fièvre jaune ) La quinine faisait mer- cciitc dans la paludéenne, pourvu qu’on la donnât hardiment, coup sur coup, dès les premières hem es.” Loco eit page 94. Dr. Faget ) 11 parait que si, en 1859, le. Dr Faget n'avait jamais rencontré de typhus paludique avec continuité régulière et parfaite du mo ivement fébrile, il nV.u est plus de même en 1864. Cette liè- vre paludéenne est une vraie girouette, elle tourne à chaque instant. Quoiqu’il en soit, avec ces dernières données, lions îé- pondons hardiment, non, ce n’est pas une jialudéenne ! Des deux moyens du Dr. Faget, pour différencier sa paludéen- ne d’avec la fievre jaune, le premier est illusoire et ne peut nous servir ; car la continuité du mouvement fébrile et la dé- croissance régulière du pouls dans la liè- vre jaune, ne peuvent pas être distinguées du mouvement fébrile, qui dans sa palu- déenne élastique, suit, dans eeitains cas, une marche régulière décroissant réguliè- rement aussi sans redoublements, sans pa- roxysmes De plus, dans le cas que nous examinons, le Dr (l’Aquin ne parle de l’intermittence et de l’irrégularité de la fièvre durant les deux i remiers j'o.rs que par oui dire. Dans les deux derniers, il n’a eouq te le pouls de son malade qu’une seule fois, à sii troisième visite, quatre heures avant la mort, Far conséquent, l’irrégularité du mouvement fébrile, la décroissance du pouls, n'ayant point été constatées de façon ù ce qu'on puisse af- firmer qu'elles ont existé, comme l’exi- ge le Dr. Faget. nous ne sommes pas plus avancés que ce dernier avec l’ob- servation du Dr. d’Aquin. Comme signe diagnostic, il ne nous reste donc que le second moyeu, le sulfate de quinine. Le sulfate de quinine sans influence aucune dans la fièvre* jaune, mais faisant merveil- le dans la pain léenne, pourvu qu’il soit donné hardiment, coup sur coup .... Voyons donc coinnii ut le Dr. D’Aquin a administré le sulfate de quinine 14 Sept au matin-....10 grains f par la 15 do. do. do 10 grains ( bouche 15 do. à. midi.. 1 44 grains en frictions do. do. do 10 grains eu remèdes 174 grains. Nous ne comptons pas les 2 gros extrait sec de quinquina. Les prescriptions sous les yeux, nous constatons, surtout d’a- près l’âge de l’enfant, 3 ans, que le Dr. ])’Aquin, comme le conseille le Dr. Fa- got, a agi hardiment et coup sur coup. A ces doses [notre confrère ne contestera pas leur hauteur] le sulfate de quinine n’a certes pas fait merveille. “Or, quoi qil’en dise le professeur Forget, dit le Dr Faget. [Doctrine traditionnelle : page 295, 1855] l’aphorisme traditionnel: Na- tarain muborum osteudit eu ratio ” RESTERA TOUJOURS VRAI; donc de par la tradition hyppocratiqiu ce n’est pas une paludéenne? Si le sulfate de quinine fait merveille dans les paludéennes, pourvu qu’on l’ad- ministre hardiment coup sur coup dès les premières heures, le Dr. d’Aquin et sur- tout le Dr. Faget devraient bien nous 1 apprendre comment on reconnaît une pa- 1 ludeenne*, des les premières heures? < Est-ce un cas de fièvre jaune? Avec ! une observation aussi précise et aussi ( détaillée que celle-ci, il est peut-être im- 1 prudent de se prononcer. Mais voici ce que l’on peut tirer de ce récit bizarre, i Eu pleine épidémie de fièvre jaune, un î enfant de trois ans, dans l’espace de qua- ' tre jours, après avoir eu de la fièvre, des 1 évacuations et des vomissements glaireux '< dans les premiers jours, noirs ou presque ( noirs dans le dernier, tombe tout-à-coup j dans de violentes convulsions et meurt. ( Le Dr. A. J. F. Cartier, dans sou mé- moire sur la fièvre jaune, page 14, dit: 1 “chez les enfants, la scène se termine c presque toujours par des convulsions. < Celles-ci sent d’autant plus ordinaires que les sujets sont plus jeunes. Moins dangereuses près de l'invasion, elles cons- tituent le symptôme le plus alarmant, quand elles arrivent à une période plus avancée, et elles sont d’autant plus à re- douter, quelles apparaissent au moment où l’on s’y attend le moins. Elle sont concomitantes du vomissement noir. Notre réponse est toute dans ces quel- ques lignes. Nous avons encore cet an- née, plusieurs fois constaté, que ce tableau final, si bien peint par le Dr. Cartier, est d’une vérité saisissante. Notre tache semble terminée, et cepen- dant nous avons quelque chose de bien pénible et de bien grave à dire sur cet- te étrange observation, si étrange en ef- fet, que, lorsqu’on la lisant, nous som- mes arrivés à la description du troisième jour de la maladie, nous nous sommes ar- rêtés avec stupeur! Sous nos yeux, nous avions cette phrase - “ Le 14 ( Smejour) le Dr. d’Aquin est appelé ; il prescrit 10 grains de sulfate de quinine. ” Si le Dr. d’Aquin avait rédigé, lui-même, l’observa- tion qui porte sa signature, cotte phrase malencontreuse ne se serait certainement pas trouvée sous sa plume. Il ne se serait jamais mis à la troisième personne pour nous apprendre que ce dit troisième jour, le Dr. d’Aquin est appelé etqu’il prescrit. Il est impossible que cette phrase soit du Dr. d’Aquin ! De qui donc est elle ? Une seule supposition est naturelle et permi- se. Cette phrase ne peut être que de l’auteur du mémoire. Celui-ci, trop pré- occupé, l’esprit trop plein de sa paludé- enne, ne s’est pas aperçu probablement dans le feu de la composition, qu’il se substituait à son confrère, et, currentc culamo, il a écrit: le Dr. d’Aquin est appelé etc etc.... Hi le Dr. d’Aquin avait rédigé lui- même l’observation, le titre et le corps se- raient en harmonie. Le titre ne dirait pas vomissements avec stries noires, évacua- tions noires, et le corps, vomissements avec stries foncées presque noires éva- cuations presque noires. 11 n’y a que la présence d’un collaborateur distrait pour expliquer ces contradictions Nous concluons donc : que le fait du Dr. d’Aquin, annoncé par le Dr. Faget, comme preuve évidente de l’existence de . I sa paludéenne, et devant avoir néccssai- * ; venir ut plus de ndcur que tous ses faits, ; , n’est, après examen, qu’un fait qui leur appartient en société ! ! Quelle est la part de l’un? quelle est la part de l’autre? Décide qui pourra ! ! ! Des faits ! des faits ! ! des faits bien constatés, tel était, en 18C0, l’éternel re- frain du Dr. Fagot. Et, cependant, l’ob- servation du Dr. Sabin Martin, sous les yeux, que disait le Dr. Faget? Ne I pouvant nier les faits exacts, complets, i irrécusables, décrits par son confrère (un des praticiens les plus honorés et les plus aimés) il l’accusait froidement d’erreur de diagnostic! Maintenant les notes du Dr. d’Aquin, notes mises en musique, en ob- senations, veux-je dire, par le Dr. Faget, notes milles, vides, sans aucune valeur scientifique pour personne, voilà ! voilà ! j s’écrie l’enthousiaste docteur des preu- : des preuves évidentes ! Preuves ! devant lesquelles doivent s’incliner et se . taire ceux qui, chaque jour, prennent I pour de la fièvre jaune, l’enfant chéri et marécageux né dans un rêve ! ! Que le Dr. Faget s’étonne et s’irrite, quand au nom seul de sa paludéenne, le sourire de l’incrédulité ose se montrer à nos lèvres, peu nous importe ! Nous sommes de ceux, qui, devant de sembla- bles machinations, haussons et hausse- rons toujours les épaules, nous, fiers d’a- voir eu poim maîtres, ces professeurs de la vieille école de Paris, dont le savoir n’est égalé que par leur haute exactitude médicale ! ! Agréez Mr. l’Editeur l’assurance de ma considération la plus dis- tinguée. Dit. P DUREE. de In Faculté de Paris. 7 IMPRIMERIE DE L. E. MARCHANT, 201, RTJE DE CHARTRES, entre ste-anne et du ma in e. NOUVELLE-ORLEANS. 1867. LETTRES CRITIQUES SUR LA JBwf ffiMfemw Jptwmijïijtte (DE FORME CATARRALE) Br. {T. O. FAG-EÎT, r a R Le Dr. P. DUHEL. “ culiers recueillis, par plusieurs do nos “ confrères, les docteurs Beugnot, Borde, il d'Aquin.. de 1858 à 1864. Ces “ derniers faits sont d'autant plus pro- “ bants, qu’ils ont été observés pendant “ une période de six années tout à fait “ exempte de fièvre jaune. ” [Mémoires et Lettres sur la fièvre jaune, 1864, page 19.] Le docteur‘d’Aquin ne s’était, certes, jamais douté du pouvoir surnaturel que posséderaient un jour ses notes médi- cales. Leur métamorphose en observa- tions a du d’abord l’étonner ; mais ce qui doit bien plus le surprendre ; c’est leur puissance de démontrer l’existence de la paludéenne du docteur Faget, parce que les faits, qu’elles relatent, ont été re- cueillis pendant l'épidémie de fièvre jaune de 1858; et de devenir preuves bien plus probantes, parce que ces mêmes faits ont été observés pendant une période tout à fait exempté de fièvre jaune. C’est vrai- ment merveilleux ! La première asser- tion du docteur Faget étant une exacti- tude, la seconde ne peut être qu’une. pseudo-exactitude. Quelle belle et admi- rable chose que la pseudoité palustre! 9m k OBSERVATION [docteur d’auuin.] Fièvre pseudo-continue ; mucus épais et abondant dans les selles et dans les matières vomies; selles et vomisse- ments noirs—Albumine et sang dans les urines.—Mort. “ Une petite fille de 5 ans, sujette aux “ fièvres en frisson, après avoir eu les “mains et les pieds froids pendant vingt “minutes, est prise, le 16 septembre, de “ vomissements, puis d’une fièvre chaude. “ Au quatrième on cinquième vomisse- “ ment, après que les aliments eurent été “rejetés, on distingua dans les matières << vomies la valeur d’une demi tasse à il café de matière glaireuse grise. A 8 a heures du soir, 140 pulsations, 40 res- é pirations, peau chaude, douleurs dans j les articulations, assoupissement.— Nouvelle-Orléans, 21 octobre 1867. Monsieur l’Editeur de 1 'Avenir} La longueur de la réponse du Dr. Fa- get démontre, que m notre confrère n’a pas le temps de répondre aux objections (pie nous avons faites à ses théories, dan- gereuses pour la plupart des praticiens de la NUe-Orléans, il a du moins grande- ment le loisir de relire ses œuvres. Dans cette réponse, il nous reproche d’avoir présenté ses opinions sur l’administra- tion du sulfate de quinine, en particu- lier, de façon à en donner une idée tout-à-fait fausse. Nous n’avons fait que citer les passages de ses mé- moires de 1859 et 1864, passages dans lesquels le Dr Faget fait connaître son mode d’administration du grand spé- cifique, dont Vindispensabilité, à doses plus élevées que dans les cas simples, est reconnue par tous les médecins, con- tre les fièvres pernicieuses vraies. Si ces passages, cités textuellement, donnent une idée fausse de ses opinions, notre confrère ne doit s’en prendre qu’à lui- inême. S’il ne lui convient pas de ré- pondre à notre étude contre ses opinions paludéennes hématémésiques, c’est bien, pareequ’il n’ignore pas, que ses opinions, quoique nées et élevées en ville, n’ayant jamais pu s’acclimater dans notre pays, sont mortes aujourd’hui, mortes de fièvre jaune ; et que ce n’est pas avec des mots que l’on ressuscite les morts. Ce qui nous semble étrange dans cette réponse, c’est ce que le Dr. Faget ap- pelle nos “attaques inqualifiables atta- ques qui ne sont, après tout, qu'une dé- fense entreprise au nom de la vérité. Depuis 1860, dans tous ses écrits, le Dr. Faget ne cesse d’accuser ses confrères d’erreur de diagnostic. Tous ceux qui ne pensent pas, ne voyent pas comme lui, sont de mauvais observateurs, ils se trompant, ils ne savent même pas recon- naître une maladie. “Accuser ses con- frères d’erreur de diagnostic est une chose bien grave, disait le Dr. Faget au Dr. Lapeyre en 1852 et nous, nous ajou- tons, avec toute la famille médicale, tel- lement grave, que de toutes les attaques inqualifiables, c'est la plus inqualifiable. M. l’éditeur, nous aussi, le temps nous manque aujourd’hui ; mais nous ferons bientôt le relevé exact de toutes les con- tradictions, de toutes les assertions faus- ses, de toutes les attaques inqualifiables, que l’on rencontre à chaque page des Mémoires de notre confrère. Alors nous le défirons, comme nous le défions au- jourd’hui, de citer le nom d'un seul méde- cin détracteur du sulfate de Quinine, un seul, qui ne donne pas ou n’a jamais don- né de ce précieux médicament ; et si le Dr. Fuget ne nomme personne, il reste- ra alors, lui, fait curieux, le seul détrac- teur du grand spécifique ! Agréez Mr. l’Editeur, l’assurance de ma considération la plus dis- tinguée. Dr. P DUREL. Fievre Faludeenne Hémorrhagique de forme muqueuse. La vérité, toute la vérité, lien que la vérité ! M. l'Editeur, Nous n’avons, jamais, ouvert le livre du docteur Faget, sans y rencontrer de grandes exactitudes. Nous les sou- mettons à nos lecteurs. “Je commencerai, dit le docteur “ Faget, par deux observations rc- “ cueillies par le docteur d’Aquin, pen- “ dont l'épidémie de 1858, afin de bien “ montrer, que pendant cette épidémie “ aussi, c’était cette même fièvre qui “ frappait nos enfants créoles.” [Fièvre “ paludéenne hémorrhagique 1864, page 22.] “ Mais, dit encore le docteur Faget, “ ce qui devra lever tous les doutes, ce “ sera la lecture attentive des faits parti- 10 “ Prescription : une potion avec 25 grains “ de sulfate de quinine : une solution “avec 2 gros, pour frictions;—Dans la “ soirée la fièvre dimiuua, mais la qui- “ nine ne fut pas gardée—Les matières “vomies étaient une eau brunâitre, au “ fond de laquelle on distinguait une “sorte de marc de café dans un mucus fi- “ tant épais. Dans la nuit, alternatives “ de frisons et de chaleur ; somnolence ; “ continuation des mêmes vomissements ; “ deux selles, dans l’une desquelles on “découvre une masse de mucus qu’ou “ peut développer sous forme d’un large “ lambeau de fausse membrane, sorte de “fibrine coagulée. Urine naturelle avec “ dépôt d’un mucus épais et grisâtre. “17 Septembre, [second jour]—Le “ matin peau modérément chaude, pouls “à 120, respiration à 28; pas de (lou- “ leur épigastrique, ni abdominale. Elle “ n’a gardé que les trois dernières cuille- “ réos de la potion ; l’oreille n’est point “ dure—même prescription, et de plus vé- sicatoire sur l’épigastre. “A midi la fièvre a augmenté: pouls “à 132, peau plus chaude. 11 y a eu “deux vomissements: moins de mucus “ gastrique, mais aussi du mucus bron- “ chique, verdâtre qui surnage ; il y a de “ la toux. Il y eu une selle présentant “ la valeur d'une cuillerée de mucus “brunâtre. Très peu de quinine est “gardé; pas de dureté de l’ouïe. On “examine l’urine de la nuit précédente : “dans la partie liquide nuage albumi- u neuxpar l’acide nitrique ; la partie so- “ lide, muqueuse, lourde, se dissout dans “ l’acide, avec une légère effervescence. “ Le soir du second jour—il y a eu “deux vomissements de matières glai- reuses, grises tirant sur le blanc, dans “ un liquide clair ; il y a eu aussi deux “selles, au font desquelles se trouve une “ sorte de fausse membrane d’un gris “ rougeâtre, plus mince que celle du ma- “ tin. L’urine est claire, avec un petit “ nuage de dépôt albumineux “par l'acklc nitrique La fièvre est aus- “ si forte que le matin: peau chaude, 134 “ pulsations, face voit ueuse, yeux rouges, “ langue sèche, rouge, comme recouverte “ d’un vernis ; grande appétence pour la “glace. La quinine est mieux gardée ; “ on croit qu’il y a des bourdonnements “ d’oreilles—Mêmes prescriptions. “ 18 septembre [troisième jour].—La “ fièvre a été brûlante toute la nuit, avec “ délire : l’enfant voulait sans cesse battre “ sa mère. Vers le matin, la fièvre était “ tombée : à 8 heures, la peau était fraî- “ che, le pouls à 120, la respiration nor- “ male, mais les yeux toujours très rou- “ges; quelques efforts pour vomir.— “ Dans la nuit, il y avait eu aussi trois “ vomissements aqueux, avec un peu de “ mucus grisâtre au fond ; il y avait eu “aussi trois selles semblables au précé- “ doutes. On a recueilli, pendant la “ nuit, à peu près 4 onces d’urine : elle “est rouge, légèrement sanglante, avec “quelques grumeaux fibrineux; moins “d’albumine par l’acide nitrique. L’enfant “ a pris les trois quarts du lavement à la “ quinine et la moitié de la potion.— “ Pas d’effet quinique.—La langue est “ rouge, mais humide. “ Seconde visite à 3 heures.—Le corps “ de l’enfant est resté froid, depuis le “matin ; elle est agitée, se jette de côté “et d’autre. La peau est froide, le “pouls petit à 140,1a tête est chaude “ quelques soupirs, dents sèches, fuligi- “ lieuses ; pas d’effet quinique. “ 11 y a eu 5 ou 6 vomissements ; “ C’est un liquide brun à fond muqueux “ noir, avec grumeaux noirs surnageant “au milieu de mucosités bronchiques, “mirées et tachetées de brun. U y a eu “aussi deux selles semblables aux pré- “ cédentes—L’urine abondante présente “au fond du vase du sang rouge ; par “ l’acide, albumine et effervescence. “ Troisième visite à 5 heures et demie. “ Peau fraîche pouls petit à 140; vomisse- “ ment d’un liquide de plus en plus noir, “marc de café-, agitation extrême ; urine “ du sang presque pur. Mort dans la “ nuit. ” Ce n’est, qu’après avoir bien lu cette ob- servation, que nous avons pu nous expli- quer, pourquoi, le docteur Faget avait donné droit de cité, dans son Mémoire, à ce récit si riche en contradictions, en ca- cophonies, en impossibilités. Vraiment pour un ami intime de l’exactitude et des faits sévèrement constatés, le docteur n’est pas heureux dans ses choix. Si les faits de son collaborateur ont nécessai- rement plus de valeur que tous les siens, comme il nous l’assure, quelle est donc la valeur des siens ? Passons' à l’observation. Une petite fille de cinq ans,—en pleine épidémie de fièvre jaune,—est prise le IG septem- bre 1858, après avoir eu les mains et les pieds froids pendant vingt minutes,—po- sitivement vingt minutes, voilà de l’exac- titude, — de vomissements puis d'une fièvre chaude. Au 4ème ou berne vomis- sement,— plus ou moins d’exactitude, déjà!—On distingue dans les matières vomies la valeur d’une demie tasse à café de matière glaireuse grise.—De l’exacti- tude dans la description de la matière grise, mais dis inguée par on, qui on ? A 8 heures du soir 140 pulsations, 40 respirations, peau chaude ; douleurs dans les articulations, assoupissements. Br os- er iptions : 25 grains de sulfate de qui- nine en potion, 2 gros ( 144 grains) en solution pour frictions ! ! Dans la soirée la fièvre diminua,—nous voilà en pleine cacophonie! 8heures du soir fièvre forte, dans la soirée fièvre diminuée. Il parait que pour notre confière huit heures du soir ne sont plus dans la soirée, hélas ! !— La quinine n’est pas gardée,—25 grains en potion pour un enfant de cinq ans, nous le croyons sans peine,—les matières reje- tées étaient une eau brunâtre, au fond de laquelle une sorte de marc de café, dans un mucus filant épais.—Des matières re- jetées qui sont une eau brunâtre ; cette description coloriée est < un) limpidité.— Dans la nuit,—nous quittons la soirée,— alternatives de frissons et de chaleur, somnolence, continuation des vomisse- mcnts,—encore !—deux évacuations dont une contient une MASSE 1)E MUCUS qu'on peut développer sous forme d'un large lambeau de fausse membrane, sorte de'FIBRINE COAGULEE. — Une masse de mucus se transformant par le développement en une sorte de fibrine coagulée ! C’est bien profond ! ! Nous ne comprenons pas cette transformation ; elle est peut-être due à des phénomènes inconnus de chimie organique. Une pa- reille énormité ne pouvait se trouver que dans un Mémoire du docteur Fagot, l’ami du positivisme et de l’exactitude mathé- matique en fait de faits !—Urine natu- relle avec dépôt du mucus épas et igri- sâtre. Si le docteur Faget trouve naturel, ce liquide surnaturel, nous lui laissons son opinion. Passons. 17 septembre |sec nd jour] Le ma- tin peau modérément chaude,pouls à 120, respiration à 28, pas de douleur épigas- trique ni abdominale, l'enfant, n'a gardé que les trois dernières cuillerées de la potion,—il n’y a pas encore d’effet qui- nique, c’est bien étonnant, malgré les vo- missements.—Aussi un vésicatoire sur l’épigastre est ordonné, même prescription en sus.—C’est-à-dire encore 25 grains de sulfate de quinine en potion, 2 gros [144 grains] en frictions. Midi. La fièvre a augmenté, pouls à 130, peau plus chaude, toujours des vo- missements, mais moins de mucus gas- trique, celui-ci remplacé par du mucus bronchique verdâtre, très peu de quinine gardé—Si le mucus change de siège et de couleur, les vomissements ne cessent | pas ; malgré les hautes doses de quinine. —On examine l’urine de la nuit : dans la partie liquide, nuage albumineux par l'acide nitrique, la partie solide muqueuse lourde se dissout dans l’acide avec effet - vescencc légère.—Est-ce que, par hasard, l’albumine et le mucus, formant dépôt, seraient la partie solide de l’urine? Nous comprenons de moins en moins.—Le soir du second jour, deux vomissements— encore—de matières glaireuses grises ti- rant sur le blanc,—une singulière cou- leur, gris blanc,—deux évacuations avec une Jausse membrane gris-rougeâtre.— Oh! une'plus singulière couleur, gris- rougeâtre ! ! 11 y a donc des gris de toutes les couleurs.—L'urine est claire avec un petit nuage de mucus.— Quand donc verrons nous une urine claire, claire ! ! La fièvre est aussi forte que le matin, peau chaude, 134 qmlsations.—Arrêtons- no s ici, et tâchons de nous entendre si cela est possible. Le matin la peau est modérément chaude, le pouls a 120 — bien—le soir la peau est chaude, le pouls il 134 ;—très bien—et l’observateur écrit que la fièvre est aussi forte le soir (pie le matin. Une fièvre plus forte, qui se trouve être une fièvre aussi forte qu’une fièvre moins forte ! ! ! Cela ne s’était ci rtes jamais vu. Nous commençons à comprendre, avec cette explication en cristal, ce que c’est que la pseudo-conti- nuité des auteurs paludéens! ! Certains observateurs devraient bien se relire, afin 11 de ne pas mettre en contradiction fla- grante leurs écrits du soir avec ceux du matin. Car, si la fièvre du soir est aussi forte quecelledu matin,le pouls a été 134, 132, 134, ce qui ne donne aucune rémis- sion. De plus, si le matin, la fièvre était aussi forte que le soir, l’augmentation de midi, pouls à 132, est une augmenta- tion en moins-, ce qui est une nouveauté; et le Dr. Faget ne les aime pas! Dans certe observation, sévèrement constatée, comme le veut le rigide docteur, nous marchons de surprise en surprise. Donc, ce soir là, la fièvre est aussi forte que celle moins forte du matin; aussi,—la face est vultueuse, les geux rouges, la lan- gue sèche, rouge comme recouverte d'un vernis. Ce récit, richement colorié, nous présente en fait de couleurs: incolore, brunâtre, marc de café, verdâtre, gris, gris blanc, gris rougeâtre, grisâtre, rouge, sanglante, noire, plus noire, tacheté brun; enfin, voil ; le vernis!! quelle observa- tion intéressante comme étude de mosaï- ques.—La quinine est mieux gardée. Mieux ne voulant pas dire bien, l’enfant vomit donc toujours. — On croit qu'il y a des bourdonnements d'oreille ! On croit ! ! on croit ! ! ! Vraiment que ce on croit fuit rmgnifiquoment ! ! ! Il est vrai qu’il dit p us île choses qu’il n’e.-t g.-os ! Si les bourdonnements d'oreille sont affaire de croyance, les prescriptions sont positives et réelles.Or, ce soir si extraor- dinaire, encore mêmes prescriptions : 25 grains sulfite de quinine en potion, 2 gros ( 141 grains) en frictions—Si l’ad- dition n’est par une paludéenne hématé- mésique muqueuse, additionnons : 16 sept. 8 h. du soir 25 grains (potion) 144 il (frictions) 17 sept, [matin] 25 “ (potion). 144 u (frictions) | 17 sept, [soir] 25 * (potion)' 144 a (frictions) 507 grains. Dans l’espace de 24 heures, 507 grains de sulfate de quinine prescrits pour un enfant de 5 ans; voilà donc, enfin, une i preuve mathématique, que les quantités considérables de quinine recommandées par le Dr. Faget, ne sont, ni plus, ni i moins, qui* les gros et les onces du Dr. j Lapeyre, l’imprudent et le téméraire de < 1852. ( 18 septembre [troisième jour.] Fièvre bn/lunte toute la nuit avec délire.—Nous t le croyons— Vers le matin, la fièvre i était tombée. A 8 heures, la peau était < fraîche.—N’oublions pas ce symptôme de s 8 heures ; cette heure est fatale au Dr. r d’Aquin!—Or, à 8 heures, pouls à 120, r respiration normale, yeux toujours très t rouges, quelques efforts pour vomir. Bans ! 1 la nuit, trois vomissements muqueux gri-1 J sâtres.— Toujours des vomissements; ar- t rêtez donc la quinine puisqu’elle est sans influence.—L'enfant a pris les trois quarts du lavement à la quinine.—En- core une dose de quinine que nous ne connaissions pas et qui se donne clan- destinement ! quand donc cette dose a-t- elle été ordonnée ? de combien est-elle ? un gros, une once, peu importe, nous ne la compterons pas; nous avons bien assez des 507 grains du 16 septembre à 8 heu- res du soir au 17 septembre au soir!!! Dr. Lapeyre, où êtes-vous ? Malgié ce chiffre, pas d’effet quinique. Vraiment!— 3 heures, seconde visite.—Le corps de l'enfant est resté froid depuis le matin.— Oh ! non ! non, mille fois non, nous n’ad- metterons jamais ce corps froid depuis le matin. L’observateur i sévèrement con- staté que la peau était fraîche à 8 heur s du matin ; pour nous, cela est exact, car le Dr. F aget ne se sert, comme preuve de ce qu’il avance, que de faits positifs. Donc, nous repoussons cette idée de corps frais à S heures du matui et froid depuis ce même matin. Cependant, s’il était sévèrement constaté que ce qui est frais est froid et réciproquement, il faudrait bien nous incliner devant ce fait nouveau et jmlu'léen. En pathologie, peau fraî- che est un symptôme favorable, maie peau froide ne l’est jamais ! Pour nous, c’est une vérité ; mais pour les paludéens, le contraire est peut-être vrai. Ces cho- ses impossibles sont probablement des phénomènes de pseudo-c ntinuité ; les peaux fraîches doivent-être de temps en temps, selon les besoins, des peaux pseudo-froides ! Grâce à notre confrère, nous comprenons mieux toutes ces cu- riosités. Le corps de l'enfant est donc resté froid depuis le matin,—ou frais ad libi- tum,—agitation, 5 ou 6 vomissements : c'est un liquide brun, à fond muqueux noir, avec grumeaux noirs surnageant, au milieu de mucosités bronchiques, acérées, et tachetées de brun.—Quelle cacopho- ! nie ! ! !—Hémorrhagie par la vessie, sang \ rouge ; par l'acide, albumine et efferves- cence.—Quelle belle observation ! ! 5 heures et demie (troisième visite. Veau fraîche.—ou froide,—agitation ex- trême, hémorrhagies par la vessie, sang oresque pur, vomissements d'un liquide le plus en plus noir, marc dccafé.—Mort lans la nuit. 11 faut, Mr. l’éditeur, du courage et sur- ent de la pati encc pour réfuter de telle* ncohérences, cette patience et ce coura- ge lions les aurons. Le Dr. Faget, pour mut- nir, quand même, une opinion er onée, basée sur une tradition, n’a pas eculé dev ant la négation des observat- ions lu sévère Fortin.de celles du vénéré )r. Puissan, de celles des Drs. Sabin Lartin, Fortineau, Déléry et bien d’au- res encote. Des conclusions du Dr. I Alfred Mercier, il a écrit : 1‘ Autant d'al légations, autant de nouveautés. Du moins faudrait-il qu'elles fussent ap- puyées sur dis faits sévèrement observés ” | Etude médicale, page 81, Dr. FagetJ Que faut-il doue à cet austère censeur, ai in- traitable, si difficile, quand il juge ses ad- versaires? Ce qu’il veut, nous allons vous le dire, il veut des observations comme celles que nous venons d’analyser, bon- nes ou mauvaises, vides ou non, pourvu que l’auteur incliné sous sa bannière, lui permette d’inscrire comme titre : Fièvre paludéenne hématémésique catarrhale ou muqueuse ! ! ! Finissons.— Le fait analysé, est-il ttn cas de la paludéenne de 1858 ? Est-il un cas de fièvre jaune? C’est un cas de fièvre jaune—Fièvre continue, douleurs articulaires, face vul- tueuse, yeux rouges, vomissements glai- reux, gris, verdâtres, puis noirs et de plus en plus noirs, hémorrhagies, albumine considérable, agitation extrême, peau froide, mort. La coloration de la peau manque seule, mais était-il possible do la distinguer? La décroissance régu- lière du pouls dans la fièvre jaune, n’i> tant pas plus constante que l’irrégulari- té du mouvement fébrile dans la palu- déenne, comme le reconnaît le Dr Fagot, nous rejetons, comme moyen diagnostic ce pouls compté si souvent et qui décide la question pair notre confrère. Nous sommes médecin ; que ceux qui le trou- vent bon, se transforment en montres a répétitions ! Nous le répétons : le fait du Dr. d'A- quin est un cas de fièvre jaune et non un cas de paludéenne. Car, dans cette observation comme dans la premiè- re, le sulfate de quinine, antidote mer- veilleux administré hardiment, coup sur coup, dès le début, n’a certe pas fait merveille. Le précepte’traditoinnel. ‘‘ Na- turam morborum ostendit curatio TOUJOURS VRAI, d’après le Dr. Fa- got, ne le serait! donc jamais dans les fièvres paludéennes hématémésiques. Que doit penser le divin Hipprocrate ! Non, le sulfate de quinine, à hautes doses, n'a pas fait merveille ! Car ce malheureux enfant de 5 ans a succombé malgré les 507 grains de sulfate de qui- nine, et surtout, après avoir essayé, en 24 heures, d’absorber par la bouche plus d’un gros, 75 grains, dose effrayante, et par la peau 432 grains—[6 gros] Que le Dr. Fagot relise ses lettres au Dr. Lapeyre l’imprudent de 1S52; il le trou- vera peut-être trop timide en 1867. A lundi, prochain, Mr. l’éditeur en vous priant d’agréer l’assurance de notre considération la plus distinguée. Dr. P DUREL. de la faculté de Paris. IMPRIMERIE DE L. E. MARCHAND, 201, RUE DE CHARTRES, entre ste.-anne et dümaxne. NOUVELLE-ORLEANS. 1867. LETTRES CRITIQUES SUR LA $MVm fflÎMlfel!!! Jptîï0fflgf]§« (DE FORME CATARRALE) Du Dr. J. O. FAGET, r a it Le Dr I». DUREL. Ficvre Faludccnne Hémorrhagique de forme muqueuse. “ Premier jour.—11 n’y avait plus à se tromper : j’avais affaire à une fièvre tout à fait indépendante de toute locali- sation.—Je prescrivis la quinine à la do- se de 3 grains de 3 en 3 heures ” ‘‘ Seconde visite à 11 heures.—Pouls àj 124, très nerveux ; agitation extrême ; sueur des plus abondantes; quelques nausées, mais ni vomissements, ni selles. —J’insistai sur la quinine ” ‘‘Troisième visite, à 3 heures.—Pouls descendu à 124; agitation et soif moin dres ; mais vomissements bilieux : l’en- fant vomit tout. On donne la quinine en lavements , six grains à la fois. ” “ A 9 heures du soir, intermitcnce complète : pouls à 88. Pour la nuit, six grains de quinine, de 3 en 3 heures, par la bouche ou en lavements ” ‘‘Second jour, à minuit.—Second ac- cès. - Agitation, soif, coliquesfl’enfant re- jette tout par haut et par bas” ‘‘ A 6 heures du matin —Po ils à 120 peau chaude, couverte de sueur, soif inextinguible; visage un peu terreux, langue toujours saburrale. et un peu livi- de sur les bords.—La matière des vomis- sements se composait de l’eau bue et de quelque mucosités verdâtres ; les évacua- tions alvines ressemblaient à de l’urine claire, contenant des mucosités blanchâ- tres ” “ 11 devint dès lors impossible de faire conserver à l’enfant un atome de quini- ne Les vomissements toujours compo- s ’H d’eau presque limpide, ne. tardèrent pas à présenter en suspension des flocons de couleur de suie, dont la quântit ■ et la teinte noirâtre allèrent en augmentant jusqu’à 10 heures du matin.—Les urines se supprimèrent complètement.—Les ma- tières des selles se décolorèrent de plus en plus, et les mucosités blanchâtres qu’elles contenaient devinrent plus abon- dantes, plus denses ; il me fut possible d’en prendre sur un petit morceau de j bois, et d’en tenir en suspension en l’air [ des flocons d'une longueur dépassant un 1 pied ” ‘‘Vers 10 heures du matin, améliora- tion ; vomissements moins fréquents, et les flocons couleur de suie disparaissent. —Vers midi ee n’était plus qu’une eau claire et quelques mucosités décolorées. —Les selles s’arrêtèrent tout à fait ” ‘‘ Ce n’était pas une intermission com- plète, mais une rémission ; les lavements avec la quinine sont gardés, mais aucun effet quinique n’est produit. ” “La rémission dura une heure à peine. —Alors, sauf les selles qui ne se renou- velèrent plus, tous les symptômes fâ- cheux reparurent avec une formidable intensité. Les vomissements offrirent bientôt des flocons bruns en suspension dans un liquide limpide ; puis ces flo- cons devinrent plus foncés, en même temps que le liquide qui les contenait prenait lui-même un teinte que je puis comparer à Veau de pruneaux, d’abord claire, puis de plus en plus foncée.—En- fin les flocons et le liquide devinrent en fièrement bruns-no mitres ” “ L’agitation ne tarda pas à devenir extrême, la soif plus intense, le pouls plus fréquent, plus concentré, plus irré- gulier ; au milieu de tous ces désordres l’intelligence restait parfaite.—11 survint bientôt des mouvements convulsifs, puis une vigoureuse et courte convulsion qui termina tout” Le l)r. Beugnot, un de nos aînés, au- ra toujours droit à notre respect, et nous allons le lui prouver, en réfutant son ob- servation avec le Dr. Dutroulau pour auxiliaire, h' Dr. Dutroulau, un de nos aînés aussi, médecin dont le nom, à la N Ile-Orléans tomme dans le monde en- tier médical, est une des plus grandes autorités que l’on puisse invoquer. ‘‘11 s’agit, dit le Dr. Beugnot, d’un en- fant de 4 ans et demi, demeurant à Lafa- j yette et revenant, en parfaite santé de Bi- loxi.—Le 20 juillet au soir, il tousse un peu, accuse de la lassitude et demande à ! dormir .. - J’arrive par hasard, je l’exa- mine, l'ausculte et constate une légers bionchite. ” Experientia fallax. Hippocrate. Monsieur le rédacteur, Lorsque nou- avons rencontié, dans le mémoire du Dr. Eaget, l’observation du Dr. Beugnot, nous avons été heureux et triste. Heureux, car nous avions, en face de nous, un vétéran de la pratique, un de nos aînés, rude jouteur, nous obligeant, au moment du combat, à concentrer tontes nos forces et à ne jamais perdre de vue nos réserves ; triste, de trouver l’obser- vation de notre confrère, égarée au mi- lieu de cet amas confus de preuves évi- dentes d’une affection sans viabilit '. 10mk OBSERVATION (docteur Beugnot) Début insidieux de bronchite légère.— Puis fièvre violente—Courte infermi- tence—Vomissements d’abord bilieux, puis muqueux, puis noirs—Selles mu- queuses très remarquables — Démission d’une heure—Mort en 43 heures “Il s’agit d’un enfant de quatre ans et demi, demeurant à Lafayette et revenant en parfaite santé*, de Biloxi. . . .—Le 20 juillet au soir, il tousse un peu, accuse de la lassitude, et demande à dormir.. .. J’arrive par hasard, je l’examine, l’auscul- te et constate une très légère bronchite” —‘‘Le lendemain matin, 21 juillet, on m’apprend que la fièvre s’était déclarée violente deux ou trois heures après ma Visite, que l’enfant avait, été très agité et altéré, pendant, la nuit, avec transpira- tion fort abondante. Déjà, la veille au soir j’avais été frappé de l’abondance de la transpiration, dès le début. Pouls à 116; peau chaude, sueur abondante: fa- ce animée, yeux modérément injectés ; langue saburrale, sans rougeur ; soif ar- dente ; toux nulle, respiration bonne ” 14 Le soir du 20 juillet, le Dr. Beugnot ne prescrit rien. Pourquoi ? Il a été ce- pendant frappé ce soir-là d’une abondan- ce de transpiration, fait dont il ne parle que le lendemain.. Le lendemain matin, 21 juillet, con tinue notre confrère, on m'apprend que la fièvre s’était déclarée violente deux ou trois heures avant ma visite, que l’enfant avaitété très agité et altéré pendant la nuit avec transpiration fort abondante. Déjà, la veille au soir, j’avais été frappé de l'a- bondance de la transpiration, dès le dé- but. Louis à 116, peau chaude, sueur abondante; face animée, yeux modérément injectes, langue saburrale, soif ardente, toux nulle, respiration bonne. Bremier jour.— Il n’y avait plus à se tromper ; j’avais affaire à une fièvre tout- à-fait indépendante de toute localisation. Je prescris la quinine à la dose de 3 grains de 3 en 3 heures. ” “ La sueur, dit le Dr. Dutroulau, as- sez rare, peut, cependant, devenir abon- dante au point de simuler la sueur criti- que de la fièvre intermittente. Mais ce qui la distingue de celle.ci, c’est que la cha* leur persiste, soit qu’elle augmente, soit qu’elle diminue, et n’en parait pas in- fluencée. Cette distinction est très impor- tante à faire pour le diagnostic et pour le choix du traitement ; c’est pour avoir vu plus d’une fois la maladie se terminer par la mort après des sueurs abondantes, qui m’avaient fait croire à une fièvre palu- déenne de forme inflammatoire, que j’ai été amené à me défier des sueurs dans la fièvre jaune. ” [Maladies «les Euro- péens dans les pays chauds, article fiè- vre jaune, 1861, page 335.J l( Les symptômes dont nous avons le plus appris à nous défier pendant ces dernières années, c’est encore le Dr, Du- troulau qui parle, sont le frisson initial et la transpiration abondante, qui accompa- gnent quelquefois aussi bien la fièvre jaune que la fièvre inflammatoire d’ori- gine palustre. Tontes les fois que l'injec- tion des yeux, l'agitation et les douleurs caractéristiques existent en même temps qu'eux, on ne devra pas en tenir compte et agir en vue de la maladie épidémique. ” [Loco cit. page 356. C’est donc, pour avoir vu plus d’une fois la maladie se terminer par la mort, après des sueurs abondantes, qui lui avaient fait croire à une fièvre paludéen- ne, que le Dr. Dutroulau a été amené à se di fier de ce symptôme dans la fièvre jaune, et qu’il nous conseille, toutes les fois que l’injection des yeux, l’agitation et les douleurs caractéristiques existent en même temps que cette transpiration abondante, de n’en tenir aucun compte et d’agir en vue de l’épidémie. Ce con- seil, fruit d’une longue expérience, e t sage et toujours bon à suivre. Bersonne ne contestera, qu’à la Nouvelle-Orléans, du mois de juillet au mois de novembre, l’on observe, tantôt, des épidémies de fièvre jau- ne à forme désastreuse, tantôt, des épi- démies à forme modérément grave et toujours lorsqu’il n’y a pas dô pi- démie, plus ou moins de cas sporadiques de typhus ictérode.— quand au soi-di- santes endémies ou épidémies de fièvre pa- ludéenne hémorrhagique bilieuse ou mu- queuse: Qui les a vues ici? Qui les a décrites ? Le Dr. Eaget, seul. Avec les observations de nos confrères et appuyé sur l’expérience du Dr. Du troulau, nous soutenons : que, le premier jour de la maladie, rien n’autorisait le Dr. Beugnot à dire, qu’il avait affaire à une fièvre tout-à-fait indépendante de toute localisation , au contraire- Car, si la transpiration abondante, mots qu'il sou- ligne dans son récit, lui a fait croire le 21 juillet qu’il avait affaire à une fièvre à quinquina, cette transpiration ne lui avait rien indiqué la veille, puisqu’il n’a rien prescrit. Ces sueurs abondantes du 20 juillet, se maintenant le 21 avec persis- tance de la chaleur de la peau, devaient donner une toute autre idée à notre con- frère, vu que le fait qu’il relate, a été ob- servé pendant le mois de juillet 1859, an- née épidémique de fièvre jaune à forme modérée. 11 aurait donc été plus sage d’agir en vue de la maladie épid inique, comme le fait le praticien dont nous a- vons invoqué l’autorité. Dans semblable circonstance, nous n’hésiterons jamais. ‘‘ Seconde visite à 1L heures—Bonis à 142, très nerveux, agitation extrême, sueur des plus abondantes, quelques nausées, mais ni vomissements ni selles.” Le Dr. Beugnot insiste sur la quinine. ” Rien n’est changé; la maladie suit sa marche, seulement les nausées qui précè- dent presque toujours les vomissements dans la fievre jeune, font leur apparition. “ Troisième visite à 3 heures.—Bonis dt scendu à 124, agitation et soif moin- dres, mais vomissements bilieux, l’enfant vomit tout.—A 8 heures, intermittence complète, pouls à 88.” “ Dans les maladies à trois périodes, en général, la seconde est la période d’é- tat; ici, dit le Dr. Dutroulau, ce ne serait qu’une rémission, une transition.—Uue chose remarquable, cependant, c’est la securité trompeuse que fait naître ce mo- ment de transition, chez le médecin quel- quefois, quand il est peu expérimenté, chez le malade plus souvent : celui-ci demande à manger, se lève et marche même. Il faut une certaine expérience pour apercevoir le danger qui se cache derrière cette apparence de bien-être et qui n’a pas de signe arrêté. Le nom vul- gaire de mieux de la mort, qui lui était donné autrefois, ne trouve que trop sou- vent sa justification. [Loco cit. p. 354.] Si la période de rémission ou plutôt de transition de la fièvre jaune, dans cer- tains cas, est telle, et cela est réel, qu’un malade peut demander à manger, se lever, marcher, sortir et se promener; (fait' observés à la Nouvelle-Orléans) cette période pourrait donc aussi, dans certaines circonstances, être prise pour une intermittence complété de quatre heures, comme chez le petit mal de du doct'-ur Beugnot. Ce que notre confrère appelle une intermittence complète, n’est pour nous qu’une rémission, une transi* tion, ce calme si trompeur, cette apparence de bien-être qui n’a pas de signa ar- rêté. u Second jour, à minuit. — Second accès, agitation, soif, coliques, l’enfant rejette tout par haut et par bas.—A six heures du matin, peau chaude couverte de sueurs, soif inextinguible, visage un peu terreux, langue saburrale, un peu livide sur les bords. Les matières des vomissements, se composaient de T eau bue et de quelques mucosités verdâtres, les évacuations alvines ressemblaient à de l’urine claire contenant des mucosités blanchâtres. ” ‘‘ La soif, dit le, praticien français des Antilles, est un symptôme qu’il faut, noter, elle éclaire non seulement le dia- gnostic, mais encore le pronostic. Elle est presque toujours vive dès le début, et dépasse les limites de celle d’un accès de fièvre simple ; quelquefois elle devient insupportable, et constitue un véritable tourment pour le malade, quand les bois- sons lui sont interdites ou qu’il n’ose pas en prendre pour ne pas provoquer les vomissements plus douloureux encore que l’abstinence, elle augmente quand la mort doit arriver—Les vomissements, au début, ne se composent que des boissons ingérées et plus rarement de bile verte on jaune, ils restent souvent bilieux ou plutôt aqueux et grisâtres—Au début de l’épidémie de 1352, et particulière- ment chez les marins non acclimatés, les évacuations présentaient souvent l’as- pect cholérique séreux et blanchâtre” [Loco cit. pages 341, 345.] Nous n’avons rien à ajouter aux re- marques du savant docteur Dutroulau. Les vomissements, chez le petit ma- lade du docteur Beugnot, toujours com- posés d’eau presque limpide, ne tardèrent pas à présenter, en su pension, des flo- cons de couleur de suie, dont la quan- tité et la teinte noirâtre allèrent en aug- mentant jusqu’à dix heures du matin. Les urines se supprimèrent complète ment. Vers dix heures du matin, amé- lioration, vomissements moins fréquents, les flocons couleur de suie disparaissent. Cette amélioration, qui n’est pas une in- termission complète, cette fois, dit le docteur Beugnot, [nous sommes de son avis,] mais uue rémission, dure une heure à peine ; et alors tous les symptômes fâcheux reparaissent, à l’exception des selles. Les vomissements offrent bientôt des flocons bruns, flocons devenant de plus en plus foncés. En même temps, le liquide qui les contenait prend une teinte, que, notre confié:e, compare à l’eau de pruneaux, d’abord claire, puis de plus en plus foncée; enfin, les flocons et le li- quide deviennent entièrement bruns-noi- râtres. Au milieu de tous ces désordres, l’intelligence restait parfaite, lorsque sur- viennent des mouvements convulsifs, puis une vigoureuse et courte convulsion qui termina tout ! u Le vomissement, fait remarquer le docteur Dutroulau, dans les cas qui doi- vent succomber, prend d’emblée ou finit 15 par prendre les différents aspects que1 nous avons reconnus à la matière noire. ” ‘‘Quand la suppression des urines ap- parait près du début, elle doit être consi- dérée comme très fâcheuse, sinon comme toujours mortelle. Il faut d’ailleurs, qu'elle soit fréquente dans certaines épi- démies, ainsi que j’en ai eu la preuve moi-même en 1840, pour qu’on en ait fait un symptôme de fièvre jaune. ” “ Des accès de convulsion sans délire, avec écume à la bouche se déclarent quelquefois subitement au milieu d’un cas d’apparence peu grave, ou ne se mon- trent qu’à la fin et comme terminaison, et dans les deux cas, le plus souvent mortels. (Loco cit. 341, 349, 350 ) ” Nous n’avons rien, encore, à ajouter aux paroles emprunté s au livre du doc- te ir Dutroulau, et nous concluons d’après elles et d’après notre expérience person- nelle : que le fait observé par le docteur Beugnot et donné par le docteur Faget comme preuve de l’existence de la palu- déenne hémorrhagique, est un cas de fièvre jaune et pas autre chose.—Voici nos raisons : pendant une épidémie à forme modérée de fièvre jaune, un enfant tombe malade et présente, dans le cours de sa maladie, les symptômes suivants : peau chaude — sueurs abondantes—pouls variant de 142 à 88,—face animée—yeux modérément injectés—soif inextinguible —fièvre avec intermission ou rémission— vomissements bilieux, séreux, puis bruns et enfin entièrement bruns noirâtres— suppression complète des urines—remis- sion d’une heure à peine qui précède des j convulsions, rémission que l’on observe presque toujours dans la fièvie jaune des enfants, incomplète, insidieuse et suscep- tible d’entraîner à une erreur de pronos- tic—convulsions vigoureuses—mort. Cette série de symptômes no se ren- contre :S praticiens répondent, oui ; quelques autres, restés en petit nombre, répondent : Non. Sur quelles raisons les premiers basent ils leur affirmation? Sur quelles raisons, les seconds basent-ils leur négation ? Tel est le sujet de la première partie de cette étude. Les médecins qui répondent par l’affir- mative, [nous sommes de ceux-là], ont, pour îësoudre la question, fait appel au bon sens, à la raison, à la théorie, à l’ob- servât on rigoureuse des faits. Après de longues études, après de mû- res réflexions, après avoir recueilli des faits qu’ils croient irréfutables, ces prati- ciens disent aujourd’hui, et nous le répé- tons : Oui, les enfants créoles sont apteb à contracter la fièvre jaune ; le fait est in- contestable de par le bon sens, la raison et la théorie, il est démontré par l’obser- vation et l'expérience Oui ! car l’organisation originelle des enfants créoles étant identiquement la même que celle de tous les êtres créés, ces entants sont soumis, comme tous, aux mêmes lois physiques, aux mêmes influences bienfaisantes ou délétères, de par le bon sens, la raison et la théorie. Oui ! car les enfants créoles comme les enfants du monde entier, n’étant à l’abri des maladies, que l’on ne contracte, gé- néralement, qu’une fois, [rougeole, scarla- tine, variole], qu’après avoir été frappés par ces maladies ; il doit eu être exacte- ment de même pour la fièvre jauue, de par le bon sens, la raison et la théorie. Oui ! Car les enfants créoles, nés et élevés dans l’intervalle de deux épidé- mies, nés et élevés par conséquent, dans un air pur, aussi pur que celui des pays les plus sains, doivent se trouver dans les mêmes conditions, être soumis aux mêmes lois physiques, aux mêmes influences que tous les enf mts nés et élevés dans une atmosphère salubre. Il leur est donc aus- si impossible qu’aux autres enfants, d’ê- tre entièrement à l’abri des maladies qui doivent leur naissance à des miasmes dé- létères et mortels ! S’il en était autrement, la faculté, sortant d’un air pur, de s’cx poser sans danger, plongés dans une at- mosphère empoisonnée, à l’absorption des germes morbifiques, en ferait des êtres à part, des êtres hors de l’humanité ; ce qui serait une absurdité, de par le bon sens, la rabon et la théorie. • Eh bien ! à toutes ces leçons du bon sens, de la raison, de la théorie, l’observa- tion et l’expérience viennent apporter leur témoignage, et les mains pleines de faits avérés, dire aux plus incrédules : re- gardez ! Les observations de fievre jaune des natifs recueillies pendant l’épidémie de 1867, les lecteurs les trouveront réu- nies dans un ouvrage de grande irnpo-- tance, que termine en ce moment le Dr. Ch. Délery, praticien, dont le nom à la Nouvelle-Orléans, a, pour synonymes, sa- voir et haute probité médicale. Quant aux médecins, restés en petit nombre, qui répondent par la négative, sur quelles bases repose leur négation ? Nous n’avons trouvé cette opinion ‘•D’ordinaire pourtant le triomphe des systématiq les n’est point de duree. [Dk. Ch. Fagkt ] “Que ne voit-on pas avec une imagination cxalt ée. ” [I ’ouqukvi llk] Mon ieur le rédacteur, En commençant notre ét ule sur la fièvre paludéenne hémorrhagique mu- queuse, nous avons écrit : “ Une question grave, d’une importance capitale, divise encore les médecins de la Nouvelle-Or- léans ; cette question doil être résolue. ” Ce n’est pas, sans hésitation, que nous nous sommes mis à l’œuvre. Nous savions mieux que personne, 1 • peu de poids que nous allions jeter dans la balance. Nos habitudes et nos goûts de retraite, nous invitaient à ne pas les abandonner. Nos intérêts matériels, “le soin de notre répu- tation, tes intérêts les plus chers de nos clients,” connue le dit, si bien, notre con- frère. le Dr. Faget, nous faisaient, peut- être, un devoir de garder le silence. Nos études philosophiques nous avaient ap- pris le positivisme et l’égoïsme de notre époque; époque de mœurs tellement étranges, que l’on y rencontre me aie des m Ueoms qui se disent, “p jsirifs, eXpéri- mentaliste-’, e’csi-à-dire, empiriques et surtout clientélistes, si l’on peut et autant qu’on peut;” des médecins, qui pensent que “la médecine n’est qu’un capital, dont la valeur se m sure par l’intérêt qu’il rapporte.” Ces pensées pleines de vérité, Reveillé-Rarise les écrivait en 1848; et le Dr. Faget les reproduisait en 18.75, en les faisa it suivre de ceitc réflexion : “ Cette peinture n’est que trop vraie. ” Tellement vraie, ajoutons-nous, qu’à la Nlle-Urléans, l’on rencontre, à chaque pas, les originaux qui semblent avoir sei- vi de modèles à Réveil! -Farise. Vous le voyez, monsieur le rédacteur, tout, oui, tout nous engageait à nous taire. Mais la vérité, “ cette lumière de l’es- 22 franchement formulée que dans un mé- moire du Dr. Faget. j Etude médicale 1859.] Nous allons donc l’exposer com- me appartenant à notre confrère et aux médecins qui marchent sous son drapeau. Si nous sommes dans l’erreur à l’égard de ces derniers, nous n’hésiterons pas à le reconnaître immédiatement. “ D'après une tradition constante dit le Dr. Faget, et déjà respectable par le nombre des années, voici d’abord ce qui était établi en fait : Les familles de la Nlle-Orlcans n’avaient jamais eu à se préoccuper de la fièvre jaune pour leurs enfants. “C’est cette dernière opinion que j’ai embrassée, c’est la vieille tradi- tion du pays que je viens soutenir ?” | Etude médicale, LS59, pages 2 et 3.| C’est donc par la négative que le Dr. Faget répond à la question, là ur soute- nir l’opinion qu’il a embrassée, fait-il ap- pel au bon sens ? non ; à la raison? non ; à la théorie ? non, mille fois non ; aux faits observés? non, toujours non ! Sur quoi base-t-il sa négation ? Sur la tradi- tion ! La tradition, laquelle ? La tradition constante et déjà respectable par le nom- bre des années, s’écrie le Dr. Faget ! Mais, en 1839, la commission Fortin, j Rallier, Daret, Sabiu-Murtin ; mais en J 853 et 1858, 1 s Docteurs Fu'.ssan D - lery, Fort ineau, Ruiner, Alfred Mercier et tant, d’autres, ont prouvé que la tradi- tion n’était pas c< listante. Enfin en 18G7, presque fous les praticiens de la Nlle-Or- 1 ans, répondent avec des faits, d« s faits irrécusables ; non, la tradition n’est pas constante, elle n’est pas l’expres- sion de la vérité ; elle est l’erreur; er- reur aussi respectable pour nous que poul- ie Dr. Faget ; mais, notre respect p.mi- les anciens est trop profond pour aller jusqu’au fétichisme. Ainsi, dit Fascal, sans contredire les anciens, nous pouvons assurer le contraire de ce qu’ils disaient. L’erreur n’est-elle pas fatalement alliée à la vérité au fond de toutes les traditions humaines. Ce qui est aujourd’hui vérité admise, ne sera peut-être demain qu’il 1 u- sion. Nous n’invoquerons pas ici les qua- tre éléments, tradition démentie par la science, la course rapide de l'immobilité- Soleil, le mouvement Galil en de la te r- re, jadis si belle ■ t si calme dans son re- pos traditionnel : Que nous importe ! No- tre raison, notre bon sens rrpou-sent les traditions “ entachées de la rouille des siècles ”, selon l’énergique expression du professeur Hostau, les traditions “ qui , changent la vérité en mensonges et les mensonges en d’autres mensonges,”— comme le dit encore plus énergiquement j de Rruix. Médecin, nous ne reconnaissons qu’u-! ne seule tradition, devant laquelle nous j nous inclinons avec respe.■■(,' celle qui j nous a transmis et transmettra à nos der- niers, neveux la doctrine Hippocratique; doctrine, médicale basée sur l’observation pure et simple de l’œuvre de Dieu par le génie ! “ La doctrine Hippocratique, dit le Dr. Faget, fondée sur le sens commun et transmise par la tradition, est donc au- tant qu’une doctrine peut l’être, la plus catholique qu’on puisse concevoir. Hors sou sein point de science vraie. Toute Doctrine nouvelle est donc nécessairement une hérésie. ” [Etudes sur les bases de la science médicale, 1855, Int. V. XX.] Four nous, trop heureux de partager les idées justes et sages de notre confrè- re, [en lui faisant seulement rem rquer que la doctrine hippocratique < st fondée sur le sens commun et Ytbserration] nous ajoutons : Toute opinion médicale, n’a- yant pas pour bases le se ns commun et l’observation, fut-elle transmise par nue tradition, est une hérésie. C’est donc comme une hérésie que nous repoussons l’opinion du Dr. Faget, relativement à la fièvre jaune des natifs, opinion basée sur une tradition démentie p ir l’observation. Ft, si à cette heure, la tradition avec sa grande voix, osait dire : Les enfants créoles ne meurent jamais de la fièvre jaune ; aussitôt, des quatre coins de la Nlle-( h-léans», s’élèverait un iunn ns;1 et déchirant sanglot maternel démenti terrible ! ! ! ! acceptable, il lui fallut, tout en niant les laits, leur donner une signification. Si les Néo Orléanais rte mouraient pas de fièvre jaune, quelle était donc la maladie qui les tuait ? Pour expliquer cette mor- talité, le Dr. Faget évoqua ‘d'apparition, so s forme épidémique ou endémique depuis 1853, de fièvres graves avec vo- missement noir chez les enfants créoles, dans les campagnes et chez les nègres, fièvres graves prises pour la fièvre jaune par bon nombre de médecins, contraire- ment a ce qu’ on croyait possible;’’ (de par la tradition). ( Etude médicale 1859, avant-propos, page III, Dr. Fagot). Nous dirons en passant au Dr. Faget, à lui, dont la pratique médicale a toujours été urbaine, que, ces fièvres graves des campagnes, nous les avons vues de 1851 à 18G2, alors que nous exercions notre profession dans la paroisse St. Jacques. Comme nous sommes au bon nombre, des médecins qui prennent, pour la fièvre jaune, ces fièvres graves, nous déclarons il notre confrère, si ces fièvres des campa- gnes ne sont pas des fièvres jaunes, que, le typhus ictérode n’a jamais été observé dans aucune partie de la Louisiane, par personne, sans excepter l’auteur du mé- moire paludéen de 18G4. Revenons a l'apparition des fièvres graves. L’apparition de 1S53 fécondée, donna le jour a une Rita-Christina patho- logique, la paludéenne hémorhagique bil- lieuse,—la paludéenne hémorhagique mu- queuse. Fier, alors, de sa paternité, le Dr. Fa- get, à la façon des fées de nosgrand’mères, doua ses filles d’une nature surnaturelle. Sous sa main créatrice, elles prirent tou- tes les allures, toutes les apparences,' toutes les formes, et ainsi façonnées, elles descendirent dans l’arène avec cette de- vise sur leur drapeau : “Les enfants nés et élevés à la Nouvelle Orléans ont-ils la fièvre jaune? Non!” La lutte s’engagea; Traditionalistes d’un coté, de l’autre Champions de 1 ob- servation pure et simple. Les faits sé- vèrement constatés régleront le différend! Les faits conseiensieusement observés, signés des noms les plus honorables de notre corps médical, sont soumis au juge- ment du Dr. Faget ; (pie répond-il ? Le Dr. Subin Martin, un de nos vétéran?, vous le dira pour nous. “Je ne sache “ pas, en effet, écrivait en 18G0 le pra- “ ticien (sous l’honorabilité de qui nous “ sommes fier de nous abriter), que per- “ sonne se soit jamais montré plus diffi- u cile que le Dr. Faget, dès qu’il s’agit “ d’autorités oui mettent en péri! la doe- “ trine dont il veut a tout prix assurer “ la fortune. Il dénature, rapetisse ou “ répudie tout ce qui l’entrave dans l’ac- “ complissement de son œuvre. Les “ noms les plus haut placés dans l’estime “ de notre corps médical ne trouvent pas “ grâce devant l'esprit Je proscriptuni “ qui l’anime. Les accuser d'erreur de “ jugement est la moindre des choses a “ ses yeux. Si l’on veut suivre le.droit “ sentier et n’étre pas mis à l'index, “ comme entaché d’hérésie, il faut inar- 1 jU Fièvre paludéenne hémorrhagique eatan haie, découverte par le Dr. Faget en 1853, est-elle une réalité ou une chimère ! Est-elle tout simplement la fièvre jaune ? Résoudre ces questions, tel est le but de la seconde partie de cette étude. La tradition restée longtemps insou- cieuse a toutes les attaques, trembla, un jour, sur sa base, jour néfaste de l’année 1853. Fendant la désastreuse épidémie de cette lugubre année, un fait, signalé assez timidement en 1819, reproduit plus fran- chement en 1339, venait hardiment s’af- firmer lui même en 1853, et appeler sur lui l’attention sérieuse, de tous les prati- ciens. De tous cotés, en ville, à la cam- pagne, dans les Etats Voisins, les indigè- nes et surtout les enfants succombaient, après avoir présenté a l’observation des médecins tous les symptômes du typhus ictérode. 11 était impossible de se trom- per, c'était bien la fièvre jaune : le Néo Orléanais n’était plus une exception ! Ne reconnaissant aucune différence dans le début, la marche, la durée-, les symptômes, et malheureusement, dans la terminaison de la maladie qui tuais l’étran- ger, et celle qui tuait l’indigène enfant, la plupart des praticiens prochunère. t, vu Entent ité dans les deux cas, que la ma ladie devait, chez les uns comme chez les autres, porter le même nom. L’accord aurait été unanime; si le Dr. Faget, ac- croché a la tradition, n’était venu souffler parmi nous l’esprit de oi- em •>, Les faits étaient là, visibles, tangibles, ils donnaient brutalement un éclatant démenti au passé, ils culbutaient la tradition; le Dr. Faget résolut de la sauver a tou! prix, il nia d'abord les faits, mais comme une néga- tion pure et simple n’était pas une raison 23 “ cher avec lui dans la route qu’il s’arroge ‘‘ le privilège de tracer aux futures gé- ‘‘ nérations médicales.” ‘‘ Partant, les excellentes no'es du docteur Fortineau, celles du docteur Puissan, l’instructive statistique du doc- teur Borner, les faits minutieusement recueillis tut chevet des malades, en pleine épidémie de St-Jean Baptiste, par le docQ ur Délery, le cas rapporté par le docteur Fortin, cas irrécusable s’il en fut jamais, l’observation aussi claire que dé- cisive de notre President, [Dr. Henri Dtiret,] etc., etc. Qu’est-ce que tout cela ? DES AFFIRMATIONS. . . . des FAITS I M COMPLETS MAL INTERPRETES SANS VALEUR ” [Protestation contre quelques attaques du docteur Ch. Faget. 1860. Docteur 8. Martin.J Jusqu’à présent, le docteur Faget, n’a contesté le diagnostic de ses confrères qu’en détail, voici la négation on gros : A piopos de l’épidémie de 1859, le docteur Fagot demande, ‘‘ s’il faut s’ar- îôter à discuter s’il y a eu mie épidémie de fièvre jaune en 4859.” “ Le Bureau de Santé1, ajoute-t-il, a relevé 91 certifi- cats de décès de fièvre jaune pour cette année-là, ces certificats ont-ils tous été signés par des médecins in faillibles ! ” “ Si tous ces certificats, répond le docteur Délery, avaient été signés par des médecins infaillibles, il y aurait à la Nouvelle-Orléans plus de médecins in- faillibles que dans le monde entier qui n’en compte pus un.” [Journal de la Société Médicale, septembre 1860 page S2.| Le docteur Faget invoquant l’autorité de m devins infaillibles, fait supposer à ceux qui n’en ont jamais vu, et qui ne e.oient pas qu’il en existe un, que notre confrère a été plus heureux, qu’il a ren- ; contré cet infaillible ! Quant à l’épidémie de 1855: “Je n’ai, 1 vlit le Dr. Faget qu’une remarque a1 faire : même ce chiffre officiel de 2,670 ! défis pour l’année 1855, ne me suilit pas pour établir une épidémie de vraie fié- i rrc jaune, pareequ’il reste à prouver que j ces milliers de décès appartiennent réelle- ment à la fièvre jaune.” —(jette remarque valut au Dr. Faget j cette rude et si méritée réponse du Dr | Delery: “A la bonne heure, voilà de la dénégation sur une grande échelle ! File I étiiit timide au début, la voilà hardie et1 sans vergogne”. (Journal de la Société Médicale, octobre 4860, page 100). Lo Dr. Dcléry a cent fois raison, la dénégation sur grande échelle est hardie et sans vergogne. Oser dire à plus de deux cents de ses confrères : Ces milliers de décès de fièvre jaune constatés par voue, ne prouvent pas que vos malades soient morts de fièvre jaune, votre diag- nostic doit être erroné ! Quelle attaque ! ! Cette “attaque inqualifiable” du Dr. Fa- get peut se qualifier : Sublime d’audace !!! Les observations de fièvre jaune re- cueillies à la Nouvelle Orléans et dans les campagnes signées, comme nous l’avons déjà dit, des noms les plus hono- râbles, le Dr. Faget les qualifie: Ajjir- mations faits incomplets,.... mal interprétés.... sans râleur P' Les néga- j fions 11e sont jamais îles raisons, aussi ! ses adversaires le sommèrent-ils de donner j une bonne interprétation à leurs faits ! »?a7-intorprétés. La réponse fut catégori- que : ‘‘Ces faits de fièvre jaune des natifs, | sont, tout simplement, des cas de palu- déenne hémorrhagique”. Mais à quels signes alors reconnaît-on cette palu- déenne ? Quels en sont les symptômes assez tranchés, afin de ne pas la confon- dre avec la fièvre jaune “ï Pour répondre à ces questions et éclairer ses confrères, le Dr. Faget publia ses lettres et mémoires sur les deux maladies.—Dans le mémoire de 18(54, nous avons trouvé les observa- tions des I)rs. d’Aquin, Beugnot et Borde; observations données comme preuves évidentes de l’existence de la paludéenne contestée. Ces observations nous les avons analysées, scrupuleusement, sé- vèrement, selon leurs mérites ; les faits qui fout rire, avec le sacarsmc et l’ironie; les faits qui font penser avec l’attention, la réflexion, le calme que tout critique doit aux écrits sérieux, surtout, lorsqu’il croit y découvrir l’erreur. Par cet exa- men, nous espérons avoir démontré à tous: que les faits observés par les Drs. d’Aquin et Beugnot, et décrits sous le nom de fièvre paludéenne hémorrhagi- que, muqueuse sont des cas incontesta- bles de fièvre jaune ; que le fait rapporté ; par le Dr. Borde, n’est que la description pure et simple d’une fièvre pernicieuse comateuse, fièvre, qui 11e s’est jamais appelée paludéenne hémorrhagique mu- queuse. Les faits de ses confrères invoqués, par le Dr. Faget, a 1’,appui de l’existence de j sa paludéenne, démontrent clairement ! que celte dernière n’est qu’une chimère, I tantôt fièvre jaune, tantôt fièvre perni- j eieuro, deux maladies connues de tous les médecins, de temps immémorial, et dont ! la redécouverte en 18-33, n’est que la con- J séquence d’une argumentation réduite ! aux abois. Pour le prouver mieux encore, j nous plaçons sous lias yeux de nos lec- teurs, un tableau synoptique des symptô- ! mes des deux maladies. Les Symptômes de fièvre jaune sont puisés dans le Com- pendium de médecine et dans l’ouvrage du Dr. Dutroulau ; cens de la paludéenne du Dr Faget sont copiés textuellement dans son mémoire de 1864. Les initiales P. et L. indiquent la page et la ligne où se trouvent dans le mémoire les symptô- mes copiés. TABLEAU SYNOPTIQUE DES S YM TOM ES DE LA FIEVRE JAUNE ET DE CEUX DE LA PALUDEENNE DU DR. FAGET. 2o. Fièvre. Fr - on vio- lent, manque quelquefois. s’accompagne de vomisse- ments. Chaleur, âcre, sèche, lia- bitneuse. Sueurs. Assez rares, quel- quefois abondantes, porsi- tant avec la chaleur. Pouls. Variable de 80 à 140 et au-dissus, régulier ou irrégulier, décroissant ordinairement, parfois, ac- quérant de la vitesse, alors 1 ictit et très fréquent. 3o. Visage. Face animée, rouge, vultueuse, quelque- fois |x;ud’animation, pâleur avec ou sans coloration ic- térique, injection des yeux, brillants, ronges, conjonc- tives jaunes. 4o. Douleurs, f'éphalagie, douleurs des lombes et du rachis [rcius et dos] des membres, articulaires et musculaires. 5o. Agitation. Tou mar- quée dans certains cas, avec assoupissement, dans d’au- tres, extrême. Insomnie souvent cou-tante 6.i, F oublions digestives. Langue et boucV. Langue variable, humide sans colo- ration, grise avec liseré rou- ge sur Ls bords et a la poin- te, écho, rouge, blanchâtre, cotonneuse, suburrale, quel- quefois noire. Gonflement des gencives. Soif. Vive nu début, quel- quefois insupportable, man- que rarement. Vomissements Au début, boissons ingérées, puis bile verte ou jaune, aqueux et grisâtres, bruns, .sang, noirs, marc du café. Selles. Rares an début, séreuses,blanchâtres, bilieu- ses, prennent la couleur hé- morrhagique noire. 7o Hémorrhagies. Far le nez, la bondi •, par toutes les ouvertures naturelles, sang noir par les vomisse ment - et les selles. 8o. Mère. Coloration jau- de de la peau, variant d’une teinte pâle à une teinte très foncée. flo. Plaques violacées. 1 é- teclno.s ecchymoses. 10. Symptômes cérébraux. Air do stupeur, délire cris, convulsions, parfois intelli- gence intacte,. llo. Urines. Rétention ou suppression complète. Dépôt albumineux par l’acide nitrique. D’après les expériences de M. Ballot, sur 40 cas de paludéenne vraie, pas d'albumine par l'aide. 12*i. Marche Essentielle- ment continue rémittente. 13o. Durée. 40 cas légers, 3 à 4 jours ; 2o cas fou- droyants moins il* 2 jours ; 3o cas réguliers 5, 7 ou 9 jours, prolongé'1 par la dé généreseenoe typhoïde. 14o. Te.nn\r, vison, Mort ou guérison. Cas légers, pre- que sans convalescence. Cas graves, convalescence longue et pénible, quand la niaia lie passe à l'état ty- phoïde. Ficvre. Frisson violent [p. 33, 1, 3] manque quel- quefois [Ob. d’Aquin et Bou- gnot, p. 22 et 26] s'accom- pagne de vomissements [p. 33, I. 4.] Chaleur. Brûlante [p. 33, 1, 15] sèche [p, 41, 1, 10] peau moite [p 8, 1. 27] Sueurs. Manquent quol- qiiefoi- [üb. d’Aquin p, 23] abondantes et persistant avec la chaleur [ob. Beu- guot p, 26.] Pouls. Variable de CO à 140 [p. 46, 1. 28 p. 47, 1. 5] au-dessus de 140 [p. 26, p 41] régulier [p, 70. 1. 17-et suivantes] hregulierf p. 46. 1. 27] dans certains cas pe- tit et très fréquent [p. 39, 1.11.] 3o. Visage. Face animée, [p. 26, 1. 34] vultueuse [p.' 24, 1. 27] face quelque pou cholérique [p. 36, 1. 4] yeux rouges [p. 24, 1. 27], in- jectés, teintés do Jaune [p. 26, 1. 34, p. 29, 1. 8] con- jonctives un peu jaunes [p. 29, 1. 39,] 4o. Douleurs. De tête et du rein-, courbatures, [p. 10, 1, 18] douleurs lombai- res très vives [p, 16, 1. 25] douleurs dans le.- articula- tions [p. 23, 1 33.] 5o. Agitation. Manque quelquefois [Ob. d’Aquin p. 22], extrême [p. 28, 1, 4] nuits agit es [p. 26, 1. 30] [p. 10, 1. 42.) 60. Fonctions digestives- liinguc et bouche. ).aligne variable, humide, blanchâ- tre (p. 11, 1. 15,) rouge sur le bords (p. 14, 1. 27) c- ciie à la pointe (p. 36, 1. 29) saburralo, livide sur les bords (p. 26, 1, 35, p. 27. 1. 14) dépôt pultacé, blanc de» gencives (p. 11, 1. 27.) «Suif. Ardente au début (p. 26, 1. 30) inextinguible (P- 27, 1. 13.) Vomissements, De l’eau bue. miidosilés verdâtres et blanchâtres, bilieux, (p. 27 1, 3, 14 et 15) bruns (p, 27, 1. 41) avec caillots de sang (p. 38, 1, 1) noirs, aussi noir qu’une infusion décalé (p. 37, 1. 29. Selles. Manquent quelque- fois au début (p, 27, 1. 1) glaireuses (p. 22. 1. 25) blanchâtres ép. 27, 1. 18) bilieuses (p, 41, 1, 20) rou- gi S très, (p. 24, 1. 24) noi- res (p. 23, 1. 15, 7o. Hémorrhagies Par le liez et les gencives [p. 27, 1. 2] sang noir par les vo- missements (]), 25, 1. 14) par les selles ‘-p. 22, 1. 16." 8o. Ictère. Jaunisse pro- noncée. véritable ictère "p. 17,1. 12." „ 0<), Plaques violacées. Ec- chymose,, lâches de pur- p ra “p, 17, 1. 14 et 16. lOo, Symptômes cérébfaux L’élire "p. 10, I. 42" con- vulsion» "p. 23, I. 18" in— t diigenco parfaite “p. 28 1. 6." 11). Urines. Rétention "p. 45. 1. 16‘ suppression com- plète “p. 27, 1. 24." Dans la paludéenne dit Dr Eaget albumine considérable, é- nurine quantité d’albumine "P- 9, I. 13 et21“ "]i. 11, 1. 31 et41" "p. 17, 1. 1, et 19. 12o. Marche. Tous les types "p. 70, 1. 14." I3o. Durée, lo cas légers 3 à 4 jours "p. 33 et 34“ ; 2o cas foudroyants moins de 2 jours "p. 26 , 27 et 28“ ; 3o cas régu.iers, 5, 7 ou 9 jours "ii. 44, et 45“ “ p, •»6, 37, 38“ "p. 12 1. 30" convalescence longue et dif- ficile, dégénérescence t\ - plioïde "p. 12, 1. 28" "p. 10, 1. 3 “ 14o Terminaison. Mort ou guérison, Cu- légers, conva- lescence confirmée, 1 jours de maladie "p. 34, 1. 27" cas graves, convalesceuco longue et difficile dans la ma- ladie avec de ér.érc cenco typhoïde "3 ob., p. 10.‘t Symptômes de la fiè- vre jaune. Symptômes de la pa- ludéenne du Dr. Fa y et. lo Début Ordinairo- ni nt brusipi 1. Forces peu altérées ou brisées. lo. Début. Malade pris subitement, [p 26, 1. 23] tout à. coup fp. 39, I, 2] las- situdes. [p. 26, I. 25] cour- buturt g [p. 10. 1. 18]. 24 Avec ce tableau sous les yeux, le lec- ! teur saisira immédiatement la difficulté ! ou plutôt l’impossibilité de distinguer la j fièvre jaune de la paludéenne nouvelle j du docteur Faget. Le début, les symptô- | mes, la marche, la durée, la terminaison sont exactement les mêmes dans les ; deux maladies. Nous pouvons donc, cer- , tain d’être dans le vrai, poser comme j conclusion : Deux maladies, sans aucun signe ou symptôme différentiel, ne peu- vent constituer, de par le bon sens, la raison, la théorie et les faits, qu’une seule et même entité pathologique. Pour ne pas reconnaître cet axiome, il faudrait admettre avec le Dr. Faget, deux symptômes différentiels nouveaux de fièvre jaune, que personne n’avait ja- mais soupçonnés avant lui, symptômes essentiels, pathognomoniques, hors les- quels pas de diagnostic : Tradition bt Nationalité. Si le lecteur veut bien, maintenant, je- ter un coup d’œil sur notre première lettre, il verra que, nous étions bien en droit d’écrire : “ La paludéenne hémorrha- gique muqueuse est bien, elle, une pré- tendue maladie, découverte (nous pou- vons ajouter inventée) il y a peu d’an- nées, dans le but de soutenir, quand même, une théorie spéculative, avancée, peut-être, par un amour exagéré de la légende, et qui, aujourd’hui, se meurt (est morte) devant la vérité. ” La paludéenne hémorrhagique du Dr. Faget, n’existe pas comme entité patho- logique, donc, elle est une chimère ! Nous espérons l’avoir démontré d’une manière irréfutable : La fièvre jaune des créoles conservera son nom primitif en dépit de son nouveau parrain. Maintenant, que le Dr. Faget appelle ha fièvre jaune, fièvre paludéenne hémorrhagique, que les pra- ticiens lui conservent son nom, cela peut paraître aux lecteurs une puérile querelle de mots, nous en convenons ; mais sous cette querelle de mots qui semble puérile, il y a une question bien grave, celle du traitement. Là est le nœud delà discus- sion, là est le danger ! Cette question, nous allons la vider, car ce n’est que par sa solution seule, que les lecteurs com- prendront bien toute l’importance de cette discussion scientifique, que l’on a tant cherchée à dénaturer. ne qui ne sache que les fièvres intermit- tentes se coupent à l’aide de ces précieux médicaments. Mais ce que tout le monde ne sait pas, ce que même un grand nom- bre de médecins semblent ignorer, c’est que couper la fièvre n’est pas synonyme de la guérir. Pour obtenir du quinquina tous les effets qu’on en doit attendre, il faut l’administrer avec méthode. ''(Clini- que médicale de l’Hôtel-Dieu de Paris, 1862. T. 2. p. 769—770.) Si nous comprenons bien le professeur Trousseau, nous pouvons résumer ainsi ses excellents avis : Pour obtenir les bons effets que l’on doit attendre du quin- quina, il faut, dans une maladie donnée, l’administrer avec méthode, car en dehors d’une bonne méthode, pas d'effets salu- taires à espérer. Maintenant, si le sulfate de quinine, administré avec méthode, est héroïque et souvent miraculeux, dans les maladies intermittentes, périodiques , ré- mittentes et peut-être continues, ce que personne n’a encore nié ; a-t-il, à doses modérées ou à doses élevées, les mêmes effets dans la fièvre jaune 1 Passons en revue les opinions des au- teurs sur ce sujet. Après avoir longuement examiné cette question, la commission Fortin, Hahier, Daret et Sabih-Martin, dit en J 839: “ Cet | examen nous conduit à cette conclusion: que l'influence du sulfate de quinine sur j la marche de la fièvre jaune, n’a rien de j spécifique et qu'il ne diffère pas, quant à ses vertus curatives des autres moyens j généralement employés contie cette ma- ! ladie. ” (Rapport fait à la Société m idi- i cale delà Nlle Orléans sur l’épidémie de J fièvre jaune de 1839, p. 260—261.) ‘‘ La quinine, dit le Dr. Faget, à n’iin- | porte quelles doses et administrée à n’im- ' porte quelle période (delà fièvre jaune) n’eut sur sa marche aucune influence. ” i (Etude médicale, 1859, p. 94.) “ Un autre mode thérapeutique, écrit le Dr. C. Déléry, qui a joui d’une gran- de vogue, il y a quelques années, c’ebt la méthode spécifique, laquelle consiste dans l’emploi du sulfate de quinine. Je , l’ai adoptiie moi-même en 1847, avec une grande apparence de succès, mais l’ex- | périence m’a démontré depuis que j’avais tiré une conclusion trop précipitée du post hoc, ergo propter hoc. 11 n’y a pas crime à être dans l’erreur, mais bien à y ] persister par la mainte puérile de se dé- dire. Cette méd cation, régularisée 'ci pour la première fo s en 1837 par le Dr. F. A. Lambert, échoua, en 18 9, entie les mains de cet habile praticien qui fut le premier à signaler l’infidélité de ce moyen thérapeutique, sur lequel il avait d’abord fondé de si grandes espérances. ” [Précis historique de la fièvre jaune, 1859, p. 92—93j. Nous pourrions multiplier nos citations, mais nous nous arrêtons, car les méde- cins que nous avons nommés, sont, nous en sommes convaincu, une garantie pour tous nos lecteurs. Nous concluons donc vec eux, que, le sulfate de quinine signa- lé comme inutile et sans influence par les Drs. Fortin, Bahier, Daret, Sabin- Martin, comme infidèle par les Drs. Lambert et Déléry, sans influence aucu- ne par le Dr Fagct, doit être abandonné généralement dans le traitement de la fiè- vre jaune, même administré à doses mo- dérées Si le grand spécifique administré à doses modérées est infidèle et sans influ- ence contre la fièvre jaune, en est-il de même, lorsqu’il est donné à liantes doses? M. Delmas, médecin, ayant observé la fièvre jaune pendant vingt cinq ans aux Antilles, à St Domingue et à New- York dit : “ Le quinquina, dont le suc- cès avait été constaté dans les fièvres malignes, ne fut d’aucun avantage dans la fièvre jaune au Cap et au Fort Dau- phin; à quelque dose et sous quelque forme qu’il fût administré, il n’eût pas les effets héroïques qu’on lui voit souvent produire. Dans le premier endroit, il desséchait la langue, augmentait le délire et l’oppression; dans le second, il redou- blait'le vomissement et le spasme ; dans les deux on fut oblige d’en abandonner l'usage. ” (Recherches historiques et mé- dicales sur la fièvre jaune, lS22,p. 112.) ‘‘Ceux qui le préconisent ainsi, [ le “ sulfate de quinine à doses élevées J dit “ le Dr. Cartier, l’administrent dès le | “ début et dans toute l’intensité de la fié- ' “ vre, persuadés que, loin de nuire, ces j ‘‘ fortes doses répétées agissent comme | ‘‘ hyposthénisantes, abattent le pouls, ; ‘‘ diminuent la chaleur et préviennent le j “ développement des symptômes fâcheux. ; ‘‘Il est vrai que quelques fois 1 hypos- I “ tliénie devient telle, que le malade a | ‘‘ plutôt le faciès d’un cadavre que celui “d’un vivant. 11 est froid, ou une sueur I “ glaciale recouvre sa peau ; le. pouls est ( *‘ ralenti d’une manière effrayante. Cette •‘ liyposthénisation, qui simule une per- I “ n cieuse algide, n’est même que rare- I ‘‘ ment favorable. Niais le plus souvent “ aucune rémission ne se fait, la fièvre ! “ continue, les ivccidents nerveux et sur- ‘‘ tout le délire se montrent plus promp- “ tement avec le cortège des autres symp- , “ tomes funestes, et la mort ne tarde pas ‘‘à arriver. ” (La fièvre jaune de la Nlle- I u Orléans, 1859, pages 25, 2(5.J “ Suivant la doctrine de l’étiologie pa- , “ lustre, dit le Dr. Dutro ilau, c’est le ‘‘sulfate de qu'nine qui devrait être le l“ spécifique par excellence du traito- “ ment. Je l’ai employé chaque fois que “ la fi ‘vre jaune était précédée d’un ou de plusieurs accès paludéens, ou lors- “ que des sueurs abondantes et trompeu- “ scs pendant la premièse période, mas- ‘‘ quaient ses véritables caractères, et je u n’ai jamais vu d'effet favorable sur la I “ marche ou la gravité ultérieure de la “ maladie. Quelques médecins, à la Gua- j *‘ deloupe, ne sont pas éloignés d'attri- '■ “ huer à ce médicament les hémorrhagies ‘‘ plus abondantes, et les vomissements “ de mauvaise nature qui suivent quel- ‘‘ quefois son emploi. ” A Cayenne, M. Saint-Pair a porté le jugement suivant sur ce genre de traitement dans s >n rapport sur l’épidé- mie de 1855 : ‘‘Je ne terminerai pas La fièvre paludéenne hémorrhagique découverte en 1853 par le Dr. Faget, étant tout simplement la fièvrej /aune, comme nous l'avons démontré; détermi- ner. si, dès le début ou pendant le cours de la maladie, le sulfate de quinine, ad- ministré à doses ordinaires ou a hautes doses, est utile ou dangereux ? Telle est la troisième et dernière ques- tion que nous avons à résoudre. Dans son admirable leçon sur le trai- tement des fièvres palustres, le profes- seur Trousseau s’exprime ainsi : ‘Je n’ai pas besoin de vous dire que le quinquina et ses dérivés, la quinine et le sulfate e quinine, en sont la base. 11 n’est persoi - 25 “ sans dire un mot du sulfate de quinine “ qu’on a tant vanté dans les deux pério- •{ des de la maladie et des résultats qu’il “ m’a donnés. Si les premiers symptô- “ mes de la fièvre jaune se présentent “ avec une apparence d’intermittence, il “ semble naturel d’administrer l’antipé- “ riodique par excellence. .J’ai observé “ plusieurs cas qui débutaient par des “ frissons suivis de chaleur ; ces symp- tômes cessaient complètement pendant “ plusieurs heures, et la fièvre revenait “ diminuant une seconde fois pour rester “ continue J’ai alors eu recours au sulfa- te de quinine et jamais la maladie n’a “ cédé. La forme du début que je viens tl d’indiquer ne suppose pas une modifica- “ tion profonde de la nature de cette ma- “ ladie, laquelle est toujours, par essence, “ une pyréxie continue. Dans les cas “que je viens d’indiquer, j’ai administré “le sulfate de quinine et presque tous les “ malades ont succombé. J’ai remarqué “ que la quinine, dans la première pério- “de, ajoutait à l’agitation et à Yanxiété “ du malade; qu’elle n’abattait point les “ symptômes inflamatoires ; que si on la “ donnait à la dose de plusieurs gram- •‘ mes, elle produisait ses effets bien con- “ nus : des tintements, l’affaiblissement “ de la vue, une hyposthénie générale ; “et qu’elle prédisposait le malade à une “ adynamie plus irrémédiable.'1'1 “ Je n’ai rien à ajouter à ces remar- ques, dit le Dr. Dutroulau, et je n’hésite pas à signaler le sulfate de quinine, em- ployé au début de la fièvre jaune à titre d’antipériodique ou d’antipaludéen, com- me toujours inutile et souvent dange- reux [Maladies des Européens dans les pays chauds, 18G J, pages 389, 390.J Après les praticiens dont nous venons d’invoquer l’autorité, que nous reste-t-il à dire, rien, monsieur le rédacteur, rien ! Seulement, nous recommanderons à nos jeunes confrères, à ceux qui entrent dans 1 la carrière, de bien se défier des doctrines spéculatives, doctrines qui mènent tou- jours à l’exagération, le pire des défauts en médecine; de rester convaincus que le sulfate de quinine, le plus précieux des médicaments, lorsqu’il est administré avec méthode, comme le dit le professeur Trousseau, peut devenir inutile et dan- gereux, lorsqu’il est manié sans discerne- ment, ou à doses exagérées; <*tde ne jamais oublier surtout, que, les médecins qui voyent des fièvres hémorrhagiques, avec vomissemeuts noirs, en dehors des épi- démies, et pendant toutes les saisons, sont précisément ceux qui préconisent le sulfate de quinine à hautes doses et qui administrent à leurs malades des quan- tités considérables du grand spécifique ! ! —Résume— “ Les enfants nés et élevés à la Nou- velle-Orléans sont-ils aptes à contracter la fièvre jaune ? ” 1 o—Le bon sens, la raison, la théorie l’enseignent. 2o—L’observation des faits le prou‘ ve. 3o—La paludéenne inventée par le Dr. Fagot frappe sans distinction les étrangers et les natifs. 4o—Nous avons démontré que cette paludéenne est la fièvre jaune. 5o—Les natifs peuvent donc contrac- ter la fièvre jaune sous le nom de fièvre paludéenne ; cela revient alors exacte- ment au même que de la contracter sous son vrai nom de fièvre jaune. Go—Le sulfate de quinine inutile, nuisible, à doses modérées, dangereux, à hautes doses, dans la fièvre jaune sous son vrai nom, doit être inutile, nuisible et dangereux dans la fièvre jaune, sous son faux nom. Il ne nous reste plus, Monsieur le Rédacteur, qu’à prononcer un juge- ment définitif sur cette doctrine paludé- enne nouvelle, et sur l’influence désas- treuse qu’elle pourrait avoir parmi nous, si par malheur, l’erreur devait l’emporter sur la vérité. On nous a dit que la forme de nos let- tres était un peu acerbe, que notre dé- fense était un peu trop véhémente ; si c’est un défaut, nous le devons à l’école oû nous avons été élevé, école où les at- taques contre l’erreur ne sont jamais trop véhémentes, où la défense de la vérité n’est jamais assez véhémente. Pour ne pas continuer, cependant, à mériter ces reproches, nous déposons notre plume et nous laissons parler pour nous le profes- seur Rostan, une des plus grandes illus- trations de la Faculté de Paris, qui, lui aussi, eut a défendre la vérité contre l’erreur ; le professeur Rostan, le digne et honoré maître, il y a 26 ans au moins, du Dr, Faget et le nôtre. Ecoutons-le : “Les écarts et les exagérations de la doctrine éâtcpliysiologique avaient exalté toutes les têtes ; une jeunesse ardente en avait saisi les principes avec enthou- siasme, les soutenait avec une espèce de fureur, et, comme de raison, les poussait plus loin que le maître. Un grand nom- bre de médecins, peu sûrs de leur savoir, furent entraînés par le torrent. La sim- plicité, la facilité de cette médecine nou- velle flattaient la paresse des uns, et la faiblesse d’intelligence de la plupart. Les mots de gastrite et d'irritation, ré- pétés par toutes les bouches, étaient les mots de ralliement de cette secte intolé- rante. Les épithètes polies d’ontologistcs, ! de browniens, bâtards ou légitimes, d’as- sassins môme, décoraient les écrits que les chefs du parti dirigeaient iucessament contre ceux qui ne se déclaraient pas leurs fauteurs. En vain cherchait-on a faire quelques objections à ses novateurs fougueux. L’esprit de vertige était porté au point qu’ils ne voyaient et n’enten- daient rien; eux seuls avaient la raison en partage, eux seuls avaient vu la lu- mière. Us opposaient avec une audace incroyable les dénégations les plus tran- chantes aux faits les plus positifs, lors- qu’ils ne cadraient pas avec leurs idées ; il torturaient la nature pour la faire plier à leur manière de voir. Quelques athlètes, à la vérité peu vigoureux, froids comme la raison qu’ils voulaient défendre, se présentèrent vainement dans la lice ; ils furent terrassés par des adversaires qui avaient pour eux l’énergie et l’éloquence de la passion ; et ces triomphes accrurent encore le nombre des sectaires. Le mal menaçait de devenir général. Frappé du danger dont ce système erroné menaçait l’humanité, nous résolûmes de le combat- tre de tous nos moyens. Convaincu que les leçons qui frappent le plus fortement sont celles que l’on reçoit par les yeux, c’est au lit du malade que nous citâmes nos adversaires et la génération nouvelle des élèves Nous en appelâmes du juge- ment des élèves fascinés et turbulents au jugement des élèves calmes et désireux de s’instruire. Nous ouvrîmes devant eux le grand livre de la nature. Les démentis éclatants qu’elle donnait à chaque instants aux assertions mensongères des réforma- teurs ne pouvaient manquer de frapper les auditeurs même les plus prévenus. La victoire ne pouvait donc être dou- teuse : toutefois elle se fit attendre. Le mal avait jeté des racines étendues et profondes. Mais enfin l’évidence des principes que nous professions fut pres- que généralement reconnue ; les auditeurs accoururent en foule à nos leçons, et nous reçûmes la plus douce récompense de nos longs efforts, celle do voir triom- pher la vérité, pour laquelle nous n’avions cessé de combattre.” ‘•Nos neveux auront peine à croire quelles étaient les propositions qui nous coûtèrent tant de peine a renverser. Aujourd’hui, déjà tombées dans l’oubli, et répudiées même par ceux qui les avaient adoptés avec le plus de chaleur, honteux qu’ils sont de s’être égarés si grossièrement, on refuse d’ajouter foi a un succès aussi déshonorant pour l’esprit humain.” Médecine Clinique, 1830. Avant propos, pages 1, 2, 3 et 4). Notre tache est terminée, Mr. le Rédacteur, laissez nous vous remer- cier de votre bonne hospitalité ; vous nous avez aidé a défendre la vérité, et, nous l’espérons, a détruire l’erreur. Maintenant silence, ne troublons pas les cendres des morts, —que la paludéenne nouvelle dorme du sommeil éternel, et qu’il n’en soit jamais plus question ! Agréez Mr. le Rédacteur, l’assurance de ma considération la plus dis- tinguée, Dr. P. DUREL, Delà Faculté de Paris.